Mutuelle Générale
Assemblée
Générale Nationale des 5 et 6 juin 2015
à Saint Denis 93
Intervention
de Francis Longeray
pour le comité de section de la Sarthe 72
Il
y a 70 ans, en 1945, une avancée sociale majeure voyait le jour dans notre
pays, après des années d’occupations fascistes, il s’agit de la création
de la sécurité sociale, dont les fondements avaient été élaborés par le
conseil national de la résistance et mis en place sous l’impulsion du
ministre Ambroise Croisat. Une sécurité sociale dont l’objectif est
d’accompagner chaque citoyen de la naissance à la mort. Une sécurité
sociale financée par le fruit du travail de l’ensemble des salariés,
financement que l’on appelle salaire socialisé. Chacun paie suivant ses
moyens et reçoit suivant ses besoins que cela soit pour la santé, la famille,
l’accident et la retraite. A la même époque les mutuelles
qui œuvraient en préalable , se sont organisées et regroupées au sein
de fédérations dont le principal est la FNMF ; ce sont les mutuelles
dites les mutuelles 45, dont le principe est une gestion sur la base de la
solidarité intergénérationnelle, des mutuelles exclusivement financés par
les cotisations de ses adhérents, des mutuelles souvent issues du milieu
professionnel , qui interviennent en complément de la sécurité sociale si
besoin et qui ont un rôle social de prévention dans la santé mais aussi dans
la vie quotidienne des familles. Notre mutuelle est de celle-ci exclusivement
professionnelle à son origine, hélas l’arrêt de recrutement de
fonctionnaires sonna le glas pour la mutuelle générale. A cela si ajoute différentes
règles imposer par l’Europe et la concurrence, et la mise en place de la
fiscalité, font que les mutuelles sont contraintes à des regroupements Des
regroupements qui ne devraient avoir que pour objectif l’intérêt de l’adhérent,
lié à la pérennité du groupe ; est bien de cela qu’il s’agit.
Revenons
sur la protection sociale, des retraites d’un tel niveau ,que de plus en plus
de salariés retardent leur départ , ou, dès qu’ils sont en cessation
d’activités, certains par
obligation prêts en cours à
honorer, études d’enfants ,
loyers ,vivres tout simplement s’inscrivent sur le marché du travail et
occupent des emplois précaires , souvent insalubres , sous rémunérés ,qui
une fois de plus font l ‘affaire d’employeurs qui trouvent là une aubaine
pour accroitre des profits , ou pour d’autres faire tourner un petite
entreprise aux moindres couts . Ce que l’on voyait en Angleterre, il y a
quelques années, conséquence des années Thatcher, se voit de plus en plus sur
le territoire Français et il en est ainsi sur tout le continent est cela
l’Europe promise .Il est possible de faire autrement, les Grecs nous ont montré
la voie, ne les laissons pas seul.
plus
démunis, on comprend l ‘acharnement de vouloir détruire la sécurité
sociale sur notre territoire tout du
moins de vouloir diminuer son intervention l’ANI va en ce sens.
Pour
un avenir serein des complémentaires santés issues de l’économie sociale
passe par une reconquête d’une sécurité sociale de haut niveau. C’est
vital pour les assurés sociaux, mais vital aussi pour l ‘économie, pour l
‘état sanitaire du pays. Le rôle premier
des Mutuelles devrait être la prévention, se battre pour reconquérir
la sécurité sociale n ‘est pas de l ‘archaïsme, comme certains
voudraient le faire croire, c’est même une idée généreuse et moderne.
Quelques
chiffres :
Les
cotisations sociales, que certains appellent charges sociales, alors que la
cotisation sociale est le fruit du travail fournit par le salarié, exemple pour
100 euros de cotisations sociales, c’est 41 euros pour l ‘Assurance maladie,
c’est 24 euros pour les retraites, 19 euros pour la famille
etc. Les réductions de cotisations sociales
dites exonérations représentent un manque à gagner annuel pour la sécurité
sociale de 27 milliards d’euros soit
le double de son déficit annuel. Un salarié payé au smic perd 406 euros
mensuel de salaire socialisé. La sécurité sociale dont sa conception a été
élaboré par le CNR dans les années
les plus noires de notre pays et mis en place dans un pays ruiné par presque
cinq ans d’occupation avait pour objectif et c’est toujours le cas apporter
à chacun la garantie de se soigner quel que soit le degré de maladie et
celle-ci est financé suivant les moyens de chacun. La protection sociale
accompagne l ‘individu de la naissance à la mort, la protection sociale
intervient en cas de maladie, d’invalidité, d’accident de travail, au chômage,
et à la retraite et pour la famille, logement et allocations familiales dont
les dernières mesures sont une atteintes aux droits d’égalité.
Démonstration est faite que la protection sociale est une avancée
sociale historique, qu’elle
contribue à la richesse de notre pays.
La
sécurité sociale, ses problèmes ne
sont pas que les dépenses, même si
celles doivent être maitrisées, mais ses ressources. Ce que vise le patronat
soutenu par le gouvernement en place, c’est un désengagement total du
financement de la sécurité sociale , au non de la compétitivité des
entreprises , qui ne fait
qu’accroitre les dividendes des
actionnaires .Inversement assurer le développement de la sécurité sociale et
sa capacité à mieux répondre aux besoins en matière d’accès aux soins ,
passe par l’augmentation de ses ressources,
avec la création d’emplois stables, à l ‘opposé de des lois
libérales dite
Macron qui précarisent la société,
une véritable politique industrielle et de services publics forts , une
distribution des richesses créées plus favorables au monde du travail et une
augmentation et revalorisation des salaires. Les richesses existent, le niveau
des dividendes distribués par les entreprises et aujourd’hui comparable à la
totalité des dépenses de retraite tous régimes confondus, soit largement plus
de 200 milliards d’euros, les chiffres sont tellement impressionnant que les
citoyens ont du mal à se rendent compte. 200 milliards d’euros qui vont dans
la poche de quelques milliers d’actionnaires alors que la même somme revient
à 15 millions de retraités. Autre ressource, actuellement on parle de
fraudeurs, chiche la fraude aux cotisations
des employeurs représente un manque à gagner de 25 milliards d’euros.
En outre 230 milliards d’euros sont versés aux entreprises pour soi- disant
favoriser l ‘emploi. Or ces aides, qui proviennent de la collectivité ne sont
soumises à aucun contrôle, ni contreparties et servent bien souvent
à augmenter les profits, ces 230 milliards seraient mieux utilisés
s’ils étaient mis à disposition du financement des hôpitaux publics, de la
sécurité sociale, et à l ‘investissement dans l’outil productif et éducatif.
pas
du tout dont, et cela est scandaleux 600 000 enfants.75% des
personnes pauvres ont moins de 25 ans , pour faire face à cette situation , il
indispensable de reconquérir la protection sociale pour transmettre aux générations
futures une sécurité sociale qui reste une référence pour les salariés des
autres pays qui n’en possèdent pas.
Les conséquences et prétexte de l ‘ANI :
Avec
la généralisation des contrats collectifs obligatoires , les mutuelles ont
beaucoup plus à perdre que les assurances, le mouvement de concentration des
mutuelles avait commencé avant l‘ANI , mais amorcé du fait des
directives européennes et la mise en place des règles prudentielles de
solvabilité qui ont signé l ‘arrêt de mort pour les petites
mutuelles souvent issues du milieu
professionnelle , en 2005 il y avait prêt de 1200 mutuelles ,aujourd’hui il
en reste quelques centaines ,
quelques dizaines certainement dans
les prochaines années. La Mutuelle
devait-elle faire cavalier seul, bien sûr que non, s’associer s’unir dans
le contexte est nécessaire, plus de
recrutement dans les entreprises en milieu professionnel d’ origine de la
Mutuelle .Les élu-e-s de toutes sensibilités s’interrogent pour preuve dans
les Pays de la Loire , lors des comités de section des 5 départements, sur le
partenariat 19 approuvent cette proposition 19 sont contres et 10
s’abstiennent , le doute s’installe, c’est le contexte qui est à dénoncé
, quelle différence l’adhérent , appelé client par le réseau, fait-il
entre une complémentaire du réseau de la mutualité , de l ‘assurance ou de
la bancassurance , qu’est ce qui peut faire rester l’ adhérent ou rejoindre
notre groupe plutôt que l ‘autre ,
car tous, du fait ,d’une concurrence acerbe pour conquérir des
parts de marché , pratiquent une même stratégie qui nous éloigne en
ce qui concerne le réseau de la mutualité de ce qu’était nos valeurs et
notre ciment la solidarité. La
mutuelle ses responsables continue les démarches pour œuvrer à un
partenariat, voire à une fusion opérationnelle et politique entre les deux
entités, et peut être à craindre à
terme une absorption, sans oublier
l’étrange présence du partenaire historique la Banque Postale assurance. Si
à ce jour, nous connaissons les intentions, nous n ‘avons que très peu
d’informations malgré des assurances, sur tout ce qui touche au personnel et
à leur statut. Quelle sera l
‘entité juridique de ce nouveau groupe, quelle en sera la convention
collective, est ce que les salariés de Taorés, de Jack Senet, des MAD seront
concernés, des interrogations demeurent. Et
la gestion du RO , la cour des comptes ne risque-t-elle pas d’y mettre
un terme .Cette nouvelle entité véritable arme de guerre pour la conquête de
nouvelles part de marché, risque d’user, de laminer
les agents affectés au développement, avec des objectifs qu’ils se
seront mis , sous pression, eux même et que très peu pourront réaliser avec
toutes les conséquences que cela entraine sur l’état physique et mental qui
amène à la culpabilisation jusqu’à solliciter un changement de métier
ou voire de quitter l ‘entreprise.
L’ANI ,
un prétexte , car la généralisation de la complémentaire santé , seules 400 000
personnes supplémentaires seront couvertes , il s’agit plus d’un transfert
de contrat individuel vers le contrat collectif , et un contrat collectif a
minima, un dispositif qui va renforcer la segmentation des risques santé entre
les deux marchés du fait d’une concentration du bon risque vers le collectif
alors que le marché individuel concernera les personnes qui ne sont pas sur le
marché du travail, retraités, chômeurs et donc potentiellement plus malades
et plus précaires. Quelles seront les propositions du du président de la république
s’il intervient lors du
rassemblement de la fédération
nationale de la mutualité Française qui aura lieu à Nantes la semaine
prochaine.
sera
de fait inégalitaire et ne bénéficiera qu’aux plus solvables. Tout euros
transféré de la sécurité sociale vers les complémentaires est un euro inégalitaire,
avec ce désengagement programmé de la sécurité sociale, car c’est bien le
but de la mise en place de l’ANI, les plus modestes paieront plus pour avoir
moins et les plus riches paieront moins pour avoir plus.
De
plus dans les négociations en cours sur ce futur partenariat absorption, quid
de la banque postale assurance, c’est pour beaucoup d’élus l ‘opacité
sur ce ménage à trois malgré des assurances, une évidence tout n’a pas été
dit trop de zones d’ombres demeures, car cette situation ne peut pas rester en
l’état. qu’elle sera le rôle de la BPA auprès de ce nouveau groupe MM
LMG.
Autre
inconnu et inquiétude, qu’elle sera l ‘avenir des agences,
on chuchote que le partenariat avec Malakoff Médéric aurait pour mérite
de sauver une vingtaine d’agences de la mutuelle Générale, n’est ce pas là
un aveu sur la suppression d’agences dans les départements. De plus quelle
avenir demain pour le personnel et notre réseau si un partenariat se finalise
avec la banque postale assurance qui elle possède par l’intermédiaire de
l’enseigne la Poste un réseau sans commune mesure avec les nôtres. Pour
les comités de sections, qu’elle en sera la vie politique, comment
seront représentés les adhérents dits historiques.
Concernant
les adhérents qui ont fait
l’histoire de la Mutuelle, nombreux sont critiques par rapport à une
cotisation qui pèse de plus en plus lourd sur le pouvoir d’achat et beaucoup
se tournent vers des complémentaires low cost
au risque de se priver de soins, comment dans ce nouveau groupe seront
traités ses adhérents. Que compte faire la mutuelle pour stopper cette
hémorragie de ses adhérents ?
Je
vais conclure en abordant l‘accord concernant les agents fonctionnaires
d’Orange ,ceux-ci ont gagné une participation, certes pas à la hauteur
voulu, direct de l ‘employeur pendant 2 ans à la cotisation
santé sur justificatif d’une complémentaire santé, c’est une première
qui devrait être une piste de ce que pourrait être la complémentaire santé
de demain et pourquoi pas une participation des employeurs à la cotisation
complémentaire santé des retraités avec un reste a cotisé individuelle en
proportion des revenus , la solidarité n’est elle pas là.