Après quatre démos qui ne sont pas passées inaperçu dans l'underground allemand, il était temps que Brainstorm finalise cet album. Premier titre, premier constat : ils ont faim :)
Avec une telle pochette ça doit être très clair aux yeux de tout le monde =) Pas de compromis, le riff est ici érigé en culte et les âmes sensibles vont avoir du mal à apprécier malgré les apparences bien mélodiques et accessibles.

L'album prouve que les influences du groupe dépassent largement le cadre du pays de la bière, même si les parties solo façon "The Other Side" évoquent très souvent le HELLOWEEN de la grande époque...
Certes tous les morceaux ne se valent pas, malgré tout une bonne poignée retiennent l'attention par leur agressivité accentuée par la production crue, agressivité visible jusque dans les refrains limite thrashcore parfois. Chaque titre possède son chorus "in your face", très pratique pour le live =)

La dernière chanson est atypique de par son aspect moins sérieux et plus rock 'n roll et bien sur son duo Marcus Jurgens / Ralf Scheepers. Ce dernier a d'ailleurs participé à tous les refrains de l'album et en tendant l'oreille on peut aussi l'entendre à d'autres moments.
Des moments bien agréables on en retrouve d'autres au fil des compos, mes préférés étant les plus mid tempo briseurs de nuque genre "Tell-Tale Heart" et "Liar's Edge". Et si je n'irais pas jusqu'à dire que cet album est indispensable, les ayant découvert avec celui-là il fut très agréable dès lors de suivre leur progression future...

Pis réécouter cette galette en cette période de profusion de metal bontempi décrasse bien les canaux auditifs je dois dire!

On change de division avec le Unholy d'un groupe qui a su s'entourer d'une équipe de renom aux manettes, élément indispensable pour accompagner l'amélioration de leurs compositions.

Après une entrée en la matière intéressante avec "1998", "Holy War" vient tout arracher sur place et les oreilles se prennent une agression monumentale =) ça ne rigole pas chez Brainstorm! Maman pourquoi les messieurs ils sont tout énervés? =)
La suite de l'album n'est pas là pour faire la sieste, les nombreuses variations de tempo n'étant qu'un leurre pour faire croire à une éventuelle baisse de régime niveau puissance. Car point de vue rythmique ça retourne méchamment :) Ceci dit à l'image de "Don't Stop Believing" ou "Love is a Lie" la mélodie fait partie du package et "Voices" est destiné à devenir un favori des foules en concert.

Qui dit concert dit refrains et force est de constater que de nouveau ils s'accrochent à nous comme un moustique par temps de canicule en Camargue. Viril et surtout imparable! Au passage Marcus Jurgens a progressé depuis le premier opus et offre de bonnes lignes vocales en accord avec la musique.
En ce qui concerne le duo de gratteux, quand il ne remue pas ciel et terre sur "Rebellion" ou "The Healer" entre autres, il se fait plaisir à balancer des brouettes de soli de malade comme sur le génial "Heart of Hate". Pour enrober le tout quelques claviers s'immiscent ça et là en fond, se gardant bien de piquer la place aux guitares.

Un deuxième album de qualité donc et déjà une sacré timbale de morceaux qui tuent pour ce groupe expérimenté mine de rien. Hop je me le remets :) Ah tant que j'y suis je recherche toujours l'édition japonaise qui contient 2 titres supplémentaires dont une reprise, si vous savez où se la procurer je suis preneur!

J'attendais cet album avec une impatience chronique non dissimulée!! La suite du chef d'œuvre qu'est Ambiguity se devait de tout détruire à nouveau, pour ne pas laisser retomber le fumet exquis dégagé l'année dernière.
Commençons par le début, intro assez sombre comme il devient coutume chez nos teutons, et bien sur premier titre "Blind Suffering" démarrant par un riff de tueur, ça va faire maaaaaaaaaaaaaaaallllllll !!!

De suite on constate que le son a pas mal changé, il a sacrement pris du poids en un an et on peut dire que ça arrache le restant de tapisserie en quelques secondes. D'un autre côté je le trouve moins tranchant et incisif que sur le précédent...
Ranafoutre, au fur et à mesure de la découverte de l'album on exulte en rencontrant toutes ces rythmiques de folie, Metus Mortis contient sans aucun doute les plus abouties de toute leur carrière. rraaaah putain mais quelle PUISSAAAAAAAAANCE !!!!!!
Le chant aérien et très appuyé de Andy demeure encore une fois d'une classe et modulation phénoménales, larguant toute concurrence derrière lui.

Et arrivé au bout de la galette on a les oreilles en sang et le sourire jusqu'aux oreilles d'avoir savouré 56 minutes de Metal personnel agressif, mélodique et aux refrains énoooooormes. Toujours pas de trompettes et de bontempi au programme, juste quelques belles nappes de clavier.

Sauf qu'en réécoutant au fur et à mesure, on se rend compte également du manque de variété des compos. Voilà ce qui m'empêche de le noter aussi haut que Ambiguity, même si cette linéarité est somme toute très relative car Brainstorm sait varier les plaisirs. C'est juste qu'il manque quelques titres épiques ou structuré en davantage de parties...à mon goût ;)

Cela n'enlève rien à la qualité intrinsèque exceptionnelle de cet album, avec des perles telles que les boucheries "Shadowland", "Cycles", "Behind" et son riff monstrueux, les briseurs de nuque "Checkmate in Red" et "Meet Me in the Dark" ou l'entêtant "Under Lights". Le summum étant à mon avis "Weakness Sows Its Seed" de par le feeling et l'émotion incroyables qu'elle dégage, une pure merveille qui vaut l'achat de l'album à elle seule!!! J'arrive pas à la décrire, faut l'écouter pour comprendre :)

Au final si Metus Mortis n'égale pas son prédécesseur cela reste un superbe assaut de Power Metal à l'efficacité diabolique. Et le plus "in your face" de toute leur discographie.

PS : L'édition limitée digipack comprend un bonus "Face Down" et également une reprise de Vicious Rumors en ghost à la fin de la dernière plage...

Brainstorm est un groupe qui monte à une vitesse vertigineuse depuis quelques temps, ce pourquoi leur label Metal Blade mise beaucoup sur eux, cela se vérifie lorsqu'on achète cette superbe édition limitée comprenant un DVD de leur prestation au Summer Breeze 2002. Un excellent cadeau qui permet de se rendre compte de l'énergie dégagée par le groupe sur scène, et notamment par son frontman Andy B. Franck qui court partout de droite à gauche quitte à finir sur les rotules. Qu'il s'agisse d'anciens ou de nouveaux morceaux ils infligent tous une sacrée claque!

Soul Temptation est quant à lui un album mieux produit que son prédécesseur avec des guitares plus limpides et tranchantes que jamais, une batterie qui malgré la production moderne sonne pure et puissante, et des arrangements soignés qui témoignent du plus gros travail du groupe à ce jour. Les claviers sont plus présents que par le passé en trame de fond, bien intégrés aux diverses ambiances qui font désormais partie intégrale du son Brainstorm.
En parlant d'ambiances le groupe a justement renforcé la touche orientale qu'il se plaisait déjà à intégrer depuis Ambiguity, et le résultat est tout simplement fantastique dans la trilogie "Trinity of Lust", où s'enchaînent les 3 bijous que sont "Shiva's Tears" au riff le plus heavy de l'année à s'en arracher le cou, l'énervée et accrocheuse "Fornever" et enfin "Soul Temptation" qui pourrait être la suite de l'oppressante "Mahraja Palace". Ce succulent trio donne une dimension théâtrale au Power Metal massif de Brainstorm et c'est peut-être de cette façon que leur personnalité déjà forte s'exprime le mieux.
L'autre grande force de cet album et ce en quoi il surpasse légèrement Metus Mortis à mon avis, réside dans le fait qu'il est plus varié et moins systématiquement sauvage, alternant les morceaux mid tempo burnés comme "Highs Without Lows" ou "Rising" avec d'autres bombinettes thrash ("To the Head"), et cerise sur la gâteau des "Fading" et "The Leading" ultra mélodiques où Andy B. Franck se prendrait presque pour Michael Kiske à l'occasion :) Au même titre que ses comparses Andy effectue encore une très belle prestation, peut-être un poil prévisible sur les refrains désormais, mais excellente néanmoins, subtil ou agressif quand il le faut, et surtout distincte de la plupart des autres vocalistes.
Seule "Nunca Nos Rendimos" un peu plus commune malgré son refrain en espagnol me parait en dessous du reste de cet album très équilibré, riche en mélodies, en riffs qui tuent et en refrains imparables. Qui plus est ils ont le sens de l'humour en reprenant à leur façon "Amarillo" de Tony Christie en bonus track, dans une version décalée débile mais sympa!

Et s'il y a bien un groupe apparu lors de la dernière décennie qui ne fléchit pas avec le temps et parvient de surcroît à se bonifier en évoluant et sans jamais renier ses racines, c'est le quintette allemand de Brainstorm, parti pour s'imposer dans l'histoire du Metal germain et peut-être même bien international.

PS : Vous l'avez peut être déjà remarqué mais je le souligne, la pochette est splendide, le livret est superbe, le DVD est excellent en considérant qu'il s'agit d'un simple bonus, et le digipack qui contient tout ça vaut très largement son prix. Ça va je fais bien le commercial? ;-)

A chaque nouvel album Brainstorm franchissent une étape en terme de popularité, pour le moins méritée, mais vont-ils être capables d'en faire de même en terme de créativité?
J'ai envie de répondre spontanément "non" après avoir bien digéré le Liquid Monster. Le groupe allemand a beau être un de mes préférés apparus ces 10 dernières années, sans démériter ce nouvel album marque un ralentissement de leur développement artistique et ne m'a pas scotché comme les précédents. Pourquoi donc? Eh bien j'ai le sentiment que Brainstorm ont trouvé une recette miracle et qu'ils essaient de réutiliser à toutes les sauces : à cet effet, ils accentuent de plus en plus le contraste entre les couplets écrasants de puissance et les refrains mélodiques. D'un côté cela peut rendre leur Power Metal massif plus facilement accrocheur, mais le revers de la médaille est que les morceaux finissent par avoir l'air d'être tous bâtis dans le même moule. Même lorsque ce n'est pas le cas! D'où une légère sensation de redondance de temps en temps, contrairement à la fraîcheur qui les animait ces dernières années, il manque ce petit quelque chose de folie et diversité.
Exemple simple : "Lifeline" est un "Tear Down the Walls" n°2 (album Ambiguity) à peu de choses près, ce n'est pas un mauvais titre sauf que l'originale était plus inspirée. Quel intérêt de la re-écrire? Brainstorm ne sont pourtant pas Running Wild en principe :) Autres exemples avec "Mask of Life" et "Even Higher" qu'ils ont déjà composé au moins 3 fois avec plus de réussite...

Or Brainstorm ne s'extirpent du lot que lorsqu'ils parviennent à solidifier un ensemble aéré où chaque titre possède sa propre identité à l'instar de l'excellent album précédent Soul Temptation, avec en outre l'aide de leur sombre touche orientale qui a disparu sur Liquid Monster, à mon grand regret.
Désormais certains refrains et certaines mélodies vocales d'Andy B. Franck ont une couleur trop "joyeuse" à mon goût, moins menaçante, moins épique, moins profonde que par le passé. Vous me direz à raison que ce n'est pas totalement nouveau chez eux, seulement ce changement de proportions et ce léger manque de finesse m'inquiète un peu... Rappelez-vous de "Hollow HideAway" sur l'album Metus Mortis, car Brainstorm continuent aujourd'hui dans cette voie hormis des considérations rythmiques plus agressives, ce qui donne souvent le schéma suivant : début de morceau directement accrocheur / couplets heavy voire bourrins / refrain ultra-mélodique.
Et ça me gêne un peu de me rendre compte avec le temps qu'il s'agit de plus en plus d'une formule, ce malgré tous les efforts de différenciation des titres comme par exemple la power ballade "Heavenly" à la structure différente et aux sympathiques arrangements, ces derniers étant une nouvelle fois intéressants sur l'ensemble de l'album.

Oublions les critiques 5 minutes car ce n'est pas non plus la catastrophe loin de là, parmi ces morceaux accessibles "Painside" et "All Those Words" fonctionnent très bien par l'apport de piano et voix féminine, de très bonnes compos où Andy se met en évidence et qui rentreront donc sans doute dans le live set du groupe.
Leur facette plus sérieuse s'exprime également avec éclat dans le puissant "Words Are Coming Through" doté de riffs slayeriens, ou bien dans le superbe break sombre de "Invisible Enemy" qui nous rappelle le talent de Brainstorm pour ce genre d'atmosphères. De plus on retrouve bien entendu leurs monstrueux riffs compacts balancés entre mélodie et pure agression thrashy, une marque de fabrique qui produit encore son effet sur tout headbanguer qui se respecte et s'illustre sur un "Despair to Drown" tellurique, même si assez banal. A côté de ça quelques passages se font remarquer comme le break limite jazzy de "Burns My Soul" au milieu d'un morceau franchement ennuyeux, ou bien quelques rares plans syncopés pour changer un peu. Mais globalement on a l'impression que presque tous les morceaux font partie de leur répertoire depuis longtemps, c'est parfois un peu trop facile pour Brainstorm qui ont déjà prouvé qu'ils savent jouer la carte de l'audace.

Liquid Monster est un bon album en soi, en particulier pour ceux qui découvriraient Brainstorm par cette occasion et qui se prendront une bonne baffe de Power Metal moderne et incisif à la production impressionnante. Mais pour le fan assidu, objectivement on a déjà entendu plus entreprenant et percutant chez eux, et si votre attente va dans ce sens la déception risque d'être de mise.
A mon avis il s'agit de l'album le moins personnel et le moins marquant de l'ère Andy B. Franck, leur registre de rouleau-compresseur continue à me séduire mais plus dans les même proportions...

PS : L'édition limitée est absolument magnifique et contient un DVD bonus, une très belle réalisation coutumière de Metal Blade.