Les
étoiles de mers
ll
était une fois l'histoire des étoiles
de mers qui s'étaient
échouées sur la plage.
Elles
étaient des milliers sur le bord de la mer
attendant
la mort ...et un homme qui se promenait sur
la plage vit au loin une silhouette qui semblait danser.
Il se rapprocha et vit que la silhouette était
en
fait une fillette qui dans des mouvements très
gracieux
ramassait les étoiles de mers une par une.
L'homme, amusé, s'approcha d'elle
et lui dit: bonjour jolie demoiselle, que
fais-tu ?
...
et la jeune fille répondit : et bien je remets
à l'eau les étoiles de mer,
Monsieur.

La
boutique des lampes
Paradoxe
de la vie spirituelle.
Dans
une ville oubliée, à une époque
depuis
longtemps
révolue, deux hommes se croisèrent une
nuit sans lune, dans une rue déserte.
_"Je
cherche une boutique qui doit se trouver près
d'ici" déclara le premier.
Il sagit de la Boutique des Lampes.
-
Oui, je sais où elle se trouve, répondit
le deuxième.
Je
peux t'y accompagner, si tu le désires.
_Non
ce n'est pas la peine, je devrais la trouver sans
problème par moi-même. On
ma donné l'adresse que j'ai notée
sur un bout de papier.
-
Dans ce cas, pourquoi mas-tu abordé ?
_Pour
avoir une confirmation de ce que je savais déjà,
je suppose.
-
Ainsi, tu ne fais pas confiance à ceux qui
t'ont donné l'adresse de la boutique
? A moins que tu aies peur d'avoir mal
noté l'adresse ? Ou bien encore, te sens-tu
incapable de te repérer dans le
noir ?
Mais,
dans ce cas, pourquoi avoir décliné
mon aide ?
_
Je préfère compter sur mes propres forces,
plutôt que de m'en remettre à
quelqu'un dautre.
-
Pourtant, tu as bien dû faire appel à
ceux qui t'ont donné l'adresse ?
Et à présent, tu éprouves le
besoin de converser avec moi, alors même
que tu prétends que je ne peux t'être
d'aucune utilité. Peut-être
as-tu tout simplement besoin de te rassurer
dans
le noir ?
_
Oui je suppose que c'est cela. Je naime guère
marcher la nuit dans l'obscurité.
Mais je dois absolument trouver la Boutique
des Lampes.
-
Mais pourquoi, pourquoi as-tu absolument besoin de
trouver cette Boutique des Lampes ?
_
Parce que je sais, de source sûre, que dans
cette boutique l'on peut se procurer des
objets permettant de lire dans le noir.
-
Cest exact. Ces objets sappellent d'ailleurs des «
lampes ».
Mais,
dis-moi, avant de te mettre en quête de cette
boutique, as-tu rempli une condition préalable
et t'es-tu enquis d'une information indispensable
?
_
Que veux-tu dire ? Quelle condition ? Quelle information
?
-
La condition préalable est la suivante : pour
pouvoir lire dans le noir avec une lampe,
il faut déjà que tu saches lire !
Sais-tu
lire ?
_
Bien sûr que je sais lire. La preuve, c'est
que je peux lire l'adresse de la Boutique
des Lampes que jai moi-même notée
-
Ce n'est pas une preuve. Quelqu'un a pu écrire
pour toi cette adresse que tu esincapable
de lire. Ou bien tu as pu l'apprendre par
coeur. De toute manière il fait si noir à
présent
que
tu serais incapable de lire sans lampe...
_C'est
bien pourquoi je cherche la Boutique des Lampes !
Mais tu me parlais aussi d'une

Extrait
J'ai pensé dans l'oubli, je me suis laissé
aller,
une
douleur intense, à me révolter. Je me
suis réveillé, et j'ai pensé
au mot « AIMER »
M.18
- PARIS
Les
deux jarres
Il
était une fois en Inde, un porteur d'eau
qui possédait deux grandes jarres pour transporter
l'eau depuis le puits jusqu'à la maison de
son maître distante de cinq kilomètres.
Il effectuait ce transport en accrochant une jarre
à chaque extrémité d'un bâton
qui épousait la forme de ses épaules.
L'une
des jarres était en parfait état,
mais l'autre avait un éclat et perdait presque
la moitié de son contenu durant le trajet
de retour du puits. La jarre abîmée
avait honte de son imperfection, et se sentait déprimée
de ne pouvoir accomplir que la moitié de
son travail. Elle considérait cela comme
un échec permanent, et décida d'en
parler au porteur d'eau: " Je me sens coupable
et je te prie de m'excuser."
"Mais
de quoi as-tu honte?" demanda le porteur d'eau.
"A
cause de moi, et malgré tous tes efforts,
tu ne livres à notre maître que la
moitié de l'eau, et tu n'obtiens "donc
pas sa reconnaissance."

Et
Dieu créa les mamans ...
Cela
faisait six jours que le Bon Dieu s'escrimait sur
la création de la mère de famille lorsqu'un
ange s'avança et dit : "
- Vous vous donnez bien du mal cette fois-ci !
-
As-tu seulement vu la fiche technique de cette commande
! Le modèle doit être entièrement
lavable, mais pas en plastique..., comporter cent
quatre-vingts parties mobiles, toutes remplacables...,
vivre de café noir et de restes..., donner
des baisers capables de guérir aussi bien une
jambe cassée qu'un chagrin d'amour..., et avoir
six paires de mains.
-
Six paires de mains ?
Ce
n'est pas possible !
-
Ce ne sont pas les mains qui me posent des
problèmes,
mais les trois paires d'yeux indispensables.
-
Il les faut sur le modèle standard ? "
Le
Seigneur fit un signe de tête affirmatif.
"
- La première paire, c'est pour voir à
travers les portes fermées, quand la mère
demandera :"Qu'est-ce que vous faites là-dedans,
mes enfants ?", tout en le sachant fort bien.
Avec la deuxième, la deuxième, elle
verra ce qu'elle n'est pas censée voir, mais
qu'elle doit savoir. Et bien sûr, la troisième
paire, celle du visage lui permettra lui permettra
de regarder son enfant quand il aura un petit ennui
et de lui dire : "Je comprends et je t'aime"
sans même à avoir à

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L'homme
lui dit : mais il y en a des milliers à quoi
ça sert de les ramasser , c'est un travail sans
fin et ça n'a pas vraiment d'importance puisqu'on
n'y changera rien! Et la petite fille continua de ramasser
les étoiles avec toute la délicatesse
et toute la douceur qui la guidait et répondit
en lançant à l'eau une étoile ...
Vous
savez Monsieur ça fait une différence
pour celle-là!!!.
Comme
quoi, quand nous pensons à quoi sert de faire
ceci ou cela.... parfois,
un
petit geste comme sourire à quelqu'un peut changer
sa vie ...



information
indispensable.
Laquelle
?
-
Es-tu sûr que les lampes que vendait la Boutique
des Lampes nont pas été transférées
ailleurs ?
_
Quelle absurdité ! Il me semble qu'un endroit
nommé « Boutique des Lampes » doit
nécessairement fournir des lampes, sinon, pourquoi
l'appellerait-on ainsi ?
-
La Boutique des Lampes peut en effet désigner
un lieu où l'on peut se procurer des lampes,
mais également un lieu où l'on pouvait
s'en procurer autrefois, mais où, à présent,
il n'y
en
a plus.
_
Tu sais ce que je crois ?
Je
crois que tu es un parfait idiot ! A moins, au contraire,
que tu sois suprêmement rusé, et que tu
ne cherches par tous les moyens à me détourner
de ma quête afin, par exemple, de m'envoyer acheter
des lampes dans une autre boutique, tenue par un de
tes amis, ou bien, que tu ne veuilles à aucun
prix que je possède une lampe.
-
Je suis peut-être plus idiot encore que tu ne
limagines, ou plus rusé. Car que timporte de
trouver la Boutique des Lampes si elle est vide ?
Et,
en admettant que des lampes s'y trouvent encore, comment
feras-tu ton choix, puisque tu sembles ignorer ce qu'est
une lampe ?
Et
même si tu fais le bon choix, à quoi te
servira la lampe si tu ne sais pas lire ?
Il
se peut encore que tu saches lire, mais que tu naies
pas de livre ! Ou encore que tu aies trop sommeil pour
lire, et que tu t'endormes
Mais tout cela nest rien, à côté
de la chose la plus importante de toutes, et à
propos de laquelle tu ne m'as encore rien dit :
as-tu
besoin de lumière ?
Cheminer
dans le conte. Ce conte Soufi, dû à
Shaikh-Pir Shattari, mystique du XVII° siècle,
et raconté par Idries Shah, pose la question
des conditions nécessaires à la poursuite
dune quête
spirituelle.
Celui qui cherche la connaissance, ou la vérité,
est pareil à cet étranger qui s'est mis
en quête de la Boutique des Lampes. Il a bien
une adresse, mais il ne connaît pas la ville où
la boutique se trouve, et l'obscurité de la nuit
ne facilite pas sa recherche.
Il
interroge un passant qui, bien que connaissant parfaitement
l'endroit où se trouve la Boutique des Lampes
- du moins le prétend-il semble tout faire pour
le dissuader de s'y rendre.
Pourquoi
?
Le
passant qu'interroge l'étranger est un sage -
ou un idiot, ce qui dans les contes revient
souvent au même - celui, dont le rôle n'est
pas de guider l'homme vers la Vérité,
mais de s'assurer que c'est bien la vérité
qu'il recherche, et non autre chose ; et
qu'il possède en lui les moyens de la trouver.



  



Le
porteur d'eau fut touché par cette confession,
et plein de compassion répondit: " pendant
que nous retournons à la maison du maître,
je veux que tu regardes les fleurs magnifiques qu'il
y a au bord du chemin."
Sur
le chemin du retour, la jarre abîmée
admira effectivement une quantité de magnifiques
fleurs toutes colorées. Mais à l'arrivée,
elle se sentait toujours aussi mal, parce qu'elle
avait de nouveau perdu la moitié de son contenu.
Le
porteur d'eau lui dit alors: " As-tu remarqué
qu'il n'y avait des fleurs que de ton côté,
et presque aucune du côté de la jarre
parfaite? C'est parce que j'ai toujours su que tu
perdais de l'eau, et j'en ai tiré parti. J'ai
planté des graines de fleurs de ton côté
du chemin, et chaque jour tu les as arrosées.
Grâce à toi je peux chaque jour cueillir
de jolies fleurs fraîches pour décorer
la maison du maître. Et il en est très
satisfait!



prononcer
un mot.
-
Seigneur, dit l'ange, en lui touchant légèrement
la manche, allez vous coucher. Demain, ça ira
mieux.
-
Impossible. Je suis si près du but, maintenant.
J'ai une mère capable de se guérir elle-même
quand elle est malade, de nourrir ses six enfants
avec six cents grammes de viande hachée, d'obtenir
d'un gosse de neuf ans qu'il prenne sa douche."
L'ange
fit le tour du modèle et soupira :
"
- Elle est trop douce.
-
Oui, mais elle est résistante, rétorqua
le Seigneur avec animation.Tu ne peux pas imaginer
tout ce que cette mère est capable de faire
et de supporter.
-
Peut-elle penser ?
-
Non seulement penser, mais aussi raisonner, et accepter
les compromis."
Finalement
l'ange se pencha et passa le doigt sur la joue du
modèle.
"
- Il y a une fuite.
-
Ce n'est pas une fuite, c'est une larme.
-
A quoi sert-elle ?
-
A exprimer la joie, la tristesse, la deception, la
douceur, la solitude et la fierté.
-
Vous êtes fantastique !"
Le
visage du Seigneur s'assombrit :
"
- Hum ! Cette larme, ce n'est pas moi qui l'ai mise
là."



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