A propos du "trou"

Le ministre de la Santé annonce pour 2003 un déficit de 10,6 milliards d'euros pour la branche maladie. Soit environ 2,7 % du budget de la sécurité sociale et 0,7 % du PIB de la France. Le ministre reconnaît que ce déficit est dû pour les trois-quarts à un manque de recettes.

Le fameux "trou" revient sur le devant de la scène et sert de prétexte pour augmenter les transferts de charges sur les assurés sociaux (ou leur mutuelle ce qui revient au même).

Dans le même temps le gouvernement annonce que le déficit public (qui est lié à sa politique...) dépassera les 56 milliards d'eu­ros, soit 4 % du PIB, sans que cela soit qua­lifié de trou ou de mauvaise gestion...

Les dettes patronales

représentent environ 2 milliards d'euros par an.

Ces sommes ont été prélevées sur les salaires et jamais reversées à la Sécu...

La CGT propose que les pouvoirs publics engagent des actions pour recouvrir ces dettes (toutes les dettes ne proviennent pas de faillites...) et ensuite nous propo­sons de créer un fond alimenté par le patro­nat pour pallier les difficultés des entreprises à régulariser leurs cotisations sociales (fail­lites, etc.).

Et les taxes prélevées par l'État sur l'alcool et le tabac ? ...

Mais d'où provient ce "trou" ?

Le manque à gagner dû au chômage...

37 milliards d'euros c'est ce qui manque à la Sécu. Chaque emploi représente 12000 euros de recettes nouvelles pour l'ensemble de la protection sociale.

Un point de chômage supplémentaire c'est 700 millions d'euros en moins pour l'assurance maladie.

La quasi-stagnation des salaires prive la Sécu de recettes supplémentaires

 

Au total une progression de 1 % de l'ensemble de la masse salariale produit... trois milliards d'euros de recettes supplé­mentaires à la Sécu !!!

[La masse salariale est la somme des salaires bruts et des salaires socialisés (abusi­vement appelée "charges") des entreprises établies sur le sol français.]

la Sécu paye les 35 heures...

En 2002 le budget de la Sécu a été ponc­tionné de 15,5 milliards d'euros pour finan­cer les exonérations de cotisations sociales des entreprises, liées aux 35 heures...

Alors que le gouvernement annonce de nouvelles et fortes hausses des taxes sur le tabac et l'alcool au profit dit-il de la Sécu, ce qu'il ne dit pas c'est que celles-ci sont affec­tées pour l'essentiel au budget de l'État... En fait ces taxes ne rapporteront presque rien de plus au budget de la santé 111.

Les exonérations de cotisations sociales des entreprises

19,6 milliards d'euros, c'est la somme qui est restituée aux entreprises (compensée à 80 % environ dans le budget de la Sécu par les contribuables français, ...).

En 20 ans les exonérations sont pas­sées de 2,3 % des cotisations sociales des entreprises en 1992 à plus de 13 % en l'an 2000.

De Juppé à Fillon, en passant par Aubry, chacun y est allé de son exonération ! Ainsi par exemple en 10 ans la cotisation sociale des entreprises pour un salaire au niveau du SMIC est passée de 30,2 % à 4,2 % !

Ce phénomène a entraîné une incitation forte pour les employeurs à cantonner les salaires sous le seuil défini par les politiques de baisse ciblée des cotisations ! Une trappe à bas salaires en quelque sorte !

 

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