Intervention Fédérale à la réunion préparatoire des délégués CGT
du 9 Juin
Claude Quinquis
Tout d’abord, avant de commencer mon intervention proprement dite, je voudrais rendre un Hommage à Bernard JAMET, militant CGT de longue date, membre du CA de la MG, qui nous a quittés en Décembre. Je vous propose de faire 1 Minute de silence. Merci
L’AG de la MG se déroule dans une période pleine de perspectives et aussi de questionnements. Je parle bien sûr de la lutte contre le projet de Loi Travail et aussi de l’arrêt du partenariat MG/Malakoff Médéric.
Je voudrais développer un peu sur le projet de Loi Travail, car sur beaucoup d’éléments il y a des enseignements à tirer. Tout d’abord, nous sommes dans une période de luttes importantes, nous avons déjà connu des fortes journées de grèves et de manifestations et nous serons de nouveau dans la rue et en grève Mardi prochain.
Depuis le 9 Mars, l’action ne faiblit pas, elle est certes inégale mais les formes diverses et variées qu’elle prend, permet de toujours rebondir et de maintenir la mobilisation. L’intersyndicale a aussi engagé une votation citoyenne. Nous devons tous être mobilisés pour la réussite de celle-ci. C’est pourquoi, notre Conseil national réunit les 2 et 3 Juin demande à tous nos syndiqués et militants de libérer son calendrier pour privilégier la réussite de la mobilisation et de la votation.
Il n’aura échappé à personne que cette Loi Travail est le résultat d’une négociation tripartite entre la CFDT, le MEDEF et le gouvernement, c'est-à-dire peu ou prou, ceux déjà qui avaient signé l’ANI du 11 Janvier 2013, devenu Loi qui instaurait « les accords de compétitivité » et pour lesquels la CFDT et le gouvernement disaient avoir obtenu une contrepartie « la complémentaire santé pour tous » avec le succès que l’on connait. Nous sommes face à un détricotage systématique et continuel du droit social Français et pour le faire, nous avons les mêmes protagonistes, avec parfois quelques appuis supplémentaires. Les contreparties sont très faibles et parfois, comme pour la « Complémentaire pour tous » destructrice des fondements de notre protection sociale.
Suite à une décision du conseil d’Administration de Malakoff Médéric, le projet de rapprochement prévu entre la MG et Malakoff Médéric est donc terminé. Je pense que cette décision chamboulera l’ordre du jour de l’AG de demain et après demain, comme elle a chamboulé les AG de sections. Il faut reconnaître que cette décision à quelques jours de l’AG ne peut être sans effet. Au niveau de la Fédération, nous avons fait le choix de ne pas nous exprimer. Tout d’abord pour parler clair, nous avons peu d’informations fiables sur le positionnement politique des camarades de la CGT au CA de Malakoff Médéric et cela, malgré nos efforts pour en avoir. Et puis, pour avoir une expression fédérale, nous avons besoin, avant, d’avoir une réflexion collective. Du 10 Mai au 9 Juin, compte tenu de nos calendriers, de la lutte en cours, cela n’était pas possible. Cette réunion est donc l’occasion d’avoir un premier échange collectif.
Dans les éléments d’appréciation, il peut être mis des questions de personnes, du côté de Malakoff Médéric comme du côté de MG. Même si ça compte, c’est un peu court pour une véritable analyse. Il y a aussi, à n’en pas douter, les difficultés à faire travailler deux cultures différentes. Le mutualisme, ce n’est pas le paritarisme, c’est même deux principes totalement différents ; d’un côté 1 homme/1 voix, c'est-à-dire un collectif où chacun peut (certes plus ou moins) s’exprimer. De l’autre côté, une représentation délégataire, d’autant plus forte que les élections des représentants dans les Institutions de Prévoyance (IP) ont pratiquement disparues. Même si le paritarisme c’est « le patronat plus un traitre », la présence, l’existence des organisations syndicales n’est jamais contournée, ce qui n’est pas le cas avec la Mutualité et au moins la MG.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire lors des négociations des accords collectifs à La Poste, les IP voire les assurances appelaient la Fédération, jamais la MG. Mais sans doute que ces difficultés, même si elles sont réelles, ne sont que de peu de poids par rapport aux projets du MEDEF. La décision de nommer comme directeur général de Malakoff Médéric, l’ancien délégué général de la FFSA, c’est à dire de la Fédération patronale des banques et assurances fait moins couler d’encre que pour le frère de Sarkozy ; Mais les conséquences sont bien plus graves. Au MEDEF aussi il y a des luttes de pouvoir et des rapports de forces. Et aujourd’hui dans toutes les organisations paritaires, le MEDEF désigne comme représentants, des membres de sa Fédération patronale concerné. Par exemple pour la protection sociale, c’est les banques et assurances, pour le logement (action logement, le 1%) c’est celle du bâtiment par exemple. Le MEDEF est ainsi en train de saper tout le socle du paritarisme, ou plutôt de le transformer dans le sens de ses intérêts. Dans le cadre de son projet de démantèlement de la Sécurité Sociale et de la protection sociale, sans doute ne voyait-il plus l’intérêt de ce partenariat ? Sans doute faut-il faire un bilan des conséquences de l’ANI. Beaucoup prédisait un bouleversement qui n’est pas venu. Ainsi, la Banque Postale Santé, filiale LBP/MG/MM n’a pas connu le succès escompté et mieux, se ramasse complètement, peut on dire. Sans doute le MEDEF en attendait-il plus ?
Sommes nous revenus au point de départ, sans doute pas tout à fait car les adhérents statutaires de la MG ont encore vieilli et une nouvelle évolution est à prévoir. Avec la parution de la Loi de déontologie des fonctionnaires qui permet, à l’instar des postiers, aux fonctionnaires d’Orange d’avoir un accord collectif, cela ferait encore une baisse des adhérents statutaires.
Nos dernières expressions, en interne et externe porteraient sur le maintien de la gestion du RO et du réseau. Ces questions reviendront. Même si pour le RO tout ne dépend pas de la MG, son maintien est un confort pour tous les adhérents. Son abandon leur serait préjudiciable, mais aussi pour la MG, car cela encouragerait les démissions. Ces questions sont donc encore totalement d’actualités et nous occuperons dans les semaines et les mois à venir.
Les points à l’ordre du jour de l’AG n’apportent pas de notre part, d’avis particulier, si ce n’est bien sûr l’allongement de l’âge des membres du Conseil d’Administration. Toutes les structures démocratiques connaissent des difficultés dans leur renouvellement. Ce sont des orientations politiques à prendre. Celle de repousser les limites d’âges n’est pas la meilleure.
A la CEF du 17 décembre 2015, nous avons décidé de retravailler le sujet de la Protection sociale et notamment de la complémentaire santé. En organisant des conférences régionales et départementales, sous des formes à définir dans un premier temps, pour ensuite revenir sur le fédéral. Nous avons pris du retard sur la mise en œuvre, en raison principalement de l’actualité. Cela doit être une de nos priorités du 2è semestre. Cela à partir de 5 axes qui sont à la base de nos repères revendicatifs :