Site de Stéphane Descornes, dit Bishop. Écrivain.

       Bio, textes inédits, carnets, notes de lectures, etc...

 

    

       Merci de votre visite !

QUI SUIS-JE ?

   |  MES LIVRES   |   LECTURES  |  CARNETS  |  MUSIQUE  |  LIENS  |   E-MAIL  |

 

 

 

ACCUEIL

Mon parcours

Ici je retrace mon parcours... à grands traits ! Photos, dessins et divers extraits de textes à l'appui...

 

08 Février 1969
9 heures du matin. Je viens au monde, à Paris, 14e. Clinique de Port-Royal. Il neige à pierre fendre. Dans une ébauche d'autobiographie commencée en 1984 (écrire ses mémoires à 15 ans, ça en dit long sur mon égo sudimentionné, non ?) je note :
« Ce siècle avait 69 ans, quand il vit en son 8eme jour de février l'arrivée sur Terre d'un enfant. » Le début ressemble à du pâle Victor Hugo, la fin évoque Superman ou le Messie. Très vite, je relativise le côté « Christique » de l'affaire : « Cette naissance ne bouleversa pas le monde, sinon celui de mes parents. » Une note d'un humour très fin vient clore l'introduction : « Il était 9 heures du matin et la neige tombant à gros flocons recouvrait les rues d'une épaisse couche blanche, qu'elles n'étaient pas seules à porter. » (Si ça se trouve, j'ai loupé une carrière de comique !)

Il y a peu, je suis tombé sur une évocation de ce 8 février dans le journal de Julien Green :

« Aujourd'hui, tempête de neige, à Paris. Par un vent très fort, la neige tendu comme un grand drap blanc, cachant les arbres et toutes les maisons. »

( Julien Green - « Ce qui reste de jour - Journal 1966-1972. » Editions PLON.)

Alors que je suis bien au chaud, Green se jette dans la tempête, et atterrit au musée du Louvre :

« Expositions de dessins au Louvre. La dame rattachant son ruban sous son cou, de Degas. Elle fait une petite grimace d'attention et les mains un peu maigres sont merveilleusement vues. La grosse araignée souriante de Redon. »

C'est moi qui sourit en écrivant ces lignes. Dehors, il neige, 36 ans plus tard. Y a pas cinq minutes, j'ai entendu ma mère me raconter une histoire d'araignée, entendue à la télé... Un souvenir me revient : mon père, quand il était dans ses bons jours, m'appelait « l'araignée. » Pour me taquiner. « Ca va, l'araignée ? » Jamais pensé à lui demander pourquoi...

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

L'araignée qui sourit de Odilon Redon (1881), fusain, musée du Louvre, Paris.

 

Juillet 1969
En Juillet '69, j'ai 6 mois. Et tandis que, là-haut, là-haut, très loin dans l'espace, Neil Armstrong, puis « Buzz » Aldrin marchent, sautillent et plantent des drapeaux sur la Lune... je passe des jours tranquilles à l'Haÿ-les-Roses. Rampant dans l'herbe, jouant à m'attraper les pieds et me livrant à je ne sais quelles pensées. Dans ma fameuse autobiographie, j'écris : « Mon enfance a été caractérisée par 3 périodes. Chacune représentée par une ville. » Vrai. L'Haÿ, c'est une période un peu paradisiaque. L'impression de grandes vacances perpétuelles. J'y suis resté jusqu'à mes six ans. Les parents, qui travaillent dans une autre ville et qu'on ne voit que le week end. Un grand-mère disponible, dotée d'une petite maison, au fond d'un jardin envahi d'herbes folles, avec dans un coin un cabanon dans lequel j'aimais me réfugier. Avec une poignée de copains, on simulait des poursuites imaginaires, au volant d'une vieille guimbarde abandonnée au fond d'une impasse. À la télé, ma grande joie de l'époque c'était de suivre les aventures du fantôme de l'espace... J'ai tiré de cette période quelques nouvelles, dont l'une d'elles porte ce titre explicite : Eh ! Il est 5 heures, y a le fantôme de l'espace !

            

                   Ici, avec ma môman, dans le jardin de ma Grand-mère.

Là, je jette sur le monde un regard curieux, et un peu inquiet...
                       

               12.08.1969

1971 à 2 ans, déjà plongé dans les livres! En fait je déchirais les pages de garde v et je dessinais dessus...

 

1975
Je vais vite... 75. Deuxième grande période...
Je me retrouve à Vitry-sur-Seine, où vivent mes parents. À l'école primaire Montesquieu. Là, je découvre l'amitié. Avec un copain nommé Cyril, je joue au bord de la Seine, qui coule pas loin de chez moi. Des hobbies ? Je collectionne des vignettes PANINI. Le thème : les dinosaures... je lis des BD en vrac et je dessine. Dans un questionnaire datant de fin 1975, lors de mon entrée en CP, voici ce que répond ma mère :

      

    

 

                  

Écrire et dessiner... Déjà, mes deux passions cardinales sont présentes. (Je sais, à l'évidence j'ai échappé de peu à une carrière cycliste !) Je n'ai qu'un vague souvenir de ce que je pouvais écrire à ce moment-là... (Si ce n'est cette petite rédaction qui date de 1976 : Mon chien    ici ) Je ne lisais pas encore de « vrais » livres (c'est pourquoi le mot lecture est barré, sur le questionnaire)... mais je dévorais ce qu'on appelait alors des illustrés (on dit BD, depuis), et en particulier... PIF GADGET. Si j'en crois mon autobiographie : « Quand j'ai acheté PIF pour la première fois, ils avaient un contrat avec des crèmes de Savoie, et le gadget était un puzzle. » Je me souviens avoir acheté ce journal quelques temps auparavant et son gadget : une sarbacane, avait bien failli m'étouffer. Véridique. Des années plus tard, j'en ai tiré un petit texte, PIF a failli me tuerque vous pouvez lire ici.

                         

                          1976-Là, j'ai l'air de penser : « Chouette, demain c'est le jour de PIF ! »

PIF...

(puisqu'il faut bien l'appeler ainsi !)

Bref, je lis des illustrés et je copie les dessins que j'aime. « Grâce à des jeux dans un PIF POCHE, je reproduis sur des feuilles un personnage : JOE L'INTREPIDE. » Est-ce moi qui l'ai appelé ainsi, ou était-ce son vrai nom ? Toujours est-il que je pense lui avoir fait vivre une poignée d'aventures. Trois années passent, bon an mal an, et je déménage une nouvelle fois pour aller habiter une petite ville où nous avions de la famille, pas très loin de L'Haÿ... Rungis.

 

1978
« La période la plus fertile de mon enfance fut certainement RUNGIS. » Le premier jour de classe, au moment de monter en rang par deux, un gamin me demande si je veux me mettre avec lui. Il se présente : Christophe Lambert. Là, je ne dis pas : « Quoi ? Comme l'acteur ? » Vu qu'en 78, l'acteur est loin d'imaginer qu'un jour il tournera avec des singes ou que ses moustaches de Vercingétorix feront rire la France entière. Je dis juste « d'accord », et on se prend par la main. Depuis, on ne s'est plus lâché. (Enfin, si, quand même ! C'est une image, quoi...) Dès le départ, Chris et moi on a tout pour devenir amis. Lui aussi dévore chaque semaine son PIF GADGET, et comme moi il adore le dessin. Le petit plus, c'est que Chris réalise un journal de BD, dessiné sur des cahiers d'écolier. L'objet s'appelle le Journal de Zouzou. Aussi sec, j'ai envie de créer mon propre journal. Pour ne pas avoir l'air de copier, je décide que le mien sera « axé science-fiction »... Je m'achète un cahier au Franprix du coin, et je griffonne sur la couverture : Espace Story. Story, parce que je veux raconter des histoires (bon je mets le mot en anglais parce que ça fait « class», même si j'oublies le pluriel)... histoires qui se passeront dans l'espace (là je mets le mot en français, non pas parce que ça fait « class», mais parce que je connais pas le mot space )... À cette époque, je me passionne aussi pour les histoires de soucoupes volantes et d'enlèvements extraterrestres. Caché derrière les rideaux de ma chambre, je scrute la nuit étoilée, tel Rigel en haut de son observatoire attend les visiteurs de l'espace. Et je note que certains soirs, le ciel de Rungis est parcouru par des lumières suspectes. A tous les coups, c'est des OVNIS, que je me dis. Autant le dire tout de suite : mes OVNIS, c'est juste des avions, et je me ridiculise auprès de deux trois copains, mais tant pis... il est permis de rêver, non ? Si aucun de mes OVNIS ne n'attaquent Rungis, je décide qu'ils envahiront au moins une chose : les pages d'Espace Story ! Et mes héros les combattront jusqu'à la mort ! Hélas, l'exaltation de la nouveauté tourne court, et Espace Story ne voit qu'une ébauche de premier numéro. (Si ça se trouve, j'ai juste fait la couverture ! Magie des souvenirs...) Peu importe, tout comme Tif dans « Tif rebondit », (un album étonnant durant lequel eh bien... Tif rebondit...) je décide moi aussi de rebondir. D'abord, je réalise une chose : tous les journaux que j'aime ont un point commun : un personnage-phare qui leur donne son nom. Prenez Pif, Tintin, Spirou, ou même... Zouzou. Mais oui ! Là, je me dis Bingo ! Il me faut un Zouzou. Alors, tant pis, je me dis, je vais un peu copier sur mon pote Chris... S'il me fait un procès, je casserai ma tirelire et je me payerai un avocat. J'invente une sorte d'alter-ego de Zouzou (reporter-aventurier muni comme lui de deux cheveux amovibles ) et je le nomme... Moumou ! Logique. (On peut trouver sans doute plus accrocheur comme nom de héros, mais Toutou ou Loulou, ça m'emballait moins. Allez savoir pourquoi. Quant à Foufou... si vous vous sentez de raconter ses aventures, foncez !) Plus tard, quand je me lancerait dans ma première BD sérieuse, Nos Ancêtres du Futur (voir plus bas), je reprendrai le personnage de Moumou, qui sera rebaptisé Roger White, nom de code : agent M.O.U.M.O.U. (Je vous laisse imaginer ce que signifie le nom de code parce que moi j'ai oublié...) Qu'en dit Chris ? Qu'on se rassure : le rédac' chef du Journal de Zouzou a bien prit la chose. D'ailleurs, assez souvent, ce dernier dessinera dans mes pages, et vice-versa. C'est pas beau, ça ?

                         

                        L'ami chris et moi-même chez moi, à Rungis, rue du Lagué, en 1982.

Surpris en plein élan créateur !

1979-1980
Parallèlement à la BD (ah ! la grande époque du Journal Spirou des années 80 !), Chris et moi avons une autre passion : les dessins animés. Chacun d'entre eux (Goldorak, Albator, Capitaine Flam, et plus tard Ulysse 31...) donne lieu à un plagiat dans nos journaux respectifs. On réalise des flip-book (petites animations dessinées sur les pages d'un cube bloc-note), prémisses (croyons-nous !) à de grandes séries à venir. Ces flip-book sont perdus, hélas, mais on peut imaginer que leurs qualités graphiques n'avaient rien à envier aux oeuvres que Miyazaki réalisait à la même époque. D'accord, je vais trop loin.

                         

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

               Goldorak donne lieu à un plagiat nommé...

...Christéphiak et Vulcanok 4 ! no coment

 

                          Cliquez sur l'image pour l'agrandir

         Le clonage d'Albator avec mon fox-terrier Skippy donne...

...Skippy, le pirate de l'univers !

 

                         

         Le capitaine Flam + sa douce amie Joan + un zest de Valérian = le personnage d'Antarès...

...que Chris et moi reprendrons en 1999, ici dessiné par Vatine !

 

                         Cliquez pour agrandir

                             Chris me fait découvrir Il était une fois l'homme,  dont je deviens fan

A. Barillé me répond, notamment à propos de mon projet Super-Matou et Pif-Paf à travers le temps...

Un beau jour de 1979, nous prenons notre courage à deux mains et nous décidons Chris et moi de téléphoner à Albert Barillé, le génial créateur d'Il était une fois l'homme, pour lui poser quelques questions sur sa série à laquelle Chris m'a rencdu accro et que nous adorons. Nous appelons son bureau et tombons sur sa secrétaire... qui nous le passe, le plus simplement du monde. Et aussi simplement le grand homme répond à nos questions ! S'ensuivra une correspondance, que Chris poussera très loin, jusqu'à travailler (bien des années plus tard) avec Albert Barillé sur une de ses séries... « A. Barillé a refusé de réaliser une série de dessins animés pour la télévision américaine. Pourquoi ? Il est incapable de travailler sur les projets d'autrui. Il me disait qu'il ne s'occupait que des scénarios dont il était lui-même l'auteur. » Tu m'étonnes ! Sans me démonter, je venais de lui proposer de réaliser ma série de dessins-animés : « Super-matou à travers les siècles » ! Qui ne risque rien...

 

1982

Je découvre Blake et Mortimer, d'E.P. Jacobs et l'extraordinaire Énigme de l'Atlantide... Emballé à fond, je décide de m'attaquer à un projet de grande envergure : la réalisation d'un album de BD d'une cinquantaine de pages... « Il faut être un lecteur assidu de Jacobs pour voir les ressemblances, mais elles existent. Ce n'est pas une façon de plagier, mais de réemployer habilement des passages qui m' ont beaucoup plût, et ainsi rendre hommage à l'auteur. » Ben voyons ! Pour l'occasion, je ressors Moumou de son tiroir, et je le renomme donc : Roger Whyte. Nous sommes en juillet 1982. Je décalque les cadres d'une première planche... et je me lance... ça s'appellera NOS ANCÊTRES DU FUTUR.

Pour voir quelques planches de Nos Ancêtres du Futur    ici

 

1985-1987... et après...

 

                

Cliquez pour agrandir l'image

Jeremiah de Hermann - Les Eaux de Colère et Un hiver de Clown, deux très grands albums

Hermann me répond et me donne certains de ses trucs... Le plus simple reste à faire !

Toujours passionné par le dessin, j'entre à l'école MJM. D'où je ressors avec un diplôme de graphiste. La découverte du journal Circus (Ah ! Bob Marone de Yann et Conrad !), puis de Vécu (« L'Histoire, c'est aussi l'aventure ») sont pour beaucoup dans la création d'un fanzine de BD (appelé BD +) qui ne vit, hélas, que 3 numéros. Si des lecteurs des bibliothèques de Rungis ou de Laon (où nous avions placés des exemplaires du fanzine) l'ont lu, qu'ils me fassent signe... À propos de ma BD « Le Neptune », honteusement pompée sur Hubinon et Bourgeon, je note dans mon autobiographie : « Le problème avec une série à base de Pirates ou autres Flibustiers (suivez mon regard...) c'est la documentation. Si un jour j'envisage de réaliser une BD de l'envergure des Passagers du Vent, je parcourrais les bibliothèques à la quête de doc', autres que les cases de mes auteurs préférés.... » Oui, ça serait mieux !

Et puis, malgré les encouragements d'Hermann, le créateur de Jeremiah (voir lettre ci-dessus)... je délaisse un peu le dessin pour l'écriture.

1986. Impressionné par Le Talisman des Territoires de Stephen King & Peter Straub, Chris et moi écrivons un roman-fleuve d'Héroïc-Fantaisy : « Rêve de Cristal. » Un millier de pages, que nous avons fini par ressortir du tiroir, et que nous avons publié. En 1988, je découvre Philippe Djian et je suis emporté par son Maudit Manège. Grâce à lui, je dévore des écrivains américains comme John Fanté, Richard Brautigan, Charles Bukowski, Hemingway... (En cliquant sur leurs noms, vous verrez des illustrations, faites durant ma période MJM... Ou comment l'écriture, insidieusement, prend le pas sur le dessin... ) Boulimie de lecture. J'écris à tour de bras. Des nouvelles, des poèmes, un roman de SF decalé : « La Vieille Planète », influencé par Jodorowski ; d'autres romans encore... des histoires d'écrivains ou de personnages à la dérive (Les yeux clos ; Les amnésiques). Je tente de publier certains de ces textes. En vain. En 1999, l'ami Chris me prend par la main et me ramène à travers le temps... une jeune éditrice, Florence Degliame, nous permet d'écrire Les aventures d'Antarès, agent spacio-temporel, le personnage que j'avais créé dans les années 80...

La boucle est bouclée, ou presque... J'ajoute ici mon expression favorite... ces deux mots qui nous rendaient fous d'impatience quand on les trouvait dans les illustrés de notre jeunesse, à la fin de nos BD préférées..., cette promesse fabuleuse de nouvelles aventures à venir : à suivre...

 

                                   En bonus-track : le petit port-folio de la mÔÔrt. Âmes sensibles s'abstenir !  ici

 

 

Me contacter ]
 
©  Stéphane Descornes

Dernière mise à jour :  19/05/05