Les bad boys de Desperados ont réussi le tour de force d'allier ces ambiances si particulières à un Metal énergique et accrocheur. D'ailleurs l'utilisation de divers instruments et sonorités évoquant clairement ce concept contribuent à renforcer cette osmose jouissive.
Je blablate car il est bien difficile de décrire précisément cet album d'une rare qualité et originalité, rien que l'intro est un modèle du genre. Cette reprise d'un thème de Ennio Morricone annonce la scène de folie qui s'annonce juste après, en l'occurrence du Metal bien burné =)
"Gommorrah of the Plains" ouvre le scénario de manière sauvage, on se croirait véritablement dans Sodom à l'écoute de cet assaut surpuissant. Le titre le moins typé western de tout l'album contient tout de même quelques touches mélodiques sur le refrain qui préfigurent la suite beaucoup plus conceptuelle.

En effet les morceaux suivants nous plongent délicieusement dans cette atmosphère de colts, de duels et de silences pesants. Enfin de silence il n'est pas trop question ici, Desperados sait faire parler la poudre!
Ainsi on passe des très lourds "Gone with the Wind", "Rattlesnake Shake" au thrash atmosphérique fabuleux de "Devil's Horse" avec un détour par le hit single "My Gun and Me", chanté en duo par Kraft et Angelripper :)
Cette chanson très mélodique qui se grave dans les esprits reflète bien les contrastes de l'album, avec notamment ses titres délicieusement enjoués (dansants? ;-) tels que "Jumpin' Down the Running Train" ou le déjanté "Oriental Saloon".
D'autres plus métalliques comme "Dodge City" vont également déchaîner les headbanguers de tous poils, tout en sachant que le Metal et ce feeling western s'accordent à merveille quelle que soit la morphologie du morceau.

Et que dire du chant de Angelripper si ce n'est qu'il colle parfaitement à l'esprit de l'album! Il fallait un truand pour chanter ces morceaux, et ce cher Tom de sa voix agressive et râpeuse effectue un travail de tueur à gages! Encore un élément de personnalité pour ces compos bien appuyées par des rythmiques à se réduire la nuque en poussière.

Plus tard, un gros point noir viendra un peu entacher la bonne marche de l'histoire, il s'agit de cette pseudo ballade plate à la Pearl Jam, complètement en dehors du sujet et chiante à mourir :)
Passons ce point de détail, car ce qu'il faut retenir de Desperados est bien cette osmose très personnelle géniale et cette puissance implicite qui n'est pas prête de lasser l'auditeur en mal de sensations.
Je ne saurais trop vous conseiller cette perle, mort ou vif!

Alex "Bigmouthed" Kraft