INTRODUCTION au COUVRE-FEU (fin 2006)
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La momie Chirac vient de nous
annoncer que nos derniers droits civils sont abrogés. Leur ÉTAT
D'URGENCE décidé pour 3 mois sera reconductible indéfiniment, à
discrétion du prince, comme toutes les autres pseudo-urgences depuis
des lustres.
Et ça radote de la République à chaque détour de phrases creuses,
comme si les pauvres étaient concernés par ces règles obscures
destinées aux agréments de quelques censitaires affiliés aux réseaux et
clans du pouvoir. Belle avancée sociale, admettre que nées français,
les enfants d'immigrés sont "fils et filles de la république" et
proposer de les mieux intégrer à une chimère évanescente: la France. Il
suffit de savoir que cette même république avait hier encore comme
projet d'avenir de se dissoudre dans une Europe indéfinie et que le
suffrage populaire a refusé leur nouvelle constitution européenne. On
propose de les intégrer à ce qui n'existe plus aux uns, on veut vendre
aux autres un mauvais produit.
Pourquoi tant de peurs et de précipitations ?
Pendant douze jours de feu toutes les manipulations médiatiques
les plus éculées sont venu inonder de puérils mensonges policiers
chaque bulletin d'information. Surpris par la pure solidarité émeutière
partout affirmée le héros de Neuilly-sur-Seine a mesuré toute la
qualité de sa troupe policière. Quelle maîtrise du grenadage !
Taper sur une mosquée bourrée à craquer en plein ramadan et accuser les fidèles !
Insulter la mémoire de deux adolescents coupables d'avoir eu peur
d'une police qui ajuste au flash ball, traite de bâtards pendant les
opérations de contrôles qui ne servent qu'à rendre plus insupportable
encore la pauvre vie sociale qu'impose le libéralisme tyrannique dont
ils sont les chiens de garde. Leur chef ne parle t'il pas de racailles
comme avant lui le faisaient les patrons de la sûreté de Paris pour
désigner les pauvres, c'était avant-hier, au 19se siècle, lointaine
époque ou existaient encore des villes ou le peuple habitait !
La séparation cités-immigrés/prolétariat vient de tomber. Ce n'est
rien de moins que 80 années d'urbanisme concentrationnaire patiemment
construit pour en finir avec "le peuple des barricades" qui se retrouve
tourné comme la ligne Maginot par la guerre éclair.
Nos jeunes émeutiers se reconnaissent en acte et surtout sont
reconnu comme prolétariat révolutionnaire par la couverture médiatique
de deux cent pays. Chaque tyrannie locale cherche a justifier sa propre
politique de répression en superposant de hideux commentaires a ces
images de révolte qui les menaces tous universellement, la dessus ils
ne se trompent pas. En quoi le touriste russe peut-il être surpris de
se voir braquer son autocar ?
Il croyait au paradis capitaliste ? lui qui supporte le knout
depuis toujours et n'a pas même le droit d'habiter ou il veut dans son
néo-goulag.
Les deux doléances qui reviennent le plus souvent sont "le
respect" et du travail, beau programme de réforme en perspective si il
ne s'agissait pas justement de ce que les gouvernements ne sont plus en
mesure de fournir depuis plus de 20 ans.
Mais nos Bismarcks de pacotille vont nous faire du "social" c'est
un signe, ils le vomissaient hier maisla paix sociale n'a pas de prix.
La manifestation du 8 mars 2005 est dépassée. Ceux qui ne
trouvaient pas encore leur place viennent de faire une entrée
fracassante dans l'histoire comme nouvelle avant garde du prolétariat.
C'est le sens des mesures contre-révolutionnaires prises par l'état.
Version moderne des "lois scélérates" du 19e siècle teinté de relents
colonialistes.
L'aide européenne proposée par Bruxelles, signifie une
reconnaissance de fait de l'internationalisme de ce mouvement;
sanctionné en pratique par des débordements en Belgique et en Allemagne.
Signe précis de datation, la révolte est muette, reconnue seulement en actes, un carbone-14 du 21e siècle.
Ce qui se joue dans les banlieues françaises peu se comparer à la
première apparition du prolétariat comme sujet autonome en 1830 en
Silésie et aux canuts de Lyon. Ceux que le capitalisme français avait
exilé, loin des centres-villes, dans des néo-villages mensongèrement
appelés cités, deviennent sujet historique au moment même ou les villes
disparaissent.
Comme par le passé ce prolétariat urbain est déraciné, plus
interlope encore, résultat de la destruction de l'ensemble des sociétés
traditionnelles sur tous les continents.
Ni les religions, ni les races, ni les cultures n'ont permis au
capitalisme de séparer durablement la question sociale universelle de
sa saisie par les masses révoltés.
La guerre sociale vient de s'imposer comme sujet au cœur de la société du spectacle.
Chaque voiture qui brûle éclaire le néant de ces nuits de couvre feu d'une lueur d'espoir !
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