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Les idées blanches sur une page noire |
08/11/
2001 : 17:00
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Je ne sais pas ce qu'il se passe aujourd'hui mais je n'ai pas
envie d'écrire.
Le problème c'est qu'en m'exprimant sur le sujet, je donne
l'impression à tout le monde que :
- soit je mens, et ça c'est pas bien vu que je me suis
engagé à vous dire la vérité, toute
la vérité et rien que la vérité (je
ne crache pas sur l'écran mais la salive y est),
- soit je me force, et là comme le résultat risque
d'être identique à celui des jours où je ne
me force pas, vous n'allez pas me croire non plus.
En conclusion, le fait de vous dire la vérité va
inévitablement vous amener à être persuadés
que je vous mens. Avouez que c'est un comble !
Alors que m'arrive t'il ? Est-ce l'angoisse de la page noire ?
Je ne pense pas. Et puis après tout, on dit que l'appétit
vient en mangeant alors je vais bien voir où me mènera
cette fin de ligne ou de paragraphe. Je ne pense pas que cela
soit un problème de motivation parce qu'en fait j'aime
bien écrire. Mais pas aujourd'hui. Encore que, pourquoi
je dis ça moi ? C'est vrai, après tout je n'ai aucune
contrainte, je suis libre comme jamais je ne l'ai été
et en plus je ne suis pas du genre à faire bien longtemps
ce qui ne m'apporte pas quelque chose de positif. Donc si j'écris
aujourd'hui, c'est que cela doit me plaire. Alors c'est quoi le
problème ? Peut-être n'ai je pas envie de quelque
chose qui me plaît. Et en plus, c'est peut-être justement
parce que je n'en n'ai pas envie en permanence que cela me plaît.
Ben oui, sinon, je finis par me lasser. Bon, je ne sais pas si
je suis très clair mais je vous avais prévenu :
je ne sais pas dans quelle direction part cette chronique. Et
connaissant mon sens de l'orientation, vous pouvez être
à peu près sûr que je vais aussi réussir
à vous perdre.
Faisons donc un petit bilan pour analyser ce début de chronique
: en fait, c'est comme si les mots avaient de l'avance sur ce
que je veux dire, et moi, comme un con, je frappe de plus en plus
vite afin de ne pas accumuler le retard qui je le sens pourrait
avoir raison de ma raison. Est-ce l'élan de la création,
lorsque mon physique ne peut plus suivre le flot de ma pensée
qui part dans tous les sens sans que je puisse le canaliser dans
une direction consciente et maîtrisée ? Au moins
là il n'y a pas de sens interdit, de mauvais sens ou de
contresens. Tout juste quelques virages en épingle que
j'arrive toujours à négocier, même si derrière
moi, je le sens, votre logique vient s'écraser sur le mur
de la mienne.
Je vous avais prévenu. Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'écrire.
Alors je ne me force pas.
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La chasse à l'eau |
07/11/
2001 : 19:00
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Comme tout le monde il m'arrive de remettre au lendemain ce que
je pourrais faire aujourd'hui. Et à force de décliner
plusieurs fois ce processus de report, eh bien je me retrouve
des fois avec l'obligation de faire aujourd'hui ce que j'aurais
dû faire bien des mois auparavant. Je ne sais pas quelle
est la logique qui me pousse ainsi à fuir certaines activités.
Peut-être est-ce pour être certain d'avoir quelque
chose à faire le jour où tout le reste aura été
fait, comme s'il m'était insupportable de me coucher un
soir sans savoir ce que je vais bien pouvoir faire le lendemain.
Ainsi, conserver quelques menus taches en cas de désoeuvrement
complet, ça peut rassurer. Dans le cas précis que
je vais vous exposer, je crois que c'est plutôt parce que
l'activité en question me gonflait plus qu'autre chose.
Ma chasse d'eau fuyait depuis environ 6 mois. Bon, au début,
comme c'était du goutte à goutte, je me suis dis
'laisse couler'. Mais le rue s'est transformé en ruisseau
puis en fleuve. Au fur et à mesure de l'aggravation du
phénomène aqueux, j'allais de plus en plus en avant
vers la recherche du pourquoi. Au début je coupais l'arrivée
d'eau afin de tarir le Niagara à la source. Puis, afin
de démystifier le fonctionnement de la boite blanche, tel
un navigateur prêt à affronter une tempête,
j'ai commencé à démonter le packaging. Après
observation de cette mécanique non huilée, j'ai
pris conscience que je commençais là à naviguer
en eaux troubles avec flotteur, arrivée d'eau basse et
mécanisme de chasse avec tirette intégrée.
Devant ce déluge de phénomènes à la
limite de l'inexplicable, j'ai refermé le tout en me disant
que c'était quand même pas joli-joli à voir.
Mais il ne faut jamais fuir un problème de fuites. Surtout
quand il évolue dans le mauvais sens, c'est à dire
à chaque fois. Et hier en début d'après-midi,
décidant qu'assez d'eau avait coulé sous les ponts
(et dans mes toilettes aussi), je me suis décidé
à traiter cette affaire. Direction Bricorama. Devant le
rayon des chasses, je fus ébahi par la profusion de modèles
et d'accessoires en tous genres, tous plus universels les uns
que les autres mais néanmoins tous différents. Je
chope un spécialiste (ne me demandez pas comment on reconnaît
un spécialiste des toilettes, quand vous en verrez un vous
le saurez) et lui présente mon cas 'Alors, c'est un système
à vis ou pas (de vis) que vous avez ?'. Le hic c'est qu'ayant
peur de me retrouver avec des toilettes HS, je n'avais encore
rien démonté. 'Démontez le tout parce que
sinon je vais vous vendre n'importe quoi et vous n'allez pas être
content.' Bon, ben en voilà un de lucide, c'est déjà
ça. Je rentre chez moi, coupe l'arrivée d'eau, non
sans avoir effectué au préalable ce qui pouvait
bien être ma dernière vidange avant longtemps, et
démonte le mécanisme d'évacuation d'eau.
Et je me repointe chez mon vendeur qui sans hésiter me
propose un modèle universel qui normalement devait répondre
à mes besoins (c'est le cas de le dire). Je rentre chez
moi (bis), et après moultes coupures, le mécanisme,
pas si compliqué que cela à installer (on a toujours
un peu peur de ce qu'on ne connaît pas) est opérationnel.
Faut dire que pour simplifier l'opération, je n'ai changé
que ce qui était nécessaire. Enfin c'est ce que
je croyais jusqu'à ce que je me retrouve avec environ 5
litres d'eau sur le carrelage, faute d'un joint que je n'avais
pas changé et qui pendant l'installation avait assurément
craqué. Et me voilà à 23h30 en train d'écoper
puis de tout redémonter pour changer les joints suspects
parce qu'en plus d'être universels ils sont tout au fond
et qu'il faut tout sortir pour pouvoir y accéder. Il fallait
en plus me dépêcher parce que je commençais
à avoir la pression de tous les cotés. Vers minuit,
c'était bon et apparemment étanche. Mission accomplie.
Changer une chasse d'eau, moi je vous le dis, il n'y a pas de
quoi en faire une histoire. Tout juste une chronique.
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De mieux en mieux |
06/11/
2001 : 18:15
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Chez France Telecom Câble, mon fournisseur d'accès
internet, ils sont forts. Mais pas assez. J'avoue que ce coup-ci,
ça aurait pu passer mais les ficelles étaient trop
grosses. Faudrait voir à ne pas me prendre pour une buse
quand même.
Bon, avant de m'emballer plus encore, il faut que je vous explique
calmement la situation : hier, je reçois un courrier de
France Telecom Câble. Celui-ci m'explique en quelques lignes
que dans le but d'obtenir 'une fluidité accrue de vos navigations'
et 'une meilleure maîtrise de votre accès Internet
Câble Wanadoo', il me faut sans plus de délais installer
un nouveau kit de connexion fourni sur CD. Déjà,
à la lecture du courrier, je me suis demandé comment
j'avais pu vivre sans toutes ces nouveautés jusque là.
Moi j'en ai conclu que si ça marchait jusqu'à présent,
c'était beaucoup plus dû à un gros coup de
bol qu'à une maîtrise totale des technologies de
l'information. Et puis tel que le courrier est formulé,
l'objectif est d'améliorer des performances déjà
bonnes. Ils sont trop forts chez FTC : ils savent faire mieux
que mieux. Merci France Telecom.
Bon, mais le problème c'est que moi je ne mange plus de
cette daube depuis bien longtemps. Parce que la vérité
c'est que la fluidité actuelle, eh bien elle n'est quand
même pas terrible. Elle dépend. De quoi ? Je ne sais
pas mais elle dépend. Des fois c'est bien, mais des fois
c'est pas bien. Quant à la maîtrise accrue de ma
connexion, faut m'excuser mais j'avais pas l'impression de maîtriser
quoi que ce soit avant, donc quoi qu'ils aient mis dans leur CD
magique, cela ne peut, il est vrai, qu'améliorer la situation.
A mon avis, la réalité c'est que le système
est saturé et que pour essayer de se sortir de cette situation,
ils ont mis en place une logique qui diminue le nombre de connectés
à un instant T, histoire d'augmenter les performances.
Maintenant, j'ai une demande explicite à faire pour me
connecter alors qu'avant, tout se faisait automatiquement au démarrage
du PC, sans que je ne m'occupe de rien. Et si je reste connecté
pendant 24h, eh ben FTC me déconnecte automatiquement,
et ce sans supplément de prix. Bon, le câble, c'est
cher mais en théorie il y a quand même des compensations
: de bonnes performances et une connexion illimitée en
temps.
Avant, les perfos n'étaient pas toujours terribles mais
la connexion était sans limitations.
Maintenant, les perfos vont être meilleures (dixit la pub),
mais la connexion sans limitations ne sera plus possible.
Moi je dis que la limitation du temps de connexion, ça
va bien marcher.
Par contre, pour l'augmentation des perfos, j'attends de voir...
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A la votre ! |
05/11/
2001 : 18:45
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Je viens à peine de rentrer de week-end. Bon, je sais
que ma notion du week-end n'est plus vraiment la même que
la votre mais n'empêche que je fais encore clairement la
distinction entre week-ends, vacances et travail. Les seules différences
sont que mon dur labeur n'est pas rémunéré,
que je travaille pour moi (c'est peut-être pour cela que
ça ne paie pas d'ailleurs) et que je peux modifier à
loisir les frontières entre ces 3 périodes en fonction
de mes envies et des propositions qui me sont faites. Eh bien
à peine avais-je commencé à prendre connaissance
de mon courrier électronique (ne vous inquiétez
pas, ça prendra le temps que ça prendra mais je
répondrai personnellement à tous les mails. De toute
façon je n'ai pas les moyens de sous-traiter l'affaire)
que le téléphone sonne. Vous allez trouver que j'exagère.
Et pourtant c'est pas ma faute. Ce coup-ci c'est Anne qui m'appelle.
Mais j'ai bien senti que cette fois-ci, Anne, c'était du
gros poisson. Pas du genre à essayer de vous refiler des
rouleaux de printemps ayant vu plusieurs fois la chaîne
du froid se casser. Ni même à vous enfumer avec un
quelconque tirage au sort qui est prévu dans la nuit du
changement d'heure entre 2 et 3 heures du mat. Non, pas le genre
d'Anne ça. Avec Anne, c'est du sérieux. Elle impose
le respect. Parce qu'avec Anne, le lot il est déjà
gagné. Enfin, c'est ce que je croyais. Faut que je vous
explique : Anne elle est employée à Mobilier de
France 'Monsieur Mohr, je me permets de vous appeler en priorité'.
C'est vrai que pour les autres, et c'est maintenant que je réalise,
j'étais pas la priorité. Là au moins, je
me sens important, prêt à faire des folies, voir
même une connerie, les deux n'étant d'ailleurs pas
incompatibles. 'Et dans le cadre de notre nouvelle collection,
je suis heureuse de vous annoncer que vous pouvez venir dans votre
magasin le plus proche, accompagné de votre conjointe,
afin de recevoir gratuitement, et ce sans obligation d'achat,
un magnifique service à café doré à
l'or fin 24 carats'. Remarquez, ça n'aurait pas été
de refus. En plus si ça se trouve ça irait bien
avec la cuisine que j'attends d'un moment à l'autre. Heureusement
que je n'ai pas pris le portail électrique. Malheureusement,
il y a un hic que vous avez assurément déjà
trouvé. Ben oui, parce que depuis le 31 octobre, c'est
que je n'ai toujours pas trouvé le temps de me marier.
Alors je lui explique mon cas, me doutant (je connais tous les
travers éliminatoires) qu'il y aurait un problème
si je me pointais seul pour prendre mon service à café.
En plus, je n'en n'ai pas besoin vu que je n'en bois pas du café.
Tout le monde le sait sauf Mobilier de France. C'est un monde
ça ! Peuvent pas avoir l'internet ceux-là au lieu
d'importuner de pauvres gars qui n'ont rien demandé. Enfin,
il suffit de lui expliquer 'Eh bien pour tout vous dire, j'ai
une mauvaise nouvelle à vous annoncer : je suis célibataire.'
Bon ben Anne, ça ne l'a pas vraiment chagriné ma
situation de famille : 'D'accord monsieur, dans ce cas là
je vous rappellerai ultérieurement pour vous faire profiter
d'offres plus en rapport avec votre cas.' Ça veut dire
quoi ça ? Je suis un cas maintenant ? Alors sous prétexte
que je suis seul, j'aurais pas le droit de boire un café
dans un service à 24 carats ? Je rêve. Et pis c'est
quoi un lot plus adapté à mon cas ? Une chope de
bière ? Un décapsuleur ? Non mais !
Moi je l'attends de pied ferme le coup de fil d'Anne. Ce coup-ci
elle n'a pas intérêt à me décevoir
parce que là la coupe est pleine. Je sais pas si elle boira
dans du 24 carats mais en tout cas elle risque de trinquer, promis
!
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Le jeu du temps perdu |
04/11/
2001 : 18:10
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J'étais en train de regarder la finale du tournoi de tennis de
Bercy qui oppose Grosjean à Kafelnikov. 'Et alors, qu'a fait l'Nikov
?' me direz-vous. Eh bien en réalité je n'en sais
rien car j'ai du abandonner au début du quatrième
set. Le tennis, je n'arrive plus à regarder. Le dernier
match que j'ai vu en entier, c'était je crois en 83 lorsque
Noah a gagné Roland Garros. Mais depuis, c'est abandon
sur abandon. Et ce n'est jamais sur blessure. Des fois c'est la
faute des joueurs qui ne montent plus au filet parce que pour
cela il faut courir, et courir c'est fatiguant. Ce sont des matches
marathons qui m'épuisent. Chaque impact de la balle sur
les raquettes me rappelle le tic-tac du réveil sauf que
là, ça m'endort. Vas comprendre ! D'ailleurs l'objectif
de chacun des joueurs est aussi d'endormir l'adversaire. C'est
le dernier qui ne pionce pas qui gagne. Je pense que ça
se passe comme ça mais je n'en suis pas certain vu que
je n'arrive pas à résister le temps qu'il faudrait
pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. En plus, faut
voir les commentateurs. Trop forts. Pour commencer ils parlent
à voix basse, comme pour ne pas déranger les joueurs
alors qu'en fait ils sont isolés dans une cabine et que
malheureusement il n'y a que nous qui pouvons les entendre. A
mon avis ils ont été recrutés au dernier
salon de la magie, catégorie hypnotiseurs de foules. Il
est d'usage de dire que 'le train sifflera trois fois'. Eh bien
avec eux, lorsque le train du sommeil passe, je n'ai même
pas le temps d'entendre le début du premier coup de sifflet.
Ah le tennis ! Pour s'endormir il n'y a pas mieux je crois. Le
pire c'est qu'en bon sportif que je suis, cela m'intéresse
de connaître le résultat des matches. Mais pas de
les voir. Le jour où ils se décident à ne
jouer que le dernier set (faut reconnaître que c'est celui-là
que tout le monde attend vu que les autres sets, ils ne servent
qu'à déterminer lequel sera le dernier), eh bien
ce jour là, je reviendrais éventuellement sur ma
décision de ne plus perdre mon temps devant le tennis.
Ben oui, comme il existe tellement d'autres moyens de le perdre,
j'ai bien envie de tous les essayer, histoire de ne pas dormir
idiot...
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J'en vois de toutes les couleurs |
03/11/
2001 : 15:10
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Qu'est ce que la réalité ? Voilà une question
qu'elle est bonne. Plus j'y pense et plus je me dis qu'elle n'existe
pas. Même pour les choses qui normalement ne devraient pas
me poser de problèmes, je doute.
Prenons un exemple à priori simple : la Maison Blanche.
Bon, faut reconnaître que normalement, il n'y a pas tellement
à tergiverser pour connaître sa vraie couleur. Elle
est blanche, tout le monde en convient. C'est même tellement
convenu que la réponse est dans la question, comme pour
le cheval blanc d'Henry IV. Donc là, on pourrait penser
que c'est bon, qu'on peut passer à la question suivante,
en route vers les millions. En plus je n'ai même pas utilisé
mon joker, c'est vous dire si je suis sûr de moi. Quoique.
Déjà qu'ils aient eu besoin de préciser la
couleur dans le nom, c'est peut-être le signe que le doute
est permis. En plus, vous trouverez toujours un daltonien qui
vous affirmera que tout cela n'est qu'une vaste tentative de manipulation
de l'opinion publique puisque la Maison Blanche en fait elle est
bleue. Vas lui prouver qu'il a tort le gars ! Et puis il y a aussi
les aveugles. Eux ils sont prêts à croire tout ce
qu'on leur dit mais n'empêche que si on leur disait que
la Maison Blanche était rouge, eh ben ils le croiraient.
Comme quoi c'est pas si impossible que cela. Alors qu'est-ce que
la réalité ? Elle est blanche, bleue ou rouge la
Maison Blanche ? Sachant que je suis incapable de prouver sa couleur,
comment être sûr que c'est moi qui ai raison ? Eh
bien en fait, je ne sais pas.
J'ai de plus en plus l'impression que c'est parce qu'une majorité
de personnes a décidé de quelque chose que cette
chose est du coup la réalité. Mais le jour où
la majorité des gens a changé d'avis sans me prévenir,
cela signifie t'il que ma perception de la réalité
est tout à coup devenue fausse ?
Je crois que quelqu'un qui devient fou est uniquement la résultante
de son passage de la majorité à une minorité.
Et je suis certain que nous sommes tous des fous, chacun dans
des domaines bien particuliers.
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Pleins feux sur le code |
02/11/
2001 : 15:40
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Je me demande si certaines des conventions, que je tenais pourtant
pour acquises n'ont pas été modifiées le
fameux jour de la faille temporelle sur laquelle, rassurez-vous,
je ne reviendrai pas aujourd'hui.
Le fait que je ne sois pas au courant d'une nouvelle manipulation
de ce type ne m'étonne à dire vrai pas plus que cela.
En effet, j'imagine que sans chercher bien loin, on doit pouvoir
trouver quelques spécimens fonctionnant encore avec l'ancienne
heure (je sais, j'avais promis mais vous savez, je change souvent
d'avis. Et puis après tout, cela vous apprendra à
toujours croire ce que je dis...). Et oui, moi je suis sûr
que certains d'entre nous sont encore persuadés d'être
devenus trop forts depuis quelques jours puisqu'ils arrivent systématiquement
à avoir une heure d'avance sur tous les autres, et ceci
dans tous les domaines, ce qui, avouons-le, est bien la preuve
de leur supériorité nouvelle. Le seul hic, c'est
qu'ils ne se sont pas aperçus qu'ils commençaient
tout une heure avant les autres...C'est d'ailleurs bien le genre
d'énergumènes à insulter la SNCF pour leurs
retards devenus soudainement systématiques. Tenez, je vous
le fais : 'Ils sont vraiment trop forts. Je vous jure qu'ils ont
exactement à chaque fois une heure de retard sur tous leurs
trains. Et personne ne dit rien. Ça n'étonne plus
personne à part moi. Dingue non ?'. Si. Mais le dingue
c'est lui. Au moins, au niveau de la prise de conscience de son
propre état, ce sont les autres qui ont de l'avance...
Ben oui, croire que la SNCF est capable de retards aussi ponctuels,
c'est quand même pas donné aux sains d'esprit.
Bref, avant que je n'embrouille tout le monde avec mes vieux démons
(c'est bon ? Vous comprenez de quoi je parle ou je vous la refais
?), je me posais des questions sur d'éventuels changements de
conventions. Je me suis interrogé hier soir, vers minuit
(nouvelle heure, je précise pour les retardataires) lorsque
nous roulions sur l'autoroute pour rejoindre Metz à partir de
Villerupt (qui se trouve juste avant le bout du monde, sur votre
droite) avec mes parents. Nous avons effectivement croisé
des panneaux indiquant à moment donné une vitesse
maximale autorisée de 70 km/h. Surpris de cette apparition
en pleine autoroute, nous émimes une suggestion du style
'C'est bizarre ça. Peut-être que cela concerne les
automobilistes qui empruntent la route parallèle à la nôtre.'
Je sais, l'explication est osée. Mais dans la famille nous
sommes toujours capables, quelle que soit la situation, de formuler
une explication rationnelle, et ceci même face à
tous les événements paranormaux dont nous sommes
les témoins.
En réalité, je crois avoir trouvé l'explication.
Si. En observant les autres et en admettant que eux savaient.
Eh ben figurez-vous qu'ils ont changé la signification
des panneaux. Si. Maintenant c'est la vitesse minimale autorisée
qui est affichée. Et apparemment, moins on s'en approche
et mieux c'est.
Heureusement que les autres suivent l'actualité, parce
que sinon nous, on serait passés pour des gens jamais au
courant de rien. Et avec un père électricien, ma
réputation en aurait pris un coup...
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Le début de la fin |
01/11/
2001 : 10:45
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Je viens d'entendre à FRANCE INFO que de plus en plus
de gens s'inquiétaient de la façon dont allaient
se passer leurs obsèques lorsqu'ils seront morts (ceci
est ce qu'on appelle une condition nécessaire et suffisante).
Bon, je sais que le sujet n'est pas gai mais aujourd'hui c'est
la Toussaint et comme je n'ai aucunement envie de parler d'Halloween
sous peine d'être désagréable, je préfère
aborder un sujet qui à priori concerne tout le monde.
Comment peut-on expliquer que certains se soucient de ce qui arrivera
pour eux alors qu'ils ne seront plus là pour le vivre ?
Je ne comprends pas. Je trouve qu'il est normal de se poser des
questions sur la mort, d'en avoir peur ou pas, de se forger une
règle de vie par rapport à cela. Mais s'inquiéter
de ses obsèques, alors là ça me dépasse.
C'est bien le paradoxe de l'être humain : au lieu de s'attaquer
aux difficultés de sa vie (et elles sont nombreuses) ou
sur la recherche de solutions pour vivre mieux (et elles aussi
sont nombreuses), eh bien il préfère passer son
temps et mobiliser son énergie pour des choses qui n'ont,
à mon avis, absolument aucune importance. Parce qu'avouez
que de toute façon, qu'on s'en soit occupé ou pas,
globalement on imagine bien quel va être le protocole suivi
à notre mort par notre enveloppe charnelle (le reste étant
une affaire de convictions religieuses). D'un autre côté,
c'est sûr qu'il est plus facile de s'occuper de ses obsèques
que de sa vie. Là au moins c'est juste qu'une question
d'argent et on est sûr, si je puis dire, de trouver son
bonheur. Ben oui, il y a de très bons professionnels dans
tous les domaines et comme le client est roi...
Et puis après tout, qui je suis moi pour donner des leçons
! Si c'est vrai que ça peut apporter un peu de bonheur
aux gens de préparer leurs obsèques, eh bien qu'ils
le fassent !
Ce serait quand même dommage de ne pas profiter un peu de
sa propre mort de son vivant...
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Le mauvais sort |
31/10/
2001 : 18:15
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Cette après-midi, j'ai encore reçu un coup de fil
d'une entreprise à but plutôt lucratif. Cette fois-ci,
c'est Virginie (je crois qu'ils ont viré Magali parce qu'elle
n'arrivait pas à refourguer ses quiches lorraines (cf chronique
du 08/10/2001 pour l'allusion)) qui, après m'avoir expliqué
qu'elle bossait pour une entreprise qui venait de s'installer
dans les environs, m'a annoncé que j'avais été
sélectionné pour participer à un tirage au
sort me permettant de gagner une cuisine, une salle de bain, des
volets roulants ou un portail électrique. Ô joie.
Comme je commence à connaître les méthodes
de ces arnaqueurs, euh pardon, de ces professionnels, d'emblée
je lui demande 'Et en contrepartie je m'engage à quoi ?'.
Là, sentant qu'il ne fallait pas me chauffer longtemps
avec son histoire de portail électrique, elle me dit, surprise
'Euh non monsieur, aucune, c'est juste pour participer à
un tirage au sort'. Moi je vous le dis, le sort s'acharne sur
moi. En plus il fallait que je fasse un choix entre les lots,
parce qu'apparemment, le hasard n'est plus de ce monde. Même
l'imprévu est prévisible maintenant. Enfin ! Puisque
je ne m'engage à rien, avouez que ce serait con de ma part
de ne pas participer. En fait je suis sûr que la contrepartie
c'est un truc du style : 'Si vous gagnez, il faut venir retirer
votre lot au magasin accompagné de votre épouse'.
Je ne sais pas combien de fois on me l'a faite celle-là.
Je vous jure que si j'étais marié j'aurais déjà
gagné de quoi équiper des dizaines de maisons uniquement
constituées de cuisines et de salles de bains. Ça
m'énerve ça. Comme si les célibataires ne
mangeaient pas et ne se lavaient pas et que les couples ne pensaient
qu'à bouffer et à se laver !
Bref, l'heure n'étant pas à la scène de ménage,
il me fallait bien faire un choix puisque telle était la
règle du jeu. Faut quand même reconnaître qu'à
l'examen des différentes propositions, j'étais pas
vraiment emballé. 'Je peux appeler un ami ?'. Euh, non,
ça c'est un autre jeu. Et puis en plus j'étais déjà
au téléphone, et vu que je n'ai pas le R2 ('Pratique
le double appel !' J. Rochefort dans son meilleur rôle),
ça sera pas possible. Un portail électrique ? Mouais,
je pourrais l'installer entre le canapé et la télé,
histoire d'avoir une ouverture plus grande sur le monde extérieur.
Bof. Et des volets roulants électriques dans la cuisine
? Ça c'est bien. Mais je suis pas sûr que ça
plaise à Virginie. Bon, disons 'Cuisine. J'ai bon ?'. 'Si
vous gagnez, on vous préviendra par courrier recommandé.'
'Ok, ça roule. Au revoir.'.
Je ne sais pas pourquoi tout le monde veut me faire gagner ou
me vendre des trucs dont je n'ai aucune utilité.
D'un autre côté, c'est aussi la preuve que le monde
continue de tourner sans moi et que malgré tout on ne m'a
pas oublié.
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Le poissard |
30/10/
2001 : 17:30
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Excusez moi d'insister mais je vais revenir sur la faille temporelle
à laquelle nous avons été confronté
dans la nuit de samedi à dimanche. N'y voyez pas ici une
quelconque pression d'un sponsor soucieux de poser les bonnes
questions. Non, pas du tout puisque apparemment, il n'y a que
moi que le sujet intéresse.
Je vais vous parler de quelques problèmes qui forcément
ont dû se poser, ce fameux Dimanche à 3h, lorsque
nous avons basculé dans une folie collective inavouée
et tous décrétés qu'il était en fait
2h.
Moi, je me demande par exemple si les veilleurs de nuit ont été
payés en heures supplémentaires.
Je me demande aussi comment les actes de naissances ont été
rédigés cette fameuse nuit. Imaginez un gamin naissant
à 2h10, avant le changement. A 2h59, le gamin, il est déjà
vieux de 49 minutes, ce qui n'est pas rien quand même car
proportionnellement peu d'entre nous vieillissent aussi vite.
Eh ben une minute plus tard, à 3h00, eh ben le gamin il
est pas né. Mathématiquement il a -10 minutes. Ils
ont fait comment les médecins ? Ils l'ont remis dans le
ventre de sa mère, décrétant un faux départ
? Et sur l'acte de naissance ils mettent quoi : 'Né à
2h10 de l'ancien horaire avant le nouveau' ou 'Né 50 minutes
avant 2 heures du mat, mais pas à 1h10' ? Le gamin, moi
je dis qu'il est mal parti. Son anniversaire, va t'il le fêter
2 fois par an ? Je vous avais dit que celui-là il était
mal barré quant à son vieillissement prématuré.
Et les trains, vous y avez pensé vous ? Moi si. Figurez-vous
qu'il a du y avoir des trains qui sont arrivés avant d'être
partis. J'imagine déjà les problèmes de maths
du genre 'Sachant qu'un train part à 2h15 et qu'il a 45
minutes de trajet à faire, à quelle heure arrive
t'il ?'. Et oui, il arrive à 2h, c'est à dire 15
minutes avant son départ. C'est pas dingue ça ?
J'aurais bien aimé voir les affichages de la SNCF pour
voir si là aussi c'était possible.
En plus, si on suppose que la mère du gamin accouche dans
le train en question, faut quand même avouer que le mouflet,
il est bien parti pour être un vrai poissard. Il ne manquerait
plus qu'il se tape l'exo de maths au CE2 et là il a la
totale. Il est bon pour l'asile.
A16 ans, si c'est pas malheureux...
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L'arnaque temporelle |
29/10/
2001 : 16:00
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Vous n'auriez pas vu passer la vingt-cinquième heure ?
Vous savez, celle qu'on nous donne en hiver qu'on soit sage ou
méchant puis qu'on nous reprend en été
comme pour nous punir de ne pas avoir su quoi en faire.
Le fameux passage à l'heure d'hiver. Une des deux pièces
maîtresses de la plus grande arnaque temporelle de tous
les temps. Ben si, le décompte il est vite fait quand même.
Regardez, on nous donne une heure de plus. Ok. Mais on en fait
quoi de cette heure là ? Eh bien on l'utilise quasi en
intégralité pour remettre à l'heure toutes
les horloges qui traînent dans la maison. Parce que maintenant,
il y a l'heure sur tout : le micro-ondes, le four, la télé,
le magnétoscope, le réveil (pour ça faut
quand même reconnaître que c'est utile), le décodeur,
la chaîne hi-fi, la montre, le cardio-fréquencemètre,
l'ordinateur, le téléphone fixe, le mobile, le palm...
Le plus dur c'est d'être sûr qu'on a été
(dans ce cas c'est plutôt l'hiver mais bon...) exhaustif.
Car si, ô malheur vous ne l'avez pas été,
vous pouvez être sûr que va se produire, à
l'insu de votre plein grès, une caguade dans votre système
d'habitude précis comme une horloge suisse. C'est un coup
à enregistrer les Chiffres et les lettres à la place
d'Alerte à Malibu, et ça, forcément, lorsque
vous rentrerez du travail, vous n'allez pas aimer, mais alors
pas du tout. Remarquez, il n'y a pas tellement de différences
entre les deux émissions. Dans les deux tout est question
de chiffres. Sauf qu'en plus dans l'un c'est plutôt le poids
des mots et dans l'autre le choc des photos.
Mais bon, je sens que je m'égare. Donc je vous disais que
le compte n'est pas bon du tout. Cependant, si en hiver on peut
considérer que l'opération est blanche (comme neige,
décidément tout se tient. J'ai l'impression que
c'est pas des cons les gars qui décident), considération
rendue possible uniquement en faisant abstraction d'autres désagréments
sur lesquels je reviendrai ultérieurement, c'est en été
où l'arnaque est la plus flagrante. Parce que comme on
nous a déjà donné une heure de plus et que
l'époque est plutôt aux réductions de tout,
eh bien on nous la reprend. En réalité ce n'est
pas la même mais cela simplifie un peu ma démonstration.
Et lors du changement d'été, tous les travaux de
remise à jour (plutôt à l'heure) sont aussi
à faire. Ce qui nous prend également une heure.
Bilan de l'opération en été : on nous prend
une heure et on en perd une autre à tout redérégler
comme c'était la fois d'avant le changement précédent.
Limpide non ?
Donc, ce que je dis, c'est que les deux changements d'horaire
font perdre à chaque français deux heures par an.
Et comme on est 60 millions, cela fait 120 millions d'heures par
an.
Où quelles sont nos millions d'heures ? Je pose la question.
Parce que vous savez, rien ne se perd et rien ne se crée
dans l'univers. Si on a perdu 120 millions d'heures par an, et
la somme est considérable puisque l'arnaque existe depuis
déjà pas mal de temps, c'est forcément
que quelqu'un les a récupérées.
Et ça m'étonnerait pas qu'on les retrouve encore
sur un compte en Suisse. Ça m'étonnerait pas...
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Tout pareil que la pub |
28/10/
2001 : 19:45
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Connaissez vous Sport Elec ? Mais si, vous devez connaître.
Vous savez, c'est les ventouses qu'on se colle où on veut,
et après on fait passer un courant électrique pour
se muscler tout en regardant la télé ou en buvant
une bière. Il y en aurait même qui disent qu'on peut
faire les deux en même temps, mais ça n'a pas été
prouvé scientifiquement. Bon alors déjà,
faut reconnaître que les cobayes de la pub, je ne sais pas
sur quel voltage ils ont mis leur appareil mais à mon avis
ils ont dû faire sauter les plombs (au propre comme au défiguré)
plus d'une fois. Sans blagues, vu comment ils et elles sont gaulés
dans la réclame afférente au produit susmentionné,
je suis certain que ce dernier il doit être en fin de vie
et que les ventouses ça fait bien longtemps qu'elles n'adhèrent
plus à rien.
Bref, après ce petit rappel vous saurez tout une fois que
je vous aurais dit que l'appareil Sport Elec consiste à
envoyer toutes les secondes une décharge d'une demi-seconde,
suivant en cela un cycle électriquement continu.
Bien.
Vous avez déjà fait du Karting ? Eh ben c'est pareil
que le Sport Elec, sauf que les termes techniques sont légèrement
différents, que l'usage de l'électricité
n'est pas courant et qu'il n'est pas commode de siroter sa bibine
faute de troisième main disponible. Si, je vous jure, c'est
tout pareil. Sauf que là vous avez seulement 2 impulsions,
qu'on appellent dans le jargon du milieu 'Les qualifications'
et 'La course', d'une durée de 10 minutes et espacées
également de 10 minutes. Vous êtes à 100%
tétanisés par l'effort pendant les périodes
de conduite, enfin si j'ose pour ma part appeler cela de la conduite.
A la fin des qualifications, vous savez, juste avant de récupérer
pour être frais et dispo lors de la course (!), vous prenez
vraiment conscience que la terre est basse lorsqu'il faut vous
extirper du siège baquet. Vous avez l'impression de ne
faire plus qu'un avec le kart et que celui-ci ne veut plus vous
lâcher. Mais rassurez-vous, chez moi cette prise de conscience
a complètement disparu lors de la course où là
je n'avais carrément plus conscience de rien.
Parlons chiffres : on était 10, j'ai fait 7ième
aux qualifs et...10ième à la course. Trop fatigué.
Un accrochage dans ce premier virage de mouise. Un kart dont le
siège ne reculait pas. Les genoux dans le menton. Une prise
de risque maximale. Des tête-à-queues en veux-tu
en voilà...
Bref, comme vous le voyez, je ne cherche pas d'excuses et j'assume
complètement cette place de dernier. Ça tombe bien,
on peut pas être premier partout...
Donc aujourd'hui pour se détendre, c'était piscine
/ brunch / promenade, le triathlon infernal. J'ai des courbatures
et je sens que la fatigue s'est complètement généralisée.
Même au niveau du cou c'est douloureux. Ça doit être
à cause de la prise de G. Mais sinon, le kart c'est super.
Si, si. Juste après quand tu prends ta bière. Pareil
que le Sport Elec je vous dis.
Bon ben c'est pas tout ça mais moi je vais prendre un bain
de synthol. Le week-end ça m'épuise...
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Encore une histoire de courses |
27/10/
2001 : 11:58
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Je n'aime pas le matin. Quelle que soit l'heure à laquelle
je me lève, j'ai toujours l'impression d'être à
la bourre. A peine levé, c'est le départ d'une course
dont je ne sors jamais vainqueur. Cependant, cela ne m'empêche
pas de me lever quand-même. Par exemple, pour des raisons
dépendantes de ma volonté, je suis dans l'obligation
d'écrire ma chronique ce matin, parce que cette après-midi
j'ai une autre course contre la montre à faire, mais une
vraie cette fois. Eh bien, m'attendant, pour cause de cerveau
embrouillé par les mille et une choses à faire aujourd'hui,
à éprouver les pires difficultés pour aligner
plus de 2 mots de suite à cette heure matinale, ce qui,
vous en conviendrez, n'est pas pratique pour faire des phrases,
eh bien disais-je je m'aperçois que cela ne me pose aucun
problème. Je crois que je suis capable de gérer
de tels bouleversements de planning, de faire face à l'inconnu
et donc d'accepter les surprises de la vie. D'accord, je m'emballe
mais c'est juste pour dire que des fois on se fait des idées
préconçues qui s'avèrent fausses.
Comme je le signalais plus haut, je vais faire une course cette
après-midi. De karting. En réalité je suis
bon pour faire 2 courses. Parce que comme cela se passe vers Orly,
je vais d'abord devoir affronter l'A86, pour une course plus ou
moins longue (plutôt longue que courte à n'en pas
douter), le genre de course où l'on s'arrête sans
arrêts (!!!). Mais bon, là au moins je connais le
véhicule et celui-ci ne me fait pas peur. En plus j'ai
la chance de posséder la plus belle voiture du monde. Si
! Ben, enfin, si je vous le dis. C'est un monde ça ! Depuis
quand vous ne croyez plus ce que je vous dis ? Ma voiture c'est
la plus belle voiture du monde. Vous pouvez en trouver des plus
petites, des plus grandes, des plus chères, des moins chères,
des qui consomment plus (si, si) et des qui consomment moins (faut
quand même reconnaître que là c'est plus facile)
mais des plus belles non. Définitivement non. Quand vous
êtes à l'intérieur de cette voiture, c'est
comme si vous étiez, comment dirais-je, dans un autre univers,
fait de paix et de sérénité. Un univers où
tout vous obéit aux doigts et aux pieds, parce que pour
l'oeil ce ne sera pas encore possible. Et avouez qu'un tel niveau
d'obéissance, on ne le retrouve pas forcément sur
beaucoup de modèles de série. Mais j'y reviendrai
plus tard sur ma voiture à moi.
Et donc, je me suis fait embrigadé cette après-midi
par deux frères (que j'appellerai O. (comme Olivier) et
JH. (comme Jean-Hugues), afin qu'ils ne se sentent pas visés),
passionnés de voitures. Enfin passionnés. O roulait
en Laguna jusqu'à la semaine dernière, ce qui pour
exprimer le désarroi (déjà roi) que je ressens
en y pensant ne nécessite aucune explication complémentaire
de ma part. Et JH, lui il est parti en vrille complet. Peut-être
qu'il croyait que le prix de sa voiture était en centimes.
Peut-être...
Bref, cette seconde course (ou troisième je ne sais plus)
ne s'annonce pas la plus facile de la journée mais en tout
cas, c'est sûr que ce sera la plus rapide de toutes...
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Premier carrefour à droite |
26/10/
2001 : 17:20
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Je n'ai pas le sens de l'orientation. Comme je le sais je prépare
soigneusement tous mes déplacements, mais cela ne change
rien. Je n'ai définitivement pas le sens de l'orientation.
En général, je repère systématiquement
le trajet de façon précise sur une carte destinée
à cet effet, et auparavant je notais même les directions,
les sorties et les noms de rues à prendre sur un post-it
que je collais sur le volant au début du périple,
gardant toujours à portée de main la carte complète,
on ne sait jamais. Le seul problème avec le post-it c'est
lorsqu'un changement de route intervient en plein virage ou en
plein carrefour. Là en général comme ma tête
ne possède pas les mêmes possibilités de rotation
que mon volant, je finis toujours par rater quelque chose. Dans
ces cas-là, je suis bon pour essayer tant bien que mal
de lire un nom de rue, de m'arrêter et de tenter un repérage
sur la carte par la fameuse méthode pseudo-aléatoire
que moi j'appelle 'là je crois bien que c'est le purin
!'. S'en suit alors autant d'arrêts du même type pour
me rapprocher, rue par rue, à un nom qui me permet de me
rebrancher sur mon post-it, si cependant celui-ci ne s'est pas
décollé entre-temps, parce qu'il faut bien reconnaître
que c'est pas vraiment étudié pour la voiture.
Cependant, je ne me méfie jamais assez des petits déplacements,
ceux qui normalement font juste appel au bon sens. Il n'y a pas
de bon sens. Pas avec moi. Je finis toujours par me retrouver
dans le mauvais sens. Par exemple, j'habite près d'un centre
commercial. Le Carrefour de celui-ci se trouve à 400 mètres
environ de chez moi. Eh bien la première fois que j'y suis
allé en voiture pour faire des courses, vous vous doutez
bien que les repérages préalables n'ont pas été
possibles, des cartes aussi détaillées n'étant
pas commercialisées. Je pars donc en voiture, repère
une entrée de parking, rentre, cherche une place parmi
le dédale d'allées et de contre-allées, me
gare, fait mes courses et revient à la voiture. Et c'est
là que ça se gâte. Parce que évidemment,
comme il y a au moins 10 entrées pour accéder au
parking, eh bien du coup il y a au moins 10 sorties différentes.
Comme de toute façon toutes les routes, parce qu'on peut
vraiment appeler ça des routes, sont à sens uniques,
je me suis dis que j'allais tourner jusqu'à trouver LA
bonne sortie. Le problème, c'est que le panneau 'Bonne
sortie', je ne l'ai jamais croisé. J'ai fini, à
force de tourner par me retrouver dans une file de voiture qui
se dirigeait vers une sortie toute proche. Comme j'en avais marre
de tourner sans trouver de repères, je me suis dis 'Bon,
là tu sors, au moins dehors tu reconnaîtras les rues
et le tour sera joué.'. Confiant quoi ! Eh ben figurez-vous
que je me suis retrouvé en moins de temps qu'il ne faut
pour s'en apercevoir sur l'autoroute A13 direction Paris, celle
qui mène directement au fameux triangle de Rocquencourt
dont je vous ai déjà parlé. Remarquez, là
j'étais pas perdu. J'étais loin de chez moi mais
pas perdu. Dans ces cas-là, il faut attendre la première
sortie d'autoroute (et il n'y en a pas tous les 100 mètres,
c'est moi qui vous le dis), faire demi-tour, et essayer de rentrer
chez soi avant que les pizzas surgelés se mettent toutes
seules à la recherche des oeufs dans le coffre.
Bref, j'ai mis une demi-heure (eh mais c'est vrai que tout fonctionne
par demis chez moi !) pour rentrer chez moi en voiture alors qu'à
pied il me faut 7 minutes en cas de vent défavorable.
Je ne sais pas s'il y a une morale à cette histoire. Malgré
tout, je vous affirme que j'ai un grand sens de la désorientation.
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L'ouverture...d'esprit |
25/10/
2001 : 15:30
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Et oui, c'est aussi cela la MICHEL MOHR 'S PAGES PERSOS : on
ne peut pas rire de tout en toutes circonstances. Parce que je
sais que l'humour, certes permet de dédramatiser certains
sujets pourtant importants mais, j'en ai bien peur, dénature
également le message que je souhaite faire passer. Ben
oui, parce que dans chacune de mes chroniques, il y a un message.
Nous n'aviez pas remarqué ? Je crois qu'il faut que vous
les relisiez toutes en étant beaucoup plus attentifs, parce
que sinon, moi je vais arrêter d'être marrant. Je
vous avoue que cela me sera extrêmement difficile parce
que j'ai la fâcheuse habitude de rire de ce qui m'arrive.
Même quand on me prend pour un voyou. Vous croyez que je
vous reparle du tabac-presse, objet de l'article ô combien
sérieux du 22/10/2001 ? Non, j'ai d'autres histoires de
ce style et je vais vous en raconter une qui nous est arrivée
à JP et moi-même lorsque nous étions étudiants,
à l'époque des grandes désillusions. Tout
d'abord il faut que je vous explique que JP, c'est un gars qui
écoute la même musique de sauvages que moi, c'est
à dire à tendances agressives, qui préfère
attaquer plutôt que de se défendre, vous voyez. A
l'époque, nous étions habillés propres sur
nous, jeans, baskets, la seule preuve de nos tendances musicales
se repérant par l'intermédiaire de tee-shirts noirs
à l'effigie de nos maîtres à penser. JP se
démarquait car il avait les cheveux longs, postiche lâchement
abandonné depuis devant les impératifs de la vie
en société qui prône la conformité
pour tous. Note, JP, que ceci n'est pas une critique, je sais
que la vie est faite de concessions. Mais quand même...à
ce point !
Et donc, JP et moi, régulièrement, allions faire
nos courses alimentaires. En clair on allait acheter notre réserve
de bières pour la semaine parce que le poids à pleine
charge de ma 205 de l'époque ne nous permettait pas d'en
faire pour plus de temps. Mais cela fera l'objet d'autres chroniques.
Donc, pour faire les courses, je garais ma voiture dans le parking
souterrain du centre commercial de la Part-Dieu, lieu pas tellement
éclairé, il faut bien le dire. Notre mission accomplie
au Carrefour du coin, nous revenions charger la voiture, la manoeuvre
nous prenant en général une bonne demi-heure (tout
était histoire de demis à l'époque...). Comme
c'était le soir, il n'y avait pas grand monde. Et là,
un gars se pointe vers nous. Là s'engage le dialogue suivant
:
- Lui : 'Euhh excusez-moi mais j'ai un problème : ma voiture
est fermée et les clés sont à l'intérieur.'
- Nous : 'Ben, c'est bien dommage ce qui vous arrive'.
- Lui : 'Vous pouvez peut-être me l'ouvrir non ?'
- Nous, étonnés : 'Ah mais on sait pas faire ça
nous, on n'est pas serruriers'.
- Lui, se tournant vers JP qui avec sa chevelure faisait quand
même beaucoup plus voyou que moi : 'Allez, soyez sympa,
ouvrez la moi !'
- JP, mi-amusé, mi-halluciné: 'Et non, je vous jure
que je sais pas ouvrir les voitures moi !'
Non mais vous avez vu ça ? Je suis sûr que le gars
il était persuadé qu'on piquait des voitures tous
les matins de 6 à 8 heures, juste avant les cours de thermodynamique
sur 'L'équation de Schrödinger
et ses implications sur les états d'énergie de la
matière'.
Moi je trouve que ces expériences vécues, elles
sont uniques. Elles sont le révélateur qu'on est
pour les autres ce qu'on parait être. Moi maintenant je
comprends pourquoi JP a coupé ses cheveux. Vous connaissez
un employeur qui embaucherait un voleur de voitures ? Remarquez,
il doit quand même y avoir un fond de vérité
car même sans les cheveux, ils ne l'ont pas pris chez Renault
et PSA...
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Sérieux dans nos affaires |
24/10/
2001 : 17:20
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Tout doit toujours aller de plus en plus vite. Cet aspect, je
peux le comprendre dans le domaine professionnel où il
est d'usage de croire que plus on va vite à faire les choses,
moins on met de temps pour les faire et donc plus on fait de bénéfices
puisque comme le dit le vieil adage : 'Le temps, c'est de l'argent'.
Pour l'entreprise cette course au temps est inévitable
car directement liée à l'accroissement de ses performances.
Cependant, les travers associés à cette recherche
éperdue d'accroissement de la compétitivité
à court terme sont nombreux : stress, mise sous pression
(là non plus il ne s'agit pas de descendre son pack pendant
les heures ouvrées), ambiance tendue entre les collaborateurs,
produits finis en fait pas finis, j'en passe et des meilleurs.
Mais mon but n'est pas de parler de l'entreprise mais de la transposition
de cette logique dans notre vie privée, logique qui a réussi,
selon moi, à persuader tout le monde (ou presque) que quel
que soit le domaine, si on ne va pas vite, ce n'est pas bien.
On veut tout et tout de suite. La patience a disparu. On se sent
coupable de perdre du temps alors qu'il y a tellement d'autres
choses à faire. On ne s'intéresse plus à
faire les choses mais uniquement à les finir, et ceci le
plus rapidement possible. Pour pouvoir enfin passer à autre
chose et y appliquer la même logique. J'ai l'impression
que de dire qu'on prend du plaisir à faire les choses,
c'est comme si on disait qu'on aimait bien perdre du temps, ce
qui est proprement inacceptable, convenez-en ! Nous sommes jugés
non pas sur la façon dont nous faisons les choses mais
uniquement sur les résultats obtenus et les coûts
associés. La vie se gère comme une affaire, avec
des délais, des coûts, des jalons, un business plan.
Sinon notre vie n'est pas crédible. Et du coup, dès
qu'on n'agit plus comme cela, on est considéré comme
un inactif, un bon à rien, un improductif, bref, quelqu'un
dont on ne peut plus rien apprendre car il ne vous stimule pas
à essayer d'aller encore plus vite dans cette compétition
non officielle.
Moi aussi je fonctionnais comme cela. Et je vous assure que passer
du camp des 'actifs' à ceux des 'inactifs', eh bien cela
m'a posé quelques difficultés. J'ai toujours su
que je gérais ma vie comme une affaire et je voulais arrêter
cela. Mais c'est en arrêtant de travailler que je me suis
rendu compte de la difficulté de ne plus procéder
ainsi.
Maintenant, ce sont les autres qui me font prendre conscience
que presque tout le monde agit de la même façon.
Par exemple, lorsqu'ils me demandent comment cela se passe pour
moi, eh bien ils veulent connaître les indicateurs tangibles
de mon existence, avec les jalons et les objectifs associés.
Sous-entendu que s'il n'y en a pas, c'est que ce n'est pas sérieux,
ce n'est pas géré, bref : c'est du n'importe quoi.
Or, la plus mauvaise stratégie en ce qui me concerne serait
justement de me fixer des objectifs ou des jalons.
Choquant non ?
Ma stratégie est justement de ne pas en avoir.
Je chemine chaque jour sur un chemin que je découvre à
chaque instant. Comment voulez-vous dans ces conditions avoir
des objectifs ?
Certes, j'espère que tout ceci me mènera quelque
part mais en tout cas, aujourd'hui, je suis concentré sur
le présent, je vis en étant en accord avec mes convictions
du moment, celles-ci pouvant changer à n'importe quel moment.
Cependant, je vous mentirais si je vous disais que je ne pense
pas au futur. Mais j'évite au maximum de me projeter car
je veux conserver la maîtrise de ce que je suis. Et ne pas
céder à la panique.
Sinon, tout cela n'aura servi à rien.
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Les extra-terrestres ne sont pas des lumières |
23/10/
2001 : 23:59
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J'aime bien la nuit. Ça me détend. C'est le seul
moment de la journée où il n'y a pas d'obligations.
Je décide sereinement de ce que je fais, et vu que tout
le monde dort (ou tout au moins devrait), personne ne peut m'arrêter
dans mon élan créatif. C'est un peu comme le dimanche
(merci de relire la chronique Sunday, bloody sunday...pour mieux
saisir la référence) : j'ai l'impression que le
temps est arrêté. En plus cette suspension temporelle
m'arrange parce que sinon même moi je vais finir par rater
la chronique du jour à force de courir toute la journée
après le temps que je ne rattrape jamais.
J'aime bien la nuit parce qu'il n'y a pas de repères. Il
est impossible de faire la différence entre minuit, 2 heures
ou 4 heures alors que toute la journée où il fait
jour, la luminosité varie, les gens courent plus ou moins
vite, roulent (plus ou moins vite aussi) et volent (à l'étalage
seulement où là ils roulent plus ou moins vite les
commerçants).
Remarquez, la nuit, c'est pas si tranquille que ça. Parce
que si comme moi vous regardez de temps en temps la télé,
vous savez alors que statistiquement c'est la nuit que les extra-terrestres
attaquent. Prenez par exemple David Vincent, vous savez, l'homme
qui les a vu. Eh ben c'est pas en plein cagnard qu'il les a rencontré.
Mais en pleine nuit. Et vous avez déjà vu des extra-terrestres
débarquer en plein jour dans un épisode de X-Files
? Non, car les extra-terrestres débarquent la nuit. Mais
oui. Et encore, s'ils arrivaient tous feux éteints, on
pourrait dire que ça se tient de venir la nuit, histoire
de ne pas se faire repérer. Pensez-vous ! Avec eux ce sont
les illuminations dignes des meilleures spectacles sons et lumières
de la fin de siècle précédent. Ah ça,
chez eux, si une ampoule claque vous voyez même pas la différence
vu que de toute façon vous ne pouvez pas garder les yeux
ouverts devant cette débauche de watts, à moins
de porter des lunettes de soleil, ce qui de nuit, vous en conviendrez,
est relativement rare. Moi je pense que ces extra-terrestres là,
eh ben, ils sont un peu cons. Ils ont pas compris que s'ils venaient
de jour, on ne les repérerait pas. D'ailleurs, on n'en
a jamais vu le jour, même pas à la télé.
Cela prouve bien que j'ai raison.
Donc la nuit, il ne faut pas vous inquiéter si vous voyez
des extra-terrestres, parce que ceux-là ils sont bêtes.
Et comme les intelligents on ne les voit jamais, ça ne
sert à rien de s'inquiéter non plus.
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Le commerçant qui n'a pas bonne presse |
22/10/
2001 : 17:00
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Je ne vais plus donner mes sous au propriétaire du tabac-presse
qui se trouve près de chez moi.
Déjà, la première fois que j'y suis allé,
j'avais trouvé le tenancier un peu prise de tête
et un peu, pour tout vous dire, disons bizarre, pour être
poli. Sa boutique venait d'ouvrir et il se plaignait à
qui voulait l'entendre, même à ceux qui ne voulaient
pas d'ailleurs, de toutes les démarches administratives
auxquelles il avait été (remarquez, c'était
peut-être l'hiver, je ne me souviens plus) contraint par
des fonctionnaires qui semblaient vouloir l'empêcher d'atteindre
son unique objectif : s'en mettre plein les poches. Ben oui, un
gars qui ouvre un tabac-presse, c'est pas pour l'amour des Gitanes,
des Gauloises (encore que les blondes ça peut passer) ou
des Télé-Z à 2 balles. Non, c'est pour faire
de la tune. C'est tout. Remarquez, je n'ai rien contre les gens
qui veulent gagner des sous. Il faut vivre et puis c'est bien
que des gens prennent des initiatives économiques. Si,
si, je vous jure.
Et donc, le gars il gueulait dans son magasin 'Ces fonctionnaires,
moi j'ai une femme qui est habilitée Secret Défense
et ils ont fait une enquête sur moi comme si j'étais
un assassin !'. Alors, déjà moi je dis qu'indépendamment
des méthodes utilisées par l'administration, quand
on connaît quelqu'un qui est habilité et qu'on a
un peu de bon sens (il ne s'agit pas ici d'être au RPR,
non, c'est pas ça. En tout cas, si j'étais le Crédit
Agricole, je les attaquerais en justice pour plagiat), on ne le
dit pas. Sinon, c'est déjà plus un secret.
Bon, ok, vous allez me dire : 'Il n'y a pas de quoi s'énerver
!'. Ben si. Parce que c'est pas fini.
Quand j'allais dans sa boutique à l'époque où
je bossais, j'étais tout le temps en costard - cravate
style ' Je suis méga overbooké dans mon planning
(tiens, regarde mon palm), alors encaisse vite mon Télé-Loisirs
à 5,90 Frs'. Et là le gars il me disait 'Bonjour
Monsieur. 5,90 Frs (NDLR : remarquez, il n'osait pas m'arnaquer
sur le prix). Merci Monsieur. Passez une bonne soirée Monsieur.'.
Poli. Trop poli même, la politesse un peu mielleuse vous
voyez. Je suis sûr qu'après que je sois sorti il
devait dire 'Regardez moi-ça. Ça gagne des millions
à faire le malin et ça peut même pas s'acheter
un Télérama
à 10 Frs.'.
Mais l'événement, qui vient réfuter des phrases
toutes faites comme 'L'habit ne fait pas le moine' ou 'Il ne faut
pas se fier aux apparences', s'est produit lorsque je me suis
pointé dans sa boutique en jeans/tee-shirt. Bon d'accord,
je dis pas qu'il n'y a avait pas sur mon tee-shirt quelques audaces
picturales propres à effrayer les bonnes mères de
famille. Craignant peut-être un braquage ou un vol à
l'étalage de ma part, il me lança alors un 'Qu'est
ce qu'il cherche le jeune homme ?'. Donc là, le 'Bonjour'
et le 'Monsieur', vu qu'apparemment je n'avais pas l'allure du
gars qui allait renflouer ses caisses, le gars avait jugé
qu'ils n'étaient assurément plus nécessaires.
Et puis 'jeune homme', vu que je suis pas très vieux, admettons.
Surpris quand même de son ton un peu cavalier, je lui réponds
'C'est bon, j'ai trouvé.'. Ben oui, les Télé-Loisirs,
ils sont toujours à la même place. Je m'approche
pour payer et là, le gars, se disant sûrement qu'un
voyou comme moi devait s'adonner, entre autres, au vice de la
cigarette, il me demande 'Tu veux autre chose ?'. Alors là,
je dis non. Mon sang n'a fait qu'un tour (je sais pas ce que ça
veut dire mais j'aime bien cette phrase) et je lui réponds,
le regardant droit dans les yeux 'Ah bon, alors maintenant on
se tutoie. Non non, je prends rien d'autre, j'attends ma monnaie.
Tu me dois dix centimes.'. Notez que vu que j'avais donné
6 Frs, je l'arnaquais pas non plus. Et puis je suis sorti en secouant
la tête et en disant 'C'est pas possible de voir ça'.
Je connaissais le dernier des mohicans mais le dernier des gros
cons, non seulement maintenant je le connais mais en plus je l'ai
rencontré, alors que personne n'a jamais rencontré
le dernier des mohicans.
Du coup, maintenant, je préfère faire un peu de
marche et donner mes sous à des vrais commerçants,
sympas et polis en toutes circonstances.
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La chute ascensionnelle |
21/10/
2001 : 19:00
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Comme tout le monde, je suis sûr qu'il vous arrive de prendre
l'ascenseur.
Je ne parle pas des ascenseurs des vieux immeubles parisiens dans
lesquels vous disposez exactement d'une réserve d'oxygène
vous permettant au plus de voyager pendant 3 étages. Au
delà, il est vivement conseillé d'effectuer des
paliers de remise en pression, opérations qui ne consistent
pas à descendre le plus rapidement possible 2 cannettes
de 1664
mais tout simplement à ouvrir puis refermer les portes,
avant de continuer votre périple vertical. Ben oui, des
ascenseurs qui se déplacent horizontalement, on n'en voit
plus beaucoup. Les seules personnes amenées à en
observer sont celles ayant oublié d'effectuer la fameuse
remise en pression, et qui, suffocant allongées sur le
plancher voient leur ascenseur bouger horizontalement. Tout est
question de référentiel.
Donc je ne vous parle pas de ces ascenseurs pour lesquels il est
conseillé de se connaître relativement bien avant
de monter à plus d'une personne. Remarquez, si ce n'est
pas le cas, rassurez-vous, vous aurez forcément fait connaissance
pendant le voyage. Même sans parler...
Comme je vous le disais, ce n'est pas de ces ascenseurs là
dont je vais vous parler. Mais des ascenseurs spatiaux (spacieux
?) que l'on croise inévitablement dans les immeubles neufs
ou les entreprises à la recherche de performances démesurées
en matière d'ascension économique. J'ai remarqué
qu'à chaque fois que quelqu'un entre dans un ascenseur
dans lequel plusieurs personnes sont en train de discuter, une
ambiance de compétition s'installe. La compétition
de celui qui sera le plus silencieux. En effet, dès l'apparition
de l'intrus, les conversations cessent. Chacun lance un regard
circulaire afin de jauger l'adversaire, certains arborant même
un rictus style 'J'vais vous manger tout chaud bande de minables,
je suis un pro de l'ascenseur. Je suis SOUS-SOL + 13 quand même.'.
Suite à cette phase d'observation, j'ai remarqué
que trois types de comportements existaient, comportements qui
consistent :
1) soit à regarder par terre avec insistance, comme si
la personne en question avait fait une connerie et que cette posture
lui permettait d'expier, le bonnet d'âne en moins. Si plusieurs
adoptent cette attitude, le concours de la plus grosse connerie
peut alors visiblement commencer,
2) soit à regarder en l'air. En général,
c'est quand il n'y a plus de place par terre à regarder,
car regarder au même endroit que ceux qui ont fait une connerie,
cela ne se fait pas. Ce serait comme partager leur connerie. Et
ça, c'est pas bien,
3) soit à regarder avec insistance l'afficheur lumineux
indiquant l'étage actuel de l'ascenseur, comme si la personne
craignait de ne pas avoir pris le bon ascenseur ou sentait l'éminence
de son éjection, concentrée tel un parachutiste
sauf que là il faut faire plus gaffe parce qu'il n'y a
pas la lumière verte.
Moi, dans les ascenseurs, je regarde les gens.
Comme je n'ai pas fait de connerie, je n'ai aucune raison de regarder
par terre. Comme il n'y a rien à voir en l'air et que je
n'aime pas faire des choses inutiles, je ne regarde pas en l'air.
Comme pour l'instant je n'ai pas l'intention de descendre de mon
ascenseur, je ne regarde pas l'afficheur non plus.
Je reste dans l'ascenseur, observant le paysage et les gens défiler.
Et lorsque j'aurai choisi mon étage, alors seulement je
descendrai.
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Paris 2001 |
20/10/
2001 : 16:45
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Il faut absolument que je vous raconte mon début de soirée
d'hier et ma confrontation avec les réalités parisiennes.
Ne croyez pas que j'ai quelque chose contre Paris, mais décidément,
Paris, quand j'y vais juste pour une soirée, cela me fait
trop rire.
L'hallucination, apparemment pas collective mais seulement individuelle,
a commencé gare Montparnasse, en allant rejoindre le métro.
J'ai cru que j'étais arrivé le jour du marathon
de Paris, en plein milieu de la course. D'habitude cette compétition
a lieu en plein air mais cette année, sûrement pour
cause de problèmes techniques dus à des conditions
atmosphériques plus que menaçantes, les organisateurs
n'ont pas trouvé mieux que de la faire courir en underground,
dans les allées métropolitaines.
Tout le monde court. Au début, ça m'a fait rire,
et puis tout à coup je me suis dit qu'il y avait peut-être
une raison. Peut-être même une bonne raison qui, si
elle ne m'était pas inconnue, me pousserait à piquer
un sprint du tonnerre style 'Laissez moi passer, laissez moi passer
!'. Peut-être y a t'il le feu derrière moi et que
celui-ci gagne du terrain à vitesse grand V sur la populace.
Je me suis dis qu'il devait y avoir une raison sensée et
que j'étais le seul ignorant parmi ces marathoniens en
costards-cravates, talons aiguilles ou espadrilles (pourtant,
normalement, en espadrilles on fait du vélo).
J'ai dû faire preuve de toute ma maîtrise de moi-même
que j'ai pour ne pas céder à la panique et ne pas
faire croire au monde entier que 'oui, moi aussi je sais pourquoi
je cours'.
Après, ce qu'il faut savoir c'est que pour chopper la ligne
4 depuis la gare Montparnasse, il est nécessaire de se
taper un couloir d'environ, je sais pas moi, disons 200 mètres.
En fait je ne sais pas vraiment parce qu'il y a un tapis roulant
tout le long, et comme apparemment la menace fantôme est
toujours présente, eh bien tout le monde continue à
courir sur ce tapis. Remarquez, maintenant que tout le monde est
chaud, ce serait dommage de ne pas en profiter. C'est comme au
Gymnase Club sauf que là le tapis il ne s'incline pas.
Mais du coup, la notion des distances parcourues reste plutôt
vague. Et puis là, pas question de prétexter un
vague arrachage des ligaments pour échapper à l'effort
qu'on jurerait collectif. Si vous ne faites pas votre part du
travail, vous risquez d'être éjectés au dessus
de la rampe et de vous retrouver sur le tapis roulant dans le
sens inverse qui vous ramène à votre point de départ,
et encore, si vous n'êtes pas piétinés entre-temps
parce qu'apparemment, ça brûle aussi de l'autre côté.
Arrivé à la fin du tapis roulant, moment difficile
à négocier s'il en est puisque vous passez de (V(tapis)
+ V(course)) à V(pourvu que je me casse pas la gueule)
en 0,2 seconde, c'est le 3000 mètres steeple entre les
chanteurs de Reggae, les escaliers, les gens qui cherchent le
bon couloir et les réfugiés avec les pancartes 'J'ai
faim avec 2 enfants', comme si les enfants, eux, ils n'avaient
pas faim aussi...
Puis c'est le quai du métro. Vous allez me dire 'Là
c'est cool, non ?'. Eh ben non. Vous avez déjà vu
le départ de la course du Bol d'Or ? Eh ben là c'est
le Bol d'Or toutes les 2 minutes. Les gens sont en vagues successives
(mais tout le monde part en même temps, comme ça
il y a plus de suspens), prêts à bondir dès
que rugira le coup de feu du starter, euhhh excusez-moi, le signal
d'ouverture des portes. Après un entassage digne des plus
grands numéros d'illusionnistes, le signal de fermeture
des portes retentit. Faux départ ! Je rêve ! Encore
un blaireau qui avait sûrement mal négocié
sa V(pourvu que je me casse pas la gueule) et qui s'est jeté
dans la rame au moment où normalement il y a disqualification
immédiate. Là, la seule différence avec le
Bol d'Or, c'est que tout le monde ne ressort pas pour faire le
deuxième départ. Mais c'est la seule différence.
Paris, c'est vraiment une ville de sportifs. Moi je dis que les
J.O., ils les ont déjà tous les jours.
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La sortie des parisiens |
19/10/
2001 : 15:50
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Aujourd'hui, je monte à la capitale !
Certes, cela ne vous semble pas être une information surprenante,
sachant que j'habite en région parisienne. Et pourtant
! Je dois bien aller sur Paris 3 ou 4 fois par an seulement. Et
comme à chaque fois c'est pour passer une soirée
(parce que deux d'affilées, c'est plus de mon âge)
avec des amis le soir, je ne peux pas dire que je vois beaucoup
Paris. Si, les couloirs du métro qui vous rappelle une
ambiance tropicale surchargée d'humidité légèrement
glacée. C'est pareil que dans les paradis tropicaux (et
fiscaux aussi) sauf que là vous n'avez aucune chance de
croiser Pamela en bikini. A la limite en anorak si vous avez de
la chance. Et puis il y a aussi les rames de métro tellement
bondées qu'on se demande pourquoi ils ont mis des poignées
pour se tenir vu que personne ne peut lever les bras pour les
atteindre. Encore, moi j'ai de la chance car je peux respirer
mais les petits (tous les autres en fait) qui font plus de 4 stations
consécutives dans ces conditions, moi je dis qu'ils n'ont
rien à envier aux champions du Grand Bleu. Ben oui, rester
en apnée pendant 4 stations, ça vaut bien une descente
à 120 mètres non ?
Alors oui, je monte sur Paris. Mais pas pour visiter. Quand on
habite comme moi tout près de Paris, on se dit qu'on aura
bien le temps de visiter plus tard. Et puis le temps passe et
on ne le fait pas. Sauf quand des amis viennent l'espace d'un
week-end. Ah là, eux ils veulent les voir la Tour Eiffel,
l'Arc de Triomphe et la place du Tertre. No soucy. Dans ces cas-là,
je sais faire le guide. Paris ? Facile ! Comme ma poche ! En clair
je fais le malin, celui qui connaît alors qu'en fait, je
révise la veille, j'apprends quelques dates histoire d'impressionner.
Et puis le jour de la visite, j'apporte quelques commentaires
du plus bel effet style 'Tiens, la dernière fois, il y
avait plus de monde !' : ça veut rien dire, ça sert
à rien mais ça fait le gars qui connaît et
de nos jours, on aime bien les gars qui connaissent.
En plus, j'ai habité un an à Paris intra-muros pendant
l'armée. Bon ben, je vous jure que je suis mieux là
où je suis maintenant. Paris ? Qu'est-ce qu'il y a de plus
qu'ailleurs ? Le cinéma ? Y'en a partout maintenant. Les
balades ? Vaut mieux prendre l'air dans les vraies forêts
de banlieue. Les commerces ? Y'en a partout des centres commerciaux
. Ok, il y a les théâtres, les expos, les musées...
Mais bon, quand vous êtes parisiens et que vous rentrez
chez vous les soirs de semaine, après vous être tapés
2 heures de transports, vous avez rarement envie de sortir. Et
puis le week-end, les vrais parisiens ils partent en Normandie,
comme si leur cotât d'embouteillage n'était pas encore
atteint. Alors ils y vont quand les vrais parisiens à Paris
? Ben quand il y a un clodo comme moi qui vient les voir.
Il est vrai que j'exagère un peu car à Paris il
y a une ambiance et une animation qu'on ne retrouve pas ailleurs.
Et c'est tant mieux. Parce que moi, je ne voudrai pas de ça
chez moi.
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