Interventions


Les deux textes ci dessous ont été les fruits de l’intervention des camarades de Nancy qui ont combattu avec nous pendant trois ans la ligne de la direction du Comité pour la constructin du P.O.R. Ils ont été oubliés parmi les interventions que celle ci a publiées en juillet. Etant donnée leur importance, nous réparons cet oubli.

Télégramme aux fédérations et confédérations syndicales.

L’A.G. de Nancy, le 13 mai 2003 réunissant 200 personnes demande que les Confédérations et Fédérations appellent à la Grève Totale jusqu’au retrait du plan Fillon.

La situation exige une riposte en rapport avec la gravité des attaques.

Assez de journées d’action.

Dirigeants, prenez vos responsabilités, appelez à la Grève Générale jusqu’à satisfaction des revendications :

Dirigeants refusez de rencontrer ce gouvernement pour négocier ce plan

Pour 104 contre 9 abstentions 12 refus de vote 3


Texte adopté par l’A.G. de Nancy le 4 juin 2003.

L’A.G. du 4 juin 2003 se prononce pour la grève générale interprofessionnelle public-privé. Il y a urgence : dirigeant des confédérations et fédérations, appelez à la grève générale de la Fonction publique et du secteur privé jusqu’au retrait du plan Fillon. Il est aussi de votre responsabilité d’appeler et d’organiser dès demain un manifestation à l’Assemblée nationale le 10 juin 2003, jour du dépôt du projet de loi Fillon pour interdire son vote aux députés.

Elle décide d’envoyer une délégation auprès des UD pour qu’elles prennent position et lancent des appels auprès des confédérations pour la grève générale jusqu’à satisfaction des revendications.


Au Congrès académique de Lyon du SNASUB (Administration universitaire) :

Le congrès du SNASUB-FSU de l’Académie de Lyon s’est réuni le 15 mai, après la grève massive et les puissantes manifestations du 13 mai 2003.

Le gouvernement par la voix de F.Fillon, vient de déclarer qu’il ne lâcherait rien sur le fond, Mr Raffarin, quant à lui, a affirmé qu’il restait “ ouvert à toutes propositions constructives pour améliorer la réforme du gouvernement ”.

Le congrès considère que le plan du gouvernement sur les retraites n’est ni amendable, ni négociable et qu’il faut imposer son retrait.

Ceci exclut la poursuite de négociations dans le cadre du plan Fillon, ce qui n’aboutirait qu’à le faire passer dans son ensemble.

Le congrès constate que dans de nombreux établissements ou services, la grève cherche à s’étendre.

Pour imposer le retrait du plan Fillon et le retrait de toutes mesures de décentralisation, le maintien du caractère national de l’éducation, face à la détermination du gouvernement, il n’y a pas d’autres choix que d’opposer la force de la grève générale jusqu’à satisfaction.

Cela implique que, pour aider tous les collègues qui s’engagent dans la grève, pour convaincre tous les hésitants, toutes les fédérations syndicales de fonctionnaires lancent dès maintenant, clairement, le mot d’ordre de grève générale jusqu’à satisfaction, et non pas multiplient les journées d’action ou les temps forts.

Nous savons qu’il n’appartient pas à notre syndicat, le SNASUB, de décréter la grève générale, mais il doit jeter tout son poids dans la balance pour demander à la FSU d’appeler à la grève générale jusqu’à satisfaction et pour qu’elle s’adresse publiquement aux autres fédérations et confédérations syndicales afin qu’elles adoptent cette position.

Adopté à l’unanimité du Congrès académique, moins un refus de vote.


Deuxième A.G. de rentrée du collège le Palais à FEURS (Loire) : texte adopté en débat d’A.G. impulsé par la section syndicale du SNES.

Texte en direction de nos représentants syndicaux SNES, FSU, CGT, FO, UNSA

En mai, juin, ce n’est pas la combativité de l’ensemble des personnels de l’E.N. qui a manqué pour faire capituler le gouvernement Chirac, Raffarin, Fillon, Ferry, Darcos…. Sur ses projets de décentralisation et de réforme des retraites : c’est avant tout la politique impulsée par nos directions syndicales (au plan national et répercutée aux plans académiques et départementaux) :

Alors que nous étions tous mobilisés sur les mots d’ordre :

Retrait des plans de décentralisation

Retrait du projet de réforme des retraites (37,5 annuités pour tous)

La réforme des retraites a été adoptée, le sort des TOS reste inquiétant, le statut des surveillants est à l’agonie !

La première exigence, c’est : dirigeants syndicaux, rompez le « dialogue social », c’est-à-dire plus exactement, rompez avec le gouvernement et son allié le MEDEF !

Cessez de négocier les plans gouvernementaux, au mépris des mots d’ordre que vous mêmes prétendiez défendre !

Aujourd’hui, le gouvernement s’apprête à porter de nouveaux coups à l’E.N., à la Culture, à la Sécurité sociale….

Nous sommes prêts à combattre toutes les mesures de régression sociale déjà adoptées et à venir !

C’est pour cela que nous appelons les personnels à nous rejoindre, fin que le combat syndical permette à nos revendications d’être réellement entendues et vraiment défendues par nos représentants.

C’est notre force à la base qui peut imposer que nos représentants syndicaux nationaux rompent avec le gouvernement et défendent nos intérêts !

Feurs, le 9 septembre 2003.


Intervention de Maris-Noëlle PICHON au Comité général de l’UD CGT-FO du Rhône, le 15 septembre 2003 :

Après les retraites, la Sécurité sociale dans le collimateur du gouvernement

Le capitalisme français en crise, pris à la gorge par la concurrence mondiale et la hantise d’une crise majeure a fait engager par le gouvernement Chirac-Raffarin un combat sans précédent pour en faire payer la facture à la classe ouvrière, toutes catégories confondues, et à la jeunesse.

Dans ce cadre d’offensive généralisée contre tous les acquis des travailleurs, le gouvernement ouvre une nouvelle page visant l’assurance-maladie. Le rapport Chandelat d’avril 2003, établi en étroite relation avec les représentants des assurances privées est clair : il faut en finir avec le système de la Sécurité sociale mis en place en 1945 en le remplaçant par un dispositif “ à l’américaine ” avec trois niveaux de couverture, sous le contrôle de l’Etat d’une part et largement privatisé d’autre part.

Le commun des mortels n’aurait plus droit qu’à la couverture d’un “ panier de soins ” basique, le reste étant fonction des assurances privées souscrites individuellement ou par le biais d’accords d’entreprise, seule une couche de privilégiés pourrait ainsi conserver une protection sociale décente.

Cette attaque est préparée, sur fond de déremboursement de médicaments dits de confort, par une campagne sur le “ trou ” de la Sécurité sociale. Mais d’où viennent ces déficits, sinon des exonérations diverses et baisses de cotisations dont bénéficient les entreprises et du chômage et de la précarité qui pèsent sur les recettes de la Sécu ?

De cela, il ne sera pas question car devant le “ trou ”, le capitalisme en crise impose le passage à la moulinette de tous les acquis, impose la “ réforme ” que le gouvernement entend faire accepter car il s’agit d’un objectif politique : faire payer la crise à la classe ouvrière. C’est ce qu’ont compris les fonctionnaires, ce qu’a démontré l’exceptionnelle puissance du mouvement de mai-juin 2003.

Pour faire passer cet objectif, la méthode est déjà rôdée, comme l’explique fort bien un article paru dans FO Hebdo du 10 septembre 2003.

D’abord la mise en place d’un haut conseil, le Conseil d’Orientation de la Santé regroupant les représentants du gouvernement, du patronat et des syndicats : à l’identique du COR pour les retraites. L’objectif du COS comme l’était celui du COR : parvenir à un “ diagnostic partagé ” sur l’impérieuse nécessité d’une réforme.

Ensuite, discussions sur les mesures à prendre, chacun y allant de son couplet.

Enfin, le gouvernement fera mine d’arbitrer, en réalité décidera des mesures à prendre qui sont d’ores et déjà prêtes.

Souvenons-nous, sur les retraites, la concertation avec les syndicats commençait le 3 février 2003 et se poursuivait de manière quasi ininterrompue jusqu’au 15 mai, alors que dès le 4 avril, Raffarin annonçait le passage des fonctionnaires aux 40 annuités.

Faire céder le gouvernement sur les retraites impliquait de l’affronter, de rompre tout dialogue avec lui, de le menacer dans son existence même par la grève générale pour lui infliger une défaite politique. Au lieu de quoi, les dirigeants des syndicats, dont le nôtre, ont continué jusqu’au bout la concertation, ont refusé d’appeler centralement à la grève générale contre le gouvernement, malgré les centaines d’appels de sections syndicales, d’assemblées générales, et les centaines de milliers de manifestants scandant cette exigence.

Il faut qu’un bilan de cette orientation soit tiré pour pouvoir faire échec au deuxième objectif du gouvernement, les premiers éléments de ce bilan indiquent :

  1. Que notre Confédération doit exiger le retrait pur et simple du projet de destruction de la Sécurité sociale,
  2. Qu’elle doit refuser de participer au Conseil d’Orientation de la Santé,
  3. Qu’elle doit refuser de se prêter au “ dialogue social ” voulu par le gouvernement,
  4. Qu’elle doit s’adresser publiquement aux Confédérations et Fédérations CGT et FSU pour qu’elles reprennent les mêmes positions.

La seule solution pour ne pas subir une nouvelle défaite, c’est en effet :


A la CA Nationale du SNASUB-FSU :

Commission Enseignement supérieur

Etienne Valyi (Tendance Front Unique) :

« L'explication de toutes ces mesures contre les travailleurs, c'est la logique du capitalisme en crise qui est celle du gouvernement. Le Snesup dit qu'il est contre le projet de loi de modernisation mais fait des propositions qui s'inscrivent dans la logique du texte du gouvernement.
Le gouvernement ne changera pas de nature tant qu'il est là. Les camarades dans la discussion mettent le doigt sur ce que cherche le gouvernement en invitant les dirigeants syndicaux à aller discuter. Etre contre le dialogue social, c'est la condition sine qua non mais pas suffisante. Le syndicat doit se poser la question de chasser le gouvernement. C'est une lutte. Je ne suis pas contre le fait que le syndicat puisse faire des contre-propositions. Par exemple, il doit faire des propositions de revalorisation salariale.
Mais je ne suis pas pour les contre forums. Car pendant qu'on fait cela, le gouvernement est toujours là et continue à faire passer ces mesures sans être inquiété.
Le problème c'est d'organiser l'unité de tous les syndicats en rupture avec le gouvernement. Il faut travailler à ce dont parlait Arlette : que tous les syndicats disent qu'ils refusent de discuter des projets du gouvernement.
Plutôt qu'un contre colloque, je propose plutôt au moment du colloque sur la réforme du Sup une manifestation pour le retrait du projet. »

Débat général

Etienne Valyi:

« La discussion sur la rupture du dialogue social n'est pas sémantique ou tactique. C'est une question politique au plus haut point. Est-ce que le syndicat doit dire : notre ennemi c'est le gouvernement et il faut le combattre et éventuellement le défaire? C'était la question de mai-juin. Est ce que pour gagner il fallait réaliser la grève générale?
Aujourd'hui la même question est posée mais d'une façon différente. Il faut faire un bilan. Les collègues seront d'autant moins déboussolés qu'ils verront un syndicat qui rompt avec le gouvernement. La question de la rupture est politique parce dans toutes ces tables rondes, les camarades le disent eux-mêmes, les dés sont pipés à l'avance.
Sur les salaires, le gouvernement dit, allez vous faire voir, ce sera zéro centime d'augmentation en 2003. Mais dans le même temps, il met en place un observatoire sur l'évolution des salaires dans lequel il convie les syndicats. Comme si nous ne savions pas tous déjà à travers nos bulletins de salaires ce que nous avons perdu depuis des années !
L'objectif ici n'est pas de parvenir à un diagnostic partagé mais d'aboutir à une discussion où à la fin le gouvernement dira : tout le monde s'est exprimé, c'est la démocratie. Et en faisant cela, il aura tenté d'éviter un affrontement frontal.
Le gouvernement s'appuie sur son succès sur la réforme Fillon pour aller plus loin. Il avait absolument besoin de vaincre sur ce point d'abord. Il faut s'organiser pour résister. Il faut que le syndicat dise : rupture du dialogue social. Sur les suppressions de postes, on pourrait dire manifestation à l'Assemblée Nationale le jour du vote du budget. »

Vote des Motions

Motion Front Unique : débat général

La Commission nationale du Snasub réunie les 16 et 17 septembre 2003 constate que le gouvernement Chirac-Raffarin, après avoir réussi à imposer sa réforme des retraites, multiplie ses attaques contre tous les salariés et notamment les fonctionnaires :

La méthode pour faire passer ces plans est rôdée. C'est celle employée sur la question des retraites : aboutir à un diagnostic partagé entre représentants des syndicats, du Medef et du gouvernement pour justifier ensuite les réformes "nécessaires" sur la base exclusive des objectifs du gouvernement et tenter par le biais de la concertation d'éviter un affrontement central contre sa politique.

Défendre nos revendications et nos acquis face à ce gouvernement implique d'abord, mais pas seulement, que notre syndicat, notre fédération :