Montreuil, le 18 février 2020

Première réunion de la conférence de financement

au Ministère de la Santé 18 février 2020

Conférence sur l’équilibre et le financement des retraites.

Si l’organisation de cette réunion, ses modalités, son lieu, son format et son déroulement ne nous ont été communiqués que très tardivement, il est à noter que plusieurs services de l’Etat ou des organismes de la protection sociale étaient présents. Il est à noter que toutes les organisations syndicales et patronales ont participé à cette première réunion de la conférence.

Le COR, la direction du Trésor, la CAF, la Cour des comptes étaient présents. Le représentant du gouvernement en charge de la conférence étant lui-même épaulé par plusieurs « hauts fonctionnaires ». A contrario aucun membre du gouvernement, ministre ou secrétaire d’Etat n’était présent. Certainement un signe supplémentaire démontrant que le gouvernement compte dissocier les éventuels résultats de cette conférence du calendrier parlementaire et donc du processus législatif.

La conférence s’est ouverte par une présentation du gouvernement intitulée :

« Approfondir le scénario de référence de trajectoire financière et expliciter les raisons du déficit projeté. »

Cette présentation, transmise quelques jours avant la réunion visait à fixer un cadre plus que restreint à cette conférence tout en noyant les délégations sous des chiffres et des données techniques. Les principaux éléments d’analyse et diagnostics fournis tentent de nous enfermer dans la recherche des soi-disant 12 milliards d’euros de déficit.

image L’ensemble des organisations syndicales de salariés évoque un problème de recettes du système plus qu’un problème de dépenses. FO et la CFE-GCG ont rappelé leur opposition fondamentale à ce projet de réforme.

image Le Medef a rappelé qu’il n’était pas demandeur de la réforme ou de la conférence de financement. Il se situe totalement néanmoins dans l’optique du cadre de cette dernière.

Le déficit annoncé de 12 milliards est une selon lui une « projection optimiste ». Il rappelle qu’il restera très attentif pour que le « coût du travail » n’augmente pas. Il a, par ailleurs tenu à saluer la politique économique menée ces dernières années amenant à plus de flexibilisation et de baisse du « coût du travail » qui conduirait selon lui à faire baisser le chômage et à améliorer la compétitivité des entreprises.

image La CPME s’inscrit dans la droite ligne du MEDEF et a attaqué très vivement les propositions de la CGT. Les représentants de la CPME ont indiqué « qu’ils veulent en terminer le plus vite possible », car il n’était pas possible de subir encore 7 semaines de mobilisations sociales qui pèsent trop sur l’économie.

image Il est à noter aussi que les représentants de l’U2P ont aussi souligné l’importance des mobilisations.

image Les organisations patronales (Medef en tête) ont demandé à avoir une vision claire du coût complet de la réforme.

Dans le tour de table, certaines institutions ont pris la parole notamment la Cour des comptes qui a déclaré par son représentant, le Président, qu’ils ont découvert le 12 février dans le courrier du 1er Ministre qu’elle serait présente…

Ainsi, ils ont répondu positivement à l’invitation en disant, entres autres qu’il serait difficile de parler du financement des retraites sans le lier à d’autres thématiques de la protection sociale ou économique plus largement.

A la suite de la présentation faite par l’expert indépendant invité par la CGT, Michaël Zemmour, aucune organisation syndicale ou patronale n’a attaqué son diagnostic qui pourtant démontrait le bidonnage des chiffres donnés par le gouvernement.

Si nous ne devons pas être naïfs sur le positionnement des autres organisations, force est de constater que cette intervention et la nôtre ont pesé sur les débats. Ainsi l’ensemble des participants ont dû aborder la question des recettes.

En dépit des engagements du 1er Ministre, de la réponse dans une lettre ouverte de notre organisation, le rapporteur de la conférence a conclu cette première réunion en tentant d’enfermer les réflexions uniquement autour des soi-disant 12 milliards d’euros de déficit du régime.

La CGT est la seule organisation à avoir présenté son diagnostic et ses propositions de manière écrite. Elle est la seule organisation qui a fait intervenir un expert pour apporter une autre analyse économique indépendante afin d’avoir un réel débat.

Vous trouverez en annexes les présentations faites par Michaël Zemmour, économiste et par la délégation CGT.

La CGT a rappelé que la participation à cette première réunion de la conférence de financement s’inscrivait dans la feuille de route de ses organisations, à savoir, faire des propositions revendicatives pour améliorer le dispositif actuel et permettre sa pérennité.

La CGT a rappelé qu’elle ne s’engagera pas dans une conférence qui sert d’alibi ou de diversion au projet de réforme/loi gouvernementale.

La CGT a rappelé que les mobilisations sociales se poursuivent pour réclamer l’abandon du projet du gouvernement sur les retraites et l’ouverture d’une réelle négociation sur la base de l’amélioration du système actuel.

secu5dossiers