(mardi 29 Juin 2004 à Paris)
4 jours à peine après leur excellente prestation au festival Bang
Your Head à Balingen, me revoilà à l'affût du
Rÿche, de passage
dans la capitale pour la première fois de ce millénaire.
La probable première partie d'EVERGREY avait été plus ou
moins annoncée il y a quelques jours, malheureusement en arrivant à
la salle on apprend par le barman que le concert ne commence pas avant 20h20
et ce sans première partie! Raaaah, c'était bien la peine d'avoir
foncé pour arriver à l'heure.....
En tout cas il n'y a pas foule dans la salle, 400 personnes maxi je dirais
pour cet Elysée Montmartre en petite configuration, c'est à dire
coupé en 2 au milieu par le rideau. Pour un groupe aussi important que
Queensrÿche dans l'histoire du Metal, comment peut-on expliquer une telle
désaffection? Ben je crois que l'on ne l'explique plus dans ce pays...
D'ailleurs la seule personne "habituée des concerts" que je
connais dans la salle aujourd'hui..... vient de Lyon :)))) Alors que d'ordinaire
ce ne sont pas les têtes connues qui manquent à Paris...
Enfin bref, lorsque l'intro est lancée je me demande si c'est réellement
une intro, puisque ce n'est pas moins que l'instrumentale "Mezarkabul"
des turcs du même nom :-) A mon avis ce choix surprenant n'est pas un
hasard car Queensrÿche vont mettre l'accent sur ce côté exotique
pour les premiers morceaux, entamant donc un vrai concert complet en tête
d'affiche et non pas la "simple" interprétation de Operation
Mindcrime comme ils viennent de le faire pour les festivals.
Ceci dit l'entrée en matière n'est pas terrible, on peut trouver
autrement mieux que le pataud et basique "Tribe" pour démarrer
un show... Heureusement le son est bon, assez puissant bien qu'un peu fort parait-il,
mais perso avec les boules quies je n'ai rien remarqué de spécial.
Michael Wilton et Eddie Jackson n'ont pas beaucoup changé depuis le temps
et tiennent la baraque avec un Scott Rockenfield à la frappe toujours
assez fine, tandis que le "newbie" Mike Stone et ses rythmiques lourdes
a encore changé de look depuis ce week-end :) Seule véritable
inquiétude à ce moment présent, la setlist parait essentiellement
consacrée aux titres des derniers albums qui sont loin d'être mes
favoris pour le dire clairement, même si "Sign of the Times"
passe assez bien, disons qu'il s'agit du seul morceau que j'apprécie
à peu près de Hear in the New Frontier.
Heureusement ma crainte s'amenuise lorsque quelques vieilles perles moins aseptisées
et plus révélatrices de la personnalité de Queensrÿche
viennent s'intercaler, comme ce "NM 156" exhumé du premier
album et surtout le magnifique et futuriste "Screaming in Digital"
interprété avec les churs (Stone + Jackson) comme il se
doit! Sans être ultimes, les extraits du dernier album deviennent plus
acceptables avec "Open" et surtout "Desert Dance" qui passe
remarquablement bien sur scène, y compris le refrain rapé, car
lorsque c'est Queensrÿche qui le fait ça devient tout de suite plus
sympa et moins vulgaire ;)
Mais en réalité le concert ne démarre pour de bon qu'à
partir de cet enchainement avec "Take Hold of the Flame" que j'attendais
plutôt en rappels mais peu importe c'est du bonnard de chez jouissif avec
comme à Balingen un Geoff Tate qui se lâche davantage sur ce titre
plus exigeant vocalement. Ce même Geoff nous parle ensuite de ses enfants
pour présenter l'inévitable ballade "Silent Lucidity",
toujours un bô moment en live car plus réussie que la version studio
à mon goût.
Or soudainement après un simple changement d'instruments le groupe attaque
sans aucune intro le titre "Operation Mindcrime" et là une
question me traverse l'esprit : "pourquoi ne jouent-ils pas "Revolution
Calling"?? Vont-ils n'interpréter que quelques titres de Mindcrime?"
Bah non car en fin de compte tout le reste de l'album va suivre, y compris "Breaking
the Silence" qui était étrangement absente du concert à
Balingen, et avec l'intro "Anarchy X" jouée tout à la
fin! Certes Geoff évite encore habilement les quelques passages plus
ardus ce qui déçoit peut-être les puristes, mais dès
lors que Pamela Moore entre en scène et chante avec lui, le souffle magique
de tous ces morceaux renaît devant nos yeux. Le public jusqu'ici un peu
mollasson finit par se réveiller pour suivre le groupe dans cette montée
en puissance qui dure tout de même une bonne heure, où les autres
membres s'effacent alors un peu pour laisser toute la place et l'attention à
Geoff Tate qui assume encore à merveille son rôle de frontman-acteur
sur cette uvre, le terme de "rôle" était très
à propos d'ailleurs tellement il excelle dans ce domaine.
Après cette messe d'une heure de bonheur intense et de classiques sans
interruption, le rappel arrive sous forme de 2 gros classiques de l'album Empire,
la toujours très accrocheuse "Best I Can" avec une bonne participation
du public à nouveau, et au final le subtil bijou "Empire" parfait
pour mettre en transe votre serviteur =) Il ne manquait qu'un grand "Walk
in the Shadows" pour finir en beauté!
1h55 de show au total, certes qui a eu un peu de mal à démarrer,
certes on n'est plus en 1988 à leur grande époque, mais le temps
passe il faut se faire une raison. Et comment se plaindre quand on voit la longueur
de la setlist pour un show encore incertain il y a peu, et quand on pense à
la rareté de leurs prestations françaises qui risque encore de
s'aggraver? Cela reste des moments uniques qu'un fan comme moi est heureux d'avoir
vécu, alors tant pis pour les absents, ils s'en mordront peut-être
les doigts en voyant la longueur de la setlist, où lorsque le groupe
ne fera plus de détour par la France...
4,5/5
Setlist :
Intro : Mezarkabul
Tribe
Sign of the Times
Hit the Black
NM 156
Screaming in Digital
Open
Right Side of My Mind
Desert Dance
Take Hold of the Flame
Silent Lucidity
Operation: Mindcrime
Speak
Spreading The Disease
The Mission
Suite Sister Mary
The Needle Lies
Electric Requiem
Breaking The Silence
I Don't Believe In Love
Eyes Of A Stranger
Anarchy X
---------------------------------
Best I Can
Empire
Retour à la page des concerts