AG MUTUELLE du 10 juin 2004

INTERVENTION DE JEAN PIERRE JAFFEUX SECTION DES YVELINES    a lire absolument !

                Mme la Présidente, Monsieur le secrétaire général, Mesdames et Messieurs les délégués.

 

La distance se creuse de plus en plus entre les adhérents d'en bas de notre mutuelle et les dirigeants d'en haut !

Par dizaines de milliers, des adhérents d'en bas viennent de manifester samedi dernier malgré l'avis contraire de leurs dirigeants pour défendre une sécurité sociale solidaire, alors que ces dirigeants d'en haut refusent de s'inscrire dans l'action avec l'ensemble des organisations syndicales. Ils préfèrent, visiblement les discussions de salon à la rue ; qui ne gouverne peut-être pas, mais qui vote et sanctionne ...

Comment regretter, comme le fait que la FNMF dans sa résolution de samedi, la division du mouvement social et refuser de s'inscrire dans les actions décidées par toutes les organisations syndicales.

Sur quelles bases le FNMF souhaite le rassemblement s'il elle refuse celui d'une sécurité sociale solidaire base de la journée d'action syndicale du 5 juin ?

Actuellement, d'après le haut conseil, 76% des dépenses sont couvertes par le régime obligatoire, 12% par les complémentaires dont 60% par les mutuelles.

Les mutuelles ne sont pas les financeurs du système de soins français, elles n'ont donc pas à le gérer, ce sont les assurés sociaux qui financent par leurs cotisations et leur salaires socialisés c'est à leur représentants élus qu'ils incombent de gérer la sécu,

En revendiquant pour les complémentaires, fa gestion de l'assurance maladie, la FMNF ouvre en grand la porte aux assurances privés, qui ne rêvent que de ça. Nous ne partageons pas ces choix. La MG me semble t'il reconnaissait la légitimité des organisations syndicales pour gérer la Sécu lors de la préparation du congrès de Toulouse, avons nous changé d'avis ?

Par compte les mutuelles ont toutes leur place, avec les professionnels de santé pour apporter leur expertises dans des structures de concertation à mettre en place.

Comment la FNMF compte t-elle renforcer la solidarité nationale pour financer les dépenses de santé, quand elle fait l'impasse sur la seule mesure susceptible de l'assurer contenue dans un des alinéas de la proposition n° 3 qu'elle s'évertue à ne jamais citer ?

 

La FNMF tenterait elle de diviser le mouvement qui se forme ?

La FNMF a t'elle choisi d'abandonner le financement lié à l'entreprise et aux richesses qui y sont crées ? En ne parlant que de CSG et de crédit d'impôts c'est pourtant à cela que l'on aboutira. Nous ne sommes pas d'accord!

L'heure est pourtant grave, notre sécurité sociale est en grand danger.

Alors que de MEDEF est à l'affût de l'affaire du siècle car les profits s'annoncent juteux et colossaux.

A l'heure ou des choix de société sont à réaliser, pour notre santé de demain

A l'heure où le gouvernement s'apprête à renouveler une nouvelle fois de mauvaises solutions ignorant les profits massifs réalisés par les entreprises et sanctionnant exclusivement les salariés actifs et retraités et les malades.

Oui , comme le disait un poète célèbre du siècle dernier et reposant dans les Yvelines: "Quand tes blés sont sous la grêle, fou celui qui fait le délicat " Les dirigeants de nos mutuelles n'ignorent pourtant pas les risques encourus pour les adhérents d'en bas, qui eux ont tout à perdre de la casse de la sécurité sociale. Certains pensent peut-être tirer les marrons du feu et récupérer une part du marché de la santé laissée libre par la sécu ... Dangereux paris ! Qui est contraire aux intérêts des adhérents, Adhérents que l'on cherche à convaincre par ailleurs que leur mutuelle n'est pas une assurance !!!

A force de faire l'équilibriste, on chute sans pouvoir se relever...

En ignorant superbement un des diagnostics du haut conseil le rapport moral égrène nombre de constats et pointe particulièrement ceux visant à culpabiliser les malades et les assurés sociaux. II va même jusqu'à affirmer qu'une hausse de la CSG est inéluctable (alors que celle-ci pèse à 90% sur les seuls revenus des salariés !) Monsieur le secrétaire général, le haut conseil démontre que les dépenses de l'assurance maladie sont essentiellement due à l'évolution des techniques et au vieillissement de la population et il le chiffre d'ailleurs mais cela

n'apparaît toujours pas dans le rapport moral ...(5% des malades utilisent plus de la moitié des dépenses les ALD et autres grosses pathologies; alors que 50% des assurés utilisent moins de 470 € par an; 25% moins de 150 € par an.)

C'est bien la preuve d'au moins 2 choses essentielles :

La première, c'est grâce à la sécu qu'il est possible de soigner ceux qui en ont besoin. Cette solidarité entre malade et bien portant; entre actifs et inactifs. Cette sécurité sociale qui garantit que chacun recevra suivant ses besoins et cotisera suivant ses moyens Oui c'est pour la défendre la rénover lui donner les moyens financiers que nous étions par milliers dans la rue samedi.

La 2eme chose essentielle est que les solutions pour préserver ce système solidaire ne réside pas dans la taxation des assurés et des malades comme cela est proposé.

On n'inversera pas la courbe des dépenses.

On ne réglera en rien la progression des dépenses de santé.

La question incontournable pour tous les acteurs, mutuelle en-tête est bien celle des moyens attribués à notre système de santé: celle de la part des richesses créées consacrées à cette dépense utile qu'est la santé.

Définir les contours de ce qui doit être remboursé par la sécurité sociale avec les financements nécessaires relèvent de choix de société qu'il appartient à l'état de définir par la loi et c'est bien cela l'enjeu d'aujourd'hui.

Nous pensons que la sécu doit rembourser tout ce qui touche à la santé, dépendance comprise, et le plus près possible des 100%.

Les moyens financiers doivent être trouvés en élargissant l'assiette des cotisations sociales d'entreprises à toutes les richesses créées Les profits financiers ainsi que l'ensemble des revenus devant être mis à contribution

Pour nous il est hors de question d'accepter le transfert sur les organismes complémentaires de part de plus en plus conséquente du marché de la santé cela est contraire à une sécurité sociale solidaire.

Faire abstraction du financement comme le fait la mutualité beaucoup trop souvent dans ses écrits et ces déclarations de masses est un choix que nous ne partageons pas.

Alors que les résolutions de nos AG portent cette question du financement pourquoi cela n'est-il jamais repris par nos dirigeants ?

 Faites-vous d'autres choix que celui d'une sécurité sociale solidaire ?

 

Concernant les relations avec nos exploitants, au sens propre et figuré du terme... Notre comité de section n'est pas satisfait non plus, Alors qu'ils portent la responsabilité écrasante de la dégradation de la santé de leurs salariés que nous somme. Rien n'est fait par nos dirigeants pour créer le rapport de force indispensable afin de les contraindre à participer au financement. A quand une pétition dans MG actualité par exemple! D'autre part alors que nos entreprises restreignent de plus en plus les autorisations d'absence pour les élus des comités de sections, après avoir remis en cause les mis à disposition, alors que France - Télécom envisage de supprimer dès le premier trimestre 2005 ces autorisations d'absence, bien que rien n'empêche l'entreprise de continuer d'octroyer ces autorisations d'absence pour les élus des comités de section de la mutuelle. Que fait notre mutuelle ? Quelles actions envisage-t-elle ? Pour notre part de n'avons rien vu même pas l'information de ces nouvelles suppressions ... Alors, il supprime nos droits, diminuent les subventions, nous font payer les conséquences de leur politique de santé en déséquilibrant notre branche incapacité invalidité Non seulement notre mutuelle ne fait rien pour se défendre mais en plus elle leur offre une tribune samedi à notre congrès ! trop c'est trop !! II est des couleuvres qui vont être dur à avaler pour beaucoup de délégués à cette AG!

Notre comité de section, notre AG de section, ont rejeté massivement ce rapport moral.

Nous demandons à l'AG d'infléchir ces dérives assurancielles afin que notre mutuelle défende réellement les intérêts de nos adhérents tant en matière de sécurité sociale, qu'en matière de prévoyance interne.

Je vous remercie.