1918-1945
les différents liens ( par exemple :
Pierre-François DEWATINE ) permettent d'accéder aux photographies correspondantes 

La Renaissance …

        A l’issue de la guerre, les deux sociétés se sont reconstituées séparément afin de mieux profiter des subventions au titre des « dommages de guerre ».

         Premier signe de leur futur regroupement : elles s’équipent en 1920 du même uniforme de sous-officier de marine.

 

La fusion
Naissance de l’Harmonie Ouvrière de Harnes

        Devant les vides creusés dans les rangs de leurs sociétaires par l’hécatombe de 1914-18 ( ainsi qu’en témoigne le Mémorial exposé dans la salle de répétitions de l’Harmonie ), les responsables de « L’Harmonie municipale La Jeune France » et de la « Fanfare Ouvrière Municipale » décident le 19 Juillet 1925 de fusionner les deux sociétés au sein d’une seule qui prend le nom d’ « HARMONIE OUVRIERE DE HARNES ».

         Le Comité de réorganisation comprenant M. POULAIN, président de la Fanfare et M. MIDAVAINE, président de l’Harmonie, décida de confier le regroupement et la formation des musiciens à MM Pierre-Joseph RAINGUEZ et Jean-Baptiste DELATTRE qui s’en acquittèrent jusqu’en Février 1921, date à laquelle la baguette de Chef fut confiée à M. Emile DAUTRICOURT ( 1921 à 1946 ). Ces trois collaborateurs, aidés par un Conseil d’Administration compétent et stimulés par la confiance et la bonne volonté qu’ils trouvent chez les sociétaires, vont conjuguer leurs efforts pour doter leur ville renaissante d’une bonne harmonie.

         Les répétitions de l’Harmonie se firent d’abord dans une salle de classe, puis à la salle des fêtes dont l’étage fut mis gracieusement à la disposition de la société en Octobre 1927.

Note personnelle : nous avons déjà évoqué les profondes divergences politiques qui opposaient les deux sociétés. Je mets en relation cet antagonisme puis le réalisme qui a conduit à leur fusion avec des propos que j’ai souvent entendu tenus par mon grand-père, Charles Delvallez ( entré à l’Harmonie dans les années 30 ) : « Il ne saurait être question à l’Harmonie de sujets traitant de politique ou de religion ! » … une union sacrée, autour de la Musique, qui a longtemps marqué de son empreinte le fonctionnement de l’Harmonie Ouvrière de Harnes.

Les premiers Concours de l’Harmonie Ouvrière

         Désormais unis au sein de l’Harmonie Ouvrière, les musiciens sont prêts à affronter leur premier concours après 3 ans de travail : le 27 Mai 1928, c’est le Concours du Vésinet qui se solde par un succès éclatant :

-         1er Premier Prix de lecture à vue

-         1er Prix d’exécution ascendant avec félicitations de l’auteur et du jury

-         1er Prix d’Honneur

-         Prix de direction au Chef

Ce brillant palmarès permet à l’Harmonie Ouvrière de se voir classée en 1ère Division, 2ème Section.

         Cet excellent résultat, accueilli chaleureusement par la population, procure aux musiciens une grande satisfaction et devient un puissant stimulant. Les participations de la société dans les cérémonies et les fêtes locales ou régionales sont de plus en plus fréquentes.

        En 1933, la Municipalité vote les crédits nécessaires à l’achat d’une nouvelle tenue : désormais, les musiciens arboreront le costume d’Officier de Marine, avec lequel ils vont aborder fièrement l’année suivante un nouveau concours.

         En 1934, sous la vigilante impulsion de son Président ( Henri MIDAVAINE ), l’Harmonie Ouvrière confirme sa marche ascendante au Concours de Melun ( 22 Juillet 1934 ) qui lui procure l’honneur et la joie de se voir décerner par M. Pierre DUPONT, Chef de la Garde Républicaine, et Président du Jury le palmarès suivant :

-         1er Prix de lecture à vue

-         1er Prix d’exécution avec maximum des points et félicitations au Chef

-         1er Prix d’Honneur ascendant.

Une nouvelle marche est franchie avec le classement en 1ère Division, 1ère Section.

La caisse mutuelle de retraites de l’Harmonie Ouvrière

        En 1932, une œuvre sociale est créée au sein de l’Harmonie Ouvrière sous la forme d’une caisse de retraite destinée à récompenser des vieux musiciens qui, à l’âge de 55 ans, pourront justifier de 30 années d’attachement et de fidélité à la Cause Musicale.

         Les conséquences de la création de cette « filiale » seront un renforcement de l’esprit de cohésion et d’entr’aide mutuelle chez les musiciens.

Note personnelle : cette structure n’a rien d’original : de nombreuses sociétés mutuelles furent créées à cette époque où n’existait pas encore le système de retraites tel que nous le connaissons aujourd’hui.( Citons une autre société harnésienne de ce type qui existe toujours : « La Revanche du Drapeau » ) Le versement des pensions a continué jusque dans les années 1980, le financement étant assuré par la Ville. Il y a été mis fin lorsque la législation a interdit ces pratiques. Les « enveloppes » étaient traditionnellement remises lors du Banquet de Sainte Cécile.

Le Mémorial de l’Harmonie

         Ce panneau qui est aujourd’hui encore exposé dans la salle de répétitions de l’Harmonie fut inauguré le 26 Mai 1935.

         Cette journée fut consacrée comme celle du Souvenir des camarades musiciens morts pour la Patrie pendant la guerre 1914-18 et des Fondateurs des deux sociétés qui précédèrent et donnèrent naissance à l’Harmonie Ouvrière, au premier rang desquels figurent bien-sûr Pierre-François DEWATINE.

         En présence de M. HOUZIAUX, secrétaire général de la Fédération Régionale des Sociétés Musicales du Nord et du Pas de Calais, des sociétés musicales de Fouquières et Montigny, des sapeurs-pompiers et des autorités locales, les membres de l’Harmonie Ouvrière réaffirmèrent solennellement leur attachement à leur divise :

SYMPATHIE DANS L’UNION

DEVOUEMENT DANS L’ACTION

VIVE L’HARMONIE

         Selon Emile HAINAUT, ancien président de l’Harmonie, il n’existe pas d’autre exemple de Panneau-Souvenir dans une société musicale des environs : depuis son inauguration, le mémorial a été complété au fil des ans par des photos d’anciens membres dont la participation à l’Harmonie a été exemplaire pendant plusieurs décennies. Une cérémonie du Souvenir se tient tous les ans à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’Harmonie lors de laquelle des photos de disparus sont ajoutées.

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75ème anniversaire de l’Harmonie Ouvrière

         En 1938, l’Harmonie célèbre le 75ème anniversaire de sa fondation.

         Cependant, l’allégresse qui doit présider à ces joyeuses journées semble déjà marquée et tempérée par une sorte de prémonition des événements qui se préparent.

        En effet, moins de deux ans plus tard, c’est à nouveau la guerre, l’invasion, la séparation des êtres chers et la léthargie qui s’implante de force dans tout ce qui a une certaine vie, un certain rayonnement et en particulier dans notre société musicale.

         Et à nouveau, il faudra 5 années d’attente, avant de pouvoir enfin se retrouver, se regrouper et reprendre des activités normales


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