Le vélo sonore

Gare aux oreilles _ festival des musiques inclassables
du 29 juin au 1er Juillet 2006 _ Coustellet (84)

avec : Camel Zekri, Un Mec Une porte, Chantier Musical avec Han Buhrs, Vladimir Vàclavek et Milos Dvoracek, GroupsGris + VJ Kissdub, l'Atelier GranDélire, Jimmy Agren Band, La Chambre 26, par la Cie "à"

http://gareauxoreilles.free.fr

COLLECTIF NO ZERO

Le collectif No Zéro rassemble des autodidactes faisant de la musique sans savoir en faire, avec des ordinateurs dont ils ignorent tout et des instruments qu’ils ne maîtrisent pas. Leurs principales techniques sont le démontage, le recyclage et le ratage. Ils seront quelques part dans le festival pour la deuxième année consécutive.

Voir et écouter la participation à GOZ 2005

Gare aux Oreilles - Edito

"Celui que tu veux détruire, commence par le faire passer pour un sauvage"

Outre que cette pensée de Bertold Brecht se trouve en exergue du disque "Vénus Hottentote" du guitariste Camel Zekri, invité de Gare Aux Oreilles en 2006, cette phrase pourrait résumer à elle seule l’atmosphère délétère dans laquelle nous préparons cette 5ème édition du Festival (les 29, 30 Juin et 1er Juillet).

Car si cette pensée s’applique parfaitement aux problèmes de la société française d’aujourd’hui (d’éminents hommes politiques ne viennent-ils pas de faire porter au rap le chapeau de la crise de novembre 2005 ?), elle s’applique aussi et surtout à toute forme d’art en devenir... N’a-t-on pas de tout temps traité de "sauvages" et de "dégénérés" les artistes en avance de quelques encablures sur leur temps ?

Stravinsky ne fut-il pas hué la première du Sacre du Printemps ? John Coltrane ne fut-il pas traîné plus bas que terre dans certaines revues de jazz qui l’encensèrent vingt ans plus tard ?

En 2006 plus qu’en 2005 il est plus que jamais capital que des îlots de résistance à la marchandisation de la culture comme Gare aux Oreilles, continuent de défendre, contre vents et marées, les créateurs engagés dans une démarche de recherche. Car, pour reprendre à notre compte le très beau slogan de la coordination nationale des intermittents et précaires,"ce que nous défendons, nous le défendons pour tous".

Guigou Chenevier

"That which you would destroy, begin by dismissing as savage"

Besides appearing as an epigraph on the CD Venus Hottento by guitarist Camel Zekri (performing at Gare Aux Oreilles 2006), this quote by Bertold Brecht could serve as motto for the grim zeitgeist amidst which we prepare this fifth edition of the Festival.

Even as Brecht’s words apply perfectly to the problems of French society in general (note that eminent politicians listed rap music among the instigators of the crisis in November 2005), they also apply to all forms of art that are other than "established." Haven’t artists who were ahead of their time always been branded as "primitive" or "degenerate ?"

Wasn’t Stravinsky heckled at the premier of Rite of Spring ? Wasn’t John Coltrane dragged through verbal briars by certain jazz critics who would idolize him 20 years later ?

In 2006 more than in 2005 (and now more than ever), it is vital that Gare Aux Oreilles and other havens from the commodification of culture support those who explore their own unique creative paths, despite prevailing winds and tides. Or, to borrow the very beautiful words of those organizers defending the rights of arts related employees across France. "That which we protect, we protect for everyone."

Traduction : Jonathan Thomas