Montreuil, le 9 juin 2011

Mutuelle Générale

Assemblée Générale Nationale des 9 et 10 juin 2011 à Issy les Moulineaux

 

 

Intervention de Yannick Cosson – Section de la Seine Maritime

Sur le rapport moral

 

 

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs, les Administrateurs,

Mesdames, Messieurs, les délégués,

 

Une assemblée générale comme la notre, c’est entre autres, l’opportunité d’échanger avec des délégués venus de toutes les régions françaises, avec chacun, chacune, ses spécificités locales.

 

Le ton de cette réflexion collective est donné par le rapport moral qui :

-          Fait le point

-          Donne les orientations et perspectives

-          Démontre que l’ensemble des valeurs et convictions qui lient entre eux les adhérents, continue d’être défendu et porté par l’entité

 

Et l’on peut être rassuré car dans ce rapport on voit, et je les donne pêle-mêle de façon non exhaustive : responsabilisation, solidarité, divers questionnements. Il y a même une proposition de taxe sur la valeur ajoutée des entreprises.

C’est un rapport moral de qualité et d’une lecture si agréable que l’on pourrait oublier de faire les liens avec les propositions du CA. Oublier ce qu’affirme le Code de la Mutualité  : pas de discrimination.

Dans ce cas, pourquoi le monde de la Mutualité n’a pas bronché lorsque notre mutuelle a mis en place les 3 niveaux ?

Et notre dérive perdure avec le vote sur la création d’un niveau qui, à part dans une catégorie, offre des garanties égales ou inférieures au niveau 2 actuel.

Au passage, personne n’a remarqué la faute de frappe. Il y a un 2 devant le bis

Ce doit être ce genre de vécu qui fait que moins d’un Français sur deux sait différencier  une mutuelle d’une compagnie d’assurance.

 

Pourquoi et comment la Mutualité peut-elle accepter un contrat collectif ?

Avec celui-ci, l’employeur bénéficie d’une exonération fiscale et sociale de ses cotisations et ainsi, accentue le défaut de recettes nécessaires pour la santé, en particulier, la Protection Sociale , en général. 

C’est par ce type de contrat, outre la discrimination, que la précarisation progresse sous toutes ses formes.

Dans cette démarche, on sent bien la main invisible chère aux inconditionnels d’Adam Smith. Est-ce au nom de la solidarité que la Mutualité accompagne et sert les plats, ne pèse pas, forte de ses 38 millions de personnes protégées en France, (quid à l’échelle européenne) et dans le même élan logique, défendrait parce qu’elle doit être compatible, l’idée d’une TVA des entreprises ? 

 

 

 

(Entre parenthèses, cette notion de TVA des entreprises, lorsqu’elle est présentée par la CGT , repose sur 2 composantes :

-          une partie calculée à partir du ratio, masse salariale/valeur ajoutée

-          une partie calculée à partir du ratio, revenus financiers/valeur ajoutée)

 

Je reprends et vais illustrer ce que m’inspire la démarche démocratique du contrat collectif, tel que conçu par La Poste , en reprenant une partie d’expression utilisée à l’AG extraordinaire du 4 décembre dernier « le faire, c’est rançonner l’avenir au profit du présent » en prenant en otages et rançonnant une catégorie des adhérents : les retraités d’aujourd’hui.

Bis repetita. Eux qui avaient déjà avec leur impôts, financé les coûteux réseaux des Services Publics, qui sont depuis privatisés ou en voie de l’être.

D’autre part, s’il est vrai que le recrutement des fonctionnaires a cessé, les salariés de droit privé ont continué d’alimenter les effectifs. Ils n’étaient pas tous adhérents à titre individuel, tout comme les fonctionnaires.

Mais vu qu’il y aura un contrat collectif, parions sur la conservation du contrat prévoyance par 95% des fonctionnaires postiers.

A ce propos et juste sur la partie garantie arrêt de travail, il serait intéressant de chercher à qui incombe la responsabilité du financement. En effet, de plus en plus, d’arrêts de travail, imputés à la maladie, ont toutes les apparences d’un accident de travail vu qu’ils sont consécutifs aux politiques menées par le groupe La Poste et pris de plein fouet par le salarié.

Dans l’accès aux soins pour tous, le difficilement supportable car inacceptable, se développe avec cet abus de pouvoir pratiqué par chirurgien et anesthésiste qui demandent des dépassements d’honoraires. Que reste-t-il pour se nourrir à une personne lambda lorsque, pour des raisons de santé, elle doit pour se faire opérer, débourser respectivement 800€ et 600€ ?    

Vivement que la puissance mutualiste entre aussi dans l’action sur cette question.

Cependant, je persiste à penser que la solidarité se nourrit du rapport de chacun à tous, à penser que la difficulté de faire participer à l’assemblée départementale les adhérents en activité représente un manque tant sur le plan démocratique que sur la diversité des interventions et des problématiques.

Car c’est bien l’expression de différentes idées qui forgent une opinion, dégagent un espace de réflexion, ouvre l’esprit.

Dans un cycle de vie, chacun rencontre des trajectoires individuelles et des trajectoires collectives.

En étant ici, on partage et on fait vivre au moins l’une de ses trajectoires

 

Nous, nous voterons contre.