Avant-Propos

J’« appartiens » à l’Harmonie de Harnes depuis plus de vingt ans.

Je lui appartiens comme d’autres appartiennent à une foi, à un parti politique, à une équipe de sport : c’est une évidence, un élément permanent dans ma vie, une façon de se réaliser, de s’affirmer, de rencontrer, d’échanger.

A mesure que le temps passe, je réalise que je lui appartiens mais qu’elle ne m’appartient pas : chacun de ses membres n’en est que le locataire. Chacun d’eux a, consciemment ou pas, acquis la certitude - je veux le croire - qu’il l’a obtenue en héritage et se doit de la faire fructifier pour la « rendre » meilleure ou du moins de la transmettre aux suivants.

Quand je regarde le passé, quand j’entends les « Anciens » raconter leurs épopées d’antan, il m’apparaît évident que les temps ont changé : la sémantique parle d’elle même, on ne dit plus « sociétaire » mais « membre », on ne dit plus « société » mais « association ».

Le dévouement et l’investissement ne sont plus les mêmes : autres temps, autres mœurs !

Faut-il s’en lamenter ?

 Je ne le crois pas : nos modes de vie ont changé, tout simplement. L’époque où la musique représentait pour beaucoup le seul moyen de distraction, la seule possibilité d’échapper au quotidien du travail harassant est révolue : la télévision, l’individualisme généralisé, les multiples possibilités de loisirs et de distractions qui sont offertes à chacun d’entre nous ont définitivement changé la façon dont on « appartient » à « son » harmonie. Ce qui ne l’empêche en rien de continuer à exister et, fort heureusement, de progresser. A-contrario, le fait qu’une association comme l’Harmonie soit toujours bien vivante à 142 ans de sa création doit nous rassurer et nous rendre confiants quant à l’avenir !

 Pourtant, je me pose depuis quelques temps cette question « Comment faire fructifier ce patrimoine si l’on en ignore toutes les richesses ?».

Petit à petit m’est ainsi venue l’idée de dresser l’inventaire de toutes les réussites, de tous ces grains de sable de dévouement, d’abnégation, de fraternité, de travail qui ont cimenté l’Harmonie et l’ont façonnée pour nous la transmettre aujourd’hui. Je m’adresse aux Anciens, en respectueux hommage et pour les assurer que le flambeau continue d’être transmis, aux membres actuels que ce travail – c’est mon vœu le plus cher- rendra fiers d’appartenir à l’Harmonie et avides d’y apposer leur pierre et aux futurs membres auxquels nous lèguerons un patrimoine qu’ils pourront, qu’ils devront, enrichir !

Pierre-Yves Malbezin

           Avril 2004


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