NUCLEAR FESTIVAL 7
(samedi 6 Juillet 2002 à St Paul 3 Châteaux)
La 7ème édition du désormais presque célèbre
festival extrême se déroule au même endroit que l'an dernier,
et a attiré d'après des sources plus ou moins officielles autour
de 450 personnes. Il en fallait 500 pour rentabiliser l'affaire, une fois encore
l'organisation a perdu de l'argent, mais moins qu'en 2001 parait-il. Heureusement
qu'il y a les subventions derrière ;)
A noter que pour la première fois cette année une affiche franco-française!
Bon bref on rentre dans la salle vers les 20h30 soit en retard, ça va encore se finir à pas d'heure =) 'tain en me baladant je crois que je suis le seul à ne pas porter un t-shirt de Metal extrême au milieu des blackos, death métalleux de rigueur et quelques "goths" surtout chez la gent féminine =)
Le premier groupe commence vers les 21h, ATROPOS
qui jouent selon leurs propres dires du Heavy Dark. En effet l'étiquette
leur va plutôt bien, même si là le chant est purement black...
Sinon certains passages très rapides et mélodiques me rappellent
beaucoup les vieux Dark Tranquility et la scène suédoise en générale,
sauf qu'ici les breaks sont plus nombreux, leur musique étant finalement
assez variée et recherchée. Atropos m'évoque également
un peu l'esprit des français de Your Shapeless Beauty mais avec des titres
nettement plus longs, plus complexes et au côté plus sombre.
Le chanteur aussi essaie de varier mais bon honnêtement je ne suis pas
fan ni de ses vomissements dans les graves ni de ses aigus criards...question
de goûts =)
J'ai tout de même bien apprécié l'accroche de leurs morceaux,
bien qu'avec davantage d'enthousiasme ça aurait pu être encore
plus convaincant.
CARCARIASS eux ne s'encombrent ni de deuxième
guitare ni de clavier, il s'agit d'un trio sympathique qui fait dans ce que
j'appellerais très pompeusement du Brutal-Techno-Death-mélodique-jazzy
=) Techno signifiant ultra technique hein, je ne parle pas de boum boum onks
onks à la noix.
Les musiciens sont tout simplement ahurissants du début à la fin
du concert, le bassiste chanteur qui joue les comiques au micro tape surtout
des soli en même temps qu'il grogne c'est terrible =) Le guitariste et
le batteur sont eux aussi des tueurs, ya de quoi se couper un bras en voyant
ça! Pour schématiser on pourrait dire que Carcariass sont les
Dream Theater du Death mélodique bourrin ;)
Le groupe parvient à être à la fois intense et mélodique,
et leur énergie leur permet d'enfin réveiller le public alors
que leur musique torturée ne s'y prête pas forcément toujours.
D'ordinaire je ne suis pas grand amateur des branlettes de manche stériles
mais là je dois dire que les morceaux sont diablement intéressants,
bien plus que je ne l'aurais pensé! Les compos ne se ressemblent pas
trop et la dernière du set touche même le Thrash alors que les
autres naviguent entre le brutal Death et le Metal jazzy en passant par le prog
=)
Il y a quelque chose de paradoxalement accrocheur dans cette surenchère
technique, difficile à décrire mais en tout cas ça fonctionne!
Balèze pour un trio...
De 3 on repasse à 6 musiciens pour SCARVE
qui comptent 2 chanteurs, élément original dans le style n'est-ce-pas.
Justement le style parlons-en, car il n'est pas aisé de le cataloguer!
Basiquement c'est du Death qui tend bien vers le brutal, mais en creusant on
remarque des passages mélodiques et/ou atmosphériques qui s'intercalent
ici et là dans les compos, avec notamment des claviers utilisés
un peu à la manière de Strapping Young Lad, donnant un côté
moderne à l'ensemble.
Si l'un des deux chanteurs est exclusivement Death, l'autre avec sa cravate
effectue aussi pas mal de vocaux clairs que l'on entend malheureusement pas
assez ce soir. Et quand son acolyte se ramène il est presque couvert
tellement ça hurle =)
Les deux gus sont complètement déchaînés et mettent
le feu aux planches en s'arrachant souvent au micro en duo, à un tel
point qu'ils s'emportent parfois dans une attitude que je qualifierais presque
de Néo ;) "Presque" hein...
Heureusement la musique ne risque pas de l'être vu la brutalité
générale, on reste d'ailleurs sur le cul face à la prestation
MONSTRUEUSE du batteur pieuvre qui donne par la même occasion un cours
complet à toute l'assistance.
Dommage que le son soit moins bon que pour les groupes précédents,
les passages plus "fins" rendent moins bien que prévu. Sinon
c'est une formation qui bouffe des vitamines et qui surtout a de la personnalité,
c'est très clair.
Nouveau changement de registre pour ANOREXIA NERVOSA,
seul groupe black (à claviers) de la soirée face aux formations
plutôt Death. Bien entendu ils sont maquillés et entrent en scène
sur une intro de musique classique grandiloquente et un brin macabre =)
Après ça enchaîne violemment par une agression sonore qui
fait d'entrée grésiller les enceintes, on se demande quand est-ce
qu'elles vont exploser :) Le gratteux envoient certains riffs typiques du black
mélodique et on est parfois surpris par les break abrupts au clavier,
sinon ça me parait pas spécialement évolutif dans le genre.
Plus bizarrement je vois passer des gars à côté de moi qui
font des doigts d'honneur au groupe alors qu'ils ont tous des t-shirts de Black
Metal! Anorexia Nervosa ne seraient-il pas assez underground ou extrême
pour eux? ;)
En ce qui me concerne ben ya rien à faire c'est vraiment pas mon truc
:o) Des enceintes se dégage une semi bouillie extrême qui fait
que j'ai bien du mal à juger leur performance, et question personnalité
je peux pas trop me prononcer mais j'ai pas remarqué quelque chose les
démarquant foncièrement des autres. Toujours est-il que le chanteur
est volontaire et que visiblement quelques fans (pas beaucoup) se sont déplacés,
tant mieux pour eux.
Quelques morceaux plus tard (ou alors plus loin dans le même =))) je vais
donc faire un tour dehors en attendant No Return...
On m'a raconté qu'ensuite les choses se sont envenimées, le groupe
ayant encore hérité de doigts d'honneur à répétition
en direct du premier rang.... Le chanteur aurait fini par en être excédé
et aurait foutu un grand coup de pied de micro à tous les mecs incriminés!
charmante ambiance =)
Je ne sais pas ce que le groupe a fait pour mériter ce type d'"acceuil",
car même si j'aime pas leurs morceaux on se doit de respecter un minimum
des musiciens qui font l'effort de monter sur scène pour jouer pro et
de se donner pour présenter leur musique.
Tant qu'ils ne provoquent pas et qu'ils n'expriment pas d'opinions ou idéologies
malsaines..........
Après s'être fait remarqués l'an passé en volant
la vedette à tout le monde, NO RETURN est
logiquement tête d'affiche cette année, le public étant
revenu principalement pour eux il ne faut pas s'y tromper.
Eh bien comme l'année dernière c'est la grosse boucherie de la
première note de synthé au dernier larsen. Le groupe est terriblement
carré, peut être même trop lui reprocheront certains, mais
bon on peut pas critiquer le Steeve sur son engagement de frontman, il se sort
les tripes à tout instant!
Leur bassiste a été récemment changé puisqu'il se
conjugue désormais au féminin =) Et on a pratiquement pas le temps
d'apercevoir son minois tellement elle headbangue en permanence en plus d'assurer
très bien techniquement, ils ont pas embauché une potiche comme chez certains ;)
En passant à un set complet le groupe peut piocher largement dans tous
ses albums, quasiment tous les titres étant introduits par des ambiances
au clavier. Le problème est que maintenant qu'ils ont du temps il leur
faut varier un minimum pour éviter la linéarité.
C'est bien ce qui sera le seul accroc de ce concert, vers le milieu les titres
de brutal death mélodique et technique finissent un peu par se ressembler,
même si c'est un vrai carton pour chacun. Heureusement plus vers la fin
les compos se différencient davantage et c'est là que le show
prend toute son ampleur, au milieu des habituels concours de slams qui n'en
finissent pas. Notons à ce sujet le retour de mademoiselle la slammeuse
de service, la même que l'an dernier, le t-shirt Gronibard en plus
=))))) Entre deux pétages de cou Steeve fait aussi participer quelques
fans du premier rang qui ont l'air de connaître les paroles par cur,
sympa.
C'est désormais une tradition de finir en rappel par leur reprise fétiche
de Slayer, un "Raining Blood" saignant dans la tronche en conclusion
ça peut pas faire de mal. Quoique si ça a du en faire, à
la vue de l'énorme pogo central juste devant moi. Sans doute même
trop énorme, ça sent la violence gratuite à plein nez "grâce"
à une bande de skinheads et assimilés...........c'est
vraiment regrettable qu'on ne puisse pas y échapper dans les concerts
extrême au Sud :(
M'enfin cela n'entache en rien la prestation apocalyptique de No Return, impériaux
dans leur Thrash-Death chirurgical et ..... euh nucléaire oui c'est le
mot =)
Voilà, extinction du carnage à deux heures du mat'
largement passées, cela aura été l'occasion de démontrer
qu'on peut faire un bon festival en invitant uniquement des groupes nationaux.
Allez hop rentrage à la maison au contraire d'autres comme Mehdi venu
de Paris qui plante la tente en attendant le lendemain pour le retour...
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