Le 21 juillet 2005, le Président de la République Allemande
Horst Köhler annonçait sa décision d'accéder à
la demande du chancelier Gerhard Schröder de convoquer pour le 18 septembre
2005 des élections législatives anticipées. Comme le
rapporte "Alternatives Economiques" (5)
, c'est par de fortes paroles, peu optimistes, qu'il en a fait l'annonce
à ces concitoyens.
"Des millions d'hommes et de femmes sont chômeurs, beaucoup
depuis de longues années. Les budgets de l'Etat fédéral
et des régions sont dans une situation critique sans précédent.
Le système fédéral existant est dépassé.
Nous avons trop peu d'enfants et nous devenons toujours plus vieux."
Au delà de ce discours qui traduit de façon consciente l'inquiétude
de la bourgeoisie Allemande quant à la place de son impérialisme
au niveau du marché mondial, il est important de faire le point sur
ce qu’étaient les enjeux lors de ces élections . En
effet, ils détermineront les rapports de classes présents
et futurs.
UN RETOUR EN 1982... POUR MIEUX COMPRENDRE LA SITUATION ACTUELLE
1982 : le SPD d'Helmut Schmidt gouverne la RFA en alliance avec le petit
parti bourgeois FDP. Pour tenir compte du ralentissement économique
issu de la crise des années 70 le ministre de l'économie de
l'époque, Lambsdorff, membre du FDP, somme son partenaire social-démocrate
d'adopter des mesures de type libérale (6)
: forte baisse des prestations sociales et des salaires, déréglementation
du marché du travail, réduction radicale des impôts
sur les sociétés, augmentation des taxes sur la consommation,
etc.. Ces recommandations politiques plus connues sous le terme de mémorandum
Lambsdorff vont provoquer la chute du gouvernement Schmidt et la victoire
des partis de la bourgeoisie CDU/CSU/FDP début 1983.
L'ÈRE KOHL : 1983-1998
L'Ere Kohl débute. Elle durera seize ans et ne verra l'application
que très partielle des recommandations du mémorandum. Néanmoins,
Kohl supprimera l'impôt sur la fortune, une partie de l'impôt
sur le capital et procédera à la diminution des retraites.
Des secteurs clés comme les télécoms, les chemins de
fer et la poste seront privatisées. Le secteur électrique
n'échappera pas à cette politique de casse et sera dérégulée.
Dans les années 90, ce gouvernement mènera à pas cadencés
la réunification de l'ex-RDA, restaurant le capitalisme en réduisant
au passage des centaines de milliers de travailleurs au chômage et
à la pauvreté économique.
LA SOCIAL-DEMOCRATIE AU SERVICE EXCLUSIF DU CAPITALISME
En septembre 1998, les élections législatives voient la victoire
sans appel du SPD de Gerhard Schröder. La classe ouvrière allemande
par l'intermédiaire de ce vote inflige une sévère défaite
aux partis bourgeois. Néanmoins, faisant fi de son programme électoral
de type keynésien (porté entre autres par Oscar Lafontaine),
Gerhard Schröder va très rapidement former un gouvernement de
coalition [au compte de la bourgeoisie Allemande] avec le petit parti bourgeois
Der Grünen (les Verts). Dès le départ ce gouvernement
sera au service exclusif du grand capital allemand, ce qui va provoquer
des tensions en son sein et avec les syndicats ouvriers.
Ainsi, début 1999, le ministre SPD des finances Oscar Lafontaine
va démissionner avec fracas pour s'opposer à ce qu'il considère
comme un tournant libéral en matière de choix économiques,
sous la pression du patronat.
En effet, la coalition SPD-Grünen se targuera dès cette époque
de vouloir réaliser "le plus grand programme de réduction
d'impôt de l'après guerre". Ce qui sera vrai. Elle
diminuera de 8% l'impôt des plus riches et de 15% la taxation des
sociétés et elle fera aux grandes entreprises des cadeaux
se montant à des milliards d'euro. Dans le même temps, des
centaines de milliers d'emplois des services publics seront supprimés
sous prétextes de restrictions budgétaires.
Pourtant, en 2002, malgré l'ensemble de ces attaques et contre toute
attente, la coalition SPD-Grünen remporte les législatives.
La classe ouvrière a produit un vote par défaut, refusant
le retour des partis bourgeois aux affaires. Par ce vote, elle a aussi soutenu
les positions pacifistes de Schröder sur la non intervention allemande
en Irak, intervenue opportunément pour le revaloriser aux yeux des
masses.
ATTAQUES GENERALISEES CONTRE LES TRAVAILLEURS
Fort de ce sauvetage, dès 2003, Schröder poursuit son offensive
contre les travailleurs et met en place son fameux agenda 2010 qui s'inspire
directement du mémorandum de 1982. C'est le sens du plan Hartz IV
qui réduit considérablement les aides aux chômeurs et
les contraint à travailler pour un euro de l'heure. La réaction
de la classe ouvrière ne se fait pas attendre. Elle se cristallisera
en de nombreuses manifestations, dites manifestations du lundi en référence
au mouvement d'émancipation de 1989 en ex-RDA. Ces puissantes manifestations
dureront tout l'été et l'automne 2004 mais n'aboutiront pas,
faute de débouchés politiques. Durant cette même période,
la "grève sauvage" d'Opel fera voler en éclat
le sacro-saint principe de la cogestion si cher aux syndicats allemands.
C'est dans ce contexte qu'en janvier 2005, la barre des 5 millions de chômeurs
sera franchie. En effet, l'application d'un des volets du plan Hartz IV
voit près de 400 000 allocataires sociaux venir grossir l'armée
de réserve du capital.
DETERIORATION BRUTALE DES CONDITIONS DE VIE DU PROLETARIAT (7)
La détérioration des conditions de vie de la classe ouvrière
et du prolétariat est brutale durant cette période. Par exemple
: en 1974, le coût salarial d'un travailleur allemand (salaire net
+ charges sociales salariales et patronales constituant un salaire différé)
se montait à 60 % de plus que la moyenne des salaires des 15 pays
de l'UE. En 2005, il est tombé à 6 % de moins. La décélération
brutale des coûts salariaux s'est produites essentiellement sous le
gouvernement social-démocrate de Schröder. Dans ce même
mouvement, l'Allemagne a opéré un redressement tout aussi
spectaculaire de ses comptes extérieurs. En l'espace de 4 ans l'Allemagne
est devenu la première puissance commerciale du monde avec un excédent
record de 156 Milliards d'Euro, excédent dont 85% est constitué
par les exportations à destination des pays de l'UE. C'est dans ce
cadre précis qu'interviennent des élections anticipés.
LES ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES DE 2005
Face aux réactions de la classe ouvrière contre la politique
clairement anti-ouvrière de Schröder, le dispositif gouvernemental
de la social-démocratie a atteint ses limites. Dans un même
temps, le capital allemand se doit d'aller encore plus loin pour maintenir
les positions de son impérialisme au sein d'une Union Européenne
en plein crise. Cette fuite en avant contraint la bourgeoisie à une
nouvelle donne politique qu'elle souhaite mettre en place pour arriver à
ses fins politiques : un gouvernement issu de ses rangs, un gouvernement
homogène de la bourgeoisie, un gouvernement des seules organisations
politiques CDU/CSU/FDP pour achever le travail de Schröder et défaire
durablement les travailleurs.
INCERTITUDES ELECTORALES
Mais, plus les élections se rapprochaient et plus l'incertitude sur
la future majorité au Bundestag était grande. En effet, la
CDU/CSU n'apparaissait plus en mesure de rassembler une majorité
électorale avec ses alliés du FDP. Il faut dire que le programme
"ultra" de la CDU/CSU avait de quoi mobiliser électoralement
le prolétariat contre les partis de la bourgeoisie. Par exemple,
en matière fiscale, le programme de la CDU/CSU prévoyait un
changement radical ou l'impôt sur le revenu serait ramené à
une tranche unique de 25% avec la suppression de l'ensemble des déductions
et abattements fiscaux (liés aux différentes corporations
de travailleurs). Bref, un impôt plus lourd pour l'ensemble des travailleurs
et bien plus léger pour les plus riches. Ainsi, bien avant les élections,
la CDU/CSU était contrainte d'entamer des tractations avec le SPD
en vue de constituer une grande coalition. Or, cette grande coalition était
fortement redoutée par les politologues bourgeois d'outre Rhin qui
ont un souvenir amer de la précédente expérience de
grande coalition (1966 à 1969).
Dans un même temps, durant cette courte campagne électorale,
le SPD annonça qu’il se refusait à gouverner avec le
nouveau parti de gauche (Linkspartei) qui venait de surgir, même en
cas de victoire électorale de l'ensemble des partis dits de gauche.
En ce sens, Schröder bloquait volontairement toute perspective pour
la classe ouvrière.
LA CLASSE OUVRIERE ALLEMANDE COMBAT MALGRE SCHRÖDER
Les élections ont vu de façon simultanée la défaite
de la CDU/CSU, qui a obtenu son plus mauvais résultats depuis 1949,
et un important recul du SPD (mais moins fort que prévu). A l'opposé,
le Linkspartei a percé durant ces élections, rassemblant près
de 8,7% des suffrages exprimés. Par ce vote, la classe ouvrière
a exprimé un double refus : celui de la politique de casse sociale
des sociaux-démocrates et le refus du programme politique des partis
de la bourgeoisie. Dès lors, la seule issue politique pour les travailleurs
allemands était un gouvernement des organisations ouvrières
unies, c'est à dire en l'état actuel, un gouvernement du SPD
et du Linkspartei appuyés par la DGB. Pourtant, après trois
semaines de tractation, par le refus des dirigeants du SPD et du Linkspartei
de gouverner ensemble, la grande coalition CDU-CSU/SPD a pu voir le jour
sous la direction d'Angéla Merkel.
Les résultats des élections législatives du 18 septembre
2005
Participation 77,7 % contre 79,1 % en 2002, baisse qui indique (sauf analyse
plus fine) une désaffection à la fois vis à vis du
SPD et des partis bourgeois CDU-CSU.
% 2005 (évolution par rapport
à 2002) |
% 2002 |
Elus 2005 (évolution par rapport
à 2002) |
2002 |
|
---|---|---|---|---|
Linkspartei |
8,7 (+4,7) |
4 |
54 (+52) |
2 |
SPD |
34,3 (-4,3) |
38,5 |
222 (-29) |
251 |
Grunen/A90 |
8,1 (-0,5) |
8,6 |
51(-4) |
55 |
FDP |
9,8 (+2,4) |
7,4 |
61 (+14) |
47 |
CDU |
27,8 (-1,7) |
29,5 |
179 (-11) |
190 |
CSU |
7,4 (-1,6) |
9 |
46 (-12) |
58 |
Autres |
3,8 (+0,8) |
3 |
-- |
-- |
QUELLES PERSPECTIVES POLITIQUES POUR LA CLASSE OUVRIERE ALLEMANDE
?
Ces résultats, et les rapports de force qu’ils traduisent,
plongent la bourgeoisie allemande dans une situation difficile : elle doit
aller vite et frapper fort, plus encore que ne l’a fait le gouvernement
précédent de Schröeder, mais elle ne peut gouverner qu’avec
l’appui ouvert, qui va jusqu’à la participation au gouvernement
de coalition, du SPD.
Les dirigeants de ce parti y sont certes tout à fait prêts
et disposés, mais le vote que vient d’exprimer la classe ouvrière
allemande rend ce soutien moins aisé. Il est lourd de nouveaux conflits
entre les salariés et la direction du SPD, et au sein même
du SPD. Du même coup, alors qu’il faudrait à la bourgeoisie
un gouvernement fort, cette grande coalition est fragile, comme le montrent
les difficultés d’Angela Merkel à constituer son gouvernement,
notamment le refus d’y participer en qualité de ministre de
l’économie d’un dirigeant de la CSU bavaroise, estimant
qu’il n’aurait pas les coudées assez franches.
A l’heure où nous écrivons, un accord vient d’intervenir
sur le programme du nouveau gouvernement, qui se révèle intégralement
dirigé contre la classe ouvrière allemande. Nous y reviendrons
dans un prochain numéro.
Pour celle-ci, cette situation qui cependant gêne la bourgeoisie et
provoquera d’inévitables oscillations et crises dans le SPD,
n’est en elle-même porteuse d’aucune solution politique.
Il faut nécessairement avancer la perspective d’un gouvernement
des organisations ouvrières unies en Allemagne, ce qui exige de préciser
avec qui et sur quel programme.
Par la force des choses, un gouvernement des organisations ouvrières
unies en Allemagne ne peut aujourd’hui qu’être un gouvernement
SPD/ Linkspartei, avec ou sans l’adjonction d’autres organisations
se réclamant de la classe ouvrière, sauf à renvoyer
toute perspective gouvernementale dans les limbes si l’on devait attendre
pour la poser que d’autres organisations plus « révolutionnaires
» y aient conquis une place décisive.
Mais Schröeder et ses ministres SPD se sont illustrés au gouvernement
contre la classe ouvrière ? Aucun poste, aucune responsabilité
pour ces gens-là, ni dans un gouvernement ouvrier, ni dans le SPD
!
Sur quel programme un tel gouvernement ?
Rupture avec le capitalisme, abrogation de toutes les mesures réactionnaires
prises contre le prolétariat et la jeunesse allemande, ce qui ne
peut se faire qu’en s’attaquant au capitalisme, contrôle
ouvrier de la production et de la distribution, combat pour les Etats unis
socialistes d’Europe etc.
Mais les dirigeants du SPD et sans doute ceux du Linkspartei n’en
voudront pas ?
Pas plus qu’ils ne veulent aujourd’hui poser ouvertement l’alternative
d’un gouvernement SPD/Linkspartei, ils ne voudront combattre pour
un tel programme, pour la raison qu’ils ne veulent pas s’attaquer
au capitalisme. Il faudra donc les y contraindre, en s’appuyant sur
la volonté des masses, qui veulent que cesse l’aplatissement
des dirigeants des organisations ouvrières devant les exigences du
capitalisme. Ou bien les submerger.
Ce qui rend indispensable la construction en Allemagne d’un parti
ouvrier révolutionnaire, se fixant comme objectif la prise du pouvoir
par la classe ouvrière en mettant toujours en avant l’exigence
de l’unité des organisations ouvrières contre la bourgeoisie,
l’exigence d’un gouvernement de ces organisations, l’exigence
d’un programme contre le capitalisme, pour le socialisme.
De ce point de vue, les problèmes politiques posés à
la classe ouvrière allemande ont bien des similitudes avec ceux de
la classe ouvrière française.
CORTO CIMANDEF
NOTES
5 "Le Paradoxe allemand" in Alternatives
Economiques n°239, septembre 2005
6 "La social-démocratie allemande victime de ses abandons"
in Le Monde Diplomatique, n°618, septembre 2005
7 "Le Paradoxe allemand" in Alternatives
Economiques n°239, septembre 2005
8 "Schröder victime de la gauche de la gauche" in Le Nouvel
Observateur n°2130, 1-7 septembre 2005
9 Parti du socialisme démocratique
10 Parti pour l'emploi et la justice sociale - Alternative électorale
ANNEXES
LE LINKSPARTEI OU PARTI DE GAUCHE
Un nouveau parti a émergé durant l'année. Ce nouveau
parti fruit de l'alliance des "néo-communiste" du PDS,
des secteurs "ouvriers" du SPD, de syndicalistes, de jeunes et
d'alter mondialistes représente une menace réelle pour la
vielle social-démocratie, mais uniquement sur le terrain électoral.
Car ce nouveau parti, loin d'être un parti révolutionnaire
se présente comme un parti réformiste de type keynésien.
Les leaders de ce parti, Oscar Lafontaine, Lothar Bisky et Grégor
Gisy sont de vieux politiciens qui ont comme ultime modèle de radicalité
l'alliance italienne « l'Olivier »... c'est dire !
Cependant, d'après le "Nouvel Observateur" (8)
, ce parti recrute à une "cadence accélérée"
de 10 000 adhérents par mois, pour l'essentiel dans les rangs de
la classe ouvrière et de la jeunesse.
L'émergence d'un tel parti démontre que la classe ouvrière
tente par tous les moyens dont elle dispose de surmonter les obstacles et
d'arrêter la détérioration de ses conditions d'existence.
Ce parti a réalisé près de 8,7% des voix lors des élections
législatives de 2005 et a envoyé 54 députés
au Bundestag.
D'après plusieurs analyses politiques allemandes, le parti de gauche
a regroupé près de 12% de votes de la classe ouvrière
et près de 25% des votes des chômeurs soit 1 million des 4
millions de vote en sa faveur.
De même, ces analyses montrent que la différence est grande
entre l'est et l'ouest. A propos de l'ouest, les chiffres sont compris entre
3,5 et 8% des voix (avec une pointe à 18,5% en Sarre, terre d'élection
d'Oscar Lafontaine). Néanmoins, d'après ces analyses les voix
à l'ouest se concentrent dans les grands centres urbains et industriels.
Le « parti de gauche » est loin d'être monolithique. Les
différents rapports de force entre les courants qui le constituent
sont loin d'être établis. Quatre courants peuvent être
distingué :
• La direction du PDS : qui représente beaucoup moins le contenu
du combat pour le socialisme incarné par la révolution russe
(même si une fraction des travailleurs et des jeunes le croient et
se sont tournés vers lui à l’est) que l’appareil
policier de la bureaucratie stalinienne, qui en a massacré l’avant-garde
et brisé les espoirs. Le PDS co-dirige, avec le SPD, trois lands
de l'est dont Berlin.
•Le WASG, un nouveau parti mixte de syndicalistes, sociaux-démocrates
"anti-libéraux" et d'alter mondialistes de l'association
ATTAC% Allemagne..
• Une minorité du PDS qui ne bénéficie pas de
l' appui de l'appareil du parti mais qui possède une importante base
d'élus.
• Des groupes divers et variés comme :
- Les trotskystes du SAV, section allemande de la CIO dont la section anglaise
est le Socialist Party (ex-tendance The Militant du Labour Party qui a dirigé
la municipalité de Liverpool au début des années 80).
- L'une des deux sections du Secrétariat unifié : l'ISL (l'autre
la RBS refuse de participer à ce nouveau parti)
- Les gauchistes du Linksruck, membre de la Tendance Socialiste Internationale
/ TSI (courant allemand lié au SWP britannique)
- Les staliniens et néo-staliniens de la "Plate-Forme Communiste"
animé par Sarah Wagenknecht (la plate-forme est aussi un courant
du PDS)
- Le DKP, l'ancien parti communiste pro-moscou qui soutient l'alliance avec
ces 5000 membres fortement implantés dans les syndicats.
- Le DIFT, un ancien parti maoïste, dont la majorité des adhérents
sont issus de l'immigration turque. Le MLPD, plus forte composante de "l'extrême
gauche" allemande (et un des plus gros parti européen de cette
"catégorie") n'en n'est pas.
Lands % des exprimés Situation Lands % des exprimés Situation
Bavière 3,4% Ouest Hambourg 6,3% Ouest
Bade-Wurtemberg 3,8% Ouest Schleswig-Holstein 4,6% Ouest
Hesse 5,3% Ouest Mecklembourg-Poméranie 23,7% Est
Rhénanie-Palatinat 5,6% Ouest Saxe-Anhalt 26,6% Est
Sarre 18,5% Ouest Thuringe 26,1% Est
Nord-Westphalie 5,2% Ouest Saxe 23% Est
Basse Saxe 4,3% Ouest Brandebourg 26,6% Est
Brême 8,3% Ouest Berlin 16,4% Est/Ouest
TOTAL : 8,7 % - 54 députés élus
Résultats du Linkspartei (élections législatives allemande
du 18/09/2005)
Source : ARD cité par L'Humanité du 20 septembre 2005
PETIT LEXIQUE DES FORCES POLITIQUES ET SYNDICALES ALLEMANDES
• Les nombreux groupes se réclamant du trotskysme (SAV, ISL,
RBS, etc) comptent leurs militants en dizaines plutôt qu’en
centaines…
• MLPD : parti maoïste, plus important formation « gauchiste
» allemande. Le MLPD a dirigé politiquement la "grève
sauvage" d'Opel en 2004 et a fortement participé aux manifestations
du lundi.
• PDS (9) : parti réformiste,
ex-stalinien, issu de l'ancien parti unique de RDA, le SED.
• WASG (10) : parti mixte
regroupant des syndicalistes, des sociaux-démocrates "anti-libéraux"
et les alter mondialistes de l'association ATTAC% Allemagne.
• Linkspartei : émanation du processus de fusion en cours entre
le Parti du socialisme démocratique (PDS) et de l'Alternative électorale
pour l'emploi et la justice sociale (WASG). Le Linkspartei est soutenu par
le petit Parti communiste allemand (DKP)
• SPD : parti social-démocrate allemand
• Der Grunen (les Verts) : parti bourgeois d'orientation écologiste
• FDP : parti bourgeois d'orientation libérale
• CDU : parti bourgeois d'orientation démocrate-chrétienne
• CSU : parti bourgeois d'orientation catholique. Uniquement présent
en Bavière
• DGB : principale confédération syndicale ouvrière
allemande.
• IG Metall : syndicat ouvrier de la métallurgie
• Verdi : syndicat du service public, des médias, des transports,
de la poste et du commerce.