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La lumière de l'incompréhension |
31/01/2002 : 17:10
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Des fois c'est bien de se poser des questions. Mais uniquement
lorsque les réponses afférentes peuvent, à
plus ou moins long terme être apportées.
Et avec ma chronique d'hier, je suis assez content car le résultat
ne s'est pas fait attendre : le plus ou moins long terme s'est
transformé en fraction de terme. Comme cette fois-ci j'ai
reçu plusieurs avis, à chaque fois différents,
eh bien je sais maintenant que des fois je suis compris, des fois
je suis incompris et des fois vous croyez me comprendre. En clair
toutes les réponses existent. Et il est vrai qu'il ne pouvait
pas en être autrement. Des fois je me pose des questions
connes ! Et ça, je l'ai bien compris maintenant. Grâce
à vous.
Mais ne croyez surtout pas que je vous jette la pierre dans cet
océan d'incompréhension. Pas du tout. On dit que
ce qui est clair s'exprime clairement. C'est sûrement vrai.
Mais sur la MMPP, m'avez-vous déjà vu traiter de
sujets simples ? Oui, je sais, la question est à nouveau
stupide car vous savez comme moi que la réponse est sans
équivoque, unanime et vérifiée par 126 expérimentations
plus ou moins discutables dans leur représentativité.
Croyez-moi, rien n'est simple si on le souhaite vraiment. Chez
moi, cette faculté de ne pas être endormi par la
banalité est naturelle. La vision que j'ai de ce qui m'entoure
et de ce qui m'arrive se fait toujours à la lumière
de mon éclairage. A dire vrai, comme tout le monde, mais
cependant j'ai bien remarqué que personne n'avait les mêmes
ampoules que moi. Il n'est donc pas étonnant que votre
vision de ce que je vous présente sous mes propres feux
soit de temps en temps un peu floue. Quand on passe de la lumière
à l'obscurité, il faut un certain temps d'adaptation
pour s'apercevoir qu'effectivement on n'y voit rien. Sur la MMPP,
c'est pareil sauf que j'ai bien peur que le délai pour
s'accoutumer ne tende vers l'infini...
Quant à la chronique d'hier, je ne vous en dirais pas plus
aujourd'hui...
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Sans tête ni queue |
30/01/2002 : 18:00
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Suis-je compris ?
Je ne sais pas et je ne le saurai peut-être jamais. Mais
en disant cela, ne suis-je pas en train de me contredire dans
ma démarche ? Croire qu'on est libre, c'est être
sûr qu'on ne l'est pas. D'autres pensent pour nous, alors
pourquoi se fatiguer à notre tour ? Tout nous est présenté
pour que nous n'ayons plus de valeur ajoutée à y
apporter. Le problème est que rien dans notre société
nous incite à réfléchir par nous-mêmes.
Notre avis est assurément celui qui nous convient le mieux,
qui est le plus en accord avec ce que nous sommes. Si, je vous
le dis. Rien de tel que de se forger sa propre opinion. Cela veut-il
dire que rien d'autre n'a de sens et que le reste n'est qu'interprétation
faussée par une vision normée imposée par
notre société dans laquelle personne ne se gène
pour nous dire ce qui est bon ou mauvais pour nous ? En ce qui
me concerne, mon souhait viscéral de n'être que ce
que je suis, sans essayer de me fondre dans la masse a pris le
dessus. Il est vrai qu'une fois encore la vérité
semble effectivement ailleurs. Vous ne me croyez pas ? Sincérité,
vérité personnelle et partage, tel est mon credo.
Il me faut revenir à ces fondements qui font de la MMPP
ce qu'elle est. Comme en plus personne n'ose ou ne se permet de
s'exprimer sur le fond de mon discours je ne peux que faire des
suppositions en la matière. En fait, je n'en sais rien
et à dire vrai, peu importe. Mais après tout, cela
est-il mon but ? Je me pose souvent cette question.
Suis-je compris ?
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La panne chronique |
29/01/2002 : 21:35
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J'ai beau le savoir, je me fais quasiment avoir à chaque
fois. Et cette fois-ci, il n'a même pas fallu cinq minutes
pour que cela se vérifie.
A peine avais-je décidé d'aller voir 'La ligne verte'
que je fus immédiatement rappelé à l'ordre
par l'environnement avec lequel je dois composer puisqu'il m'est
impossible de le maîtriser. Parce que c'est bien beau de
rédiger une chronique prête à 20h45 pour voir
un film qui débute à la même heure. C'est
un peu serré au niveau du planning mais comme il ne me
faut en général pas plus de deux minutes pour télécharger
ma chronique du jour sur la MMPP, ça aurait dû très
bien se passer.
Ça aurait dû.
Parce que cela n'a pas été le cas. Pour commencer,
le général s'est transformé en seconde classe
et les deux minutes ont duré quinze heures. Le serveur
FTP de Wanadoo était en rade. Et quand je dis en rade,
je devrais dire qu'il avait même complètement coulé,
submergé qu'il fut par mes demandes de connexions toutes
refusées les unes après les autres, et me noyant
sous un déluge d'explications qui me laissa complètement
sec. Comme je ne suis pas de nature à baisser les bras
vu que je ne les ai pas en l'air (ben oui parce que mon objectif
n'est pas de rayer mon plafond) je répétais bestialement
l'opération, effectuant toutes les 10 minutes un aller
retour entre le salon et le PC, essayant ainsi de joindre l'utile
à l'agréable. Mais quand à 22 heures, j'engageais
une discussion via ICQ avec François, un copain de Lyon,
je dus accroître de façon notable ma capacité
de parallélisation. Déjà, plus question de
m'asseoir sur le canapé. A chaque envoi de message de ma
part, je courrais me poster dans l'embrasure de la porte, tentant
de suivre la ligne verte sans toutefois la dépasser. Et
à chaque fois que François me répondait,
le signal sonore émis par ICQ me faisait sprinter en sens
inverse où là, tout en concoctant ma réponse
à la sienne, je tentais à nouveau le téléchargement
de ma chronique du jour qui devint chronique de la nuit. A 23
heures, profitant de la défection de François, j'attaquais
ma 1664 de la mi-journée juste avant de reprendre mon biathlon
film-PC sans réussir à comprendre quoi que ce soit
aux deux sujets. A minuit, même le film m'avait fait faux
bond et du coup je me suis retrouvé seul à tenter
de vaincre la machine. Et à 1 heure, je jetais l'éponge.
A 7 heures, me réveillant dans un sursaut digne d'un vrai
bond, je tentais même une fois de plus l'opération
chroniquement vouée à l'échec. Et ce n'est
que ce matin, à 11h40 que tout rentra dans l'ordre.
Moi je vous le dis, des fois cela ne sert à rien de se
prendre la tête à élaborer des théories
fumeuses. Parce que la pratique vient toujours y mettre son grain
de sable.
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Le processus d'accroissement temporel
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28/01/2002 : 20:45
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Afin de gagner du temps, mais pas plus d'argent parce que dans
mon cas le vieil adage ne s'applique pas, j'ai décidé
de ne plus regarder les films que j'ai déjà vus
auparavant et au cinéma. Et j'ai bien l'impression que
c'est un bon calcul.
Ben oui.
Prenons l'exemple d'un film qui à l'époque ne m'avait
pas plu. Comme il y a peu de chances que celui-ci se soit amélioré
avec le temps, je me dis que si je le revois à nouveau,
je ne vais pas l'aimer une fois de plus. Je suis d'accord que
ce n'est pas sûr mais en fonctionnant de la sorte, je n'aurais
jamais le contre exemple qui pourrait remettre en cause cette
façon de procéder. En plus, cela m'évitera
de faire deux fois la même erreur, parce que figurez-vous
que rien qu'à l'idée qu'un jour je puisse revoir
'Aguirre ou la colère de Dieu' avec Klaus Kinski dans le
rôle du déglingo de service, je crois que je vais
devenir aussi fou que lui.
Maintenant prenons le cas d'un film que j'avais trouvé
excellent. Dans ce cas précis, et j'en ai déjà
fait l'expérience moultes fois, je dois reconnaître
que mes souvenirs enjolivent la réalité et que je
suis souvent déçu. En fait, je n'ai jamais revu
un film en l'appréciant plus que la fois précédente
: les effets de surprise ont disparu, le contexte n'est plus le
même et comme je ne me concentre plus sur l'essentiel puisque
je le connaîs, eh bien je m'attarde alors sur les détails
qui, il faut le dire, ne sont en général pas à
la hauteur du reste. Et alors je me dis qu'avant, j'étais
con d'avoir aimé ce film.
Bien sûr, il y a des exceptions qui confirment la règle.
Si je prends par exemple Matrix, je dois en être à
la sixième ou septième diffusion. Mais là,
c'est différent : il y a en moi un côté émotionnel
qui refait surface à chaque rediffusion, et ça,
j'aime bien. Ça passera aussi avec le temps mais pour l'instant,
cela fonctionne encore. Alors je ne vais pas me gêner.
Cependant, comme ce soir Canal+ diffuse 'La ligne verte' et que
j'avais apprécié ce film lors de sa sortie, je crois
que je ne vais appliquer ma décision qu'à partir
de demain. Oui, c'est mieux comme ça...
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Un moment d'éternité |
27/01/2002 : 23:10
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L'homme n'est pas éternel. Jusque là je ne vous
apprends rien, tout va bien. Enfin tout va bien, disons que de
toute façon il faut faire avec, vu que notre avis en la
matière reste purement consultatif. Par contre, ce que
je trouve assez curieux, voire même stupéfiant ce
sont les moments d'éternité que nous sommes amenés
à vivre, car j'imagine que comme moi cela vous arrive aussi.
En tout cas, en ce qui me concerne, le phénomène
se produit de temps en temps, là où je m'y attends
le moins. Et le plus étrange c'est que ce moment d'éternité
ne dure pas. Cet instant est tellement éphémère
qu'il est impossible de le quantifier temporellement parlant.
Et ce doit être pour ça qu'il est ce qu'il est :
éternel car il a un début mais pas de durée.
A chaque fois la tournure des événements est toujours
la même : je sens que le moment va arriver et l'instant
d'après, je sais qu'il est passé. Et entre les deux,
le temps n'existait plus, me projetant dans une autre dimension,
me libérant de toutes entraves et me permettant de ne faire
plus qu'un avec ce qui m'entoure.
J'imagine que si cela ne vous arrive jamais, vous devez croire
que mon expérience aux frontières du temps doit
faire suite à une consommation excessive de produits en
dessous de tous soupçons ou bien à une concentration
mentale m'amenant à la limite de la désincarcération
crânienne de mon cerveau.
Ben en fait pas du tout.
Parce que la dernière fois que cela m'est arrivé,
c'était hier, lorsqu'après le déménagement
nous sommes allés au restaurant afin de reprendre des forces
que nous n'avons peut-être jamais eu d'ailleurs. J'étais
assoiffé.
Et au moment précis où la première gorgée
de mon demi allait se perdre dans les confins de ma cavité
buccale, j'ai connu l'éternité.
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Ça déménage ! |
26/01/2002 : 23:55
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Je crois que je vais en remettre une couche. Sur Paris. Si parce
que là, j'avoue que cela me démange. D'autant plus
que j'ai quelques griefs supplémentaires sur le sujet que
je n'ai pas encore exploités. Et comme j'aime finir ce
que j'ai commencé je m'en vais m'exécuter de suite
sous vos yeux ébahis par tant de violence.
Aujourd'hui j'ai aidé un copain à déménager.
A Paris. Que dis-je à Paris ! De Paris à Paris.
Autrement dit, le pire qui puisse arriver. Je vous passe l'épisode
où le tenancier des lieux nous apprend que sa nouvelle
machine à laver a été livrée, suite
à une erreur de je ne sais pas trop qui, à l'ancienne
adresse. Au lieu de la nouvelle. Dit autrement, cela signifie
que nous étions bons pour nous la coltiner sur les quatre
étages, à pied et avec les mains, pour cause d'ascenseur
atteint d'atrophie parisienne caractérisée. Et le
problème avec la machine à laver, c'est que ça
ne sert à rien d'être bons. Il vaut mieux être
forts. Heureusement nous étions 4 mais croyez-moi, quand
il s'agit de soulever le tout dans un escalier aussi tortueux
qu'étroit, eh bien 4 c'est trop et trop peu à la
fois. Parce que les immeubles parisiens, ils sont peut-être
jolis de l'extérieur, peut-être jolis de l'intérieur,
peut-être agréables à vivre et peut-être
tout ce que vous voudrez mais avant de se rassasier de toute cette
beauté à la limite du soutenable, moi je vous dis
qu'il faut d'abord passer par le désagrément du
déménagement. Faut dire aussi, qu'histoire de meubler,
nous avons eu droit, avant la montée de la Whirlpool d'une
tonne sept à jeun, à quelques hors d'oeuvre du style
armoire, buffet et frigo. Mais tout cela n'était que de
la petite bière croyez-moi. Afin de retrouver motivation
et entrain, je tentais même, juste avant d'attaquer le bouquet
final un petit 'Vous je ne sais pas, mais moi, je suis lessivé
!'. Nous fumes d'ailleurs très déçus de constater
que personne n'avait profité du temps que nous avions mis
à déconner, coincés que nous étions
entre les murs et les escaliers à essayer de débloquer
une situation qui aurait relégué Houdini au rang
de phénomène foireux, Marc se faisant même
couper l'oreille par un frigo un peu retord, eh bien disais-je,
personne n'avait profité de ce temps pour nous piquer l'objet
recommandé par personne sauf par les plus grandes marques
de lessives. Mais, à décharge, je crois savoir qu'aux
dernières nouvelles, l'incroyable Hulk avait posé
une journée de RTT aujourd'hui, histoire de se faire une
séquence lavage et repassage de toutes les chemises complètement
ruinées dont il aime se vêtir pendant son activité
professionnelle débordante de vitalité. Moi si j'étais
lui, je serais vert !
Cependant, je ne réclame pas de roulements de tambour pour
notre exploit du jour. Non, même si Olivier, un des déménageurs
fit une dernière vanne dont il a le secret 'Tiens, elle
est emballée la machine ? Parce que moi pas !', juste avant
que nous nous mettions sur le programme levage, tirage et poussage.
Dites-donc, monsieur Otis, vous pourriez pas les faire un petit
peu plus grands vos ascenseurs ? Quitte à défoncer
l'escalier qui de toute façon est déjà trop
étroit ?
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Oui, c'est à quel sujet ? |
25/01/2002 : 18:30
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Si on ne peut plus rien dire, alors dans ce cas là autant
se taire !
Ben oui, parce que si je dois commencer à filtrer les sujets
de chroniques en fonction du 'qu'en dira-t'on' et du fait que
de se gausser des autres ce n'est pas bien, j'aime autant vous
prévenir que ça va complexifier l'algorithme qui
pour l'instant me donne entière satisfaction. Et avouez
que ce serait dommage de casser une machine aussi performante
qu'inutile, la MMPP étant la preuve incarnée que
les deux ne sont pas incompatibles mais au contraire parfaitement
complémentaires.
Alors non. Non quoi ? Je ne sais pas mais c'est non. Pourquoi
devrais-je toujours me justifier ? Ça devient fatiguant
à la longue, si je vous jure. A force de chercher le pourquoi
et le comment de tout, de creuser dans le puits sans fond de ma
mémoire, de mes peurs et de mes fantasmes, je finis par
ne plus savoir ce que cela fait de regarder vers le haut, vers
la lumière, là où l'air est comme tout le
reste c'est-à-dire libre. D'ailleurs, l'ai-je déjà
fait ne serait-ce qu'une seule fois ? Si c'est le cas, je ne m'en
souviens même pas...
Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien. Et ça,
comme disait l'autre, c'est déjà un grand pas vers
le savoir.
Bon, je suis sûr que maintenant vous vous dites qu'après
ces élucubrations parfaitement conventionnelles, je vais
enfin pouvoir aborder un sujet un peu plus terre-à-terre
ou un peu moins aérien, c'est comme on veut. Un sujet issu
d'une observation pratique que personne n'a faite avant moi, ou
bien un autre rêve qui vous amènera dans les confins
de mon inconscience et qui, dans le moins pire des cas nous arrachera
quelques sourires. Et si je dis nous, c'est parce que l'exercice
en question me fait aussi marrer. Si, parce qu'en plus je comprends
toutes mes vannes pourries, tous mes jeux de mots foireux et toutes
mes allusions perfides cachées sous le masque de l'anonymat.
Oh et puis après tout, qui suis-je pour prétendre
connaître la façon dont vous réagissez, ce
que vous attendez ou pas en venant ici ou encore ce que vous pouvez
bien penser de tout cela ? Est-ce d'ailleurs important ? Ben je
ne sais pas non plus car maintenant que j'y pense, je crois bien
que j'ai paumé la liste des choses importantes.
Et en vérité j'arrive à m'en passer. Pas
vous ?
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Le parisien décomposé |
24/01/2002 : 23:55
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Ah les parisiens ! Et quand je dis les parisiens, je ne vous
parle pas des faux qui pullulent par wagons entiers dans les allées
du métropolitain tels des apatrides réfugiés
dans la capitale afin d'y trouver travail, gloire et beauté.
Parce que cette majorité dont je fais moi-même partie,
peut bien essayer de copier le modèle original, il faut
au bout du compte se rendre à l'évidence : elle
n'y parviendra jamais.
Parce qu'être un vrai parisien, cela ne s'apprend pas. On
nait parisien ou pas.
Mais rassurez-vous, je ne suis pas jaloux. Mais alors pas du tout.
Pour la simple et bonne raison qu'après avoir côtoyé
des parisiens purs souches, sachez que je les plains. Si. Et pour
vous prouver que je n'ai pas adhéré au parti pris,
je m'en vais brièvement vous donner quelques sujets de
réflexions en la matière.
Pour commencer, le parisien a eu une jeunesse faite d'aventures
et de grands espaces. Si. Surtout les Espace Renault. Parce que
pour le reste, faut plutôt relativiser. Par exemple le Jardin
du Luxembourg, c'est la campagne pour un parisien. Il peut y amener
toute sa famille (en Espace) afin de s'oxygéner et de prouver
que oui, Paris est une ville verte où il est possible de
faire un footing dans les bois, mais seulement dans le même
sens que tous les autres sinon on se fait engueuler, renverser
puis piétiner.
Ensuite, la connaissance de la géographie pour un parisien
s'arrête là où le coupon de carte orange zones
1 et 2 ne lui permet pas d'aller. En gros, sorti des 20 arrondissements,
c'est l'inconnu, là où les barbares sévissent
et où les bouseux analphabètes se reproduisent afin
de poursuivre un objectif apparemment dépourvu de sens.
Car quel est l'intérêt de vivre si ce n'est pas à
Paris ? Face à cette question, le parisien ne peut qu'admettre
qu'il y a bien de la misère sur terre. Surtout en province.
En plus de ça, le parisien est attaché à
son arrondissement. Si. J'en ai connu un qui avait déménagé
du 15ième au 13ième, eh bien il a vécu cela
comme un déracinement profond, une expatriation dont il
n'avait jamais osé rêver, même dans ses pires
cauchemars.
Vous trouvez peut-être que j'exagère ? Eh bien je
vous assure que non. D'ailleurs, même lorsque le parisien
quitte Paris il choisit toujours une destination où il
sera sûr de côtoyer ses semblables : le week-end en
Normandie et l'été dans le sud, si possible sur
la côte d'azur. Mais en prenant soin tout de même
de faire tous les vaccins nécessaires contre la typhoïde,
la fièvre jaune ou la peste bubonique foudroyante. Parce
que le parisien veut bien prendre des risques afin d'apporter
la civilisation dans ces contrées sauvages où l'homme,
euh pardon, le parisien n'a pas encore mis les pieds, mais quand
même il y a des limites que sa témérité
ne saurait franchir.
Bon, allez, je l'avoue, j'exagère car il y a des cas particuliers.
Enfin, il parait parce que moi, je ne les ai pas encore rencontrés...
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Karaoké, ok ? |
23/01/2002 : 17:30
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Bon, c'est sûr qu'il n'y a pas de quoi être fiers
d'avoir réussi à terroriser les clients du numéro
2 mondial de la distribution. Mais que voulez-vous, des Wal-Mart,
il n'y en a pas en France, alors il faut bien se contenter du
challenger officiel dans la course aux sacs. Et puis après
tout, si on ne fait pas peur aux gens lorsqu'on a 20 ans, quand
est-ce qu'on le fera ? Eh oui parce que c'est ça le risque
: rater l'occasion. Alors bien sûr, certains d'entre vous
pourront toujours objecter qu'il n'est pas forcément nécessaire
d'apeurer la populace pour vivre normalement. Dites-donc, ne chercheriez-vous
pas à me faire culpabiliser des fois ? Ce n'est pas parce
que certaines expériences vous sont inconnues qu'elles
sont à réprouver. Sans blagues. Nous on a fait comme
on le sentait. Quand on avait quelque chose à dire ou à
hurler, on ne se gênait pas. Surtout JP d'ailleurs parce
que moi, les exploits lyriques style karaoké, ce n'est
pas trop ma tasse de thé. Enfin disons ma canette de bière.
Ben c'est exactement ça, j'ai mis le doigt dessus. C'était
tellement criant comme comparaison que je viens seulement de m'en
apercevoir. C'était ni plus ni moins (surtout pas moins
d'ailleurs) que du karaoké en plein air, et à capela
en plus ! Alors, qu'est-ce que vous trouvez à redire là
? Ça vous la coupe non ? Parce que vous croyez que quand
vous attaquez 'un Lundi au soleil' de l'autre gars qui s'est pris
pour une lumière, cela ne terrorise pas les autres ? Vous
allez me dire qu'ils sont consentants et que s'ils viennent à
ce genre de soirées, ils doivent s'attendre au meilleur
comme au pire. Eh ben nous c'était pareil. Celui qui faisait
ses courses à Carrefour, il devait s'attendre au pire.
Et pis c'est tout ! Parce que c'est ça aussi la confrontation
avec la réalité. Je dirais, en poussant le raisonnement
un tout petit peu plus loin et sans respecter la loi du silence,
que cela ressemblait même à une tentative de communication
avec la race humaine. Et avouez que c'était plutôt
sympa de notre part vu que tout le monde s'ignore royalement entre
le pâté Impérial et les Prince de Lu qui trônent
aux meilleures places dans la devanture de notre société
de consommation.
Vraiment, c'est à vous dégoûter de faire des
efforts...
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Les vocalises hebdomadaires |
22/01/2002 : 20:45
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Deux sujets sérieux en quatre jours !
Cette fois, afin d'éviter tout risque d'accoutumance et
pour vous laisser le temps d'y voir un peu plus clair en moi et
donc en vous, je vais vous raconter une anecdote sortie des tréfonds
de mon esprit.
Cela se passait en 1992 lorsque j'étais étudiant.
Je vous ai déjà narré l'expérience
à laquelle JP et moi-même avions été
obligés de participer, et ceci bien indépendamment
de notre volonté (cf. la chronique du 25/10/2001 intitulée
'L'ouverture...d'esprit').
Eh bien ce coup-ci, je vais vous en conter une autre dans laquelle
nous fumes les auteurs et interprètes. L'action se déroulait
une fois de plus lors d'un de nos ravitaillements hebdomadaires
dont nous n'avions pas le secret, vu que la grande surface en
question était ouverte pour tout le monde et que nous n'avions
aucune raison de nous cacher. On assumait autant qu'on buvait,
c'est pour vous dire ! Brièvement, afin que vous puissiez
profiter pleinement de la situation que je m'apprête à
vous décrire, il m'est nécessaire de vous rafraîchir
la mémoire en vous détaillant la tenue officielle
sponsorisée par Old Lager cette année-là
: jeans, baskets et tee-shirts noirs un peu agressifs, mais dans
le bon sens du terme (je sais, cela ne veut rien dire mais il
parait que ça rassure). Avec un petit plus pour JP : les
cheveux longs alors que moi je me cantonnais à la brosse
réglementaire depuis déjà une bonne quinzaine
d'années.
L'anecdote d'aujourd'hui, la plus criante si je puis dire, se
passa une fois de plus dans les allées qui menaient du
parking souterrain à la galerie commerciale. Il faut dire
que l'ambiance était plutôt sombre et que le tout
faisait un peu coupe-gorge. Alors comme la meilleure défense,
c'est souvent l'attaque, JP, grand soliste à ses heures
et imitant en cela les meilleurs chanteurs de Death metal du moment,
se mettait à pousser des cris caverneux d'une puissance
telle que tous les murs du parking doivent encore résonner
à l'heure où je vous parle des simulacres d'égorgements
gutturaux dont il fut le géniteur. Si vous n'avez jamais
écouté de musique digne de ce nom, je crois que
vous ne pouvez pas imaginer ce que cela peut donner. Pour vous
donner une petite idée, je dirais que cela se situe entre
les cris d'un mammouth pris au piège dans une cave sans
fond et le bruit que pourrait faire l'océan atlantique
s'il se vidait dans votre baignoire.
Par contre je peux largement vous décrire son effet sur
la populace à une heure de grande écoute puisque
j'en fus le témoin consentant et amusé.
Vous aviez pour commencer les gens qui retournaient s'enfermer
dans leur voiture en toute hâte, se disant que tout compte
fait, il y aurait sûrement moins de monde dans une dizaine
de minutes. Et comme il vaut mieux attendre assis que debout...
Vous aviez ensuite les gens qui, se trouvant trop éloignés
de leur véhicule au moment des faits, n'avaient pas d'autres
solutions que de déguerpir à vitesse grand V dans
l'hypothétique espoir de trouver refuge dans un lieu éclairé
et beaucoup plus et surtout mieux fréquenté. Ceux-là,
on les reconnaissait aux bruits de pas qui s'accéléraient
au fur et à mesure que nous poussions un sprint (en plus
du hurlement de JP) pour venir à leur rencontre.
Eh bien je vous le dis : nous n'avons jamais croisé qui
que ce soit lorsque nous agissions de la sorte. Qu'est-ce qu'on
était tranquille !
Comme quoi, des fois, on est vraiment ce qu'on a l'air d'être.
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La belle affaire ! |
21/01/2002 : 18:00
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A force de me retrouver en permanence en face de moi-même,
refusant de fuir la réalité telle qu'elle est, je
crois que je finis par devenir quelqu'un que je n'ai jamais été.
Je ne sais pas si ce chemin est meilleur ou plus mauvais que le
précédent et cela n'a d'ailleurs aucune importance.
Car ce chemin est maintenant le mien. Et si j'en suis aujourd'hui
là où j'en suis, c'est qu'il ne peut pas en être
autrement, et qu'il me faut sûrement passer encore par un
certain nombre d'états et d'étapes plus ou moins
agréables afin de continuer ma quête du moi. Je ne
sais pas où tout cela me mènera mais encore une
fois cela n'a pas d'importance. Cela me mènera là
où je dois aller. Et conformément à mes choix.
Ne croyez pas que ces considérations soient celles d'une
ancienne lassitude transformée depuis peu en fatalisme
ou d'une quelconque illumination religieuse. Pas du tout.
Je ne regarde ni derrière moi, ni devant moi.
Ce qui a été a dû être. Ce qui sera
devra être.
Je suis intimement persuadé que tout ce qui m'arrive a
un sens pour moi. Il est vrai que je ne le comprends pas toujours
mais la confiance que j'ai dans ce système de convictions
transforme les difficultés en autant de chances de pouvoir
progresser ou de régresser, encore et toujours.
Je suis sûr que tout ce que je suis amené à
vivre a une signification. Peu importe que je la connaisse ou
pas.
La seule chose dont je suis certain c'est que le bonheur permanent
n'existe pas et que l'équilibre tant recherché entre
ce que je pense, ce que je fais, ce que je ne fais pas et ce que
je ressens est d'une instabilité perpétuelle. Maintenant
que je le sais je n'ai plus qu'à me concentrer une fois
de plus sur les plus grands déséquilibres résiduels
qui sont encore un frein à l'explosion et à l'implosion
de ma personnalité.
Et je ne lâcherai pas l'affaire.
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B comme Ben non |
20/01/2002 : 23:30
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Je suis sûr que maintenant que j'ai attaqué le dictionnaire
vous devez vous dire que ça y est, le Michel Mohr, il a
trouvé le filon pour faire face à une inspiration
qui doit être actuellement aussi virevoltante qu'un flocon
de neige en plein mois de juillet. Eh bien, si c'est ce que vous
vous êtes imaginés à la lumière de
la chronique d'hier, je préfère mettre tout de suite
les choses au foncé : vous n'êtes pas au bout de
vos surprises.
Ben non.
Parce que le coup du dictionnaire, même si j'en suis assez
content, ce n'est pas ça qui va me relancer plein pot sur
l'autoroute de l'information, c'est moi qui vous le dis. Mais
alors pas du tout. Parce que le seul ingrédient que cela
peut m'apporter lors de l'élaboration d'une chronique,
c'est tout au plus le titre. Quant au reste de la recette, je
fais plutôt comme les vrais cuisiniers : tout au feeling
avec les produits du jour (ou de la nuit) et si un ingrédient
vient à manquer, eh bien j'utilise le produit de substitution
que j'ai sous la main. Et je ne sers jamais de plats préparés
à l'avance.
Et puis d'ailleurs, êtes vous vraiment sûr qu'il me
faut trouver dès à présent une source intarissable
dans laquelle je peux puiser à loisir, afin de m'alimenter
les journées où les carences de nature créative
sont à l'image de ma cuisine ?
L'avenir nous le dira. Et comme par rapport à hier, l'avenir
c'était déjà aujourd'hui, j'ai bien l'impression
que le doute n'est plus permis.
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Le dictionnaire non illustré : lettre A |
19/01/2002 : 15:30
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Cela fait un petit moment maintenant que j'utilise mon Petit
Larousse illustré de 1979 afin d'essayer de comprendre
ce que je suis en train de vous raconter. Et je l'avoue, j'ai
été trop fréquemment déçu par
cet opuscule qui bien souvent n'est peuplé que de mots
qui ne font que se renvoyer les uns les autres la définition
sans vouloir dévoiler eux-mêmes leur propre signification.
Alors je me dis que moi aussi je suis capable d'en faire autant,
voire même mieux car après tout, ne suis-je pas le
mieux placé pour vous donner les clés vous permettant
d'entrer plus facilement dans les différentes pièces
de ma conscience que je n'ai d'ailleurs pas encore fini de visiter,
sans vous parler des annexes, de la cave et autres inconsciences
qui n'apparaissent sur aucun plan ?
Si, je suis bien d'accord avec vous. Et comme il ne faut jamais
remettre à deux mains ce que l'on peut faire comme un pied,
j'ai décidé de m'y attaquer dès aujourd'hui
en commençant par la lettre A parce que même dans
mon alphabet à moi que j'ai, le A est en tête.
A
Alfa : premier prénom de Roméo qui fit dire
à Juliette : 'Cet Alfa Roméo, c'est vraiment de
la bombe !' (passage censuré dans la version définitive
de Shakespeare pour cause de plagiat publicitaire). Dans un sens
moins littéraire, et surtout par abus de langage, ce terme
sert aujourd'hui à exprimer de façon non-équivoque
l'admiration éternelle et sans bornes que l'on porte à
un objet ou à une personne, surtout sur le plan esthétique.
Il convient alors d'y accoler un numéro pour préciser
de quoi on parle, encore que celui-ci soit optionnel puisque tous
les modèles de série en sont pourvus (de quoi ?
mais de tout...). Exemple : 'J'ai une Alfa 147' : cette phrase
est autosuffisante car quand on a dit ça, on a tout dit.
C'est comme Maxell qualité filtre, ce n'est pas la peine
d'en rajouter.
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Prisonnier |
18/01/2002 : 22:20
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Je connais régulièrement des périodes où
j'ai la sensation que rien ne bouge et que je ne progresse pas.
C'est le cas ce soir.
Tout est arrêté et je me retrouve englué dans
l'immobilisme. J'ai beau me dire que je vais me dégager
de tout cela et trouver mon envol, c'est peine perdue car à
chaque tentative tout ce qui m'entoure me suit et avance à
la même vitesse que moi. Ce qui fait que je reste irrémédiablement
au même endroit.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Alors je vais tenter
de m'expliquer en utilisant quelques artifices dont les feux associés
sont ce soir en voie d'extinction.
En fait c'est comme si j'étais dans le désert. Personne
à l'horizon. Pas d'oasis, ni orange ni fruits des bois.
Alors, histoire de changer d'air je décide de marcher.
Vers où ? Je ne sais pas, l'essentiel est d'arriver ailleurs
parce qu'ici il ne se passe rien. Eh bien j'ai beau marcher ou
courir, il n'y a que le désert et rien d'autre. Je suis
embourbé. Complètement.
Mieux ! J'ai trouvé mieux comme métaphore pour décrire
l'aridité actuelle dans laquelle mon être réside.
Je suis sur un tapis roulant. Seul. Lorsque je me lance dans une
direction le tapis se met en marche mais dans le sens opposé
au mien et avec la même vitesse que moi, ce qui fait que
je fais du surplace. Et au moment où je m'arrête,
le tapis s'arrête. Et ainsi de suite jusqu'à atteindre
le point de non-retour ou de départ vu que dans ce cas
précis ils sont confondus.
Alors plutôt que de continuer à me fatiguer inutilement
dans mon désert ou sur mon tapis je préfère
accepter l'état dans lequel je suis et attendre que l'extérieur
cesse de me contrer systématiquement dans ma tentative
d'évasion.
Enfin quand je dis 'l'extérieur', je devrais plutôt
dire 'ce qu'il y a en moi et que je ne maîtrise pas'.
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La bonne parole |
17/01/2002 : 18:50
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Si vous le permettez, et même si vous ne le permettez pas
d'ailleurs puisque je vous rappelle que c'est moi qui décide
de ce qui se passe ici, je vais faire l'inventaire de tous les
sujets que je vous ai promis de traiter un jour ou l'autre dans
la MMPP et dont je ne me suis toujours pas occupé. Ceci,
croyez-moi, n'est pas un exercice d'auto-flagellation. Non, pas
du tout. C'est tout simplement pour vous montrer que lorsque je
dis que je vais faire quelque chose, et à fortiori lorsque
je l'écris, je le fais. Bon, c'est vrai que cela vous fait
une belle jambe, voire même deux, puisqu'en attendant vous
n'en avez toujours pas la preuve. Au contraire car en plus je
m'apprête à vous donner les contre-exemples. Euh...
du coup, pour l'auto-flagellation de tout à l'heure, j'en
suis peut-être plus très loin. Mais pour ma défense,
je dirais que le seul coupable c'est le temps que je vais mettre
pour enfin passer à l'action car ce temps-là, je
ne le maîtrise pas. Donc je vous le dis : les chroniques
correspondantes seront écrites, soyez-en assurés.
La seule chose que vous ne savez pas c'est quand elles le seront.
Et ce n'est pas la peine de me poser la question parce que je
n'en sais pas plus que vous sur le sujet...
Alors pour vous prouver que le temps n'a pas d'emprise sur ma
mémoire, voici la liste à laquelle j'arrive à
ce jour :
- la recette du steak haché sauce aux trois poivres qui,
croyez-en mon expérience, relègue la recette de
l'oeuf sur la pizza surgelée au rang de hors d'oeuvre sans
saveurs (je suis hyper fort dans les teasing, et ce n'est pas
parce que je suis mégalo que je dis ça, c'est uniquement
parce que c'est la vérité. Ben quoi ? Puisque je
vous le dis, c'est que c'est vrai !)
- l'achat de ma guitare, qui prouve par l'absurde que même
moi j'ai quelques fois des absences non récupérables
dans le temps,
- ma deuxième révélation dont tout le monde
se fout. Mais comme vous savez que depuis le début je n'en
fais qu'à ma tête, vous allez vous la coltiner un
jour où l'autre, c'est moi qui vous le dis,
- mes habitudes en matière d'alimentation qui bouleversent
toutes les théories ainsi que les pratiques reconnues en
matière de nutrition alimentaire. Ah oui, parce qu'il faut
que je vous dise que je fais aussi de la nutrition non-alimentaire.
Mais vous comprendrez plus tard, je vous laisse déjà
digérer toutes ses nouveautés.
Ben voilà, je pense ne rien avoir oublié. Remarquez,
si j'ai oublié quelque chose, c'est que je ne m'en souviens
pas donc forcément il ne peut pas en être autrement.
Ben oui parce que moi je ne me souviens pas de ce que j'ai oublié,
ça, j'en suis sûr. Quoique.
Donc reconnaissez que ce n'est pas si dramatique que ça
cette affaire.
Alors je vais m'en occuper sérieusement. Car je n'ai qu'une
parole. A la fois. Le problème c'est que ce n'est jamais
la même...
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Mégalo, c'est mégalo |
16/01/2002 : 18:50
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Une de mes connaissances, pourtant quelqu'un que je respecte
et à qui je dois beaucoup plus qu'elle ne le croit, me
dit régulièrement, en fait à chacune de ses
visites sur la MMPP, que je suis en train de devenir complètement
mégalo.
Au début, je niais le fait et je lui disais 'mais non,
tu dis ça parce que tu es en colère !'. Et puis
à force, j'ai fini par me poser réellement la question.
Suis-je mégalo ?
A tel point que je suis même aller regarder la définition
précise à partir de laquelle il me sera possible
de vous donner la réponse concernant mon état. Parce
que l'état, c'est moi. Alors qu'est-ce qu'il dit le dico
:
'Mégalomane : atteint de mégalomanie'
'Mégalomanie : délire des grandeurs'
Bon, d'accord, et après ?
Pour ce qui est du délire, compulsons à nouveau
le Larousse, histoire de lever toute ambiguïté :
'Délire : trouble mental caractérisé par
la confusion des idées et centré sur un thème
: grandeur, persécution, culpabilité, jalousie,
etc...'
Alors le problème que je vois là-dedans, c'est que
lorsqu'on est atteint de trouble mental, on ne le sait pas soi-même.
Donc si je dis que je n'en suis pas atteint je ne peux en aucun
cas en être sûr.
Résultat, cela devient plus compliqué que prévu.
Il va falloir calculer ma fourchette de mégalomanie en
prenant en compte mon avis et celui des autres. Mais le mien avant
quand même.
Reprenons : la mégalomanie se caractérise par deux
données qui sont le délire et la grandeur, associées
par un indice de corrélation valant 1. Parce que la grandeur
tout court, ça ne tient pas debout. Et c'est un gars de
1m98 qui vous le dit. Alors pour simplifier prenons un poids de
50% pour chacune d'elles. Ben oui, si on ne prend pas d'hypothèses
on n'y arrivera jamais alors moi je dis que c'est comme ça
et puis c'est tout.
Pour le 'délire', moi je dis que la probabilité
que j'en sois atteint est de 0. Ben oui, je suis pas fou au point
de me coller un 1 quand même. Et vous, que croyez-vous ?
Prenons le cas critique où pour vous c'est 1 la bonne réponse.
Et pis comme mon avis et aussi important que le votre, moi je
dis que le poids moyen des deux indices pondérés
successifs équivaut à la moyenne calculée
en respectant un flux gaussien entre le début des emmerdes
et la fin de tout. Ça clarifie tout de suite la situation,
vous ne trouvez pas ?
Pour la 'grandeur', c'est un peu moins trivial parce que mon beau
dictionnaire il dit :
'Grandeur : (...) Folie des grandeurs : voir Mégalomanie'
Il se moque de qui le père Larousse ? Des définitions
comme celle-là, je peux les faire moi-même. Heureusement
que c'est un cadeau parce que sinon j'aurais eu les boules (en
plus du dico) devant tant de malversations linguistiques.
Bon, ok, restons calme. En tout cas j'en conclue donc que la définition
de la mégalomanie est récursive puisqu'elle se définit
par elle-même. Eh ben, ça va pas simplifier mes calculs.
Je vais donc considérer, afin d'arriver au résultat
qui m'intéresse sans que vous ne vous soyez aperçus
de rien, que les grandeurs corrélées à la
folie suivent une série mathématiquement convergente
lorsque la folie tend vers l'infini, c'est-à-dire à
chaque fois puisque si vous relisez la définition précise
du phénomène, il n'est pas dit que la folie en ait.
Des limites. Faut suivre aussi ! Encore que ! Peut-être
que tout ce qui est écrit est limité et inversement.
Ah, sacré problème quand même. Bon ben disons,
pour embrouiller le calcul encore une fois parce que j'ai d'autres
choses à foutre que oui.
Donc, conclusion, j'en déduis que mon indice de mégalomanie
varie entre 0 et 1, et ceci en permanence puisque mon équation
ne dépend pas du temps. Et tant mieux !
Vous voyez bien qu'en posant clairement le problème on
finit toujours par trouver la solution.
C'est pas plus compliqué que ça !
Alors maintenant s'agirait de ne plus me raconter de conneries
concernant ma mégalomanie présumée. Ok ?
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Le manque nécessaire |
15/01/2002 : 17:00
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Après les légères divagations dont j'ai
été l'objet hier, me voici de retour. Comme si de
rien n'était. Et une fois de plus j'ai pu vérifier
ce que je me dis à chaque fois qu'une telle expérience
m'arrive : je m'aperçois toujours de l'utilité de
quelque chose uniquement lorsque je ne l'ai plus. Parce que quand
je l'ai, il n'y a pas de manque et donc je ne me pose aucune question
à son égard.
Tenez, un exemple tout bête tiré de mes archives
personnelles : lorsque j'ai changé ma chasse d'eau (cf.
chronique du 07/11/2001) je m'étais coupé l'index
droit juste au milieu de la deuxième phalange. Vous allez
me dire que pour un gaucher, la belle affaire que voilà
! Eh bien maintenant je peux vous assurer que même à
moi, ce qui semble n'être qu'un très léger
détail anatomique, m'est indispensable. Par exemple pour
faire un lacet. Je ne connais pas votre technique personnelle
en la matière mais moi, lorsque je lace mes groles, il
y a un moment où mon index droit est coincé dans
une des boucles. Et pour l'extirper, il me faut tirer le doigt
qui frotte alors de toute sa longueur sur la corde acérée
(c'est en tout cas l'impression que j'avais), ravivant à
l'époque la douleur d'une plaie encore sanguinolente. Autre
exemple ? La vaisselle. Surtout lors de l'utilisation de la partie
bien râpeuse de l'éponge qui ne manquait pas de me
limer la plaie jusqu'à l'os (c'est en tout cas l'impression
que j'avais). Ben oui, en tenant l'objet à laver de la
main droite et l'éponge de la main gauche, vous pouvez
vous y prendre comme vous voulez, il n'y a pas à tortiller
: la deuxième phalange, elle déguste.
La vérité n'est pas ailleurs : avant d'être
mise à l'index, je ne me souciais pas de l'utilité
de ma deuxième phalange puisqu'elle était sans défaut
et que les opérations susmentionnées de frottage
et de grattage ne lui faisaient ni chaud ni froid. Mais de cela
je n'avais pas conscience.
Et encore ceci n'est-il rien par rapport à la santé.
Quand je vais bien, je ne m'en rends pas compte. Par contre, quand
je suis malade, là j'en suis bien conscient.
Et ce que j'aime c'est le retour à la santé après
avoir été malade. A ce moment précis, j'ai
conscience qu'être en forme c'est le bonheur absolu : je
suis calme, serein et plein d'entrain.
Limite si ça ne me donnerait pas envie d'être malade
plus souvent, histoire de pouvoir vivre à nouveau cette
période d'euphorie malheureusement trop brève. C'est
tout dire !
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The courtest |
14/01/2002 : 21:10
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Aujourd'hui, je vais faire la chronique la plus courte que vous
n'ayez jamais vue.
Si.
Pour la simple et bonne raison qu'il y a des jours où les
maux présents rendent impossible la présence des
mots.
A demain !
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Delirium Tremens |
13/01/2002 : 18:35
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Je crois que suite à une éclipse totale d'oxygène
un peu trop longue, les résidents de l'immeuble qui fait
face au mien ont définitivement pété les
plombs.
Pour commencer, il faut que je vous dise que dans cette résidence,
le rez-de-chaussée se situe, suite à une malversation
immobilière de laquelle l'immeuble n'est pas sorti grandi,
à quatre mètres du sol, ceci expliquant peut-être
cela.
Ou pas.
Comment cela se peut-il ? Tout simplement parce que le rez-de-chaussée
a été muré. Si. Je pense que depuis des années,
plus personne ne peut entrer ou sortir de cet ensemble et que
par conséquent, ils vivent tous en autarcie. Du coup, il
fallait bien que cela arrive. A force de respirer le même
air depuis tant de temps et de ne voir le monde qu'à travers
leur poste de télévision, ils sont devenus fous
sans s'en rendre compte.
Et la folie suprême, n'est-ce pas de continuer à
croire qu'on est normal ?
Je vous l'avais bien dit, ils sont tous dingues là-dedans.
Et je ne dis pas cela uniquement à cause de l'anomalie
architecturale qui, tout en les condamnant, nous sauve. Jusqu'à
aujourd'hui je me demandais quels étaient les barbares
qui avaient décrété qu'un tel enfermement
serait leur punition. Serait-ce encore le fait d'une Loge Maçonnique
? Je ne sais pas. Mais maintenant, quels qu'ils soient, je les
remercie car je ne voudrais pas rencontrer ces autochtones atteints
de delirium tremens à tous les étages.
Surtout, il ne faut pas qu'ils s'échappent. Jamais. C'est
pour cela que depuis mon poste d'observation je les surveille.
Jour et nuit. Je guette chacun de leurs gestes et craint la moindre
tentative d'évasion de leur part.
Ils ne doivent jamais sortir de là où ils sont.
Et me voici condamné au même sort pour m'en assurer.
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La question du jour |
12/01/2002 : 15:45
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Que se passe-t-il ? Y aurait-il encore un événement
aujourd'hui que tout le monde m'aurait caché ?
Le 12 janvier, voyons voir... c'est pas le jour de Noël,
vu que c'est le 25 décembre, c'est pas le 14 juillet non
plus euh... laissez-moi réfléchir... le passage
à l'euro ? Ben non, pour être franc, je ne crois
pas que cela soit ça non plus.
Mais alors quoi ?
Forcément il doit se passer quelque chose d'important,
que dis-je, de primordial pour qu'aujourd'hui à 15h, personne
ne m'ait encore rendu visite. Car je dois reconnaître que
je n'avais pas vu ça bien souvent. Bon, je me suis bien
rendu visite à 15h03 mais moi c'est différent, j'habite
ici donc il est normal que de temps en temps je vienne. Mais les
autres que font-ils ?
Je suis tout interloqué.
Ah mais ça y est, j'y suis ! C'est le week-end. Ben oui,
je suis con moi. Autant vous, vous faites bien la différence
avec le reste de la semaine, autant moi, je ne la fais plus forcément.
Du coup, j'oublie que vous n'avez pas le même rythme que
moi et que le week-end est l'occasion pour vous de faire ce que
vous ne faites pas du Lundi au Vendredi. Et inversement.
Non, en fait je plaisante parce que la différence je la
fais très bien. Grâce à vous d'ailleurs. Et
je ne parle pas ici que de la très légère
inflexion de la courbe de fréquentation de la MMPP, ça
ce n'est rien. Mais du fait que c'est le week-end que j'ai l'occasion
de pouvoir côtoyer à nouveau les rescapés
de l'ancienne et de la nouvelle économie.
Moi je vous le dis on ne peut jamais échapper à
la réalité.
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RETROUVAILLES en capitale |
11/01/2002 : 23:45
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Figurez-vous qu'une fois de plus, je suis allé à
Paris cet après-midi. Et une fois de plus, ce n'était
ni pour les beaux yeux de la Tour Eiffel ni pour les autres attrape-touristes
de la capitale. C'était pour y retrouver Xavier, un copain
de promo qui fut également mon coturne pendant mon année
de service militaire. Cela faisait 5 ans que nous ne nous étions
pas revus. D'ailleurs, l'une des premières choses qu'il
m'a dite était qu'il n'avait pas vu le temps passé.
Ben lui peut-être mais moi par contre si. Vu qu'on avait
rendez-vous à 15h30, que j'étais en avance de 10
minutes et que lui au final s'est pointé à 16h30
après m'avoir appelé toutes les dix minutes, pour
d'une part me chambrer et d'autre part m'annoncer de sa voix embarrassée
'Je suis désolé, pardon, mais c'est sûr, dans
un quart d'heure, je suis là, pardon, désolé'
et bien je peux vous dire que le temps m'a semblé long,
et que le 8ième arrondissement je commence à le
connaître : le Parc Monceau, la Place des Augustins, la
rue de Lisbonne et tout le toutim, c'est bon j'ai donné
! D'ailleurs, je me suis dit que si jamais quelqu'un repérait
mon circuit, j'étais bon pour la fourrière et l'interrogatoire.
Parce que quand je me balade, sachez que je ne fais pas ça
n'importe comment : j'effectue des demi-cercles concentriques
autour du point de ralliement, en commençant par celui
de plus grand rayon. Ben oui, comme ça, au moment où
le gars est sensé arriver, la probabilité que je
me trouve proche du 'Check Point Xavier', elle est vachement élevée.
Par contre, c'est sûr que si le gus il ne se pointe jamais,
eh bien cette méthode elle comme les autres, c'est-à-dire
toute pourrie.
Enfin, à 16h30, le voilà qui arriva. Avec une bouteille
de champagne que son client lui avait offerte. Franchement. Si
ça s'appelle pas 'chambrer jusqu'au bout' ça ! Donc
ce qu'on a fait, c'est qu'on est entré dans le premier
bar venu où Xavier, grand Prince, a payé son coup.
Une bonne pression d'un demi-litre bien fraîche histoire
de se réchauffer. Ben oui, vous ne connaissez pas ce truc
? Vous savez, dans les pays où il fait très chaud,
les gens boivent du thé pour se rafraîchir. Bon,
je ne sais pas si c'est un dérivé de l'adage 'Il
faut soigner le mal par le mal' ou si le phénomène
n'est dû qu'aux échanges thermiques entre le buveur,
la boisson et le reste du monde, mais toujours est-il que là-bas
ça marche. Alors, moi, je dis que chez nous, il faut appliquer
la même méthode : quand il fait froid, il faut boire
froid, histoire de se réchauffer. CQFD. Enfin, CQFD disons
à 50% parce que moi, même quand il fait chaud je
bois frais. Disons seulement que je suis l'exception qui confirme
la règle.
Sinon, je vous passe les détails de la conversation dont
environ 80% au moins relèvent de l'habilitation 'Confidentiel
Pression' mais ce que je peux vous dire c'est que Xavier, malgré
(ou grâce à) toutes ses années, n'a pas changé.
Et c'est tant mieux, bien que je préférerais le
constater à une fréquence un peu plus importante.
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