La MG tenait son assemblée générale et son congrès à Poitiers tes 10; 11 et 12 juin 2004.

Autour du rapport moral, le débat s'est instauré sur la sécurité sociale ainsi que sur la Garantie incapacité invalidité avec la responsabilité des exploitants La Poste et France Télécom dans la dégradation de la santé de leur personnel.

La sécurité sociale.

L'assemblée générale se situait moins d'une semaine après les importantes manifestations du 5 juin à l'appel de toutes les organisations syndicales, auxquelles les directions de la FNMF et de la MG avaient refusé d'appeler. Pour justifier leur refus sur le fond la direction de la mutuelle et Monsieur Cagnard de la FNMF ont donné deux raisons essentielles :

- la mutualité doit participer à la gestion du régime obligatoire qui doit être défini par les partenaires sociaux.

- son financement doit-être assuré par l'augmentation de la CSG ; et un crédit d'impôt doit être donné aux assurés pour les aider à souscrire une mutuelle.

Sur ces bases la FNMF recherche des partenaires pour la soutenir. (CFDT... ?) La direction de la FNMF joue ainsi le rôle de diviseur du mouvement social et prend le risque de faire éclater le régime obligatoire, et privatiser l'essentiel de notre système de soins. Les débats et l'apport de nombreuses interventions de la CGT ont battu en brèche ces arguments ainsi :

La définition des périmètres de santé (ce que doit rembourser le régime obligatoire de sécurité sociale) doit être définie par la loi, car il s'agit bien d'un choix de société, quelle part des richesses crées donner à cette dépense indispensable qu'est la santé?

Pour nous il doit prendre en compte l'ensemble des besoins de santé de la population (dépendance, grosse pathologie, soin de ville, médicament,

hôpital, prévention etc.) les remboursements de sécurité sociale doivent se rapprocher le plus possible de 100 % ne laissant qu'un reste à charge minimum pour les assurés sociaux ou leurs complémentaires.

- Le financement doit en être assuré par une modification du calcul des cotisations sociales des entreprises élargies à l'ensemble des richesses créées.(Part structurelle). Le retour à la sécurité sociale des financements détournés (taxes, exonération etc.) et une relance économique par l'augmentation des salaires et de l'emploi... (part conjoncturelle)

En proposant le recours unique à la CSG (payée à 88% par les seuls salariés actifs et retraités) et un crédit d'impôt, la direction de la FNMF non seulement ne respecte pas ses propres écrits (dans ses 25 mesures, il y a l'élargissement de l'assiette des cotisations (n°3), même si les dirigeants l'ignorent dans leurs interventions publiques et la CSG n'est pas évoqué...) mais prend le risque de favoriser comme le souhaite le MEDEF et le gouvernement le transfert de charge de santé sur les complémentaires qui seraient " aidé " par le crédit d'impôt. Le financement de la santé reposerait ainsi quasi uniquement sur les seuls salariés, les profits colossaux des entreprises (plus 10 points en 20 ans !!) en seraient exonérés. Côté gestion, la FNMF qui n'est en rien le financeur de l'assurance maladie ( les vrais financeurs, ce sont les assurés sociaux par leurs cotisations et leurs salaires socialisés) voudrait la gérer à la place des représentants élus des assurés sociaux comme le propose entre autre la CGT...

Les dirigeants de la FNMF tentent par leurs positions suicidaires pour les mutualistes de casser le mouvement de défense d'une sécurité sociale solidaire.

Ces positions sont loin d'être partagé par les mutualistes, y compris par l'AG de la mutuelle qui dans sa résolution réaffirme des propositions beaucoup plus proche de la défense des intérêts des mutualistes (légitimité des organisations syndicales pour gérer la sécurité sociale, financement sur l'ensemble des richesses créées...)

Alors fracture entre base et sommet ?

Incapacité, invalidité.

Autre moment fort de l'assemblée générale, le débat sur la proposition de diminuer de 25% la prestation mutuelle pour les indemnités journalières servies en cas de perte partielle ou totale de salaire.

Ainsi les mutualistes qui sont régulièrement appelés à payer à la place des exploitants, responsable de l'accroissement des arrêts maladie de longue durée (stress, problèmes de dos etc.) (les cotisations ont augmenté de 74% en 7 ans) devaient d'après la direction de la MG subir maintenant une baisse considérable de la prestation.

L'assemblée générale a refusé de suivre la proposition du conseil d'administration.

La quasi-totalité des intervenants, soulignant la responsabilité des employeurs, ont exigé de ceux-ci une participation financière afin de permettre l'équilibre de cette caisse.

Pour sa part la CGT exige (notamment par une pétition nationale qui recueille des milliers de signatures...) le maintien de la prestation à hauteur de 40% du traitement indiciaire brut, avec une cotisation à 0,42% (comme elle l'était en 1996) la différence étant payée par la poste et France Télécom au prorata du nombre de salariés couverts pour chaque entreprise.

La CGT est disponible à tout moment pour trouver avec le MG et les autres organisations syndicales la meilleure solution pour obtenir satisfaction auprès des exploitants.

Les exploitants qui sans états d'âme, ont pris la tribune qui leur a été offerte par la MG à la fin du congrès pour appeler à l'effort et à la solidarité... Les salariés... Mais c'est devant une assemblée plus que clairsemée, que les deux directeurs des ressources humaines sont intervenus, en effet plus de cent délégués sont sortis de la salle lors de leurs interventions...

Lors du congrès de la mutuelle un riche débat a eu lieu dans les ateliers sur l'avenir de la MG et diverses propositions ont été fades. Trop peu sont ressorti lors du compterendu du samedi matin.

Alors que le mouvement mutualiste, aurait besoin de s'enrichir des différences, de toutes les sensibilités qui le compose pour gagner sur des valeurs de solidarité et de démocratie, il reste beaucoup d'efforts à la direction de la mutuelle pour retrouver la confiance de ses adhérents pour que concrètement ils puissent faire la différence entre leur mutuelle et une assurance. L'apparente de non écoute qui de nouveau a marqué le congrès n'est pas pour aller dans ce sens.

Résultat des votes de l'AG du 10 juin 04

Rapport moral : sur 423 Vote à main levée Pour : 324 Contre. 73 Abstention: 26

Rapport de gestion : sur 423 Pour:350 Contre: 42 Abstention: 31

Plein pouvoir au CA pour un an : Pour:324 Contre: 84 Abstention: 15

Incapacité- invalidité : diminution de 25 % de la prestation MG. Vote bulletin secret.

Inscrits : 447 ; votants:415 Pour:252 (les 2/3 ne sont pas atteint) Contre:147 Abs :16

Résolution Générale votée à l'unanimité moins 1 contre et 5 abstentions

 

Montreuil le 14 juin 2004

 

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