L'infirmier de minuit distribue le cyanure
Et demande à Noé si le charter est prêt
Oh mec il manque encore les ours et les clônures
Mais les poux sont en rut faut décoller pas vrai
Et les voilà partis vers d'autres aventures
Vers les flèches où les fleurs flashent avec la folie
Et moi je reste assis les poumons dans la sciure
A filer mes temps morts à la mélancolie
Soleil, soleil
N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé
Paraît que mon sorcier m'attend à Chihuaha
Ou bien dans un clandé brumeux de Singapour
Mais je traîne les PMU avec ma gueule de bois
En rêvant que la barmaid viendra me causer d'amour
Et je tombe sur l'autre chinetoque
Dans cette soute à proxos
Qui me dit viens prendre un verre tu m'as l'air fatigué
Laisse tomber ta cuti deviens ton mécano
C'est depuis le début du monde
Que l'homme s'est déchiré
Soleil, soleil
N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé
Adieu Gary Cooper adieu Che Guevara
On se fait des idoles pour planquer nos moignons
Maintenant le vent s'engouffre dans les nirvânas
Et nous sommes prisonniers de nos regards bidons
Les monstres galactiques projettent nos bégaiements
Sur les murs de la sphère où nous rêvons d'amour
Mais dans les souterrains les rêveurs sont perdants
Serions-nous condamnés à nous sentir trop lourds
Soleil, soleil
N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé
Paroles
: Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
© Editions Masq-Lilith
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Lorelei Sebasto Cha
Mon
blues a déjanté sur
ton corps animal
Dans cette chambre où les nuits
Durent pas plus d'un quart d'heure
Juste après le péage assurer l'extra-bail
Et remettre à zéro l'aiguille sur le compteur
Ton blues a dérapé sur mon corps de chacal
Dans cet hôtel paumé aux murs glacés d'ennui
Et pendant que le lit croise l'aéropostale
Tu me dis reprends ton fric aujourd'hui c'est gratuit
Lorelei Lorelei
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille
Lorelei Lorelei
Et je suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille
Tu m'arraches mon armure dans un geste un peu lourd
En me disant reviens maintenant je te connais
Tu me rappelles mes amants rue Barrée à Hambourg
Quand j'étais l'orpheline aux yeux de feu follet
Tu me rappelles mes amants perdus dans la tempête
Avec le coeur naufrage au bout des bars de nuit
Et tu me dis reviens je suis ton jour de fête
Reviens jouir mon amour dans ma bouche agonie
Lorelei Lorelei
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille
Lorelei Lorelei
Et je suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille
Le
blues a dégrafé nos
coeurs de cannibales
Dans ce drame un peu triste où meurent tous les Shakespeare
Le rouge de nos viandes sur le noir sidéral
Le rouge de nos désirs sur l'envers de nos cuirs
Et je te dis reviens maintenant c'est mon tour
De t'offrir le voyage pour les Galapagos
Et je te dis reviens on s'en va mon amour
Recoller du soleil sur nos ailes d'albatros
Lorelei Lorelei
Ne me lâche pas j'ai mon train qui déraille
Lorelei Lorelei
Et je suis comme un cobaye qu'a sniffé toute sa paille
Paroles
: Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
© Editions Masq-Lilith
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Autoroutes jeudi d'automne
Elle m'envoie des cartes postales de son asile
M'annonçant la nouvelle de son dernier combat
Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile
Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica
Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête
En buvant des cafés dans les stations-service
Et je calcule en moi le poids de sa défaite
Et je mesure le temps qui nous apoplexise
Et je me dis stop
Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter
Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs
Et je croise des vieillards qui font la sentinelle
Et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit
Je balance mes buvards et tire sur la ficelle
Pour appeler le dément qui inventa l'ennui
Et je promène son masque au fond de mes sacoches
Avec le négatif de nos photos futures
Je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches
Et vends des compresseurs à mes ladies-bromure
Et je me dis stop
Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter
Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs
Il
est bientôt
minuit mais je fais beaucoup plus jeune
Je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks
Je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent
Et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs
Et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes
Quand on se tape la bascule en gommant nos années
J'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes
Mais parfois il me reste que les violons pour pleurer
Et je me dis stop
Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter
Et je vais voir ailleurs, encore plus loin ailleurs
Elle m'envoie des cartes postales de son asile
M'annonçant la nouvelle de son dernier combat
Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile
Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica
Paroles
et musique : Hubert-Félix Thiéfaine
© Editions Masq-Lilith
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Ad orgasmum aeternum
Dans
cité X
y a une barmaid
Qui lave mon linge entre deux raids
Si un jour elle apprend mon tilt
Au bout d'un flipp tourné trop vite
Je veux pas qu'on lui renvoie mes scores
Ni ma loterie ni mon passeport
Mais je veux qu'on lui rende ses lasers
Avec mes cendres et mes poussières
Et j'aimerais qu'elle tire la chasse d'eau
Pour que mes tripes et mon cerveau
Enfin redevenus lumière
Retournent baiser vers la mer
Je r'viendrai comme un vieux junkie
M'écrouler dans ton alchimie
Delirium visions chromatiques
Amour no-limit éthylique
Je r'viendrai comme un vieux paria
Me déchirer dans ton karma
Retrouver nos mains androgynes
Dans ta zone couleur benzédrine
Je r'viendrai fixer ta chaleur
Dans la chambre au ventilateur
Où tes ombres sucent les paumés
Entre deux caisses de STP
Je r'viendrai te lécher les glandes
Dans la tendresse d'un no man's land
Et te jouer de l'harmonica
Sur un décapsuleur coma
Je r'viendrai jouir sous ton volcan
Battre nos cartes avec le vent
Je r'viendrai taxer ta mémoire
Dans la nuit du dernier espoir
Je r'viendrai chercher notre enfance
Assassinée par la démence
Et lui coller des lunettes noires
Le blues est au fond du couloir
Le blues est au fond du couloir
Je reviendrai narguer tes dieux
Déguisé en voleur de feu
Et crever d'un dernier amour
Le foie bouffé par tes vautours
Paroles
: Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
© Editions Masq-Lilith
Les
dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
A quatre heures du matin derrière un téléphone
Quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
Et s'invitent à calter en se gueulant come on
Les
dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux mescal masquant leur nostalgie
Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue
Ils voient des rois fantômes sur des flippers en ruine
Crachant l'amour-folie de leurs nuits métropoles
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll
Les
dingues et les paumés se traînent chez les Borgia
Suivis d'un vieil écho jouant du rock'n'roll
Puis s'enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
Essayant d'accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin
Les
dingues et les paumés s'arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s'offrent des mygales au bout d'un bazooka
En se faisant danser jusqu'au dernier mambo
Ce sont des loups frileux au bras d'une autre mort
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Ils ont cru s'enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale
Les
dingues et les paumés sacrifient don Quichotte
Sur l'autel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott
La solitude n'est plus une maladie honteuse
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso
Mon cheval écorché m'appelle au fond d'un bar
Et cet ange qui me gueule viens chez moi mon salaud
M'invite à faire danser l'aiguille de mon radar
Paroles
: Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Claude Mairet
© Editions Masq-Lilith
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Exit to chatagoune-goune
Les
dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
A quatre heures du matin derrière un téléphone
Quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
Et s'invitent à calter en se gueulant come on
Les
dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux mescal masquant leur nostalgie
Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue
Ils voient des rois fantômes sur des flippers en ruine
Crachant l'amour-folie de leurs nuits métropoles
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll
Les
dingues et les paumés se traînent chez les Borgia
Suivis d'un vieil écho jouant du rock'n'roll
Puis s'enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
Essayant d'accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin
Les
dingues et les paumés s'arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s'offrent des mygales au bout d'un bazooka
En se faisant danser jusqu'au dernier mambo
Ce sont des loups frileux au bras d'une autre mort
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Ils ont cru s'enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant ils s'écroulent dans leur ombre animale
Les
dingues et les paumés sacrifient don Quichotte
Sur l'autel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott
La solitude n'est plus une maladie honteuse
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso
Mon cheval écorché m'appelle au fond d'un bar
Et cet ange qui me gueule viens chez moi mon salaud
M'invite à faire danser l'aiguille de mon radar (ad lib.)
Paroles
: Hubert-Félix Thiéfaine
Musique : Hubert-Félix Thiéfaine & Claude Mairet
© Editions Masq-Lilith
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Rock joyeux
Elle veut plus que son chanteur de rock
Vienne la piéger dans son paddock
Elle veut plus se taper le traversin
A jouer les femmes de marin
Elle s'en va
Elle veut plus que son dandy de la zone
Vienne la swinguer dans son ozone
Elle veut plus d'amour au compte-gouttes
Entre deux scènes entre deux routes
Elle s'en va
Rock rock joyeux
Elle lui a dit je change de port
Mais pauvre débile je t'aime encore
Seulement tu vois c'est plus possible
Moi aussi je veux être disponible
Elle s'en va
Il a juste haussé les épaules
Comme si c'était son meilleur rôle
Et lui a dit casse-toi de mon ombre
Tu fous du soleil sur mes pompes
Elle s'en va
Rock rock joyeux
Il
en fera peut-être
une vieille rengaine
Une histoire d'amour à la chaîne
Pour les petites sirènes à la page
Qui se branlent devant son image
Elle s'en va
Il en fera peut-être une vieille chanson
Une histoire d'amour à la con
Pour les décavés du boulevard
Qui se tapent une queue sur Trafalgar
Elle s'en va
Rock rock joyeux
Paroles
et musique : Hubert-Félix Thiéfaine
© Editions Masq-Lilith
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Solexine & Ganja
Je
cherche un hélico pour me déconnecter
Pour faire sauter les plombs de la boîte à fausse-donne
Je cherche un hélico quelque part pour me tirer
Mais je crois bien que les Martiens
M'appellent sur l'interphone
Ganja
Le
blues m'a délatté mais
c'est sans importance
Quand la bière est tirée il faut finir son pack
Le blues m'a délatté et je trinque en silence
Je fais de l'autocombustion tout seul dans mon half-track
Ganja
Et
je traîne
dans la galerie en grillant mes traumas
J'en veux à la première qui m'a laissé tomber
Et je traîne dans cette galerie où ma mère me chanta
No love today bébé my milk is gone away
Ganja
J'ai mon capteur qui sonne et mes pieds qui s'enfoncent
J'oublie toujours le nom de ces villes où je suis né
J'ai mon capteur qui sonne et j'ai le coeur qui bronze
J'ai fini par fumer ma carte d'identité
Ganja
Ma
tête a éclaté d'un
retour de manigoince
Moi je voulais bourlinguer sur cumulo-nimbus
Ma tête a éclaté bonjour l'homo sapiens
Si t'as peur de te mouiller retourne à ton foetus
Ganja
Je suis dans l'atelier de Hieronymus Bosch
Avec les yeux drapés de lapis-lazuli
Je suis dans cet atelier mais il faut que je décroche
Les anges font des cauchemars au fond du paradis
Les sergents-recruteurs me demandent au parloir
Avec des mégaphones pour compter les élus
Les sergents-recruteurs me jouent le jour de gloire
Mais moi je suis mongolien chromosomes inconnus
Ganja
Paroles et musique : Hubert-Félix Thiéfaine