SAID IBN MABROUK . K

Question/Réponse - 83

 






Quelle est la femme qui fut éprise d’un Prophète d’Allah au point de vouloir commettre l’adultère avec lui ?



Réponse

« La maitresse de la maison tenta de le séduire. Et elle ferma bien les portes et dit: "Viens, (je suis prête pour toi!)" - Il dit: "Qu' Allah me protège! C’est mon maître qui m’a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas. Et, elle le désira. Et il l’aurait désirée n’eût été ce qu’il vit comme preuve évidente de son Seigneur. Ainsi (Nous avons agi) pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus. Et tous deux coururent vers la porte, et elle lui déchira sa tunique par derrière. Ils trouvèrent le mari (de cette femme) à la porte. Elle dit: "Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison, ou un châtiment douloureux? (Joseph) dit: "C’est elle qui a voulu me séduire". Et un témoin, de la famille de celle-ci témoigna: "Si sa tunique (à lui) est déchirée par devant, alors c’est elle qui dit la vérité, tandis qu’il est du nombre des menteurs. » (Sourate 12 verset23 a  26)

« Lorsqu' elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya (des invitations,) et prépara pour elles une collation; et elle remit à chacune d’elles un couteau. Puis elle dit: "Sors devant elles, (Joseph!)" - Lorsqu' elles le virent, elles l’admirèrent, se coupèrent les mains et dirent: "À Allah ne plaise! Ce n’est pas un être humain, ce n’est qu’un ange noble! » (Sourate 12 verset 31)



Tafsir Ibn Kathir :

La tentation :

« La maitresse de la maison tenta de le séduire. Et elle ferma bien les portes et dit: "Viens, (je suis prête pour toi!)" - Il dit: " Qu' Allah me protège! C’est mon maître qui m’a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas » Le ministre égyptien avait commandé a sa femme de bien traiter  Joseph et de l’honorer. Mais celle-ci s’éprit de lui et le convia a forniquer (commettre l’adultère) avec elle car la beauté de Joseph, sa splendeur et sa personnalité l’éblouirent. Elle fit ses parfaite toilettes, ferma la portes  de la maison et l’appela à elle en lui disant : « Viens, (je me donne à toi!) ». Il s’abstient avec fermeté et lui répondit : « Qu' Allah me protège! C’est mon maître qui m’a accordé un bon asile » Ton mari m’a donner une bonne hospitalité, m’a abrité et a été bienveillant à mon égard. Je ne dois pas donc trahir en forniquant avec sa femme, car « Il dit: "Qu' Allah me protège! C’est mon maître qui m’a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas »  ils ne sont que les injuste.

Joseph échappe a la tentation


« Et, elle le désira. Et il l’aurait désirée n’eût été ce qu’il vit comme preuve évidente de son Seigneur. Ainsi (Nous avons agi) pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs fidèles » Cette circonstance suscita une  divergence dans les opinions et chaque exégète l’a traitée à sa façon. Mais il s’agit certainement d’une suggestion de l’âme, comme a déclaré Al-Baghawi qui a cité ce hadith rapporté par Abou Houraira ou l’Envoyé d’Allah ‘Salla Allah alehi wa salem- a dit : «  Allah le Très Haut a dit : «  Lorsque Mon serviteur médite de faire une bonne action, inscrivez-la lui comme bonne action, mais s’il l’accomplit inscrivez-lui dix bonne actions. S’il médite de faire une mauvaise action et ne l’accomplit pas passez à son  actif une bonne action, car il n’a laissé qu’a cause de Moi. Mais s’il l’accomplit, inscrivez-la lui comme telle » (Sahih Boukhari et Mouslim)

- D’après une autre interprétation : Joseph voulut battre la femme.

- Suivant une troisième : Il la désira comme épouse.

- Suivant une quatrième : S’il n’avait pas vu la claire manifestation de son Seigneur ? il aurait commercé avec elle.


Quelle a été cette claire manifestation ?

On a dit qu’il a vu la figure de son père Jacob mordant son doigt.

D’autre ont dit : il a vu la silhouette de son maitre.


-   Ibn Jarir de déclarer d’après Mohamed Ben Ka’b Al-Qouradhi : Joseph regarda le plafond et lut le verset : « Evitez l’adultère c’est une abomination, c’est une voie pleine d’embuches » (sourate 17 verset 32)

-   On a dit aussi qu’il a lu sur les murs de la chambre ces trois versets : « Sachez le vous êtes surveillés » (sourate 82 verset 10) Et : «  O hommes, il n’est pas d’état ou vous vous trouviez » (sourate 10 verset 61) Et : «  Comment, c’est à celui qui, lit dans toutes les âmes… » (sourate 13 verset 33)


Et Ibn Jarir de conclure : La plus correcte des opinions consiste à considérer qu’un verset d’Allah lui fut présenté pour l’empêcher de commettre l’adultère, comme il se peut qu’elle soit la figure de son père Jacob,  ou la figure d’un ange, ou encore un verset qui lui interdit de commettre l’adultère… Bref il n’est pas une de ces opinions qui soit décisive et il suffit de croire qu’une certaine manifestation fut présentée à Joseph pour l’empêcher, et se contenter de ces paroles divines : «  Ce souvenir l’arracha au mal et a la turpitude » qui signifient : Comme nous lui avons présenté une claire manifestation ainsi nous lui réservons du mal et de l’abomination «  Car il était parmi nos serviteurs fidèles »

Joseph échappa a  la tentation


Joseph et la femme coururent à la porte : Joseph pour fuir la femme et elle pour le rattraper. Elle le tint par la chemise et fut déchirée. Tous deux trouvèrent alors  le maitre de maison (le mari de la femme) à la porte. Pour éluder sa responsabilité et ruser contre Joseph qui refusa de coucher avec elle, elle s’écria devant son mari « Quelle serait la punition de quiconque a voulu déshonorer ta famille, sinon la prison, ou un châtiment douloureux? » Joseph –Salla Allah alehi wa salem- se défendit, désavoua la tentation de la femme et répliqua : « C’est elle qui a voulu me séduire »  Il raconta qu’elle le poursuivit et réussit à la rattraper en le tirant par la chemise et la lui déchira.

Un homme de science intervient pour ce litige    

« Et un témoin, de la famille de celle-ci témoigna: "Si sa tunique (à lui) est déchirée par devant, alors c’est elle qui dit la vérité, tandis qu’il est du nombre des menteurs. » c’est  à dire : elle est sincère car cette évidence  prouve qu’elle se défendait de s’approcher en le poussant « Et Joseph est un menteur. Si, au contraire , le manteau est déchiré par derrière , la femme a menti et c’est Joseph qui dit la vérité » et ceci en courant derrière lui, pour le rattraper avant de fuir.


Qui était ce proche de la femme ?

Ibn Abbas a répondu à cette question et dit : «  Il était un homme barbu et faisait partie de la suite du roi »

D’après Zaid Ben Aslam et As Souddy : "c’était son cousin".

Selon Ibn Abbas, dans une autre version, "il était un nourrisson". Ainsi fut la réponse de Al-Assan, Sa’id Ben Joubayr et Dahak.

Ibn Abbas rapporte un long hadith d’après le Prophète d’Allah –Salla Allah alehi wa salem-  ou il a dit : « Il y a quatre personnes qui ont parlé dés le berceau » et il mentionna ce témoin qui se trouvait dans la maison de la femme. Et Ibn Abbas de déclarer dans un autre hadith les quatre nourrissons sont : « le fils de l’habilleuse de la fille de Pharaon, le témoin de Joseph, l’enfant qui été a imputé à l’ermite Jouraij et Jésus fils de Marie »

Le mensonge de la femme decouvert


« Lorsque le mari vit que le manteau (de Joseph) était déchiré par derrière » en constatent le mensonge de sa femme qui a voulu accuser Joseph d’adultère, il dit : « Voila bien une de vos perfides » une des ruses féminines pour salir la réputation de Joseph et le diffamer, «  et quoi de plus redoutable que la ruse des femmes »

Puis le mari demanda a Joseph d’oublier cet incident et ne plus le raconter à personne et, en s’adressant à sa femme, il poursuivit : «  demande pardon de ta faute, car tu as péchés ». Le mari fut vraiment indulgent avec sa femme et, il s’avère, qu’il l’a excusée parce qu’elle n’a pas pu résister  devant la beauté de Joseph. Il lui demanda d’implorer le pardon d’Allah pour avoir pensé à un péché pareil.

Les femme de mauvaise langue se moquèrent de la femme du roi


L’histoire de Joseph de l’Intendant fut répandue dans la ville et les gens la trouvèrent un sujet de divertissement. Les femmes en ville disaient : «  La femme du roi s’est éprise de son domestique   » et celles des grands fonctionnaires de l’état désavouèrent l’acte de la femme du souverain – qui est l’Intendant ou le ministre du ravitaillement- «  Son aberration est manifeste » et elle se trouve dans  un égarement total en cherchant à avoir des rapports avec son domestique.

La femme du roi ,met a  l’épreuve les femmes de mauvaise langues.

Entendant leurs propos, la femme du roi décida de se défendre « Et elle invita chez elle les femmes de la ville » Elle leur prépara un repas de sorte que chacune d’elles devait se servir d’un couteau. «  Elle leur servit une collation et remit à chacune un couteau » C’est une ruse de sa part afin de savoir comment elles allaient agir. Elle cacha Joseph dans un endroit puis , une fois les femmes réunis : « Puis elle dit: "Sors devant elles, (Joseph!) »


D’autres ont raconté l’histoire de la façon suivante

Lorsque  les femmes terminèrent le repas, la femme de l’intendant présenta à chacune d’elles un cédrat et un couteau pour éplucher. Puis elle ordonna à Joseph de sortir devant elles. A sa vue elles furent éblouies de sa beauté, et elles se firent des coupures aux doigts. Sentant la douleur de leurs blessures, elles commencèrent à crier. Elle leur dit alors : Après le premier regard que vous avez jeté sur Joseph vous êtes devenues tellement éprise de lui que vous vous êtes coupé les doigts.
Que dire alors de moi qui le vois tout le temps ? «  Elles s’exclamèrent : «  Ce n’est pas possible, ce n’est pas un  homme, c’est un ange sublime » Elles déclarèrent franchement : Après ce que nous avons vu, nous ne te reprocherons rien, tu avais raison.


Joseph préfére la prison a l’adultère.

 « Voila l’homme, leur dit-elle, qui m’a valu vos reproche » N’avais-je pas raison d’être éprise de lui et même de me donner a lui ? Mais elle n’a pas manqué de faire son éloge quant à, sa pudeur et à sa chasteté malgré sa beauté. Et elle continua à leur dire carrément, ayant toujours l’intention d’avoir des rapports avec lui : «  S’il s’obstine à me résister, je le ferai jeter en prison et il retombera dans le bas-fond de la société »

A ce moment Joseph implora Allah de le protéger contre leurs ruses et leurs vengeances : «  Seigneur, dit Joseph, je préfère la prison aux turpitudes dans lesquelles on veut m’entrainer » Je préfère donc la prison au péché qu’elles m’incitent à commettre. «  Si tu me délivres pas de leur tentations, je succomberait dans l’ignorance » Si tu me confie, Allah, a mois même, je serai incapable de résister. Je ne possède ni mal ni bien que grâce a Ta Puissance et à Ta Force. C’est Toi que je demande aide et ne me confie pas à moi-même.

Préférer la prison à la débauche était en vérité un acte de sublimité de la part de Joseph alors  qu’il était beau, jeune et un homme parfait dont la femme d’un des puissants d’Egypte le conviait à l’adultère. N’oublions pas aussi que cette femme était encore belle, riche et puissante.


A cet égard, il est cité dans les deux Sahih que l’Envoyé d’Allah –Salla Allah alehi wa salem- a dit «  Il y a sept personnes qu’Allah les protégera de Son ombre le jour ou il n’y  aura d’autre ombre que la sienne » Parmi ces personnes figure un homme qu’une femme qui jouit d’une grande fortune et d’une beauté remarquable l’a convié à forniquer avec elle et qui refuse en disant : « Je crains Alah »  




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