Site de Stéphane Descornes, dit Bishop. Écrivain.

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Contes et Récits de Paris

 

 

En marge du conte Le Chien du Louvre

 

Voici un petit texte inédit, écrit tandis que corrigeais Le Chien du Louvre. L'anecdote est véridique. Je l'ai tirée d'un article que m'a envoyé l'ami Gilles Massardier au moment où je réunissais ma documentation sur Paris, pour ce Contes et Récits. Je ne m'en suis pas servi dans Le Chien du Louvre, mais ce petit " fait divers " méritait d'être tiré de l'oubli. Merci encore, Gilles !

 

 


Un lecteur de rêve

 

 

La scène se passe à Paris, le jeudi 25 juillet 1793. Dernière journée des Trois Glorieuses. Une centaine de Parisiens tente de s’emparer du Louvre. Les soldats de Charles IX, des Suisses pour la plupart, sont près de trois cent, postés sur les quais ou aux fenêtres du Palais, abrités derrière des matelas.

La pendule de l’Institut indique dix heures passées, il fait un soleil de plomb et le tocsin de Notre-Dame sonne sans relâche, couvrant presque le bruit des fusillades.

Plusieurs centaines de personnes assistent alors à la scène suivante : un homme, la cinquantaine, débouche soudain sur le quai Voltaire, par la rue de Baune. Il marche lentement, un livre à la main, absorbé par sa lecture. Longeant le parapet, il s’engage sur le pont des Arts. Il devient alors la cible des Suisses retranchés dans le Louvre et des soldats du roi tapis sur les quais. Des parisiens lui crient de se coucher par terre, de ficher le camp d’ici. Mais il n’entend rien. Il poursuit sa traversée du pont de son même pas lent d’automate, indifférent aux balles qui sifflent à ses oreilles.

Il quitte le pont, traverse la chaussée et s’engage rue de Seine, où bientôt il disparaît.

Le Louvre est pris vers midi. Plus de trois cent personnes ce jour-là ont vu cet homme étrange. Mais la joie de la victoire remet à plus tard les éventuelles questions à son sujet. Plus personne ne pense à lui.

 

Bon sang ! Si je pouvais écrire un livre qui ait le même effet sur son lecteur, que celui dans lequel était plongé cet homme…

 

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