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La vache aux Loups

RENCONTRE AVEC LE CIEL, UNE GOLDEN ET UN PHENOMENE… Gérald, le 25/07/2005

 

19 Juillet 2005, fin d’après-midi au déco de l’ Ebaudiaz en haute Savoie, altitude 1670.

C’est mon 2 ème vol avec la Golden qui me faisait de l’œil depuis le stage alpes de l’an passé.

Le décollage immédiat me surprend un peu ;

la brise était assez soutenue et, suivant à la lettre les précieux conseils de Denis pour affiner mon pilotage, me voici rapidement au dessus du déco.

Le répondant de l’aile,

Son aisance à glisser sur la brise de vallée ;

Puis le sol qui s’éloigne et m’invite à monter,

Denis qui m’encourage et me laisse voler,

Et toutes ces sensations que je ne peux décrire,

Me remplissent d’une joie que j’ai peine à transcrire.

Je suis crispé quand même car un peu secoué,

Je vole vers la crête et je fais de mon mieux.

J’apprends à mes dépens, qu’il est fort imprudent

……………….De voler sous le vent !…….

Je plombe et me refait, et je plombe à nouveau,

Je refais l’essuie-glace, c’est super quand ça marche ;

J’entends les instructions de Denis au déco

Pour aider les amis sensés me retrouver

Pour tenter l’échappée...

Je patiente c’est sûr !…

Tu parles… Je prends mon pied !…

Mais je n’ose répondre à Denis qui me parle

Car ça bouge encore bien

Et rester haut !…….. j’y tiens !……

Bientôt j’aperçois la Golden de Sylvie

Qui gratte autant qu’elle peut

Appliquée, consciencieuse.

Je plonge un peu vers elle, juste un peu, pour l’attendre

Mais hélas pour Sylvie, le gain est trop minime.

Je reprends à nouveau la con quête des cimes,

Savourant tout au long, la chance que j’avais

Pourtant parti premier en pensant faire un plouf,

De pouvoir être ici et côtoyer le ciel.

Denis m’invite alors à partir en transit.

C’est la première fois que je quitte mon site

Et que je m’aventure au delà des limites.

C’est un peu envoûtant, que dis-je…. Exaltant !

De se dire en secret,

Enfin ça y est, j’y suis, je vole, je transite.

Je pars donc vers l’ouest, visant d’autres contrées.

Mes muscles se détendent car j’étais bien crispé ;

Des jambes à la nuque j’avais tout contracté.

Je plonge mon regard au fond de la vallée

Que j’admire en silence… mon Dieu….que de beauté !…

J’aperçois les deux voiles de Denis et Sylvie

Je les crois en approche d’un champ où se poser.

Pourtant à la radio ce n’est point le propos.

Ils me paraissaient bas mais étaient encore hauts.

Je parcours des yeux ces riches paysages

Et toutes ces belles images qui caressent mes sens

Sont comme des présents que m’offrent ces alpages.

Le sol monte à présent, je voudrais me reprendre

Et remonter encore. Un plateau se rapproche…

Denis me met en garde de ne pas me faire prendre,

Je mets alors le cap sur la grande vallée.

Ca sera juste je crois, mais je pense passer

L’arête du plateau………..

Ce fut juste en effet, et un peu secoué

Sous le vent de la crête, j’ai de nouveau du gaz

Pour chercher de là haut,

Une vache accueillante, un lieu où me poser.

Je vois pas mal de champs, mais lesquels sont des prés ?

Jamais je ne voudrais abîmer des semis !….

Après quelques minutes d’observation intense,

Je fais le choix d’un champ où des bottes de foin

Me disent, là c’est sûr, c’est bon, tu n’risques rien !….

Mon approche est facile et le terrain est large.

Je pose exactement assez loin d’une botte

Et à un bout du champ, pas trop loin de la route.

Je rassure Denis et je pars au carrefour

Où j’aperçois de loin en grosses lettres rouges

ELEVAGE DE LOUP ? Indication notoire

Qui devait selon moi être juste assez claire

Pour me localiser,

Puisque Jean Jacques était, autochtone éclairé,

En liaison radio pendant mon épopée.

C’est en me rapprochant du panneau sus-cité,

Que je compris l’erreur de ma lecture rapide

Ô combien transformée !

Car en fait, ce panneau disait textuellement :

ELEVAGE EN DANGER LOUP EN DIVAGATION !…….

De retour à mon aile, je m’apprête au pliage

En contactant Denis pour rectifier l’erreur,

Et c’est là que survient un phénomène étrange ;

Ou plutôt UNE phénomène…

Tu vois Sylvie ici, le féminin me semble

Beaucoup plus adapté à cette belle engeance.

En effet ô surprise, à cet instant précis,

D’un drôle d’engin roulant vert métallisé,

Une fée nommée Isa, belle comme le soleil,

M’interpelle, surprise autant que moi je pense

De me voir en l’état, posé dedans ce champ.

Denis peine à comprendre ce phénomène étrange

Pour le moins étonnant, pur hasard je pense ?

En tout cas grande chance !….

Le retour est sympa. La rencontre fut brève

Mais c’est sûr : intense !…

Bien trop courte hélas !

Vous auriez pu attendre au lieu de fantasmer,

Pressés que vous étiez de briser cet instant

Charmant, cette échappée, et nous laisser le temps

De poursuivre gentiment cet échange précieux

Ce partage de vies….

Et c’est à grand fracas que le charme fut brisé !

Avides que vous étiez d’arroser l’épopée……

Merci à tous les deux, cher Denis, cher Jérôme ;

Votre patience me touche….

Que de chose à apprendre et encore et toujours…

Pour parfaire le vol et goûter les plaisirs

De l’azur et du vent…….

Merci aussi à vous, amis de ces instants

Stéphan, Sylvie, Marie, Gérôme, Michaël, Isabelle,

D’avoir su partager tous ces précieux moments

Autour d’une passion, comme au delà du temps.

 

Et que vive le vol libre, et que vienne le temps

Où chacun d’entre nous saura prendre son envol

Seul, libre et heureux, comme les oiseaux au vent !….

Gérald AMANN

stephan.durand@numericable.fr