Jules LAFORGUE, "Méditation grisâtre".

 

Un double tableau : paysage marin / paysage intérieur.

Premier quatrain : mise en place du tableau. 3 vers consacrés à la nature, le second hémisitiche du vers 2 et le premier hémistiche du vers 3 présentent le poète.

Dans la suite du sonnet, les vers 5 à 10 sont consacrés à la nature (2° quatrain + rime plate des tercets), les vers 11 à 14 (rimes croisées) à la méditation du poète.

Le titre reflète aussi cette dualité: méditation > paysage intérieur, grisâtre > paysage marin.

La nature

- forte présence de l'eau

- teintes grises, "sales"

- violence de la tempête, bruit

- personnifications, suggérant notamment la souffrance, de la tempête (comme un dragon ou un monstre ?). Assonances, v. 6 à 8.

(prendre à chaque fois un élément dans la première strophe puis sa reprise dans les vers 5 à 10)

Le poète

- solitaire, isolé ("îlot"), immobile ("assis", "je reste là")

- pensif (les verbes), "perdu"

- état d'esprit en grisaille ("morne")

Relations entre les deux tableaux : complexe.

- analogies : état d'esprit et couleurs du ciel

- différences : passivité du poète, violence de la tempête

Il y a bien corrélation entre les deux, mais cela ne débouche par sur l'harmonie.

La méditation oppose le poète - bien peu de chose - à l'immensité de l'Univers (Espace et Temps avec majuscule).

Mélancolie, le poète est comme paralysé face aux éléments déchaînés.

Insistance : répétition de termes privatifs ("plus", v.11, "sans borne, sans borne", v.13, "jamais... jamais", v.14.)