NUCLEAR FESTIVAL 9
(samedi 3 Juillet 2004 à St Paul 3 Châteaux)
Comme tous les ans la petite ville drômoise de St Paul 3 Châteaux
accueille son festival de Metal extrême à quelques kilomètres
des réacteurs nucléaires de la région, d'où le nom
du festival dont j'avais manqué la précédente édition,
l'affiche ne me convenant pas trop. Cette année la présence de
Dew-Scented change la donne pour ma part, alors allons voir si je me souviens
encore de la route qui mène jusqu'à St Paul!
Eh bien oui, rien de bien compliqué pour se rendre à la salle
Georges Fontaine, où l'affluence me parait du niveau des précédentes
éditions, mais je peux me tromper...
OLD LEGEND entament leur concert à l'image
du public : de manière timide :) Leur chanteur visiblement motivé
(en short de vacances, pas très "evil" ;) ) ne ménage
pas ses efforts pourtant, mais le manque d'expérience et surtout de confiance
de la formation marseillaise saute aux yeux. Néanmoins leur Dark Metal
m'a l'air très sympathique et assez varié, tantôt mélancolique
tantôt brutal avec pas mal de breaks, puisant dans plusieurs courants
du Metal, du heavy au black en passant par le doom. Le groupe est donc mené
par un chant masculin tour à tour guttural puis plaintif (parfois clair
mais rarement), ainsi qu'une chanteuse qui s'exécute assez bien dans
un registre clair "habituel" pour le genre, mais nous sort également
des vocaux black criards qui ne manqueront pas de surprendre ceux attirés
par son charmant minois :)
A noter que l'un des guitaristes est visiblement un remplaçant de dernière
minute ce qui ne doit pas aider à se mettre en confiance en ouverture
d'un festival, même si l'interprétation est tout de même
relativement carrée et le son tout à fait correct pour un début
de festival. Il ne manque que ce facteur confiance pour véritablement
lancer la machine...
Avec BENIGHTED on passe à ce qui caractérise
plus généralement le Nuclear Festival : la brutalité en
veux-tu en voilà :) Les Stéphanois ont beau monter sur scène
en chemise comme des touristes, ils ne sont pas là que pour rigoler et
leur Death brutal fait des dégâts dans la fosse en moins de 2.
Et v'la t'y pas que ça pogote comme des sauvages dans tous les sens avec
bien sur concours de slams, encouragés par un frontman bien en verve
dont la voix gutturale est assez hallucinante de puissance et facilité.
Bon par contre, préférence personnelle oblige, les délicates
envolées lyriques façon grugrugrugrugru ont tendance à
me lasser rapidement, quand bien même il mène avec conviction son
équipe de bons musiciens, peut être pas hyper techniques comme
je l'aurais imaginé mais très en place et dynamiques.
Je ne suis pas grand amateur du genre loin s'en faut mais il faut avouer que
ça tabasse sévère avec une énergie communicative
et même bon enfant, comme lorsque le chanteur de Destinity est invité
pour chanter, pardon grugruter en duo, voire même lorsque c'est carrément
le public qui est appelé à monter sur scène en masse, juste
avant une reprise cadeau et atomique du "Suffer the Children" de Napalm
Death. Brutaux et pros, Benighted le sont, pas d'erreur sur la marchandise.
Leurs potes de DESTINITY prennent la relève
dans un autre registre, avec certes quelques traces de Death parfois mais nettement
plus tournés vers le Black en général, brutal et blasphémateur
il va de soi. Quelques claviers s'immiscent discrètement dans leur apocalypse
sonore là encore emmenée par un frontman motivé qui donne
de sa personne, mais malheureusement pour lui le public semble moins accrocher
que sur Benighted et l'ambiance est plus froide, c'est peut-être aussi
le style qui veut ça.
Histoire de s'assurer quand même l'adhésion du public, ils reprennent
sans sourciller un "Raining Blood" auquel on a régulièrement
droit au Nuclear Festival :)
Bref ce n'est pas du tout ma tasse de thé sur le fond (en dehors de la
reprise bien sur), mais dans la forme le groupe semble déjà assez
expérimenté dans sa façon de tenir la scène, et
ils ont sans aucun doute des amateurs dans la foule ici présente.
En ce qui me concerne j'attendais surtout de voir DEW-SCENTED,
des allemands qui m'ont bien botté le cul ces dernières années
avec leur Thrash/Death explosif aux riffs qui tuent. Leur prestation scénique
est à l'image de leurs albums c'est à dire extrêmement intense
et thrashy, d'autant que le son est bon alors c'est reparti pour une séance
de moshpits de psychopathes à St Paul!
Quoique le groupe demeure un peu statique chacun dans son coin à la Slayer
même si ça secoue du poil en permanence, il faut dire que l'exiguïté
de la scène n'incite pas forcément non plus à bouger. De
toute manière c'est dans la fosse que ça s'excite sur cette tornade
d'énormes rythmiques acérées, que ce soit sur les titres
les plus rapides façon "Acts of Rage", les gros morceaux de
pur headbanguing ("Cities of the Dead") et toutes leurs tueries de
manière générale, de "One by One" à "Bitter
Conflict" qui sera leur dernier coup de boule de la soirée.
Amusant par ailleurs ce Leif en frontman très sympathique pas du tout
dans l'esprit d'agression envers le public que prennent parfois les frontmen
de Metal extrême... enfin, sauf quand il chante/hurle bien sur ;)
Je venais prendre ma dose de purs riffs chirurgicaux et de thrash (moderne)
qui retourne la tapisserie eh bien ma foi j'en ai eu, mission accomplie messieurs.
Et joli t-shirt Testament du bassiste ;)
La tête d'affiche cette année est GRAVEWORM,
choix relativement étonnant car il ne m'a jamais semblé que le
groupe italien bénéficie d'une certaine renommée dans nos
contrées. M'enfin c'est un bon groupe et l'organisation du Nuclear n'a
pas peur de prendre des risques, Graveworm non plus puisqu'ils filment un DVD
ce soir! Je ne sais pas s'ils garderont les bandes car le public était
un peu fatigué par l'heure tardive comme c'est le cas à chaque
fois pour les têtes d'affiches du festival, mais ils rencontrent tout
de même un certain succès d'estime, surtout lorsqu'ils invitent
tout le monde à monter sur scène sur un morceau huhu
Leur black mélodique à tendance gothique passe bien l'épreuve
de la scène et ne m'a jamais lassé pendant leur heure de concert,
à l'inverse peut-être des vocaux criards de porcinet bien trop
répétitifs pour moi, mais on ne peut pas dire qu'il se repose
le gus, il tient bien la baraque et ne se ménage pas, tout comme ses
acolytes. Normal lorsqu'on filme un DVD me direz-vous, je m'attendais néanmoins
à une prestation scénique plus posée vu leur style parfois
orchestral voire grandiloquent, même si malheureusement on n'entend pas
très bien les violons ce soir.
En tout cas ils sont toujours de fervents adeptes des reprises torturées
puisque cette fois c'est le classique "Losing My Religion" de REM
qui est passée à la moulinette! Étonnant et méconnaissable.
Graveworm est un groupe très intéressant à bien des égards
et leur position en tête d'affiche n'était finalement pas usurpée.
C'est notamment là qu'on se rend compte de la mixité de l'affiche
cette année et qui aurait mérité de rameuter plus de monde,
mais c'est déjà une belle réussie en soi que d'arriver
à tenir jusqu'à cette neuvième édition du festival.
En attendant l'anniversaire à la prochaine...
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