(samedi 17 Septembre 2005 à Lyon)


Hein quoi, le compte-rendu d'un show de Pain of Salvation sur un site dédié au metal traditionnel? Et pourquoi pas? ;-) ça n'en reste pas moins de l'excellente musique! Loin de certains clichés récurrents du metal "progressif" qui plus est.
C'est en tout cas un événement à ne pas louper à Lyon, dans une chouette salle encore plus inhabituelle pour un concert metal puisqu'il s'agit d'un vieux théâtre :) Qui dit théâtre dit places assises ce qui va un peu influer sur la physionomie du concert, du moins au début.

Déjà il n'y a pas de première partie, les allemands de Dark Suns pourtant annoncés et présents ne peuvent pas jouer ce soir pour diverses raisons techniques visiblement de dernière minute. Ainsi après que la Salle Victor Hugo se soit correctement remplie (260 personnes, plus que ce que je craignais), Pain of Salvation attaquent donc d'entrée les choses sérieuses! Mais alors qu'ils nous envoient l'intense "Used", s'empare du public une impression pour le moins bizarre.... car on est assis comme des mollusques! Putain qu'est-ce qu'on fout assis à regarder un tel groupe? :-D On est pas au cinoche, zéro ambiance dans ce cas là. D'ailleurs on apprendra plus tard que le groupe n'a pas pu faire enlever les sièges. Bref, le temps de s'apercevoir que le son est vraiment bon et voilà dès le deuxième titre quelques fans qui se lèvent pour s'approcher de la scène, suivis par d'autres et ainsi de suite pour enfin former une petite fosse conviviale. Debout là-dedans!
Mais qu'on soit devant ou derrière, assis ou debout, personne ne rate une miette de la déferlante Pain of Salvation et son épatant leader-chanteur-guitariste Daniel Gildenlow qui à l'image de tout le groupe qui l'entoure est aussi impérial live que sur album. Pas une mince affaire pourtant! Il se dégage du quintette une très forte impression d'unité, de complicité et tout simplement de passion pure et sincère qui renforce encore davantage leur propos et leur art. Pour illustrer leurs morceaux ils utilisent aussi un écran en fond de scène où est diffusé tout le long du concert différentes images de photos, paysages, clips, live et autres, images parfois étonnement synchronisées avec le groupe en action. C'est sympa, je me doute qu'il doit y avoir du boulot derrière pour la synchronisation sans que cela ne semble les gêner le moins du monde, mais perso je suis quand même plus attentif à la prestation des musiciens qu'à celle de l'écran ;)
Le concert n'en reste pas moins spontané comme sur "Inside" où un Gildenlow intenable délaisse sa gratte et s'agite dans tous les sens :) Mais surtout, quelle voix puissante et gracieuse, c'est la grande classe. Ses comparses à cordes prouvent au delà de leur expertise instrumentale sans faille qu'ils sont également de bons choristes ce qui donne parfois un petit côté Pink Floyd avec ces harmonies vocales reproduites plus ou moins comme sur album.
Ce qui est particulièrement remarquable chez Pain of Salvation est la façon dont ils concilient émotion, technique et communication comme peu en sont capables dans un genre de plus en plus soumis aux écueils démonstratifs. A ce sujet ils réussissent même à faire sonner certains morceaux (genre "Ashes") comme des "tubes", malgré que cette notion ne s'applique pas trop à leur musique originale ;) A l'occasion les suédois aiment bien également triturer leurs compos comme pour la fascinante nouvelle version de "Song for the Innocent" conclue par un solo poignant, peut-être le moment fort du concert pour ma part.
Des moments forts c'est pas ce qui manque ce soir et le dernier tiers du show sera consacré à leur dernier album conceptuel avec en particulier une prestation remarquée sur "Dea Pecuniae", où Gildenlow se mue en acteur pour interpréter le personnage de Mr Money dans l'histoire de Be. Un moment décalé où il s'amuse à incarner la luxure entre son costard, sa coupe de champagne qu'il renverse dans le public, et la nana (Miss Mediocrity dans le concept) qui se colle lascivement à lui, même lorsqu'il doit reprendre la guitare pour jouer le solo huhu. Quelques fans du premier rang qui avaient visiblement prévu le coup lui lancent des strings qui finiront comme trophées sur les guitares et pieds de micro :-)
Il n'y a que le rappel qui me parait un peu bizarre sur le coup, après une setlist piochant dans tous les albums, car "People Passing By" est certes un morceau que j'aime beaucoup mais pas forcément le plus adéquat pour conclure un concert. M'enfin peu importe, Pain of Salvation ne se conforment pas aux habitudes des concerts metal et c'est aussi ça qui les rend uniques, le fait de pouvoir simplement parler de musique qui prend aux tripes et pas forcément de metal. Qu'il s'agisse du dernier album ou de live, Pain of Salvation ont ce don de faire tomber les frontières musicales et de transcender les genres, et ce soir c'est bien le public qu'ils auront transcendé vu l'ovation finale!
5/5

Setlist :

Intro : Epilogue
Used
Diffidentia
Foreword
Spirit of the Land / Inside
Inside Out
Ashes
Of Two Beginnings / Ending Theme
Second Love
Undertow
Brickwork
Song for the Innocent
Animae Partus
Deus Nova
Dea Pecuniae
Martius / Nauticus Pt. 2
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People Passing By

Bravo en tout cas à l'organisation d'avoir pris le risque de les faire venir jusqu'à Lyon, ce pour un prix d'entrée correct (18 euros) en ces temps d'inflation.

=> Des photos du concert? En voilà.

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