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31 mai 2006
Ça y est ! Demain, c'est le grand départ.... Enfin !
Il y a 6 mois, Chantal et moi ne savions pas encore que nous partirions pour ce périple d'une année à travers le monde. Nous avions projeté de le faire plus tard, pour le début de notre retraite. Mais les évènements ont accéléré les choses : la vente de notre commerce de confiserie, chocolaterie, l'indépendance de nos enfants, Alexis et Maxence, entrés tous les deux dans la vie active, l'un dans l'ingénierie aéronautique à Toulouse, et l'autre dans la communication à Rennes, la bonne santé de nos parents proches de leur 80 ans et la grosse envie de faire un beau voyage.
Tous les éléments étaient donc réunis pour réaliser enfin une partie de notre rêve. Je dis une partie, car, au moment de coucher sur le papier un vague projet de parcours, je me suis retrouvé avec 3 feuilles A4, remplies de noms de sites, de villes, de pays, pour un voyage qui aurait duré plusieurs années et un montant qui aurait explosé notre budget ! Une première fois, il a donc fallu faire un tri, chose aisée, certaines destinations n'étant pas « indispensables ». Là, où les choses se sont corsées, c'est lorsqu'il a fallu établir un plan de vol cohérent. Trop d'escales, trop de retours en arrière jalonnaient notre parcours. Et là, les choix sont vite devenus cornéliens.
Tout bien considéré, on a préféré privilégier la durée de séjour dans un pays plutôt que le nombre de destinations. Il a fallu, à notre plus grand regret, rayer de nos choix l'hémisphère sud : adieu donc Pérou, Bolivie, île de Pâques, Polynésie, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, Madagascar, Zanzibar entre autres... Ce sera pour une prochaine fois.
Après mûre réflexion donc, les destinations choisies sont en fait celles où l'on avait le plus envie d'aller : la Martinique, Cuba, le Mexique, l'Ouest américain, la Chine, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie avec Java, Sulawesi et Bali, la Birmanie, le Népal, l'Inde du Sud, Oman et l'Égypte.
Il ne restait plus qu'à acheter les billets d'avion « Tour du Monde » auprès de « Connaisseurs du voyage » agence spécialisée sur internet (chose que les agences de voyages traditionnelles trouvent bien trop compliquée à organiser !), et tester, sur un court séjour à Istanbul, notre matériel et ma capacité à transférer sur mon site web les photos prises sur place.
Maintenant tout est OK, on a dit au revoir à la famille et aux copains, demain le grand départ !
Jeudi 1er juin 2006
Chantal avec son sac à dos de 15 kgs sur le dos, plus un deuxième (avec entre autres 16 guides du Routard !) sur le ventre, et moi avec un premier d'une quinzaine de kilos lui aussi sur le dos et un second (mon sac de matériel photo et informatique) sur le ventre, un bob vissé sur la tête, attendons sur le quai de la gare de Rennes le train qui va nous emmener à Paris. Seuls Alexis, Maxence et sa copine Virginie sont venus nous accompagner. À ce moment précis, les coeurs battent fort dans les poitrines, les yeux s'embuent un peu, mais bien moins que prévu ! En fait, on sait tous très bien que l'on pourra communiquer et se voir via Skype et les webcams, et, franchement, les départs sont beaucoup moins difficiles aujourd'hui que par le passé. Donc pas de larmes au départ, j'en suis le premier surpris !
Le train s'ébranle, les enfants disparaissent de notre vue. Je jette un coup d'oeil vers Chantal. Non, non, pas de larmes ! Au contraire, un large sourire éclaire son visage. Je pressens à ce moment qu'on va vivre quelque chose de merveilleux.
Ça y est. Le voyage a maintenant vraiment commencé. Il est 7 heures du mat. J'ai des frissons...
Ce soir nous dormirons en Martinique.
Vendredi 2 juin 2006
Nous sommes arrivés hier soir à 20h30 locales dans la nuit et la chaleur après un vol presque sans histoires puisque nous avons tout de même eu un retard de 5 heures ! Mais, bon, j'ai tenu le coup, je ne me suis pas énervé ! On n'est pas pressé, on a le temps, m'a seriné sans cesse Chantal !....... Pour mener à bien notre expédition, il est en effet impératif qu'on sache adopter un rythme cool si l'on veut tenir pendant une année sans craquer aussi bien physiquement que mentalement. Je m'y suis donc attelé dès la première journée...
Ce matin, aux aurores, nous partons marcher dans la campagne martiniquaise aux alentours de Sainte Luce. C'est la première fois que nous mettons les pieds aux Antilles. La soeur de Chantal y vit avec son mari et nous y accueillent dans leur belle maison typique surplombant la mer.
La mer, tiens, parlons-en........ Nous prenons notre premier bain à Sainte Luce, dans une eau claire et très bonne pour nous bretons : environ 26/27°. J'ai laissé mon masque et mon tuba dans mon sac à dos, dommage, car je devine une faune toute agitée sous moi.
Samedi 3 juin 2006
Aujourd'hui, nous nous rendons à Fort-de-France en ferry depuis les Trois Îlets. Une visite de la vieille ville et du marché sont au menu de la matinée. Cela sera une constante durant notre voyage : dès que nous arriverons dans un nouvel endroit, nous chercherons, après avoir trouvé un logement pour la nuit, le marché. J'adore flâner dans ces lieux de convivialité à humer les odeurs si caractéristiques des épices locales, à écouter et regarder les autochtones marchander leurs produits, à faire quelques photos que je m'empresse de leur montrer.
Une de nos rencontres les plus émouvantes aura été celle d'un vieux papy martiniquais, au hasard d'une ruelle, qui, après nous avoir adressé un large sourire franc, a engagé la conversation. Après un petit mot sur le devoir des locaux à bien nous accueillir nous les touristes, il s'est mis à nous parler de sa femme trop tôt disparue, qui lui a laissé de si beaux enfants, etc., etc. Avec ça, nous voilà tout retournés ! Mais c'est pour toutes ces petites rencontres qu'on adore voyager.
Dans l'après-midi, nous allons nous baigner aux Anses d'Arlets, beau village de bord de mer aux maisons de bois peintes de couleurs vives. Bon, je ne voudrais pas vous faire trop envie...., mais l'eau est froide et franchement sale !!!! Mais non, je déconne...... Je le spécifie, car je suis sûr que certains pourrait le croire !
Et devinez quoi !
Un peu plus tard, on rencontre un gars, Denis, moniteur de plongée au Kalinago sur la plage de Sainte-Anne, qui était un client du bar « les Caraïbes » que nous avons tenu à Rennes pendant 9 ans. Le monde est bien petit !!!
Du coup, Denis me propose un baptême de plongée, ce que j'accepte avec grand plaisir mais un peu d'anxiété ; j'adore le snorkeling (masque, palmes et tuba), mais les profondeurs me font un peu peur...
Dimanche 4 juin 2006
Aujourd'hui, nous allons vivre un moment qui restera gravé dans nos mémoires.
On est à la Pentecôte et nous décidons d'aller à la messe à Ste Luce. Là, paraît-il, officie un jeune prêtre, le père Marcel, très dynamique. À notre grande surprise, l'église est archi comble, remplie d'hommes, de femmes et d'enfants sur leur trente et un. Au milieu de la nef, un micro à la main, le père Marcel prêche entouré d'enfants de choeur habillés de rouge et blanc du plus bel effet. Mais ce n'est pas un sermon comme il y en a chez nous. Là, le jeune curé prend les gens à témoin en les pointant du doigt, nous fait franchement rigoler à plusieurs reprises en racontant une histoire drôle, interrompt son discours pour demander au propriétaire de la Renault jaune immatriculée xxx de bien vouloir déplacer son véhicule qui gêne l'entrée de la boulangerie, demande à des gamins un peu dissipés de venir s'asseoir au premier rang, prie les fidèles de frapper plus fort dans les mains (et en rythme s'il vous plait !) en chantant bien tous ensemble, de ne pas s'inquiéter si la cérémonie dure plus longtemps que prévu, etc., etc., et tout ça dans une ferveur extraordinaire. A la sortie de la messe, le jeune prêtre nous attend sur le parvis pour nous saluer et nous remercier d'être venus. Et sincèrement, on ne le regrette absolument pas, cela aurait même été une faute grave de ne pas y assister.
Nous terminons la journée autour d'un pique-nique sur la plage de l'Anse des Salines avec Catherine la soeur de Chantal, et Paul son mari. Bon, je ne vous raconte pas les « Ti'punch », mais, punaise, ils sont bien meilleurs sur place qu'en France !
5, 6, 7 et 8 juin 2006
Durant ces journées, nous profiterons du véhicule de location pour découvrir l'île de la Martinique. Les nombreuses montées et descentes, souvent d'un pourcentage avoisinant les 25 %, rendent notre petite voiture un peu poussive. La végétation luxuriante laisse pourtant apercevoir, au détour d'un virage, de somptueux paysages.
Nous allons ainsi visiter la distillerie du rhum La Mauny et ses dépendances. Pourtant, nous préférons le domaine de l'habitation Clément au François. La typique architecture, harmonieuse, et l'ancien mobilier cette demeure témoignent de la vie créole. Le parc attenant, peuplé de vieux arbres noueux, et l'allée rectiligne de palmiers royaux confèrent à l'endroit calme et sérénité.
L'après-midi, je passe par le club Kalinago faire une plongée avec Denis, pendant que Chantal se repose sur la plage. C'est vrai que pour l'instant, notre tour du monde ressemble plutôt à un séjour balnéaire, mais on est en Martinique tout de même ! Alors, autant en profiter.......
Vendredi 9 juin 2006
Demain, c'est déjà le départ pour Cuba, mais aujourd'hui Denis me fait passer mon Niveau 1de plongée ! Alors là, vous m'auriez dit en partant que je ferai de la plongée bouteille, je vous aurait rigolé au nez ! Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais....... Par contre, je vais désormais regretter de ne pas l'avoir passé plus tôt, ayant eu l'occasion de nager dans de merveilleux endroits lors de voyages précédents.
Chantal, elle, a testé la plongée à sa manière. Il faut dire qu'elle a la phobie de l'eau. Mais pour me faire plaisir, lors d'une petite baignade, elle vient près de moi. Elle a de l'eau jusqu'aux épaules. C'est vraiment un exploit pour elle. Au bout d'un certain temps, elle me dit vouloir retourner sur la plage. L'eau ne lui arrive plus qu'aux genoux quand une vague un peu plus puissante que les autres la culbute vraiment cul par dessus tête. Je suis à la fois anxieux et ... plié de rire ! Oui, je sais, je ne devrais pas, mais la situation est vraiment trop drôle ! Les bras et les jambes battent dans tous les sens. Je me précipite tout de même, mais elle parvient à se relever seule, suffocante, crachant, se frottant les yeux. Elle ne s'aperçoit même pas que ses lunettes de soleil sont restées au fond ! Malgré toute notre volonté, on n'aura jamais pu retrouver ces maudites lunettes adaptées à sa vue...
Après avoir rendu notre véhicule à l'agence de location, nous devons faire du stop pour remonter de Rivière Pilote à Monésie dans la montagne. Après avoir attendu à peine dix minutes que tous les autostoppeurs martiniquais soient pris, il ne reste plus que nous deux sur le bord de la route lorsqu'une petite jeune fille s'arrête pour nous demander où nous allons. Elle nous dit qu'elle n'ira pas si loin mais qu'elle peut nous rapprocher un peu. Quelques minutes et quelques sourires plus tard, elle décide de nous emmener jusqu'à destination. Encore un bon moment de vécu dans cette Martinique qu'on a trouvée très accueillante...