3.12.2003

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Le gouvernement UMP conduit le système hospitalier public à l’explosion !

Pour la défense de la Santé publique

Une seule voie, les dirigeants syndicaux (CGT, FO…) doivent :

Rompre avec le gouvernement

Refuser la participation à son « dialogue social »

Quitter le « Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie »

Convoquer une conférence nationale de défense hospitalière


Hôpital public : Chirac et Mattéi sont responsables de la « crise » !

Il n’aura pas fallu attendre longtemps. Après celle de l’été, nous sommes désormais dans une nouvelle crise sanitaire. Mattéi en rend les patients, les médecins de ville responsables. Mais les hospitaliers savent bien de quoi il retourne. La misère budgétaire, les conditions de travail épuisantes, les salaires de misère : voilà les vraies raisons de la crise hospitalière !

Pourtant le gouvernement persiste et aggrave sa politique. A qui Mattéi fera-t-il croire que les coupes budgétaires prévues dans le plan « Equilibre » pour l’AP-HP ne vont pas encore aggraver la situation ? Et le blocage des salaires annoncé par Delevoye - alors que les besoins en recrutement sont criants et massifs !

Cette crise est le résultat mécanique d’une politique délibérée de Mattéi, Raffarin et Chirac et du MEDEF. Le gouvernement est en train d’organiser la thrombose de l’hôpital public afin de légitimer son offensive et pouvoir privatiser le système. Leur but : cantonner le secteur public aux actes « non rentables » - urgences, gériatrie, etc. – et ouvrir les secteurs « rentables » au privé. Tant pis pour ceux qui ne pourront pas payer !

Le plan Hôpital 2007, plan de privatisation.

Les orientations énoncées par Mattéi dans le plan Hôpital 2007: privatisation, abrogation du statut des personnels, etc. sont en train d’être mises en place. Pour ne citer que les mesures les plus récentes :

« Plan Equilibre » : un hôpital de l’AP-HP  par an qui est supprimé !

Ce n’est pas un mystère que Mattéi cherche à démanteler l’AP-HP – préalable de sa privatisation. D’où les 4 « Groupements Hospitaliers Universitaires », créés cet été et devant permettre le tronçonnement de l’AP à une étape ultérieure.

Le plan « Equilibre » poursuit l’opération : il signifie des nouvelles coupes sombres (240 millions d’€, l’équivalent d’un hôpital en personnels et en budget de fonctionnement par an !) alors qu’on connaît les besoins criants des établissements. Et partout l’heure est à la "réévaluation" du fonctionnement des services (l’accréditation), à leur autonomisation par un budget propre qui permet de les mettre en concurrence, à la remise en cause des qualifications et des diplômes, des conditions de travail déjà dramatiques.

Le « dialogue social » doit jouer à plein : ce sont les diverses instances de « concertation » hospitalières – Conseils d’Administration, « chantiers de concertation » et autres – qui avalisent et sont censés mettre en œuvre de tels plans.

En défense de la Santé publique, les dirigeants syndicaux (CGT, FO, SUD) doivent appeler à une Conférence nationale hospitalière

Force est de le constater : la direction CGT a signifié elle-même son accord sur le fond avec la politique de régionalisation de la Santé publique : "nous posons depuis longtemps la région comme le niveau pertinent de l’évaluation des besoins sanitaires (…), de l’organisation de l’offre de soins (…)" (Synthèse CGT du projet de loi de Santé publique, 27.5.2003). Quant à la fédération FO, elle voit "un discours ambigu" dans les plans énoncés par Mattéi… Et à l’AP, comme dans tous les hôpitaux, qui va permettre la mise en place des restrictions budgétaires, sinon les innombrables structures où siègent assidûment les responsables syndicaux ?

A l’opposé, ceux-ci doivent dénoncer clairement tous ces plans – bref rompre avec ce gouvernement -, refuser de s’associer sous quelque forme que ce soit à leur mise en œuvre et de permettre aux personnels de s’unir en défense de leurs statuts et du système de Santé publique. Leur responsabilité est de convoquer dans l’unité une conférence nationale de défense de la Santé publique préparée dans l’unité par les organisations syndicales et les personnels dans chaque établissement.

Une telle réunion, par sa représentatitvité, aurait les moyens d’élaborer le cahier de revendications des hospitaliers - incluant le retrait des plans Hôpital 2007 et Equilibre, une réelle campagne de recrutement basée sur la revalorisation des traitements, etc. - et appeler à la mobilisation que la situation impose.


Sécurité Sociale : le gouvernement prépare la privatisation !

Le 13 octobre, Raffarin a installé le "Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie", au sein duquel siègent des dirigeants de FO, de la CGT et du PS. Son Objectif ? Remettre en cause le droit aux soins (" le sentiment de gratuité de notre système de santé au moment où nous avons recours à lui nous fait méconnaître son coût réel. Nous devons faire œuvre de responsabilisation"), privatiser ("Des mécanismes personnalisés doivent-ils venir renforcer l’assurance maladie dans sa gestion des mécanismes de solidarité ?"). Le baron Sellière, le véritable patron de Raffarin, a d’ailleurs précisé : "C'est à la société civile de générer la forme de gestion dans le cadre d'une assurance-maladie rénovée".  Le patronat revendique purement et simplement la baisse radicale des cotisations patronales, la suppression du salaire différé qu’elles représentent !

Il s’agit donc ni plus ni moins que de détruire le système d’assurance-maladie tel qu’il existe depuis l’après-guerre. Le droit aux soins serait réduit à un "panier"  minimal pour la masse des travailleurs, ainsi que cela existe aux USA. Des garanties complémentaires seraient offertes au-delà grâce à un système à base d’assurances privées.

Avec la collaboration des directions syndicales…

Le gouvernement UMP mesure parfaitement qu’il est – sur cette affaire comme sur celle des retraites – à la merci d’une vague  de fond de la part des salariés. Il sait que sans le blocus des directions syndicales en mai-juin 2003, la grève générale aurait déferlé et son projet contre nos retraites pouvait être balayé.

Chirac, Raffarin et Mattéi procèdent donc contre la S.S. comme a fait Fillon contre les retraites : procéder à un diagnostic partagé par les "partenaires sociaux" - c’est à dire faire accepter aux directions syndicales et au PS la nécessité d’un train de mesures contre la S.S. Puis, "sur le fondement de cet état des lieux, le ministre de la Santé, (…) engagera au début de l'année 2004 une période de concertation approfondie puis de négociation".

En fait, cet "état des lieux"  est déjà prêt (un document d’ "éléments de diagnostic" a été rendu public par le gouvernement). Il n’est demandé aux dirigeants syndicaux que de le signer. Comment dire plus clairement que la seule fonction de ce Conseil  est de faire participer les directions syndicales à la mise à sac de la S.S. et rien d’autre ?

Pourtant Blondel (FO) indique : "nous participerons activement au travail de reconstruction, qui nous ne le cachons nullement sera difficile." (ses homologues de la CGT ne disent pas autre chose). Protéger notre système de protection sociale, c’est au contraire tout mettre en œuvre pour empêcher que ce "Conseil" ne puisse mener ses travaux comme l’exigent Chirac, Raffarin et Sellière.

Défendre l’assurance maladie, c’est tout faire pour imposer aux directions de la CGT, de FO, de la FSU, au PS, au PCF qu’ils dénoncent le "Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie", et cessent d’y participer.


Tous nos acquis sont menacés

Chaque jour le gouvernement ajoute un nouveau plan de destruction des acquis.

Dans l’Enseignement, Ferry prépare démantèlement et privatisation des universités. Le « grand débat sur l’école » veut faire avaler aux enseignants une loi d’orientation portant : « contractualisation » à tous les niveaux, éclatement des cadres nationaux, concurrence et même sous-traitances sous l’égide des pouvoirs locaux.

La « modernisation du dialogue social » engagée par Fillon, c’est la mise en pièce des conventions collectives. Le RMA instaure le travail obligatoire à vil prix et sans droit des chômeurs de longue durée, prétendument responsables de leur sort.

Les traitements de la Fonction Publique sont bloqués, le salaire au mérite se prépare, le droit de grève est menacé…

Aucun acquis ne sera à l’abri tant que les travailleurs n’auront pas infligé de défaite cinglante au gouvernement. L’heure n’est pas à « dialoguer » avec lui, à se comporter en « partenaire loyal ». Elle est à préparer l’action contre Chirac, Raffarin, Mattéi et Sellière.

Pour la rupture avec le gouvernement, pour une politique anticapitaliste

Le donneur d’ordre du gouvernement, Sellière ne cache pas son jeu : sa « refondation sociale », c’est la remise en cause de toutes les avancées sociales conquises depuis 1945. La crise récurrente du capitalisme ne laisse d’autre solution au gouvernement Chirac-UMP et au MEDEF que d’attaquer encore et encore. Car là est bien la cause de toutes ces attaques : l’économie de profit, les exigences des patrons pour préserver leurs profits.

Mais quel gouvernement pourrait enrayer la mise en pièce de tous nos acquis ? Seul un gouvernement rompant avec cette logique, un gouvernement anticapitaliste le pourrait. Seul un gouvernement des organisations ouvrières unies, partis et syndicats, serait en mesure de réorienter la production non sur les profits patronaux mais la satisfaction des besoins sociaux, d’élaborer un plan de production répondant à ceux-ci. D’un tel gouvernement, les travailleurs pourraient exiger qu’il mène cette politique.

Certes, tel n’est plus depuis des lustres le programme du PS et du PCF, même formellement. Et leurs dirigeants n’agiront en ce sens que contraints et forcés. C’est pourquoi une nouvelle force politique, un Parti Ouvrier Révolutionnaire est indispensable. C’est à sa construction de celle-ci qu’œuvrent  les diffuseurs de ce bulletin.