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Paul Robin

Né en 1837à Toulon. Membre un temps de la Première Internationale et toute sa vie sympathisant libertaire, Paul Robin est connu comme l'un des fondateurs de la pédagogie moderne : il a, le premier, mis en pratique, de 1880 à 1894, les principes de l'éducation intégrale à l'Orphelinat Prévost de Cempuis (Oise).

Attiré par les disciplines scientifiques et par l'enseignement, il fait ses premiers pas comme répétiteur à Rennes, puis à Brest. Révolté par le système scolaire qu'il juge inégalitaire et autoritaire, il développe des idées avancées pour l'époque sur le féminisme, la question sexuelle et l'éducation.

Il devient professeur, mais, mal à l'aise dans le carcan étroit de l'administration, il demande un congé illimité et fréquente alors les milieux socialistes et en particulier l'Association internationale des travailleurs (AIT).

Ses préoccupations étant restées principalement pédagogiques, Ferdinand Buisson l'invite à collaborer à son Dictionnaire pédagogique puis lui propose un poste d'inspecteur de l'enseignement primaire à Blois. Il surprend les instituteurs en leur recommandant la pratique du dessin, de la musique, des visites éducatives, des recherches scientifiques. Il fonde le premier cercle pédagogique du Loir-et-Cher. Guère apprécié de ses supérieurs, il se voit contraint de demander sa mutation.

Souhaitant créer une école d'enseignement intégral, Ferdinand Buisson fera appel à lui pour réaliser son projet à l'orphelinat Prévost.

Après son expérience d'éducation intégrale, il se tournera vers le néo-malthusianisme et sera parmi les premiers à prôner le choix d'une maternité consciente, à revendiquer pour l'amélioration de la condition féminine. Il fait connaître les méthodes contraceptives, défend le droit à l'avortement, crée une "Ligue anti-esclavagiste pour l'affranchissement des filles", envisage un syndicat de prostituées, une agence pour unions libres...

Aigri, c'est seul qu'il passe les dernières années de sa vie. Il mettra fin à ses jours le 31 août 1912.

d'après : http://perso.wanadoo.fr/ihpl/

Liens

L'école du travail dans la pensée ouvrière
http://www.cndp.fr/RevueVEI/chauveau113.htm

Paul Robin
http://www.femmesetassociations.org/bioprobin.htm

Ferdinand Buisson
http://www.inrp.fr/she/buisson.htm

L'orphelinat de Cempuis

Pendant 14 ans, Paul Robin fait de cette institution de la région parisienne un établissement expérimental, première réalisation concrète en matière d'éducation libertaire.

Il organise le fonctionnement pédagogique de l'orphelinat autour des principes de l'éducation intégrale (enseignement universel, mixte, rationnel, physique, intellectuel et moral). Ces principes s'articulent autour des idées d'égalité, de justice, de progrès de l'humanité (le savoir et la culture de chaque individu contribue à l'amélioration de la société).

Il met en place des ateliers qui permettent aux enfants de s'initier à de nombreux métiers tout en réalisant des travaux utiles pour la collectivité (brochures, piscine, meubles, vêtements, production agricole...). Ces réalisations s'inscrivent dans la tradition proudhonnienne de l'école-atelier et dans le projet d'une revalorisation du travail et d'une élévation de la condition de l'ouvrier.

L'enseignement distingue une période "spontanée", faisant largement appel au jeu, qui respecte la curiosité des petits et une période "dogmatique" au cours de laquelle est introduit l'enseignement des sciences et l'enseignement professionnel. Le souci de rendre cet enseignement attrayant conduit Robin à développer les promenades, les élevages, les musées, les collections, plutôt que l'utilisation de manuels et l'enfermement dans des salles.

La vie, l'observation et la réflexion sont mises à contribution pour que l'enfant se construise.

L'apprentissage de la lecture est favorisé par la pratique de jeux, de lecture, d'une méthode phonétique inventée par Paul Robin. Machine à écrire, atelier d'imprimerie sont utilisés dans ce but permettant l'édition des poésies écrites par les enfants. Dès le plus jeune âge on apprent la sténo et Robin aurait souhaité qu'on s'initie également aux langues étrangères.

L'éducation physique représente une grande part dans la vie de l'orphelinat : gymnastique naturelle (échasses, ballons, cerceaux, cerf-volant, quilles, patins à roulettes et à glace). Des vélos furent introduits dès 1882. Paul Robin fait creuser une piscine, le bain devint une habitude. Excursions, randonnées et voyages furent aussi pratiqués.

L'enfant est considéré comme un individu à part entière. Les parents ou les éducateurs sont libres de "convoquer des réunions dans les conditions qu'ils auront choisies", mais les enfants sont libres de ne pas y aller ou de s'en retirer s'ils s'ennuient.

L'expérience repose sur le principe de la "coéducation des sexes" (on dirait maintenant mixité), ce qui permit aux réactionnaires d'obtenir la révocation de Paul Robin à la suite d'une campagne de calomnies qui créa un scandale répercuté par la presse de l'époque.