Journal de Bord d'une soirée mémorable.

 
La salle était pleine à craquer : plus de 230 entrées réalisées en une seule soirée. Pour ceux qui connaissent le Bateau Ivre, ils savent ce que représente un tel chiffre : une ambiance enfumée où la chaleur est parfois étouffante. Mais qu'importe dès les premiers accords du premier morceau, la magie prend. Alain de Nardis en véritable maître d'orchestre nous présente les morceaux, les artistes, et joue comme jamais. Claude Perreira (ex-Victoria) le rejoindra pour revisiter le titre Sandy Sandy d'une façon complètement déconstruite, et presque psychédélique. la voix de Claude, aérienne en fera rêver plus d'un...

 
 
 
 
 
 
Tandis que les gens ne cessent d'affluer pendant trois quart d'heures, José Butez nous réalise un show majestueux, accompagné de sa guitare et de son harmo. Toute l'énergie du rock et du blues de Dominique Laboubée est là, contenue dans ces interprétations phénoménales. Suivi par un percussionniste talentueux, il nous donnera ensuite une version complètement dépouillée et destroy du I wanna be your dog des Stooges qu'affectionnait particulièrement le chanteur des Dogs. Puis ce sera autour de Stéphane Dambry de nous livrer un répertoire plus pop et mélancolique mais toujours avec ce talent qui caractérise les artistes qui se succèdent maintenant dans un rythme de croisière.
 
 
 
 
Alain de Nardis reviendra très vite en compagnie de Little Bob au chant, Dominique Lafontaine à la guitare slide acoustique (jamais entendu un son pareil !) et Bertrand Couloume (contrebassiste de génie aux côtes de Bob depuis pas mal d'années maintenant). Cette fois on y est : le Bateau Ivre se retrouve plongé aux confins du blues avec des versions terribles des traditionnels Spoonful, Back Door Man, House of the Rising Sun, etc. La salle ne tient plus. Little Bob assure un set défiant toutes les lois de la musique. C'est comme si sa voix avec le temps, ajoutée à la fatigue du voyage (il revient de l'enregistrement de son prochain album) s'était réfugiée dans quelque mystérieuse caverne où sont gardés les plus grands secrets de Howlin' Wolf et Willie Dixon. Le public en redemande et est servi.
 
 
 
 
 
 
 

Après les prestations superbes de Lonely Planet Boy et Keepers (ex-Chainsaw, groupe dans lequel Dominique tenait la guitare) ce sera au tour de Louise Féron, grande amie de Dominique de nous interprêter une petite dizaine des plus belles chansons de celui-ci. Accompagnée notamment de Rémy Genty à la basse et de Bruno Lefaivre (batteur de la dernière formation des Dogs), Louise incarnera à elle seule toute l'émotion de la soirée. Son chant est admirable et emprunt d'une beauté toute particulière. Le public est transporté et le nom d'hommage prend tout son sens. Louise se détachant sur une affiche de Dominique reste l'une des images de la soirée les plus marquantes. 

La soirée continue avec le très électrique nouveau groupe de Bruno Lefaivre, Screwball. Qui de mieux aurait pu cristalliser toute la force et la rage rock de Dominique que son propre batteur ? Bruno frappe fort et bien. Son son est immédiatement reconnaissable et c'est un peu des Dogs qui reprend vie sous nos yeux.

 
 
 
C'est par un boeuf inoubliable entre tous les musiciens que se terminera la soirée vers 4h00 du matin. Et même si l'on aurait aimé que cela continue, chacun repartira chez soi la tête emplie de musique et d'images, la photo de Dominique en trame de fond. Jamais plus bel hommage n'aurait pu être rendu à ce compositeur, chanteur, guitariste hors pair qu'il était !


Encore une fois merci à tous les artistes qui ont répondu présents, et toutes nos pensées à Catherine Laboubée, en espérant que ce concert l'aura touchée autant que nous et que notre modeste soutien lui sera utile !
 
 
Quelques photos de la soirée (cliquez sur les miniatures pour les agrandir puis sur "précédent" pour revenir à cette page) :