Fondé par le guitariste/bassiste/claviériste Nick Van Dyk en 2001 après avoir collaboré sur ENGINE avec Ray Alder le chanteur de FATES WARNING, ce REDEMPTION est un nouveau projet/groupe progressif qui parvient dès son premier essai à présenter sa propre personnalité, à la fois très Metal et très sombre.
Leur promotion est assurée par la présence de noms réputés du Metal prog, et heureusement il ne s'agit pas de poudre aux yeux car le résultat laisse entreprendre de très bonnes choses à l'avenir.

Il semble cependant que le line up ne soit pas vraiment fixe, ainsi Rick Mythiasin (ex-STEEL PROPHET) n'apparaît que sur l'album et a été remplacé par Corey Brown (MAGNITUDE 9) pour les concerts, voire pour la suite discographique qu'il faudra suivre avec attention.

=> MAJ du 25 Janvier 2004 : toute la page

DISCOGRAPHIE

Titre (lien vers chronique)

Redemption

Année

2003

Type

album

(DOUBLE CLIQUEZ pour revenir en haut de la page)

REDEMPTION (2003)
 

(Dark Prog Metal / 80' / Sensory Records)

Produit par Nick Van Dyk

v. : Rick Mythiasin
g., b., k. : Nick Van Dyk
g. : Bernie Versailles
d. : Jason Rullo
k. : Michael Romeo

Redemption

Redemption est le groupe/projet de Nick Van Dyk, guitariste/bassiste/claviériste virtuose qui m'était totalement inconnu jusqu'alors. Plus connues en revanche ce sont ses connaissances, il a invité une bonne partie du fleuron de la scène Heavy/Prog Metal US dans ce disque qui se situe logiquement dans cette mouvance, avec un côté sombre assez prononcé. Sur ce disque Rick Mythiasin (ex-Steel Prophet) se charge du chant, Jason Rullo (Symphony X) de la batterie, Bernie Versailles (Agent Steel) des soli, et viennent également participer plus épisodiquement Ray Alder et Mark Zonder de Fates Warning.
Or l'influence de Fates est claire comme de l'eau de roche dans Redemption, même si les morceaux sont beaucoup plus riffus. Ainsi on pourra tracer un parallèle avec Kansas et Savatage pour les parties de piano bien mises en évidence, de même avec Evergrey pour certaines atmosphères pas très joyeuses, le tout en version Power Metal technique pour vous donner une idée.

Le cd est rempli jusqu'à la moelle (80 minutes!) le rendant de fait très difficile à digérer, n'espérez pas en déceler les nombreuses subtilités en deux-trois écoutes. De plus la prestation de Rick Mythiasin est inhabituelle, il ne chante pas dans son registre naturel plus haut et agressif, mais au contraire de manière plus sobre en vocaux medium, afin de s'adapter au style un peu différent de ce à quoi il a l'habitude de se frotter. Si je suis un grand supporter de Rick dans ses groupes principaux, je ne suis à vrai dire que partiellement convaincu par sa prestation ici. Certes sa voix est bien mise en évidence, et cette évolution louable prouve l'étendue de son registre mais parfois il ne colle pas parfaitement aux morceaux à mon avis, même s'il n'est jamais à la rue non plus. Lorsque Ray Alder intervient sur "Desperation part II" on le sent tout de suite plus dans son élément que Mythiasin, le feeling décolle pour un des meilleurs titres de l'album.
Sur les autres morceaux le résultat est variable, et j'aurais tendance à dire que la deuxième partie de l'œuvre s'avère plus mémorable que la première avec quelques superbes compos. Certaines se rapprochent d'une version dark metal de Symphony X voire Dream Theater ("Nocturnal", "Desperation part I"), d'autres ont les traits de caractère d'un Fates Warning qui aurait bouffé du lion ("As I Lay Dying", "Desperation part III"), tandis que "Synchonicty" montre d'étonnantes influences Iron Maiden. L'épilogue "Window to Space" propose peut être la meilleure performance de Mythiasin dans un morceau moins agressif et très varié, arrangé de façon plutôt théâtrale ce qui convient parfaitement à l'ambiance recherchée.
Dans tous les cas Redemption n'est pas un disque conformiste preuve en est une personnalité déjà évidente, enrichie par les soli distingués de Bernie Versailles et la frappe impeccable de Rullo.

Je regrette en revanche certains claviers démonstratifs ou inutiles ainsi que quelques passages froids en matière d'émotion, où l'excellence musicale des interprètes à tous les instruments a tendance à trop prendre le pas sur la composition. Mais lorsque l'osmose est au rendez-vous on peut savourer de très bons moments de Metal progressif chiadé et profond, tellement profond que les 24 minutes de "Something Wicked this Way Comes" demandent un certain effort de la part de l'auditeur pour se les approprier. Et le jeu en vaut la chandelle pour cette ambitieuse pièce conceptuelle qui met l'accent sur un piano limite glauque entre deux narrations de film, coupées par des reprises métalliques énervées avec de nombreux riffs différents et d'excellentes parties vocales, lorsqu'il ne s'agit pas de chœurs subliminaux. Étrange, c'est le moins qu'on puisse dire :)

Pour être honnête je m'attendais à un peu mieux de la part de tels musiciens surdoués sur l'ensemble, mais il faut voir que ces derniers n'ont rien composé puisque tout vient du cerveau de monsieur Van Dyk, qui pour son premier disque d'envergure s'en sort tout de même la tête haute! Si jamais il recrute un line up stable embrassant parfaitement sa vision des choses, Redemption pourrait bien devenir une formation sur laquelle il faudra compter dans les années à venir.



  • Dans le même style :
FATES WARNING, SYMPHONY X, même si c'est pas tout à fait la même chose...

Retour à la page du Metal progressif