Après avoir roulé sa bosse au sein de TYRAN PACE dans les années 80, puis GAMMA RAY dans les 90's, Ralf Scheepers (chant) décida en 1995 en accord avec ces derniers de quitter le groupe pour se consacrer aux auditions de JUDAS PRIEST qui cherchaient un remplaçant à Rob Halford.
Ralf avait sans doute une voix adéquate pour prendre la suite du Metal God, cependant après plus de deux ans d'attente dans l'expectative (sans jamais rencontrer le groupe ou le management), il s'avère qu'il n'est pas sélectionné malgré qu'il soit arrivé dans le dernier carré, grosse déception donc et beaucoup de temps perdu pour rien...

Finalement le père Mat Sinner (SINNER) qui est un voisin est venu lui botter le cul et le sortir de sa tourmente, ainsi ensemble ils ont monté PRIMAL FEAR, un combo de Heavy Metal traditionnel et puissant qui peut compter sur une sacrée expérience de plus de deux décennies dans le genre.
A noter que leur musique fait parfois (souvent?) penser à une version plus actuelle de TYRAN PACE... ;)

=> MAJ du 30 Novembre 2005 : ajout du dernier album

DISCOGRAPHIE

Titre (lien vers chronique)

Primal Fear
Jaws of Death
Nuclear Fire
Horroscope
Black Sun
History of Fear
Devil's Ground

Seven Seals

Année

1998
1999
2001
2002
2002
2003
2004

2005

Type

album
album
album
EP
album
DVD
album

album

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PRIMAL FEAR (1998)
 


(Heavy Metal / 47' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner

v. : Ralf Scheepers
g. : Tom Naumann
b. : Mat Sinner
d. : Klaus Sperling

Primal Fear

Fini le glandage et les espoirs déçus, Ralf Scheepers revient à la charge accompagné de Mat Sinner et de membres du groupe Sinner justement. Or en effet la musique de Primal Fear se rapproche bien plus de Sinner que de Gamma Ray! Mais surtout, elle se rapproche beaucoup de Judas Priest, pas étonnant quand on connaît la passion de Ralf pour ce groupe ;)
Cet album devrait donc faire plaisir aux fans de Screaming for Vengeance et Painkiller, on est dans la droite lignée de ceux-ci (et non pas ceux des 70's), avec tout de même quelques réminiscences Helloween/Gamma Ray pour les mélodies et certaines lignes de chant.
De plus la production nullement passéiste est extrêmement puissante, c'est même la première chose qui frappe en découvrant ce disque qui a une certaine fraîcheur et spontanéité, ce qui explique peut-être qu'il demeure encore le favori de beaucoup de fans.

Pour ma part je le trouve un peu inconsistant par moments ("Promised Land", "Thunderdome", "Nine Lives"), mais également jouissif à d'autres, tel que sur les hymnes absolus "Chainbreaker", "Silver and Gold", "Running in the Dust" et "Battalions of Hate" à se dévisser la tête tellement c'est prévu pour!
J'aime bien également le décalé "Formula One" et ses paroles à 2 balles, encore un titre où Ralf déploie ses impressionnantes capacités vocales. Car Scheepers ne fait pas semblant pour ce nouveau départ, il est dans une forme resplendissante! Technique et puissance à tous les étages, les aigus hurlés notamment arrachent tout! Il se permet aussi un moment de feeling avec la magnifique "Tears of Rage", originale et chargée d'émotions. Et comme c'est un groupe qui doit beaucoup au passé, ils reprennent "Speed King" de Purple, avec monsieur Kai Hansen invité à reprendre les soli de Blackmore!

Malgré quelques longueurs ce premier Primal Fear reste donc un opus de choix pour tous les amateurs de Heavy Metal traditionnel qui sauront y trouver des bombinettes d'acier trempé. Une bien bonne surprise cette année là...


JAWS OF DEATH (1999)
 


(Heavy Metal / 54' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner

v. : Ralf Scheepers
g. : Tom Naumann
g. : Stefan Leibing
b. : Mat Sinner
d. : Klaus Sperling

Jaws of Death

On comprend que Mat Sinner est le n°2 de Nuclear Blast, car le packaging des albums de Primal Fear est très soigné ;) Après la boite métallique du premier cd, voilà un digipack très bô et bourré de photos, miam miam.
Musicalement le groupe poursuit sur les bases posées avec le premier album, du bon gros Heavy Metal direct dans la tronche servi par une production atomique! L'influence Priest est un peu moins omniprésente mais elle reste primordiale bien sur, et en général les compos sont un peu plus rentre dans le lard. On est pris à la gorge avec l'explosif "Final Embrace", le brutal "Church of Blood", le hurlé "Into the Future" ou le speedé "Nation in Fear", désolé pas de ballades au programme :)

"Under Your Spell" calme tout de même le jeu par un superbe Metal mélodique posé, et plus loin la galette finit par deux titres Heavy excellents, "Fight to Survive" et "Hatred in my Soul", bien aidés par un chant encore monstrueux de fluidité et puissance. La version limitée de l'album contient également en bonus une énième reprise de "Kill the King", c'est dingue le nombre de groupes de Metal qui se sont frottés ce morceau...

Que dire de plus sinon que ceux qui n'aiment pas le style Priest-ien et surproduit n'aimeront toujours pas, quant à moi je trouve ce disque plus équilibré qualitativement parlant que le précédent, et ça cartonne sec!


NUCLEAR FIRE (2001)
 


(Heavy Metal / 52' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner

v. : Ralf Scheepers
g. : Tom Naumann
g. : Stefan Leibing
b. : Mat Sinner
d. : Klaus Sperling

Nuclear Fire
Troisième album du groupe et troisième coup d'enclume dans la face par ce line-up stable. De ce fait le groupe est toujours la version germanisée de Priest, le croisement idéal entre les Metal Gods et Accept mixé à quelques touches de Helloween/Gamma Ray et des éléments plus méchants parfois.
"Angel in Black" célèbre la tradition des titres d'ouverture qui cassent tout avec le riff acéré qui convient, sur "Back to Hell" Ralf joue les Halford en hurlant à son maximum, "Now or Never" a pour but de détruire nos cervicales et "Eye of An Eagle" retourne tout sur son passage avec ses rythmiques éclatantes alors que celles de "Fight the Fire" vont aux frontières du thrash, et ainsi de suite jusqu'à la fin.

La ballade est malheureusement loin de valoir "Tears of Rage" mais elle a quand même le mérite de faire varier un peu ce Nuclear Fire, davantage que Jaws of Death tout du moins. Mon morceau préféré est paradoxalement le titre bonus plus calme de l'édition limitée, "Iron Fist in a Velvet Glove" : le feeling au niveau du chant y est très impressionnant, les mélodies et refrains génialissimes! Pourquoi est-ce un bonus track??

Primal Fear fait donc honneur à son statut, porté par un son actuel qui fait toujours pencher la balance de leur côté. Comme d'hab, d émontage de nuque garanti.


HORROSCOPE (2002)
 


(Heavy Metal / 23' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner

v. : Ralf Scheepers
g. : Tom Naumann
g. : Stefan Leibing
b., v. : Mat Sinner
d. : Klaus Sperling

Horroscope

Ce EP est basé sur un titre bonus de Nuclear Fire, morceau très sympatoche en soi, complété par "Under Your Spell" et par 3 reprises : "Kill the King" issue de Jaws of Death, "Breaker" tirée du Tribute to Accept et surtout "Out In The Fields", reprise inattendue de la célèbre collaboration Gary Moore / Phil Lynott. A noter que sur cette version Mat Sinner prend le rôle de Lynott au chant, tandis que Ralf se charge du reste, le tout pour un résultat bien cool, sans concurrencer l'originale il va sans dire.

Ce sont donc les deux inédits jap de ce EP qui en font un collector pour fans avisés...


BLACK SUN (2002)
 


(Heavy Metal / 52' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner

v. : Ralf Scheepers
g. : Henny Wolter
g. : Stefan Leibing
b., v. : Mat Sinner
d. : Klaus Sperling

Black Sun

A quoi peut-on s'attendre avec un nouveau Primal Fear? Rah mais à du Primal Fear pur jus, c'te question ;)
Ils feront toujours du Primal Fear tel qu'on les connaît désormais bien, pour ceux qui auraient loupé un wagon on parle de pur HEAVY METAL stricto sensus. Premier morceau, premier riff qui accroche, ici la rythmique est élevée au rang de dogme. Tout est fait pour s'arracher la tête en cadence, les refrains bien travaillés en attestent également. Le premier carton de la galette est suivi de "Revolution" qui déroule le rouleau compresseur habituel, et il en va de même pour tous les titres suivants avec une dose d'agressivité et de mélodie variant selon les titres, pour aucune véritable ballade.

Pour nuancer, d'une manière générale l'album appuie moins sur l'accélérateur que le précédent, il compense par une plus grande et plus variée intensité rythmique, de quoi faire plaisir à tous les headbangueurs de la galaxie. Il présente également un peu plus d'atmosphères sombres et moins de mélodies "joyeuses" ce qui n'est pas pour me déplaire. Quant à Ralf, il chante toujours divinement que ce soit en vocaux harmonieux ou en hurlements, modulant davantage avec le temps, un régal pour les amateurs de belles voix puissantes.
Le programme nous emmène donc du magnifique feeling de "Silence" à la charge de rhinocéros en rut de "Fear" (ça riffe!), en passant par le lourdement appuyé "Cold Day in Hell", le superbe refrain de "Magic Eye", ou encore le briseur de nuques "Mind Machine" dans lequel Mat Sinner chante des couplets. Que demande le peuple? Du HEAVY METAAAAAL pardi.

Alors ça tombe bien on en a du début à la fin, chaque morceau est une petite bombinette de Heavy, pas ou très peu de remplissage sur les 12 chansons au cours de ce sacré travail de métallurgiste confirmé. Voilà au moins un groupe qui ne me décevra pas cette année, bien au contraire ils mettent la barre assez haut pour les concurrents à l'album traditionnel de 2002. Serait-ce leur meilleure sortie? Possible, la seule chose dont je suis sûr est qu'il est plus homogène que les autres et fortement recommandable à tout bon tortionnaire des vertèbres du cou! Enfin, non réfractaire au metal allemand il va de soi ;)


THE HISTORY OF FEAR (2003)
 


(Heavy Metal / DVD + CD audio / Nuclear Blast)

 

The History of Fear

Primal Fear on aime ou on déteste, mais on ne peut pas dire qu'ils se foutent de la gueule de leur public, la preuve en est ce DVD qui comprend 2 concerts de grande qualité autant pour l'image que le son, avec notamment leur prestation complète (45 min.) au Wacken 2001, les festivals étant sans doute l'endroit où ils s'expriment le mieux.
L'autre concert est tiré du Black Sun Tour 2002 à Stuttgart mais n'est pas complet cette fois, ce qui s'avère un bon choix car ils n'ont laissé que les titres non interprétés à Wacken, jouant ainsi la complémentarité entre ces 2 enregistrements aussi bons l'un que l'autre. Mon seul reproche concerne peut être la setlist de Wacken qui avec le recul me parait un peu linéaire, alors que sur le deuxième concert les morceaux sont plus variés.

Cela nous fait déjà plus de 90 minutes de Primal Fear dans des conditions sonores optimales, pour le reste on retrouve la partie du DVD "Wacken Metal Warriors 99" consacrée au groupe allemand, et enfin une section bootleg bien fournie. Celle-ci regroupe des extraits de tous les concerts clefs de leur carrière, entrecoupés d'images des roadies qui pètent un câble dans le tour bus =) Alors pelle mêle on découvre un public brésilien très impressionnant (de loin le plus bruyant de tous!), des bouts de morceaux de leur première tournée quand Ralf Scheepers avaient encore des tifs, la tournée au Japon avec Alex Beyrodt (Silent Force) à la guitare, des passages aux 4 coins du monde de New York à Paris, et même la reprise de "You've Got Another Thing Comin'" avec Joacim Cans au Bang Your Head 2001, dommage qu'ils l'aient coupée au milieu. Idem pour d'autres extraits qui durent parfois à peine 30 secondes alors qu'il s'agit souvent de morceaux rarement entendus live ("Thunderdome", "Iron Glove", "Play to Kill", etc.), ok ça reste du bootleg au rendu très variable mais un couplet et un refrain pour chacun ça me semble le minimum. Vu le menu déjà copieux je ne vais pas davantage faire la fine bouche, et pour conclure ils ont rajouté leurs 2 clips plutôt sympas, surtout quand on vient de mater le DVD de Saxon juste avant ;) A noter que celui de "Angel in Black" est un peu dans le même esprit psychédélique que celui de "Painkiller", dont la compo s'inspire également... clin d'œil volontaire ou pas? :)

Il est évident qu'il faut aimer ce genre de Metal char d'assaut qui ne se renouvelle pas des masses et qui va droit au but, mais si tel est le cas vous serez sans aucun doute satisfaits par ce DVD bourré jusqu'à la gueule. Et si jamais ça ne suffisait pas, le concert intégral du Wacken est disponible en cd audio bonus dans le coffret.


DEVIL'S GROUND (2004)
 


(Heavy Metal / 52' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner

v. : Ralf Scheepers
g. : Tom Naumann
g. : Stefan Leibing
b. : Mat Sinner
d. : Randy Black

Devil's Ground

Avec Primal Fear on n'a que rarement de grosses surprises, depuis 7 ans que le groupe allemand nous sert à cadence régulière son Heavy Metal plombé qui ravit ses fans et répugne tout autant ses détracteurs. Néanmoins Devil's Ground s'écarte du côté un peu plus sombre et lourd de son excellent prédécesseur pour revenir à des choses légèrement plus "positives", ou du moins plus simples et directes comme à leurs débuts.
Plus basiques donc parfois, tel ce "Metal is Forever" d'entrée de jeu, ou "In Metal" qui pourrait être leur propre version de "Balls to the Wall" de Accept, une influence qui demeure prépondérante. Des titres sympathiques mais à mon avis pas les plus passionnants, car Primal Fear peuvent proposer des choses plus personnelles et marquantes quand ils veulent, à l'image de la fantastique "The Healer" et son côté nostalgique au moyen d'arrangements plus poussés que d'ordinaire.

Certains feront une nouvelle fois l'inévitable comparaison avec Judas Priest, une ressemblance certes indéniable sur quelques titres/passages, mais avec le temps elle s'amenuise et le groupe prouve qu'il peut digérer ses influences dans un melting pot sans doute pas inventif mais plus varié que ce que l'on a tendance à leur reprocher, véritable synthèse de la scène allemande sur laquelle se greffent des racines anglaises.
Si d'un côté "Sacred Illusion" et "Sea of Flames" font office de dragsters typiques de Primal Fear, "Suicide and Mania" tient plutôt le rôle du char d'assaut lourd et écrasant, un titre comme "Heart of the Brave" se rapproche au contraire d'une version acérée de Helloween/Gamma Ray, "Colony 13" exprime des sentiments plus joyeux que leur moyenne, "Soulchaser" alterne passages en son clair avec accélérations brutales, et "Wings of Desire" se distingue par un côté plus sombre et lancinant. Le point commun à tous ces morceaux reste encore une fois la prestation extraordinaire de Ralf Scheepers qui semble ne jamais rien perdre de ses capacités vocales, en atteste le très mélodique "Vision of Fate" dont le splendide refrain rivalise avec le Queensrÿche des grands jours! Quant à l'intégration de l'ex-Annihilator Randy Black elle s'est visiblement bien effectuée, élevant légèrement le niveau de jeu à la batterie par la même occasion, même s'il évolue dans un registre plus sobre comparé à ses formations précédentes.
On s'interrogera juste de l'intérêt d'un "spoken-words" en fin de disque, juste avant de trouver en bonus une bonne reprise de "Die Young" (Black Sabbath), qui sans être leur plus réussie ne m'a pas donné envie de zapper non plus.

L'album en lui-même est donc au niveau d'intensité et d'accroche qu'on est en droit d'exiger de Primal Fear, bénéficiant en outre de la meilleure production de leur carrière. Les éventuels déçus de Black Sun devraient être rassurés par ce disque tonitruant, car si Primal Fear n'inventent rien sur le fond, ils le pratiquent avec une efficacité éprouvée. Pour l'originalité d'autres groupes s'en chargent avec brio car il faut de tout pour faire un monde, et Primal Fear sont toujours les bienvenus dans le mien.


SEVEN SEALS (2005)
 


(Heavy Metal / 64' / Nuclear Blast)

Produit par Mat Sinner & Charlie Bauerfeind

v. : Ralf Scheepers
g. : Tom Naumann
g., k. : Stefan Leibing
b. : Mat Sinner
d. : Randy Black

Seven Seals

Le changement ça a du bon, et tôt ou tard n'importe quel groupe doit s'y résoudre s'il ne veut pas mourir ou finir par devenir son propre tribute band. Même Primal Fear, pourtant pas de farouches défenseurs de l'évolution musicale à priori ;) Le "Metal Commando" comme il se surnomme reste bien ancré dans son heavy/speed mi-germanique mi-Priestien mais se pare de quelques nouvelles couleurs intéressantes sur Seven Seals, notamment dans des domaines où on ne l'attend pas forcément.

Première constatation, c'est leur album le plus soft et varié jusqu'à présent, le moins allemand diront les mauvaises langues. Peu de morceaux rapides à recenser pour une fois, ce qui ne veut pas dire que les titres typiquement Primal Fear ont disparu, en témoigne le bien burné "Demons and Angels" en ouverture, la traditionnelle et mélodique "All for One" ou encore "The Immortal Ones" qui concoure dans la catégorie hommage annuel à un certain groupe de Birmingham (ça commence par un J). Mais même s'ils sont agréables ce ne sont pas forcément les titres les plus intéressants du lot, car il faut bien avouer que Primal Fear semblent avoir fait le tour de ce qu'ils avaient à proposer en la matière. Par exemple "Rollercoaster" m'ennuie franchement et aurait presque pu être remplacée par un des bonus tracks.

Deuxième constatation, le groupe modernise son heavy metal en jouant la carte des arrangements, des orchestrations et des petits détails y compris sur les compos classiques à la base comme cet énorme "Evil Spell" fracassant qui illustre bien ce léger lifting sans bouleversement. Le résultat est beaucoup plus surprenant sur un "Seven Seals" complètement inédit pour le groupe, probable trahison "commerciale" pour certains, excellente idée au contraire à mon avis! Loin des bourrinages plombés, il s'agit d'une chanson paisible et mélancolique enveloppée d'arrangements et ponctuée par un refrain majestueux de toute beauté, dévoilant une des meilleures prestations vocales de toute la carrière de Ralf Scheepers. Lui aussi est à 2 doigts de changer son fusil d'épaule en abandonnant pratiquement toute envolée dans les suraigus sur Seven Seals. Il ne crie presque plus pour se concentrer sur un registre soit simplement agressif soit plus mélodique comme sur l'étonnante "In Memory", une pure ballade de rock mélodique comme n'en n'avait jamais écrit le groupe, très réussie de surcroît avec là encore de jolis arrangements orchestraux venant soutenir les mélodies vocales. Eh oui, Primal Fear peuvent aussi faire dans l'émotion ;) Randy Black (ex-Annihilator) pèse également davantage sur l'album par rapport à Devil's Ground et par rapport à leur ancien batteur, sans être révolutionnaire son jeu plus évolué que la moyenne de Primal Fear commence à se faire une petite place dans la composition et contribue à ce nouvel élan de fraîcheur.
Le quintette explore encore d'autres facettes sur un "Carniwar" sombre, basique et martial, très allemand d'une certaine façon mais pas du tout dans un esprit Acceptien ou Helloweenien, beaucoup plus moderne, risquant fort de s'aliéner les fans. Assez sombre lui aussi mais nettement plus éthéré et travaillé, l'épique "Diabolus" voit le groupe flirter avec des tempos très lents et appuyés où Scheepers sort une nouvelle fois le grand jeu. Dernière surprise enfin en découvrant "Question of Honour" qui n'est autre que la reprise (sans grandes modifications) d'un des hits de la carrière solo de Mat Sinner, du speed metal mélodique bien ficelé et arrangé même si je lui préfère la version originale chantée par Mat.

S'il ne s'agit donc assurément pas de leur album le plus incisif, Seven Seals est sans conteste le plus personnel à ce jour, en dépit parfois de quelques longueurs sur les morceaux plus traditionnels. Je me réjouis en tout cas de voir le groupe accepter de se remettre un peu en cause et de se renouveler un minimum sans non plus se trahir, car c'est bien à ce prix que Primal Fear pourra éviter de lasser ses fans d'une formule tout de même assez balisée. Entreprenante et sage décision à la fois.

PS : La chouette version digipack (pochette en relief, beau livret et tout) contient le clip de "Seven Seals" et 2 chansons bonus correctes, à défaut d'être marquantes.




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JUDAS PRIEST, TYRAN PACE, GODIVA...

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