Face A : L'étonnement sonore / Objet de pensée sonore en mouvement Carole Rieussec et Rémy Héritier — Face B : Jean Kristoff Camps / kristoffk.roll.free.fr
Toutes ses vies : Lecture d'Anne-James Chaton / www.annejameschaton.org



Bi-Face :

Carole Rieussec-Rémy Héritier Jean-Kristoff Camps


Face A :
L’étonnement sonore Objet de pensée sonore en mouvement Carole Rieussec (texte, sons) / Rémy Héritier (danse)
Paroles de femmes entremêlées de réflexions aphoristiques, nœud pensant coulissant autour de l'étonnement sonore, paroles diffusées dans la pénombre, danse d' un haut-parleur pensant. Je suis partie d'une expérience personnelle, celle de l'étonnement éprouvé en découvrant le microphone, d'une fascination pour ce monde amplifié, puis j'ai enregistré d'autres femmes en leur posant des questions elliptiques, les rencontres ont toujours été brèves, j'ai tenté de déstabiliser toutes formes de discours, je voulais rencontrer / enregistrer d'autres corps en situation de surprise. Le désir de caresser l'inconscient me penchait vers l'enfance, secrets de territoires, comment traverser ? NOIR / PENOMBRE… Comme la musique concrète, la « pensée concrète » part de la parole comme matériau et chemine vers l'abstrait. L'objet de pensée se diffuse par le son, et dans le cas d'un objet de pensée sonore en mouvement, la danse crée le volume du son. Le danseur manipule le haut-parleur, il recrée ainsi la langue, en variant le timbre, et les points d'espace de diffusion. Un objet de pensée sonore en mouvement se métamorphose en fonction de l'architecture, des supports de réflexion utilisés par le danseur, de l'écoute collective qui s'entend en certains points plus ou moins décidés de la diffusion. j'ai demandé à Rémy Héritier, danseur, chorégraphe, de traduire cette idée d'objet de pensée sonore en mouvement. "Entre danser et manipuler un HP l'écart peut sembler important. On pourrait pourtant ne pas trop se poser de question car la danse contemporaine a cette capacité à absorber tout ce qu'elle côtoie. Ce ne serait donc qu'une fois de plus. Pourtant il est important pour moi de toujours savoir où est la danse dans ce qu'elle implique de chorégraphique. Une danse qui s'inscrit dans un contexte et dont l'élément principal n'est pas le mouvement, comme on le croit parfois. Ce qui le lie à l'acte chorégraphique tout autant qu'à des questionnements musicaux (du moins avec l'intuition que j'en ai), c'est la relation à l'espace. Cette relation avec le HP est une pure relation à l'espace dans lequel je me trouve, espace que je perçois d'abord par la vue mais que l'obscurité et le son me font percevoir par l'architecture qui se joue dans la relation avec le sonore. Percevoir pour le seul fait de percevoir n'a pas grand intérêt pour moi. La perception convoque immanquablement un rapport au social. La perception opère son travail sur moi quand elle me rappelle que je suis ici avec d'autre et que cet ici avec les autres me lie au monde. Manipuler le HP me rend tour à tour objet et sujet de cet espace sans pour autant que je veuille y associer de hiérarchie." rémy héritier.

Face B :
J-Kristoff Camps Un matin, dans le studio, j’ai mixé 3 sources. Mais au lieu de mettre 3 sons sur les lecteurs, j’ai fait un mixage de 3 sources d’inspirations puisées dans mon Panthéon personnel : un musicien, un dramaturge, un homme de music hall. 3 auteurs que j’affectionne particulièrement. Le mixage, cela donne parfois des résultats inattendus. Et cela a donné ça : Il est là, il ouvre un registre, fouille dans une boite et en sort une cassette MD. Il l’installe dans le lecteur et écoute : son journal sonore, des vieux souvenirs à Madagascar. « Je marche à la recherche Juju un piroguier que j’ai rencontré il y a 10 ans », dit-il. On écoute, donc. Il semble étonné de chaque rencontre, de chaque so Une panne électronique. Un deuxième Mini disk, au Chiapas, cette fois-ci. Un souvenir de l’année prochaine. Alors il commente en direct le son. Et on écoute – étonné de découvrir que le son raconte cela. Puis il discute avec la bande, et (surpris par les objets) fait même un peu de son lui-même.

Entrée : 5 €
www.no-zero.net