(samedi 5 Novembre 2005 à Lauda)


Et un de plus! 5ème festival Keep It True en 3 ans, ça ne s'arrête plus, mais il s'agit aussi du dernier à intervalle semestriel avant que la formule ne redevienne annuelle en 2006.
Bon, je ne vais pas vous refaire une énième présentation du festival allemand, les précédents compte-rendus suffiront :) A noter tout de même que la veille avait lieu la Warm-Up avec du beau monde : Anvil, Powergod, Emerald et Strikelight.
Mais venons-en au jour J, par un temps plus clément que d'habitude à cette époque de l'année. La salle me semble très clairement plus remplie de chevelus que la dernière fois, on remarque déjà du monde amassé pour le premier groupe ce que je n'avais encore jamais vu, à comparer aux précédentes éditions qui se sont toutes déroulées avec une affluence assez stable en apparence, sauf erreur de ma part. Cela semble logique en tout cas quand on voit les têtes d'affiche de la journée, plus connues que celles des fois précédentes.

IGNITOR en provenance du Texas sont les premiers à jouer à midi. Il s'agit d'un "jeune" groupe de heavy metal tout ce qu'il y a de plus classique mené par une blondinette énergique qui est allée à l'école Doro. Le premier titre joué est sympa, ça se rapproche même du power metal US à l'ancienne par certains côtés mais je décroche pourtant assez vite, pas que ce soit mauvais en soi mais simplement très traditionnel pour ne pas dire banal. Assez logique pour un groupe avec une seule démo à son actif...
Malgré tout le quintette est évidemment plus qu'heureux d'être en Europe, ça ne doit pas leur arriver tous les jours du coup ils jouent un titre chanté en allemand, et puis je dois reconnaître qu'ils sont calibrés pour le festival avec des paroles hautement intellectuelles du style de "Death to the false metal is our battle cry" :))) Blague à part, il y a peut-être du potentiel à exploiter chez Ignitor mais ça doit encore s'affirmer.
2,5/5

Setlist :

Demon Slayer
Scarlet Enigma
Road of Bones
The Last King Tiger
Grey Ghost
Execution
Take to the Sky
Rheinheitsgebot

Changement de registre avec FORSAKEN qui quant à eux affichent 15 ans d'existence et 3 albums au compteur, sympathique quatuor à l'origine exotique puisqu'ils nous viennent de Malte. Leur doom metal épique l'est un peu moins, très influencé par les pontes du genre (Black Sabbath, Candlemass, Trouble, etc.) ainsi que par le heavy traditionnel, mais extrêmement bien construit. Le groupe peut donc s'appuyer sur de très bonnes compos, il est juste dommage qu'il manque encore d'assurance scénique (frontman y compris) et que le son soit plutôt mauvais pendant la première partie du set, durant laquelle ils présentent des titres issus de leur nouvel album Dominaeon à paraître ces jours-ci.
Une reprise toute en lourdeur de "Symptom of the Universe" de qui vous savez permet ensuite de revigorer le public avant que le majestueux "Via Crucis" ne clôture en beauté le show d'un des meilleurs groupes de Doom actuels. Bref c'est du solide, même si on sent que la marge de progression est encore importante dans ce contexte live.
3,5/5

Setlist :

Intro
Dominaeon (nouveau titre)
Daylight Dies (nouveau titre)
Symptom of the Universe (BLACK SABBATH)
All is Accomplished
Carpe Diem
Via Crucis

En ce qui concerne STORMWARRIOR c'est évidemment plus habituel de les voir œuvrer en terre germanique. Les nouveaux maîtres du Speed Metal allemand à l'ancienne effectuent une prestation similaire à celle du Earthshaker Festival il y a quelques mois, le "Walls of Jericho set" en moins bien sûr. A la place ils nous collent des joyeusetés du deuxième album Northern Rage (qu'ils avaient étrangement omis au Earthshaker), comme l'épique "Lindisfarne" et l'hymnesque "To Foreign Shores" pour satisfaire tous les headbangers de l'assistance qui peuvent s'en donner à cœur joie. Ceci étant ils continuent de privilégier le premier opus au second...
La nouvelle configuration sous forme de quintette, dans laquelle leur leader Rams Ramke ne se consacre désormais qu'au chant, est au point musicalement mais pas encore rodée scéniquement, ça va sans doute venir avec la série de concerts en cours. En tout cas StormWarrior n'ont pas changé de philosophie, ça riffe, ça tabasse, ça blaste dans tous les sens et c'est du putain de speed metal (mélodique) au couperet. J'adhère.
4/5

Setlist :

Intro : And The Northewinde Bloweth
Signe Of The Warlorde
Heavy Metal Fire
The Axewielder
Thunderer
To Foreign Shores
Lindisfarne
Odinn's Warriors
Iron Prayers

Ayant raté SLOUGH FEG pour aller me remplir le ventre en ville (toujours mieux que se taper l'interminable queue à l'intérieur), je reviens pour les américains de SKULLVIEW. Le dernier album remonte tout de même à 2001, depuis le groupe est resté très silencieux malgré qu'un nouveau chanteur ait pris la place de l'excellent Earthquake. Surprise, le nouveau venu s'en sort étonnamment bien, un peu plus Halfordien que son prédécesseur peut-être, alors que je m'attendais déjà à être déçu. Seul problème, il est hyper statique et ne semble pas très sûr de lui...
Un peu comme pour Forsaken, voilà un groupe très talentueux dans son registre dont le show est sympa mais qui manque encore de présence scénique et de gnac, on se rend compte aisément qu'ils ne jouent pas souvent live. De plus ils connaissent de multiples problèmes de son tout au long du concert avec en particulier un des guitaristes dont l'instrument ne semble fonctionner qu'une fois sur 2. Au bout d'un moment on a même l'impression qu'il est débranché et qu'il se met à déconner en faisant de l'air-guitar, d'ailleurs je ne sais pas si c'est lié mais il va fracasser sa gratte à la fin du show :)))) Autre fait étonnant, ils n'extraient qu'un seul titre de leur troisième et dernier album Consequences of Failure, pour s'attarder essentiellement sur le tout premier Legends of Valor, en incluant aussi deux nouvelles compositions. Bizarre comme choix.
Heureusement Skullview ont de la ressource avec du bon Heavy Metal très sombre et fouillé même si peu original, il ne leur reste plus qu'à devenir un pur groupe de scène.
3,5/5

Setlist :

The Night of Metalkill
Undesired Hateful Ways
Watching Below From My Moonlight Throne
Kings of the Universe
Legions of the Star Croll (nouveau titre)
Stone of a Thousand Spells
The Bruise (nouveau titre)
Skullview Warrior

Encore des américains avec INTRUDER qui prennent la suite en distillant du thrash à la fois old school et new school, assez difficile à décrire parfois, ce qui est plutôt une bonne chose en soi. Contrairement aux groupes précédents le combo affiche également une plus grande unité et aisance scénique, même si l'attitude est moins traditionnelle et plus sautillante ;)
En fait le seul problème du show vient de moi, ne connaissant assez peu leur répertoire hormis 2-3 titres entendus d'ici de là, je dois avouer qu'une bonne partie des morceaux ne m'accroche pas plus que ça malgré une apparente impeccable interprétation. Au point qu'en dépit des qualités intrinsèques du groupe je finis par trouver le moment longuet à force... mais ça se trouve je changerai d'avis une fois les albums dans mes esgourdes. A voir.
3/5

Setlist sans garantie, trouvée sur le net :

The Martyr
Victory in Disguise
Second Chance
Killing Winds
Invisible
Geri’s Lament
Ether, the Evil (nouveau titre)
N.G.R.I.
Mr. Death

La première chose qui frappe à l'entame du concert de RUFFIANS c'est le son, nickel chrome! Cela sera le meilleur du festival d'ailleurs. Le groupe en profite pour confirmer les bonnes dispositions vues l'an dernier au Bang Your Head festival, une reformation qui ne paie pas de mine mais qui tourne à plein régime. Seul souci, ils jouent plus longtemps aujourd'hui et au bout d'une heure on finit par se rendre compte que leur répertoire (1 seul EP et des inédits qui traînent) est encore assez limité et que ça peut vite devenir redondant. Raison pour laquelle ils jouent deux nouveaux morceaux et nous annoncent qu'un album verra le jour prochainement. Le tout premier au bout de 20 ans :)))
A noter la présence à la basse de Tommy Cisco l'ancien Villain et Vicious Rumors, ce qui nous fait 3 groupes qui ont en commun d'avoir eu dans leurs rangs le génial et regretté Carl Albert. Leur chanteur actuel assure brillamment la relève et fait honneur au défunt dans un groupe parfaitement soudé par leur petite tournée européenne actuelle, cette date étant la dernière. Amusant aussi de voir le public aussi bien connaître un morceau comme "Do Or Die" qui pourtant n'apparaît que sur une démo du groupe, alors que sans surprise les classiques "Wasteland" et "Eyes of Fire" remportent les suffrages des aficionados de metal mélodique old school. Car à défaut d'un triomphe, c'est tout de même une nouvelle fois une réussite!
4/5

Setlist :

Fight for your Life
Running Blind
Wasteland
Do or Die
I Believe (nouveau titre)
Soldier's Fate (nouveau titre)
Desert of Tears
Darkest of Light
Bad Boys Cut Loose
Run for Cover
Eyes of Fire

Ce soir c'est aussi la première fois que je vois JAG PANZER jouer plus de 45 minutes! Habitué des festivals allemands, le groupe se voit attribuer 1h et quart pour nous imposer son power metal US impérial, présenté en grandes pompes par le boss de RockHard et les organisateurs du festival. Cela n'a même pas commencé que le public scande déjà le surnom de leur frontman "Tyraaaant, tyyyyyyrant" :)
Et il n'y aura aucune déception possible tant le quintette met tout le monde d'accord, et en particulier bien sûr son frontman Harry Conklin en forme olympique. Pour les fans de grands chanteurs comme moi c'est la mega claque permanente, peut-être même plus encore que par le passé! Le reste du groupe s'efface parfois volontiers derrière lui, mais n'en rajoutons pas car ça serait sous-estimer un line-up expérimenté dont le répertoire riche nous propose une très bonne setlist aujourd'hui, avec notamment la deuxième partie du set qui revisite leur premier album Ample Destruction (même s'il était prévu qu'ils le jouent en entier au départ), pierre angulaire du power metal des années 80. Alors dans un festival rétro comme le Keep It True, vous imaginez l'ambiance à ce moment là :) Car je ne sais pas si j'ai déjà vu un public aussi motivé et vocal dans ce festival, et pas uniquement pour les anciens morceaux d'ailleurs! Si "Chain of Command" est reprise en chœur par toute l'assemblée (impressionnant), c'est également le cas de "Take to the Sky" par exemple, dans le registre plus progressif et moderne du groupe. D'où la force et personnalité de Jag Panzer, savoir puiser dans divers registres et divers approches sans que cela ne choque, bien au contraire. Et qu'est-ce que voulez faire quand Tyrant se donne à fond sur chaque ligne de chant et s'amuse parfois à tenir des notes de malade pendant une éternité, de manière encore plus puissante que sur album?! :) C'est la grande classe tout simplement.
Comme on pouvait s'y attendre Jag Panzer auront fait sensation au KIT, pas mécontents non plus de l'accueil du public à en voir Chris Broderick qui effectue un vol plané dans les premiers rangs à la fin :)
5/5

Setlist :

Intro : Thane to the Throne
Fate's Triumph
Iron Eagle
King at a Price
Black
Chain of Command
Take to the Sky
Legion Immortal
Feast or Famine
Battle Zones
Generally Hostile
Licensed to Kill
Warfare
Symphony of Terror
The Crucifix

Contrairement à Jag Panzer, je ne savais pas trop à quoi m'attendre dans le cas de RAVEN, car bien qu'étant très client de leur "athletic rock" détonant et différent du reste de la NWOBHM, est-ce que le poids des ans ne les a pas trop ramolli? Surtout après les ennuis de santé de leur guitariste Mark Gallagher ces dernières années, cela avait de quoi nourrir des inquiétudes...
Ben que dalle! Putain de patate les vieux!! Comme il y a 20 ans ou presque! Raven est par nature un groupe ultra-énergique, et fidèle à sa réputation notre power trio de barges coure et s'agite dans tous les sens, déconne à tout va, se contorsionne sans rater la moindre note, y compris John Gallagher équipé d'un micro-casque et donc libre de ses mouvements, libre de martyriser sa basse, et libre de crier comme un psychopathe aussi :) Le set de Raven déboule à 100 à l'heure enquillant ses classiques de la NWOBHM tirés d'albums cultes tels que Rock Until You Drop et All for One, mais sans trop négliger les suivants non plus, quand bien même la période récente est pratiquement passée sous silence. Personne ne s'en plaindra vu la teneur de la setlist, que du lourd qui dépote en dehors des soli de guitare et basse plutôt dispensables mais heureusement pas trop longs. Le final sur "Break the Chains" part même en medley de classiques du rock 'n roll avec des bouts d'AC/DC ("Dog Eat Dog"), Black Sabbath ("Symptom of the Universe", oui, encore) et compagnie, c'est la fiesta assurée avec Raven.
Le trio hystérique m'aura donc soufflé de bout en bout, délivrant la prestation la plus intense ou du moins la plus explosive et la plus fun du festival! Pas mal pour le groupe le plus vieux du lot ;)
4,5/5

Setlist :

Seven Shades
Live At The Inferno
All For One
Gimme A Break
Hell Patrol
Rock Until You Drop
Guitar Solo
medley Speed Of The Reflex / Run Silent, Run Deep / Mind Over Metal / Faster Than The Speed Of Light
The King
The Inquisitor
On & On
Don't Need Your Money
(White Hot Anger)
Break The Chain / medley rock 'n roll / Break the Chain

VIRGIN STEELE cela devrait être le point d'orgue, le grand moment du festival, LA claque. Mais ça ne le sera pas. Pour une raison très simple : un son de merde, mais alors vraiment de meeeeeeeeeerde! Atrocement fort où tout est couvert par le boucan assourdissant de la batterie, ça résonne de partout et j'ai plus l'impression d'entendre un concert de black metal de cave que du Virgin Steele. Faut s'accrocher pour arriver à reconnaître les morceaux, pour certains je n'ai franchement aucune idée de ce qu'il s'agit, et sans les refrains j'en aurais pas reconnu des masses!
Ce qui aurait pu être un grand concert va se transformer en cauchemar de 2 heures, le groupe ayant choisi de jouer plus longtemps que prévu comme à son habitude. Ce que j'applaudis en temps normal, mais ce soir c'est tellement n'importe quoi niveau son que je n'attends plus qu'une seule chose : que ça se termine! Les américains ont choisi d'emmener leur propre ingé-son au contraire des autres groupes, et le résultat est tout simplement catastrophique. A tel point qu'on on peut voir des mecs dépités en t-shirts Virgin Steele quitter la salle, le groupe finissant devant une assemblée réduite comme peau de chagrin, indigne d'une tête d'affiche mais tellement logique vu l'horreur sonore que l'on doit supporter. Et encore, ça s'améliore légèrement sur la fin, rendant "The Burning of Rome" presque audible et presque appréciable. Presque.
Pour le reste je n'ai pratiquement rien pu apprécier, y compris le chant de David DeFeis étonnamment à côté de la plaque à certains moments! Parfois voire souvent pas dans le ton, imprécis, je ne l'avais jamais entendu chanter comme ça, peut-être avait-il des problèmes de retour et ne s'entendait-il pas? Car cela ne lui ressemble guère, en dépit de son charisme naturel intact.
Le plus rageant est que je ne peux même pas m'enthousiasmer sur l'énorme setlist et ses perles comme "Veni Vidi Vici", "Angel of Light" ou encore "Noble Savage", puisque il est impossible de les apprécier à leur juste valeur dans ce vulgaire carnage sonore à l'opposé absolu de la finesse qui caractérise le groupe. Pour un morceau speed comme "Symphony of Steele" c'est bien simple on n'entend plus que la batterie et rien d'autre, du moins je ne me rappelle pas avoir entendu une seule note de guitare. Dire que le show est enregistré et filmé, je me demande bien ce qu'ils vont pouvoir faire de ces bandes car même l'ambiance est plus proche de l'enterrement que de la célébration. Quoi de plus normal quand on ne comprend rien à ce qui est joué? Voilà donc une prestation à oublier au plus vite, et heureusement que je ne suis pas venu uniquement pour eux sinon il y aurait eu de quoi en garder un goût très amer...
1/5 pour la setlist, sinon ça serait 0/5, concert inécoutable

Setlist :

Intro : And in the Red Sea
Kingdom of the Fearless
The Voice as Weapon
Invictus
Vow of Honour / Defiance
From Chaos To Creation / Twilight of the Gods
Solo / Great Sword of Flame
A Symphony of Steele
The Wine of Violence
In Triumph or Tragedy / Return of the King
Noble Savage
Mind, Body, Spirit
Dominion Day
Rising Unchained
Life Among the Ruins
The Angel of Light
Arabesque
Solo de batterie
The Pyre of Kings / A Token of My Hatred
Marriage Theme / Veni, Vidi, Vici
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The Burning of Rome (Cry For Pompeii)


Mine de rien ça fait tout de même 2 éditions de suite où la tête d'affiche a un son pourri :-( Il serait donc indispensable de revoir la copie dès maintenant, même si pour VS la faute incombe à leur ingé-son personnel. Car c'est toute l'image du festival qui risque d'en pâtir alors qu'autrement tout s'est à peu près bien passé avec encore une fois une affiche de qualité. RDV au mois d'Avril avec Riot, Exciter, Solitude Aeturnus et autres pour voir si des enseignements en ont été tirés...

Des photos du festival pour finir :
http://www.detankvisuals.nl/index.php?categoryid=3&p17_sectionid=121&p17_start=60
http://www.metal-inside.de/dyn/galerie.jsp?id=843
http://www.dark-tales.de/Photos/Keep/Keep.html
http://www.myrevelations.de/cgi-bin/reviews.pl?galleries&40
http://www.powermetal.de/content/konzert/images-842-2.html

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