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DOSSIER SPECIAL HAITI : COMPRENDRE LA CATASTROPHE...

La république d’Haïti est un pays des Grandes Antilles, situé sur l’Ile d’Hispaniola.                                   
En 2005, Haïti comptait 8,3 millions d’habitants. Située dans une zone sismiquement active, elle est le point de rencontre entre la plaque nord américaine et la plaque caraïbe. Le climat est tropical, avec de fortes pluies et parfois même des ouragans.

 

Le 12 janvier 2010, à16h53 heure locale, un tremblement de terre de magnitude 7 a frappé Haïti. Le bilan officiel est de 111 499 morts, mais de nombreuses sources évoquent le chiffre de 200 000 victimes.
Il n’est pas nécessaire de rappeler que la population n’a plus d’endroit où s’abriter, et que les blessés sont nombreux à attendre les soins nécessaires.

Cette catastrophe a déclenché une aide internationale de grande ampleur, et a monopolisé les médias pendant une grande partie de la semaine. De manière générale, l’opinion publique a été révoltée par l’ampleur du désastre humain et matériel. Nous ne reviendrons pas sur les conséquences de ce tremblement de terre –déjà largement évoquées par les médias- mais nous tenterons d’identifier les causes profondes de cette situation. 
En effet, plus que le séisme, l’état interne du pays (politique et économique), en est le vrai responsable…

Le séisme est de magnitude 7.
En observant le tableau ci-contre, on constate que cela correspond à une secousse relativement forte, mais à laquelle devrait globalement résister un pays comme Haïti,  situé sur une zone à risque.

Ainsi, en août 2009, une secousse de telle ampleur a touché le Japon, mais, comme l’indique Le Monde, « aucun dégât n'a été signalé dans l'immédiat. »

Comment expliquer alors l’état de chaos qui régnait à Haïti après le séisme ?
Pour comprendre ce paradoxe, il faut étudier l’histoire même du pays.
Les indigènes qui vivaient à Haïti n’ont pas survécu à la colonisation espagnole (15ème siècle) puis française.  Des esclaves africains les ont remplacés par la suite (ceci explique le métissage des haïtiens). En 1804, après une révolte armée, Haïti devint indépendante.
Des gouvernements se succèdent alors, mais aucun n’œuvre vraiment pour le développement du pays. Le climat politique instable empêche toute politique efficace. La famille Duvalier instaure une dictature, avec le soutien des Etats Unis qui y voit un moyen de contre balancer le pouvoir de Cuba, en plein contexte de guerre froide.
C’est durant ce despotisme que de nombreux haïtiens ont fuit leur pays et partirent aux Etats Unis, au Canada ou en France  (40 000 en France, majoritairement dans la région parisienne).
Peu à peu, l’économie Haïtienne s’ouvre sous la pression internationale, et tend à se libéraliser. Après un soulèvement populaire, Aristide est élu. Victime d’un coup d’état, il est remis au pouvoir par les Etats Unis, à condition qu’il suive une politique économique néolibérale (surnommée par les Haïtiens « le plan de la mort »).  Il refusa cependant d’appliquer toutes les mesures, et les Etats Unis organisèrent un embargo sur le pays, ce qui aggrava la misère des habitants.
Il doit laisser la place à René Préval, et est réélu en 2000. Face à l’opposition internationale et aux révoltes populaires du pays, Aristide doit quitter la présidence, au profit de René Préval en 2006.

En définitive, on constate qu’Haïti n’a jamais pu se détacher des grandes puissances, l’instabilité politique a eu raison de son autonomie. Elle est restée un pays dépendant des grandes puissances, un pion leur permettant de s’enrichir au prix du développement national. 
Haïti est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres du monde.  80% des haïtiens vivent sous le seuil de pauvreté, et plus d’¼ de la population est sous alimentée. Cette situation a notamment donné lieu aux médiatiques « émeutes de la faim » en 2008.
Les transferts d’argent de la diaspora représentent ¼ du PIB, et l’insécurité du pays décourage les investisseurs…

Le séisme a révélé toutes ces faiblesses. Sans développement, sans investissement, les haïtiens quittaient les campagnes (pas assez productives pour concurrencer le géant américain) et s’amassaient dans les villes, qui devenaient ainsi de gigantesques bidonvilles. Ces châteaux de cartes n’attendaient qu’une secousse pour s’écrouler.
Le séisme n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Maintenant, la communauté internationale s’implique pour aider le pays. On peut espérer que les prochaines reconstructions prendront en compte le risque sismique. De plus, le coup de projecteur dont Haïti a bénéficié peut sensibiliser l’opinion mondiale au sort du pays. Enfin, le tremblement de terre a encouragé de nombreux Haïtiens qui ont tout perdu à retourner à la campagne. Ce transfert humain peut inverser l’urbanisation, phénomène responsable de la multiplication des bidonvilles.
Je reste sceptique sur ces derniers points. Une fois la surprise passée, lorsque la curiosité des téléspectateurs sera retombée, les médias risquent de se désintéresser du cas Haïtien.                                           Il est à craindre que les aides envers Haïti tendent à diminuer, et on risque alors de voir des bâtiments reconstruits rapidement, sur de mauvaises fondations.
Le séisme doit être l’occasion pour Haïti de faire un « nouveau départ ». Le pays doit s’appuyer sur les aides internationales pour guérir les blessés d’abord, sécuriser les lieux ensuite.  Enfin, le peuple Haïtien doit se constituer un régime politique efficace, pour lutter contre la corruption et pour développer le pays.


Pour en savoir plus :
Présentation d’Haïti, Politis, Paperblog


Par Yüzbec, le 27-01-10

DOSSIER JOINT : PHOTOS DU CHAOS D'HAITI.

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