Nuits d'Amérique
On repeint des motels à la frontière de new Mexico
Ils en ont bien besoin
Ensuite, on sirote une bière
Allongés dans des transats
On regarde passer les derniers
camions
En espérant qu'Aby,
La jolie truck driver
Nous fasse signe
Le texaco de Tom Luckinbill
vient juste de fermer
Tom est un indien
Descendant des Spokanes
Et poète à ses heures
Son kangourou, Skip, est le
pire fils de pute
Que j'ai rencontré
Tom nous rejoindra plus tard
Ce soir, on ira tous perdre
nos dollars a Derry
Ou à Des Moines
Levant des Cowgirls aux yeux las
Sous le sourire complice des mères maquerelles d'Albuquerque
Qui mettront nos biftons dans ce petit coffre en métal gris
On échangera quelques mots
Ensuite, il faudra monter et ne décevoir personne
Les chambres ont des parfums de violette et de roses fanées
Leur
lumière bleue se voit jusqu'à Lincoln, Nebraska
M'assure Amalia, ma complice d'un soir
Je la crois volontiers
Le désert est tout prêt
Des palmiers au loin s'agitent
Les dunes de sable se font et se défont
Plus tard, en bas de l'hôtel,
On retrouvera la nuit
Notre vieille Dodge grinçante
Nous ramènera au motel
On saluera Tom sans un mot
Le temps de siffler une dernière bière
Et on ira se pieuter
La route semble n'en plus finir
Je me demande où elle va
Les nuits sont longues en Amérique
Il paraît que c'est partout pareil
(1989-1990, revu et augmenté en 2018)
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