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Mis à jour le 11 septembre 2014 11h31                          
LEROND André
                             
Un Grand Monsieur
                             
Sa Fiche d'identité
                             
  Nationnalité   Française              
                       
  Date et Lieu de naissance Le 06/12/1930 au Havre            
                       
  Taille et Poids   1m75 pour 75 Kg              
                       
  Poste   Défenseur              
                       
  Qualités   Vitesse, détente, excellente relance     
      Un défenseur en avance sur son temps doté d'une    
      intelligeance de jeu exceptionnelle.    
                             
Sa Carrière
                             
  Titres   Champion de D2 avec l'OL (1953-1954)              
      Elu meilleur joueur de l'année 1961              
                             
  Championnat   1er Match en D1                    
      1er Match avec l'OL : le 6 janvier 1952 à Roubaix-Tourcoin ou l'OL s'incline 3-0    
                             
  Sélections :   31 sélections de 1957 à 1963 dont 6 matches de Coupe du Monde 1958      
      1ère sélection le 6/10/1957 Hongrie bat France 2-0            
      Dernière sélection le 28/04/1963 Brésil bat France 3-2          
                             
  Saison Club Total
Club
Championnat Coupe France Coupe d'Europe     Sélections
    Matchs  Buts  Div/Ligue Matchs  Buts  Matchs  Buts  Comp. Match  Buts  Equipe Matchs Buts 
  Tous clubs                 0 0   31 0
  Lyon   228 3 8 saisons 209 2 27 1 2 0 0   16 0
1944-1945 Agon-Coutainville                          
1950 au 24/12/1951 Cannes                
 
       
25/12/1951-1952 Lyon   14 1 D1 14 1                
1952-1953 Lyon   29 0 D2 29   2              
1953-1954 Lyon   28 0 D2 27   1              
1954-1955 Lyon   34 0 D1 34   6              
1955-1956 Lyon   35 1 D1 30 1 5              
1956-1957 Lyon   18 0 D1 13   5              
1957-1958 Lyon   31 1 D1 27   4 1         10  
1958-1959 Lyon   39 0 D1 35   4   2 0     6  
1959-1960 Stade Français     D1                 2  
1960-1961 Stade Français     D1                 6  
1961-1962 Stade Français     D1                 7  
1962-1963 Stade Français     D1                    
                             
Ce qu'il faut savoir
                             
La brillante carrière d’un garçon que la vie n’a pas épargnée.
                             
Le gamin timide de Coutainville
Né en décembre 1930 au Havre, c'est à 6 ans que son père lui fait découvrir le foot à la Cavée-Verte ou les Havrais luttent pour se sortir de la D2.
En 1940, Il quitte Le Havre, la guerre contraignant sa famille à émigrer dans la presqu’île du Contentin à Coutainville.
Orphelin très tôt, il est élevé par son grand père.
Il débute au FC Coutainville à l'age de 10 ans, puis quelques années plus tard, alors qu’il est lycéen il joue au CS Coutançais. Il occupe tous les postes, même gardien. Cette particularité le suivra tout au long de sa carrière.
Alors qu’il n’est que cadet, il joue "avec les vieux" en Promotion d'honneur et porte son premier brassard de capitaine.
Après le décès de son grand père, il se retrouve seul et se destine au métier de comptable.
 
Le Normand signe à Cannes son premier contrat professionnel
En 1951 alors qu'il est en vacances à Antibes, Monaco joue un match amical contre Saint-Raphaël  et ne dispose pas d’arrière central. Son entraîneur de l’époque, Planque (un ancien joueur du Red Star) propose aux dirigeants Monégasque de l’essayer. Dès la fin du match, Monaco souhaite l’engager mais il choisit Cannes dirigé par Lucien Troupel « son père spirituel », lui l’homme du Nord choisi de se fixer dans le midi.
A Cannes, Il n’y reste que quelques mois. Les mauvais résultats de l'équipe et l’état des finances obligent les dirigeants cannois à transférer leurs jeunes joueurs. Lerond part pour Lyon
 
L'arrivée à Lyon

Il arrive en gare de Perrache, le soir de Noël 1951 et comme beaucoup de célibataires du club, il loge, chez le Père Biol.

Il débute à l’OL en cours de saison 1951-1952, dans une équipe hétéroclite composée de jeunes joueurs et de plus anciens. Il gagne 220 francs par mois alors que Grillon et Flamion touchent entre 4000 et 5 000 francs.

Il s’adapte très vite au club et à la ville. Hélas, malgré un groupe ou il règne une bonne ambiance, l'équipe redescend en D2

Les Lyonnais que l’on dit exigeants et froids, l’ont adopté et ne lui en veulent pas, il est très respecté et estimé du public qui l'appelle "Monsieur LEROND". Il en a conscience et dit alors que les spectateurs Lyonnais sont les meilleurs du Monde.

                             
 
Son seul titre : Champion de France de D2 en 1954

Après une première saison 1952-1953 de D2 difficile, la deuxième est la bonne et c'est en tant que capitaine de l'équipe qu'il obtient son seul titre officiel : Champion de D2 en juin 1954

 
L’Algérie
Alors qu’il venait de se marier, un jour de mars 1956, un gendarme vient le prévenir que sa classe est rappelée. 
Au moment ou le bateau quitte le port de Marseille, l’arbitre siffle le début du match Marseille Lyon.
Pendant 6 mois il ne touche pas un ballon. Pire, perdu au sud de Tlecem, la nourriture !!!!!, le manque d’eau potable, les marches avec les gros godillots ont de graves conséquences sur sa santé.
Une permission exceptionnelle lui permet de revoir les siens à Oran.
Le président Groslevin a organisé un match amical. Il est tellement amaigri que sa femme et ses coéquipiers reculent en le voyant.
Rentré en France, il passe son temps en soins. Outre sa cheville blessée nécessitant une opération, la dysenterie le met à terre.
Avec son tempérament scrupuleux, il ne veux pas passer pour un douillet, il redouble d’effort à l’entraînement et retrouve …… la condition physique puis……. le terrain
 

 

Après 7 sélections comme international B, c'est le Professeur Trillat, avec qui il était Très proche au point de le considérer comme son grand frère, qui lui annonce sa première sélection en équipe de France A en 1957 contre la Hongrie.

En 1958, Il joue encore à l'OL et participe aux exploits de cette fabuleuse équipe de France qui termine 3ème de la Coupe du monde en Suède.

Il évolue à plusieurs postes, Demi gauche ou arrière gauche et au centre de la défense

Il aurait pu faire une plus grande carrière si il n'avait pas eu Roger Marche, recordman des sélections, au même poste que lui. ..

 
Le départ de LYON
Il quitte à contre cœur en juin 1959, une ville ou il a rencontré son épouse et dans laquelle il se plaît. Lassé des promesses non tenues par les dirigeants qui parlent de bâtir une grande équipe mais qui laissent partir chaque année de nombreux joueurs.
Il choisit de monter à Paris et il signe au Stade Français.
                             
Le Stade Français
Le Stade Français vient de conquérir le titre de champion de D2. Le club dispose des installations de la « Suze » à Maison-Alfort et de finances non négligeables qui lui permettent de construire une équipe digne de la première division.
Acheté 22 millions, les dirigeants parisiens compte sur Lerond pour stabiliser la défense.
Mais les attentes ne sont pas au rendez-vous. 782 spectateurs au Parc pour un Stade Français-Feyenoord.
« Une première saison en Enfer » titrait un article du Miroir du Football de mai 1960.
Lui, le bon ouvrier, le footballeur consciencieux, se retrouve dans une équipe ou les rouages grincent, Il n’est pas heureux.
De cette première saison 1959-1960 il dira «oui je viens de vivre ma plus mauvaise saison». Alors qu’il avait quitté Lyon pour ne pas redescendre en D2, il se retrouve à nouveau au charbon dans une équipe qui cravache pour éviter la relégation.
En septembre 1959, la maladie contractée en Algérie l’affaiblit. et lui fait perdre sa place en équipe de France. Pendant le long traitement, il rate des matches mais Il se bat, comme toujours, puis se porte mieux. Il retrouve sa place en championnat et en équipe de France.
En 1961, il est élu meilleur joueur du championnat.
                             
L’arrêt de sa carrière

En 1963, les malheurs continuent. Ses deux belles sœurs, qui dirigeaient avec leur père une entreprise Villeurbannaise spécialisée dans le textiles pour l’hygiène et la chirurgie, se tuent lors de leurs vacances sur les routes d’Espagne.A 30 ans, à la demande de son beau père, il arrête brusquement sa carrière en pleine maturité.

De 1957 à 1963, son palmarès est de 31 sélections en équipe de France. En 1960 il en devient le capitaine des tricolores. Il le demeurera jusqu'à son dernier match le 28 avril 1963 contre le Brésil de Pelé avec ….Di Nallo…. comme partenaire devant 50 000 personnes.

En championnat, Il jouera son dernier match le 05 mai 1963 avec le stade Français contre….. Lyon.

Conséquence de cet arrêt brutal, Lerond doit comme il le rappelle « se recycler » mais comme toujours, il se jette avec toute son énergie dans ce nouveau métier et fréquente les cours du soir. Il deviendra quelques années plus tard, le directeur Commercial d'une chaîne nationale de distribution pour l'essuyage industrielle.

         
                             
Un concert de louanges pour un Grand Monsieur
Au fur et à mesure de la lecture des articles sur André Lerond, j’ai été impressionné par les louanges qui lui ont été adressés.
« Bon élève, bon ouvrier » «son intelligence de footballeur, sa rapidité, sa présence sinon brillante, du moins constante sur le terrain » « c’est un footballeur, si compétent et consciencieux » « un gentleman » « discret, pudique, réservé  sur ses sentiments. » « un exemple de conscience professionnelle de rigueur morale et de droiture » « Difficile à tromper excellent footballeur toujours en éveil et remarquable dans toutes ses interventions » « Excellent footballeur à la bonne technique qui dribble sec remarquable sur l’homme et par ses interventions, Dédé était très bon de la tête ..   parmi  les grands défenseurs français »  « Correction et talent »
                             
                             
Principales sources ; 
Miroir du Football, Les cahiers de l’équipe, L’histoire de l’Olympique Lyonnais, Les 25 ans de football à l’OL, Le Progrès
Articles de Jean-François Mesplède, Olivier Blanc,Roger Frankeur