EN VOTANT NON A CHIRAC

NON A L'EUROPE DES CAPITALISTES

TRAVAILLEURS ET JEUNES OUVRIRONT EN GRAND LA PORTE

POUR VAINCRE ET CHASSER LE GOUVERNEMENT CHIRAC-RAFFARIN

 

UNE GRAVE MENACE POUR CHIRAC RAFFARIN

Le 14 juillet 2004, en annonçant qu’il choisissait la procédure référendaire sur le projet de constitution européenne, Chirac croyait l’affaire entendue. Ne répondait-il pas ainsi à une demande de la direction du PS ? La bienveillante neutralité, voire le soutien au oui des directions syndicales lui paraissaient assurés. Le gouvernement était parvenu à imposer la " réforme " de la sécurité sociale, grâce à la participation sans faille au dispositif des directions syndicales. Celles-ci, au prétexte d’obtenir une " bonne réforme ", évitaient ainsi toute mobilisation centrale pour le retrait du texte. Malgré la cuisante défaite subie par le gouvernement et les partis bourgeois aux élections régionales, PS et PCF priaient poliment Chirac et Raffarin de bien vouloir changer de politique, légitimant ainsi leur maintien.

Dans ces conditions, Chirac, alors qu’il pouvait facilement faire adopter le projet de constitution par les députés et sénateurs réunis en Congrès, voyait dans l’organisation d’un référendum l’occasion de conforter par un vote plébiscitaire son gouvernement et sa politique. C’est ce que lui permet la constitution réactionnaire de la Vème République, comme elle permet au Président d’autres manœuvres telle que la dissolution de l’Assemblée nationale quand bon lui semble. Mais il ne suffit pas au Président apprenti Bonaparte de disposer de l’arsenal de la constitution de 1958 pour arriver à ses fins, encore lui faut-il juguler la résistance de la classe ouvrière et de la jeunesse : on se souvient de De Gaulle, contraint au départ en 1969 après l’échec de son référendum, conçu pour restaurer son autorité et avancer vers le corporatisme. De même, Chirac en 1997, croyant la classe ouvrière et la jeunesse suffisamment déboussolées, dissolvait l’Assemblée nationale pour tenter de faire taire les dissensions entre les partis bourgeois et d’obtenir une majorité de combat, avec pour résultat l’élection … d’une majorité de députés du PS et du PCF !

Aujourd’hui l’opération voulue par Chirac menace de se retourner en son contraire, la peur gagne le gouvernement et les états-majors des partis bourgeois : Le Non à Chirac, le Non à l’Europe des capitalistes et à leur constitution peut l’emporter.

LE PROJET DE CONSTITUTION, UNE ARME DE PLUS CONTRE LES SALARIES ET LES JEUNES DE TOUS LES PAYS D'EUROPE

Que ce soit en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en France, ou ailleurs, tous les gouvernements s’attaquent aux salariés, chacun tentant de préserver la place économique et politique de sa bourgeoisie en réduisant autant que possible les salaires, les droits et les acquis des travailleurs et des jeunes. Le projet de constitution européenne est sur cette base un nouveau compromis passé entre les différentes bourgeoisies, laborieusement mis au point et marqué par les rapports de force entre elles, et à ce titre plus favorable à la bourgeoisie allemande, la plus puissante en Europe. Les partisans du oui se gargarisent de la présence dans le texte des mots " droits sociaux, droits individuels, etc. " pour en vanter le caractère progressiste. Il ne s’agit en réalité que de faire passer la pilule : La directive Bolkestein, hâtivement, et temporairement, soustraite du devant de la scène par crainte des votes Non, donne la vraie nature de l’Europe des capitalistes et de leur constitution : la liquidation des garanties et l’alignement des salariés sur les conditions les plus basses.

LA CLASSE OUVRIERE ET LA JEUNESSE N’ONT PAS CESSE LE COMBAT, MALGRE LES OBSTACLES, POUR VAINCRE ET CHASSER LE GOUVERNEMENT CHIRAC-RAFFARIN

En automne dernier, la direction du PS engageait tout son poids pour obtenir des militants socialistes un appel à voter oui au référendum, confortant la politique de Chirac et les partis bourgeois. Elle y parvenait le 1er décembre, en obtenant une majorité de 59%, mais sans pouvoir réduire au silence dans le parti socialiste les voix de plus en plus nombreuses pour le Non : au delà des calculs politiciens des uns ou des autres, perçait la volonté des salariés et des jeunes, confrontés aux attaques incessantes du gouvernement, de lui infliger une nouvelle défaite politique. Déjà le 20 janvier 2005, les fonctionnaires en grève manifestaient massivement.

Cette même volonté s’est exprimée au grand jour lors de la réunion du CCN de la CGT des 2 et 3 février 2005, où une écrasante majorité se prononçait pour l’appel à voter Non, contre B.Thibault, partisan de ne donner aucune consigne de vote, et après des appels à voter oui lancés comme ballons d’essais dans la presse par certains de ses amis.

La digue mise en place autour de Chirac commençait à rompre. Les travailleurs du public et du privé manifestaient en nombre le 5 février, et encore plus massivement dans la grève du 10 mars. Enseignants, lycéens se mobilisaient pour obtenir le retrait du projet de loi Fillon d’orientation sur l’Ecole. La recherche de la grève générale pour vaincre et chasser le gouvernement affleurait. Mais à cette volonté de combat, les directions syndicales ont répondu par la multiplication des journées d’action sans lendemain. Dans l’Education nationale, les directions des fédérations syndicales, et notamment la plus importante, celle de la FSU, ont interdit toute centralisation du combat par une vaste manifestation à l’Assemblée nationale pour interdire à la majorité UMP UDF, minoritaire dans le pays, d’adopter la loi Fillon, la laissant tranquillement voter définitivement la loi le 24 mars, malgré la détermination et la rage des enseignants et des lycéens.

LE GOUVERNEMENT MANOEUVRE AVEC L'APPUI DES DIRIGEANTS SYNDICAUX

Ceci permet au gouvernement de manœuvrer en ouvrant de nouvelles " négociations " cousues de fil blanc, pour tenter de gagner du temps et d’avancer. Celles sur les salaires dans le privé ne devraient s’ouvrir qu’au mois de juin, alors que les patrons disent déjà qu’il n’y aura pas un centime de plus et que le gouvernement entend faire de l’intéressement, c’est à dire de l’association des salariés aux résultats de leurs entreprises, le sujet de la négociation. Le rattrapage des 5% de pouvoir d’achat perdu par les fonctionnaires depuis 2000 est de fait abandonné par les directions des fédérations syndicales de fonctionnaires qui ont assuré au gouvernement que 0,8% d’augmentation leur permettraient de discuter d’autres choses. Celui-ci, trop heureux de s’en tirer à si bon compte, met sur la table des négociations ni plus ni moins que… la destruction des statuts de la Fonction publique et le salaire au mérite !

S'ORGANISER POUR IMPOSER AUX DIRECTIONS :

CESSEZ TOUTES CONCERTATIONS SUR LES PLANS DU GOUVERNEMENT !

ORGANISEZ LE COMBAT POUR CHASSER CHIRAC RAFFARIN

POUR UN GOUVERNEMENT DES ORGANISATIONS OUVRIERES UNIES.

En 2003, la classe ouvrière et la jeunesse ont été empêchées par leurs dirigeants d’aboutir par la grève générale. Elles se sont saisi du vote des Régionales pour manifester leur volonté d’en finir avec Chirac et Raffarin. Entravées de la même façon en février mars 2005, elles se tournent aujourd’hui vers le vote Non le 29 mai pour infliger une défaite politique majeure au gouvernement Chirac et Raffarin. Le " cataclysme " redouté par les partis bourgeois c’est une nouvelle victoire de la classe ouvrière contre Chirac, après celle des régionales de 2004, qui pourra donner une puissante impulsion à son combat. Mais, comme ils ont refusé en 2003 d’appeler à la grève générale pour défaire le gouvernement, comme ils ont refusé de combattre pour chasser le gouvernement après la cinglante défaite qu’il a subi aux régionales de 2004, les dirigeants du PS, du PCF, des syndicats, tenteront de préserver Chirac et son gouvernement. Déjà, François Hollande prévient : " le rendez-vous est pour 2007, d’autant que Jacques Chirac, je vous le dis, restera quoiqu’il arrive jusqu’à la fin ". Mais, si le Non l’emporte, la classe ouvrière et la jeunesse seront en position de force pour exiger des dirigeants de combattre pour :

Premières revendications d’un programme qui, s’appuyant sur la mobilisation ouvrière, n’hésite pas à s’attaquer aux bases du système d’exploitation et de profit, avec l’interdiction des licenciements, l’échelle mobile des salaires et des heures de travail, la mise en place d’une production dictée par la satisfaction des besoins et non par la logique du profit capitaliste, seule base sur laquelle peut être réalisée l’unification de tous les prolétariats européens dans des Etats Unis socialistes d’Europe. Ni les dirigeants du PS, du PCF, ni les dirigeants syndicaux n’en veulent. Pour y parvenir et submerger les obstacles qu’ils mettent en place, il est nécessaire de construire une nouvelle formation politique qui trace la voie du programme socialiste, un véritable Parti Ouvrier Révolutionnaire.

C’est dans ce sens que nous combattons et que nous vous appelons à combattre.