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"On ne peut aller de l'avant si l'on craint d'aller au Socialisme" (Lénine)
du Comité pour la construction du Parti ouvrier révolutionnaire, de l'Internationale ouvrière révolutionnaire Fondateur : Stéphane Just |
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Tendance « Pour le redressement du Comité » |
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Dans la précédente « Lettre aux militants », nous avons montré que, hormis la discussion récurrente sur Nouvelle Perspective, le CN s’était contenté de grappiller ici ou là une expression, un point d’histoire, un événement… en ignorant ou esquivant délibérément les questions de fond soulevées dans la Plate forme PLRC (crise du Comité, la direction à l’épreuve des événements politiques, les questions de stratégie et de tactique, de propagande et d’agitation, les dérives sectaires et trade unionistes, les problèmes d’organisation et les questions internationales).
Leurs démonstrations, dans le texte de leur propre plate forme de tendance « En défense du Comité » fait irrésistiblement penser à Colin Powell brandissant à l’ONU un tube à essai en disant : « Ça, c’est de l’anthrax ». C’est vrai sur la politique internationaliste du Comité, comme sur ses problèmes internes.
Ce n° 2 de la « Lettre aux militants » contient les interventions que nous avions prévu de faire - après la lecture du rapport écrit, et sans préjuger du contenu du rapport oral – sur les questions internationales.
On verra qu’elles sont brèves, car comment savoir quoi penser d’un rapport où manque la partie essentielle, dont nous imaginions naïvement qu’elle était rédigée et serait distribuée à l’ouverture de la Conférence. Même pas.
Nous avons donc décidé d’entreprendre nous mêmes l’élaboration d’un véritable rapport international. Il aura fallu plus d’un an et demi au CN pour réussir à ne pas finir la rédaction du sien. Nous pensons que les quatre mois qui viennent suffiront pour écrire, discuter et faire connaître celui de la Tendance « Pour le redressement du Comité ».
En l’attendant, les projets d’interventions et les documents qui suivent peuvent être considérés comme des compléments aux discussions antérieures, que le CN a étouffées ou faussées, sur l’orientation internationaliste du Comité.
Après « l’affaire Mélusine » montée par Lambert en 1984, « l’affaire Mort-Subite » montée par la direction Lombard-Neuvial en 2003 : mêmes méthodes, mêmes objectifs.
Les informations reçues sur la Conférence et certaines de ses décisions nous obligent à revenir dès maintenant sur les problèmes du Comité.
Dans le BI n° 2 paraissait une résolution de la cellule Lenni, commanditée par Lombard et Villard qui en assurent le contrôle politique. Cette résolution appelait le CN à exclure le camarade Mort-Subite. La Conférence a été priée de s’en saisir pour justifier sa mise en cause, et à partir de là celle de « tous ceux qui le suivent », afin de les amener, selon la formule devenue célèbre en 1984 à « se placer d’eux mêmes en dehors de l’organisation ».
Il fallait pour cela que la Conférence soit tenue dans l’ignorance de la lettre envoyée au CN le 6 mai par la cellule Serre, lettre lui demandant de désavouer la résolution de la cellule Lenni. Cet envoi appelait une réponse du CN, qui a fait le mort. Nous avons annexé cette résolution, pour parution dans le BI n° 6, à la réponse de Serre à Mélusine, qui n’est évidemment pas parue non plus (on la trouvera plus loin sous le titre « C’est triste »).
La Conférence a donc été invitée à publier, au titre de "documents", la correspondance personnelle de Mort-Subite mais pas la résolution de sa cellule, qui démontait le mécanisme de la manœuvre. Autrement dit, les délégués ont été bernés et manipulés.
Nous publions donc à la fin de cette "Lettre aux militants" la dite résolution, mise à l’index. Nous y joignons la résolution votée le 17 juin par la cellule, en présence de Mélusine, suite aux "sanctions" que la direction a fait approuver par la Conférence.
Nous devons y ajouter ici qu’en l’absence de réponse du CN à la lettre du 6 mai, la cellule Serre s’est prononcée unanimement contre la comparution de Mort-Subite devant celui ci. On comprendra pourquoi à sa lecture.
SERRE.
L’annonce que cette partie n’est même pas rédigée règle le problème de la discussion à cette Conférence : en fait il n’y a pas de Rapport international. Il y a seulement trois textes d’études pour un CEM par exemple, trois études détachées de l’essentiel, sans lequel elles perdent leur signification politique.
« Rappelons qu’il est de tradition pour les trotskistes, à l’occasion des congrès et conférences, de vérifier la validité des analyses antérieurement adoptées, de l’orientation précédemment définie et, si nécessaire, de préciser et d’approfondir, voire de corriger tel ou tel aspect. Ainsi a fonctionné l’OCI dont certains congrès permirent des corrections parfois importantes, devenues désormais constitutives de nos acquis théoriques, ou permirent de se réapproprier des acquis antérieurs. »
Or, il se trouve que Lombard s’est donnée beaucoup de mal pour écrire, en l’absence de Mélusine le Rapport international de la XII° Conférence, de façon aussi dissemblable que possible, dans la forme comme dans le contenu, du projet de celui ci jeté à la poubelle l’année précédente.
Où en est on aujourd’hui ? Quelle « validité des analyses antérieures » ? Quelles « corrections » ? Rien dans les trois parties publiées qui en disent la moindre chose.
Il faut donc essayer de lire entre les lignes :
Nous constatons que le présent rapport abandonne cette méthode. Pourquoi ? Est ce reconnaître que nous avions raison ? Pourquoi ne pas le dire ? Une petite auto critique serait bien venue.
Qu’en est il depuis ? Qu’en pense Mélusine ? La question de l’Etat soviétique et du rétablissement de l’économie capitaliste est elle devenue sans intérêt ?
Bref, sur ces questions comme sur le Comité ou les événements en France, on fait comme s’il ne s’était rien passé dans les positions de la direction et son orientation depuis 1999. Ou, s’il s’est passé quelque chose, on considère que cela ne doit pas intéresser les militants. Ou si ça les intéresse, on dira qu’il y a prescription, ou qu’ils veulent détruire le Comité.
Voilà la politique du CN.
Celle ci a besoin d’un Rapport politique, pas d’une série d’articles pour CPS. D’un rapport qui éclaircisse les questions posées par "Retour et précisions sur Nouvelle Perspective", par le Rapport de Lombard et par ce que nous y avons répondu. D’un rapport qui permette l’armement des militants en tirant un vrai bilan sur une question qui a été au cœur de la crise du Comité depuis trois ans.
Et qui leur permette, peut être, de comprendre pourquoi la quatrième partie, la plus importante, n’est pas encore rédigée.
[Puisque la discussion est reportée…
Chaque délégué avait envisagé d’intervenir sur un certain nombre de points des trois textes internationaux, en fonction de la discussion. Par exemple :
Ces questions se retrouveront avec d’autres dans le Rapport sur la situation internationale que la Tendance PLRC prépare pour la rentrée.
Sur des problèmes d’un autre ordre, qui figureront peut être dans la « quatrième partie » prévue par la direction, à savoir la politique et l’intervention internationalistes du Comité, nous publions ci après deux des interventions prévues, et, en annexe pour des raisons de mise en page les documents y afférents.]
Dans le BI n° 1, Mélusine s’est donné beaucoup de mal pour répondre, non pas à Mort-Subite comme l’affirme la fin du texte « En défense… », mais à Chesnais, à Serfati, à Hannibal-Massino, à Valentina…
Il aurait été mieux inspiré de répondre aux questions abordées dans la contribution que nous avons envoyée au CN…
… au lieu de publier seulement le tract qui lui était annexé.
Dans ce texte, il n’était question ni du racisme de l’Etat d’Israël, ni de sa politique "d’extermination", ni d’une "République unifiée de Palestine", ni de "l’Assemblée constituante palestinienne", ni des déclarations de Lambert de 1967, ni des ouvriers juifs d’Europe orientale au début du siècle, ni de la classe ouvrière israélienne, sur quoi Mélusine dit beaucoup de choses, justes ou fausses, que personne ne lui demandait.
Non, les questions posées par notre texte étaient, entre autres, les suivantes, portant toutes sur la politique de la direction du Comité :
A cette époque, Mélusine lui avait répondu par une lettre (du 6 novembre 2000) qui aurait mérité de ne pas rester confidentielle, en l’accusant de « capituler en rase campagne devant le sionisme ».
Cette question de l’appel, en Front Unique, d’une manifestation contre l’ambassade de l’Etat oppresseur, est restée lancinante dans le Comité. Nous avons justifié notre position sur ce sujet dans notre Plate-forme, p. 29, en critique de la politique "nationale trotskiste » de la direction.
Mélusine (est ce en réponse ?) tente de justifier la sienne dans le BI n° 1. Pas celle de novembre 2000, mais celle de son revirement. Il le fait en termes très diplomatiques ! Qu’on en juge :
« A juste titre ce fut avancé entre 1988 et 1992, puis, avec le reflux, cette possibilité est devenue moins saisissable et fut mise de côté. La dernière déclaration du Comité la reprend de manière appropriée. »
Qu’élégamment ces choses là sont dites ! « Saisissable », « mise de côté » et surtout « reprise de manière appropriée »… c’est à dire d’abord publiée en lettres minuscules (et la typographie, pour un mot d'ordre de manifestation, n’est tout de même pas sans importance !)
Mais de surcroît ce qui a été repris, c’est une manifestation, non sur des mots d'ordre immédiats comme "Assez du massacre ! Retrait immédiat des troupes de Cisjordanie ! susceptibles de rameuter un maximum de participants pour une défense élémentaire , prioritaire, du droit à la vie, contre des assassins, mais sur des généralités : « Droit du peuple palestinien » et « Aucune intervention impérialiste » sur lesquels on pouvait être sûr de ne rassembler que les effectifs d’un cercle d’études.
Enfin, de quel « reflux » s’agit il ? Un reflux de 10 ans (1992 – 2002) ? Mais alors pourquoi ce mot d'ordre a t il été proposé à la FSU par Mélusine lui même en octobre 2000 ? Neuvial avait il donc raison de protester, bien que ses arguments n’aient rien eu à voir avec ce prétendu « reflux » ?
Qu’en pense Mélusine ?
Allons camarades ! Je ne sais pas quels débats occultes vous pouvez avoir entre vous sur vos désaccords internes sur le terrorisme, sur la manifestation à l’ambassade, la Russie et bien d’autres choses, ni sur vos virages à 180 °, toujours justifiés publiquement et bien sûr, en invoquant "les principes".
Mais qu’après ça, vous racontiez n’importe quoi pour couvrir n’importe quelle position, c’est quand même un peu trop prendre les militants ou pour des aveugles, ou pour des cons.
Et quand on transmet au CN une contribution sur cette question litigieuse, le brave serviteur Mélusine "oublie" de la publier au BI. Il en prend un morceau, espérant que ça ne se verra pas, et il ne répond rien à la question posée. Parce que quand on a mangé son chapeau, c’est difficile de le recracher.
Alors il maquille, et parle d’autre chose. Entre autres d’Hannibal-Massino. Cela ne nous concerne pas, mais cela n’empêche pas le texte « En défense… » de nous sommer de dire si nous sommes d’accord avec ce qu’ils en écrivent.
En discuter serait sans doute intéressant. Mais avant cela, que Mélusine réponde donc au texte qu’il a jeté à la poubelle, texte qui, lui, concernait le Comité.
LIRE le texte sur la Palestine, censuré au BI :
dans la partie "Documents", à la fin de ce bulletin.
Trois contributions ont été publiées dans le BI n° 3 sur quelques aspects de la politique du CN en rapport avec les questions internationales. Un texte signé Mélusine est censé leur répondre.
Nous affirmons que son auteur truque et ment. Nous en avons donné la preuve dans une réponse intitulée « C’est triste », transmise au CN pour publication au BI. Celle ci n’a pas été publiée.
Si c’était une question de temps, elle aurait au moins pu être distribuée à l’entrée de la Conférence. Comme cela n’a pas été fait, nous proposons au président de la distribuer maintenant.
Il est question dans cette réponse de documents faisant la preuve du trucage. Nous n’en avons pas un nombre d’exemplaires suffisant, mais ils sont ici, à disposition.
[Les lecteurs en trouveront des exemples dans les documents que nous reproduisons ci-après, à la suite du texte « C’est triste » que nous n’avons pas pu distribuer]
D’autres commentaires sur ces sujets seraient peu utiles : nous proposons que les camarades lisent d’abord, et apprécient.
La cellule Serre a lu avec surprise, le 29 avril, la résolution de la cellule Lenni-Villard (texte n° 5 du BI n° 3) qui appelle le CN à « prendre des mesures » contre elle, et elle s’étonne que cette résolution, datée du 12 mars, lui ait été cachée à la réunion de la RP du 25 mars, où elle aurait dû être communiquée et discutée.
C’est bien, malgré les apparences, la cellule Serre qui est mise en cause. En effet, la résolution cite « la caractérisation de Mort Subite par le CN dans le BI n° 2 », mais elle "oublie" opportunément que cette caractérisation englobait Serre, Magat et Muriel. La cellule Lenni-Villard n’ose tout simplement pas s’attaquer à ces derniers, en particulier à Serre, et cherche un biais en visant un bouc émissaire.
A quoi, à qui, en effet se réfère t elle en se disant « inondée » de demandes de discussions ? A quoi, à qui se réfère t elle en parlant de « contre orientations » ? A quoi, à qui se réfère t elle en écrivant que « les lois du Comité ne sont pas respectées » ?
Sur ce dernier point, Lenni avait été plus clair à la réunion du 25 mars. Oubliant ce qu’il avait adopté le 12, c’est à Serre qu’il s’en prenait, pour avoir reçu directement de lui des contributions (envoi dont le CN avait été prévenu début février).
Mais dans la résolution, c’est autre chose qui sert de prétexte. Ce qui est reproché à Mort-Subite, c’est d’avoir osé discuter avec un camarade de la RATP, au point de lui écrire. Stéphane, à qui l’appareil de Lambert faisait le même reproche, affirmait en réponse son droit à discuter avec qui il voulait, quand il voulait. La cellule Lenni-Villard l’a oublié : elle y voit un « débauchage » mais sans dire par rapport à quoi ou à qui.
Elle ajoute que « cette activité de sape a contribué à éloigner le camarade B. du Comité ». Mais ce n’est pas ce qu’elle a dit à l’époque. Où est sa vérité ? D’autant qu’elle ne se pose aucune question sur le fait qu’il ait suffit d’une simple lettre (dans cette hypothèse) pour ruiner sa propre capacité à retenir ce camarade.
Pour faire bon poids, elle ajoute que Mort-Subite, soi-disant responsable de la « formation de Fred » (où a t elle pris ça ?), a conduit celui ci dans les bras d’Hannibal-Massino. Non, camarades : ce qui l’a conduit à quitter le Comité, c’est l’atmosphère de polémique dénonciatrice des "ennemis intérieurs", créée par la direction à partir de "l’affaire Mélusine", et le sentiment d’impasse qu’il en ressentait. Il n’a pas été le seul, malheureusement.
Ce départ de Fred serait, selon ces camarades, « une des rares activités (de Mort-Subite, pas de Serre) sinon la seule ». Qu’en savent ils ? Que savent ils de sa contribution, passée et actuelle, sur la recherche et dans l’intervention, en particulier à Lariboisière et chez les étudiants ? Que savent ils de ses contacts, de la vente de CPS ?
Mais peu leur importe : après avoir incriminé entre guillements « l’orientation » défendue par la cellule Serre (pardon, « par Mort-Subite »), la résolution conclut : « Les buts sont clairs : détruire le Comité » et « demande que le CN prenne les mesures nécessaires. »
En clair, des mesures d’exclusion.
Un membre du CN, au moins, aurait peut être quelques scrupules à s’y résoudre, lui qui écrivait dans sa lettre de démission en juillet 2000 :
… « J’ai expliqué, lors de l’AG parisienne des militants, que l’un des enjeux de la discussion était la capacité – ou non – de l’organisation à accepter l’expression de désaccords politiques et à s’en renforcer. Mais en même temps que l’on m’assure qu’une telle expression est parfaitement possible, il m’est reproché d’avoir ouvert une crise par la publication de "notes d’urgence" et de conduire – si je continue – à l’explosion de l’organisation. »…
Ce n’est pas seulement le même cas de figure. C’est la poursuite de la même politique. Il suffit de lire ce que pense la cellule Lenni-Villard sur les « discussions » et les « contre orientations », terme inventé pour bien faire comprendre que les divergences sur la politique d’une direction sont en elles mêmes insupportables. Elle n’a par contre pas d’opinion sur le refus d’appliquer les statuts, les sempiternels reports de la Conférence et des BI, les textes étouffés ou publiés avec trois mois de retard. Ni sur l’orientation elle même, cela va de soi.
Cela dit, puisqu’elle entend placer le CN devant ses responsabilités, nous pensons que la seule réponse correcte de celui ci devrait être :
« Le CN, après avoir pris connaissance des résolutions des cellules Lenni et Serre :
- estime que la cellule Lenni n’apporte pas de preuves convaincantes de son accusation ;
- prend acte de la réponse de la cellule Serre ;
- demande à la cellule Lenni de retirer sa dénonciation. »
La cellule Serre. Adopté à l’unanimité (Muriel excusée) Le 5 mai 2003.
Les membres de la cellule Serre, réunis le mardi 17 juin en réunion ordinaire,
N.B. Concernant les accusations de la cellule Lenni, ils rappellent la résolution de la cellule Serre datée du 5 mai, transmise le 6 au CN, et qui n’apparaît pas dans les documents fournis par celui ci à la Conférence. Ils persistent à exiger une réponse.
Adopté à l’unanimité (Muriel excusée).