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Le château de Chamaret
Le village médiéval de Chamaret (Camaretum en 1270; Chamaretum en 1468) est situé à 9 km de Valréas et à 4 km de Grignan.
Le site fut occupé dès la Préhistoire. Puis les Celto-Ligures y édifièrent un oppidum, remplacé après la conquête par un castrum romain. Au Moyen-Âge, le village s'est édifié peu à peu au pied du château fort.
Il fait partie de la zone de production vinicole AOC Grignan lès Adhémar.
D'une hauteur impressionnante, la Tour de Chamaret se remarque dans le paysage de plusieurs kilomètres à la ronde. Cette tour de plan carré fait l'objet d'un désaccord entre les historiens : était-ce un donjon, comme on pourrait le supposer ou d'une tour à signaux ? Cette dernière hypothèse s'appuie sur le fait que la façade complètement unie, dépourvue de meurtrières et de tout ornement, ne peut être celle d’un donjon. Elle n’a donc pu être employée par les comtes de Grignan ou par la commanderie des Templiers de Richerenches, que pour leurs communications. De plus, les archéologues ont découvert, sous la tour actuelle, des fondations d'un bâtiment plus ancien, à la base carrée, très probablement les restes d'une spécula romaine (tour d'observation et de signalisation que les Romains édifièrent au IVe siècle sur des points élevés pour se protéger des invasions barbares).
Ce site perché sur un promontoire, est un emplacement de choix pour l'édification d' une forteresse. La construction du château est due à la famille de Chamaret, l'une des plus importantes du Tricastin, connue dès le début du XIIe siècle, en la personne de Dodon de Chamaret, coseigneur de Valréas. C'est dans le cartulaire de Richerenches que le château fort est mentionné pour la première fois, en 1157 : un acte de donation y est signé, en présence de Dodon (II) et Amalric de Chamaret.
L' enceinte, à cinq côtés d'origine a pratiquement disparu, remplacée par des murs de soutènement lors de la restauration de la fin du XIXe siècle.
Derrière les murs, on trouve un ensemble castral double : un groupe de bâtiments complexes que domine le "donjon" carré de sept étages, en occupe la partie nord fermée au sud par un mur fortifié percé d'une porte. Au sud-ouest, au bord de la plate-forme, s'élève un bâtiment massif de plan rectangulaire, peu ajouré. Une petite place sépare les deux édifices.
La forteresse féodale primitive se composait du donjon (la tour), complété de deux bâtiments d'habitation accolés au donjon, l'un au nord, l'autre à l'ouest, ainsi qu'une chapelle dont on peut voir les ruines au sud-est. Ruinée en partie pendant la Révolution, la tour a été restaurée en 1895 par un habitant de Chamaret et convertie en beffroi. Haute de 30 mètres, elle offre de son sommet une vue splendide sur la plaine de Valréas et les montagnes environnantes.
La construction d'un second logis, au sud-est, intervient sans doute à la suites du partage des biens entre les descendants de Dodon et d'Amalric de Chamaret, en 1254, qui nécessite l' extension du château fort. Le site se trouve alors divisé en deux ensembles confrontés, et probablement rivaux.
Dès 1202, l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux possède le haut domaine de la moitié du castrum ; en 1255, les Adhémar de Grignan et l' évêque se partagent la suzeraineté de la plus grande partie de la seigneurie, puis la totalité en 1270 : au cours des XIVe et XVe siècles, de nombreux différends opposent les deux personnages, l'évêque sera finalement évincé de la co-seigneurie à la fin du XVe siècle. Ainsi, jusqu' à la Révolution, la terre de Chamaret reste unie à la baronnie de Grignan. Au XVIe siècle, les Adhémar, seuls seigneurs de Chamaret, transforment le second logis en colombier.
Une partie des murs du château s'écroule en 1669 et le tremblement de terre de 1772 ébranle encore l'édifice.
Le château de Grignan, vu de la cour du château de Chamaret.
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