Mutuelle Générale

Assemblée Générale Nationale des 13 et 14 juin 2014

à Issy les Moulineaux

Intervention de Louis MARAT

Secrétaire du comité de section

Vice  Président Régional Rhône Alpes Directeur de St Etienne

 

 

Monsieur le Président, Mmes.  mes. les délégués, chers amis mutualistes.

Mon intervention portera sur le partenariat futur, l’attractivité de notre mutuelle mais aussi sur les interrogations et les conséquences d’une telle décision.

Par définition un partenaire possède plusieurs champs d'action et domaines de compétences. Ses apports peuvent revêtir différentes formes: Apports en nature avec la mise à disposition de moyens matériels, personnels ou techniques. Apports technologiques : Apports financiers et Apports en conseils

Il convient, me semble t il, d’avoir tous ces éléments présents à notre réflexion afin de mesurer les changements profonds que cela va entraîner pour notre mutuelle. Quelques termes du rapport moral sont à ce titre significatif.

Réussir un partenariat structurant : avec l’ANI je cite ‘  notre mutuelle s’est alors vue parée de nouveaux atouts…De nouveaux acteurs sont venus frapper à notre porte’ Plus loin : ‘ La mutuelle générale n’ayant aucune difficulté sur le plan financier ni sur le plan prudentiel, il s’agit de nouer un partenariat de développement structurant. Ses excellentes appréciations ne sont pas le fruit du hasard. Les efforts de tous nos adhérents, la proximité, le savoir faire des salariés, l’implication politique et opérationnelle, c’est cela notre fierté commune. Cependant comme disait ma grand-mère qui n’était pas mutualiste  ‘ Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ‘ . Des clarifications sont donc nécessaires.

D’abord, l’inquiétude est palpable dans la mesure où avec  l’ANI c’est toute la solidarité qui est en péril et particulièrement celle vers nos collègues retraités qui ont participé oh combien à l’essor historique de la MG . Ayant participé récemment à l’assemblée générale de l’ANR à St Etienne (120 personnes présentes sans parler des 250 que nous réunissons chaque année pour les journées bugnes ) , nous étions attendus. J’ai rassuré, expliqué et au final l’argument important était celui-ci : nous avons les reins solides …vos élus veillent. Est-ce suffisant ? Quant aux actifs qui devrons quitter LMG pour un contrat collectif il est à craindre que beaucoup n’auront en fait qu’une deuxième couverture obligatoire, une sorte de 2éme RO, mais avec des garanties à minima dont ils devront se contenter faute de pouvoir se payer une « sur complémentaire

D’autre part, nous sommes implantés sur tout le réseau. C’est une force qui a aussi ses  limites. Dès maintenant les plus petits départements ont des difficultés en termes d’heure  d’ouverture aux adhérents. Le partenariat va aussi bouleverser la donne. Je me suis intéressé au maillage la ville de St Etienne. Ils sont tous là . La Banque Postale et il est indispensable de conserver ce lien historique, mais aussi les deux qui nous font les yeux doux, distants de quelques centaines de mètres dans le centre ville. Comment allons-nous trouver des articulations positives sans exacerber une féroce concurrence ?

Enfin pourquoi intéressons nous autant de prétendants ?  Nous connaissons depuis plusieurs années  des regroupements d’acteurs de la complémentaire santé sur la pression des orientations européennes qui imposent des règles prudentielles de plus en plus lourdes, celles-ci étant la contre partie qu’ont obtenu les sociétés d’assurances  qui visent le marché de l’assurance maladie. Dans ce contexte, la loi du 12 juin 2013, qui transpose l’ANI du 11 janvier 2013, ne fait qu’accentuer la recomposition de ce secteur et les concentrations des complémentaires santés. Il est à craindre une conséquence que je n’ose envisager : perdre notre identité, à l’instar de ce que l’on constate dans les milieux industriels où l’aspect financier prend le pas sur des discussions qui se veulent dans un premier temps vertueuses sur un partenariat futur.

Il faut donc de solides garanties dans les négociations en cours et surtout un réel engagement de la mutualité dans son ensemble pour se faire entendre sur le devenir de la solidarité, vertu si singulière dans notre pays  y compris en lien avec les organisations professionnelles même si les analyses divergent. Restent nos adhérents et l’absolu nécessité de les informer en toute transparence. Comme tous les citoyens, ils savent que la protection sociale est un enjeu d’avenir et en tout état de cause nous aurons la question suivante : nos valeurs seront-elles préservées’ ??

J’évoquais à l’instant nos collègues retraités qui s’interrogent. Ils représentent désormais 53% de nos adhérents statutaires et ne sont pas avares de critiques. Étant moi même directeur d’agence, je peux affirmer qu’ils ressentent de plus en plus un éloignement de leur lien historique au profit du commercial auquel se rattachent des objectifs de plus en plus élevés.

Deux exemples illustrent mon propos : pourquoi les démissions statutaires ne sont elles pas traitées au niveau local avec un interlocuteur identifié plutôt qu’une discussion lointaine et moins personnelle avec un ou une spécialiste anti démission ? Le rapport moral évoque une réflexion à mener sur des éventuelles opérations de fidélisation, mais il est très difficile de répondre à une volonté de résiliation qui fait référence aux multiples promotions offertes à un client Itinéo alors que notre adhérent statutaire ne voit pas une reconnaissance de sa fidélité très ancienne. Seul argument que je connaisse « le parrainage ». L’exercice est périlleux et n’apporte pas la réponse adéquate à un adhérent qui s’est montré solidaire depuis de nombreuses années.

 

La mise en place du nouveau système d’information et la Gestion électronique des documents percutent aussi notre souci de la proximité. Deux décomptes vont parvenir à l’adhérent dont un pour le régime obligatoire copie conforme de celui envoyé à tous les assurés sociaux par les CPAM . Les conseils et informations commencent à être diffusées mais nous devons insister lourdement en affirmant « La mutuelle générale est toujours votre guichet unique ». Jusqu’à quand pourront-nous demander certains, malgré les excellents résultats des audits ? Les exigences de ces audits nous obligeant à être professionnelle au-delà du raisonnable  et mes collègues ne me démentiront pas. Dernier projet et non des moindres : la gestion électronique des documents. Il est à souhaiter que le traitement soit très pointu afin d’éviter de multiples réclamations. Mais là aussi, c’est un peu la fin d’une histoire entre l’adhérent et sa section.

Je voudrais évoquer le rôle de directeur d’agence dont beaucoup sont élus. Vous êtes  au centre du dispositif nous répètent à l’envie nos directeurs opérationnels mais cela va bien au-delà. Interlocuteur privilégié du Président de section, organisateur des réunions et chargé des compte rendus, responsable local de l’employeur , manager et animateur de nos équipes, facilitateur des relations entre les services du siège et nos agences front et back office , comptable des résultats devant nos directeurs des ventes , le plus important étant l’oreille attentive que nous prêtons à l’adhérent qui ne trouvent pas le bon chemin pour solutionner son problème parfois douloureux. J’oubliais ‘cerise sur le gâteau ‘ nous sommes désormais vendeurs chargé de promouvoir la notoriété et de réaliser des affaires pour la Mutuelle Générale. Ces missions et ces valeurs ne sont elles pas en train de se diluer dans un seul objectif ‘ faire du chiffre d’affaire ‘ alors que fidéliser, fidéliser sans cesse nous placent comme référence de l’histoire et de l’avenir. Pourquoi ne pas le dire ‘ nous subissons parfois ce décalage du discours  politique et opérationnel qui doit être plus fluide, attentif et à l’écoute de la vie sur le terrain, c’est en tout cas mon souhait.

Il est donc indispensable que le couple Président- Directeur secrétaire soit solide et notamment que l’information soit uniforme pour les deux piliers de la section. Deux projets, ROSI et réorganisation des DV n’ont pas fait l’objet de la même information politico opérationnelle, le président apprenant par son directeur le découpage de la nouvelle carte des directions des ventes et en prime le changement du système de liquidation, projet présenté par ailleurs en convention vendeurs. Notre MG ne manque pas de projets mais ceux-ci doivent être partagés par tous. C’est pourquoi les réunions interrégionales de fin d’année ne doivent pas être considérées comme le seul moment d’information des élus, notamment si ce ne sont que des échanges à postériori, sachant également qu’elles ne peuvent se substituer aux instances démocratiques comme les conseils régionaux ou, même si cela n’est plus utilisé, aux Conseils d’Administration Élargi.

 

En conclusion, je reste persuader que notre mutuelle est vivante, animée par des militants qui ne veulent pas voir leur complémentaire santé, même avec de futurs partenaires, devenir une entreprise commerciale. Notre mission d’élu politique, malgré les rudes difficultés du moment, est nécessaire et indispensable pour assurer notre avenir de solidarité.

 

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