Comment devenir un cadre
stratège ?
L'Usine Nouvelle explique comment
devenir un cadre malin, qui ne se laisse pas envahir par le travail et les
dossiers, capable de «gagner sans combattre». Le consultant Lionel Bellenger,
directeur du cabinet Centor Idep et auteur d'«Etre stratège», souligne : «Dans
un univers professionnel de rapports de force, la seule expertise ne suffit
plus. Il faut avoir l'intelligence du stratège, capable d'anticiper, d'évaluer
les risques, de changer de cap, d'agir au moment opportun ou... de ne pas agir
s'il juge le contexte défavorable». Pour être un cadre malin, il ne faut pas se
surinvestir dans le travail, mais savoir amortir les coups durs en s'aidant des
amis, proches et des loisirs. Par ailleurs, «malgré la conjoncture, il faut
savoir prouver que la fonction a besoin du cadre et non le cadre de la
fonction», indique le consultant Dominique Coutance, auteur de «Conseils
politiquement incorrects pour cadres en entreprises» (DCMG). L'Usine Nouvelle
conseille de faire en priorité ce qui se voit. Le cadre malin bosse en effet de
façon utile, ne travaille pas jour et nuit. Il faut donc, selon Jean-Louis
Muller, directeur à la Cegos, se poser des questions clés comme «finalement,
qu'est-ce que mon chef attend de moi ? Quelle est ma mission spécifique :
développer le chiffre d'affaires ? Améliorer la satisfaction des clients ?
Promouvoir un nouveau produit ? Ces priorités définies, devenez une bête à
trier les infos. D'un côté, les dossiers contingents non urgents. De l'autre,
vos réalisations visibles ; c'est à cela que l'on verra que vous bossez». Le
cadre astucieux doit en outre promettre le minimum et réaliser le maximum pour
satisfaire au maximum son chef. Jean-Louis Muller conseille également de ne pas
remettre le dossier à l'avance : «Lorsque l'on rend son dossier plus tôt que
prévu au patron, il y trouve souvent à redire, surtout si c'est un
perfectionniste». Pour faire passer une idée et empêcher l'objection
systématique, le consultant Dominique Coutance affirme : «Le meilleur
stratagème pour obtenir ce que l'on désire est de faire croire à son
interlocuteur que son intérêt passe en premier. En réalité, il s'agit d'ouvrir
le chemin à ses propres prétentions». Pour caracoler en haut de l'organigramme,
il ne faut pas rester vissé derrière son bureau, mais participer aux relations
qui se tissent dans l'entreprise, notamment lors des pauses café, dans la salle
fumeurs ou encore en participant à des missions transversales. Le consultant
Dominique Coutance conseille : «Papillonner dans tous les clans, tout en jouant
la carte de la neutralité, du pacificateur conciliant». Il est essentiel
également de se créer des dettes, en donnant un coup de main sur le dossier du
voisin.
(L'Usine Nouvelle du 26 juin
2003)