SAID IBN MABROUK . K

Question/Réponse - 89

 






Que faut-il faire si ont craint que les deux époux soient en désaccord et son prêt à rompre leur lien ?



Réponse :

« Si vous craignez le désaccord entre les deux (époux), envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux. Allah est certes, Omniscient et Parfaitement Connaisseur ». (Sourate 4verset 35)


Tafsir Ibn Kathir :


On remarque qu’Allah a montré dans ce verset qui a précédé celui-ci le cas de l’insubordination de la femme. Dans le verset sus-mentionné, il s’agit de la mésentente entre les deux conjoints.


Les Ulémas ont déclaré :  Dans ce cas, celui qui est au pouvoir les confie à un personne probe et avisée afin d’étudier la cause de leur désaccord et d’empêcher l’un  d’entre eux d’être injuste a l’égard de l’autre Mais si la mésentente persiste, le gouverneur – ou similaire – suscite un arbitre de la famille de l’époux et un autre de la famille de la femme pour discuter leur cas et trouver une solution qui soit bénéfique pour les deux conjoints. Si l’homme et la femme veulent se réconcilier, Allah rétablira la concorde entre eux.

Ibn Abbas a dit à cet égard : S’il s’avère, aux deux arbitres, que l’homme est fautif, ils séparent la femme de lui obligeant le mari à assurer sa dépense (la  nourrir et l’habiller). Si c’est le contraire, ils font éloigner l’homme et prive la femme du droit de dépense. Après quoi ces deux arbitres ont le droit de les concilier ou de les divorcer. S’ils décident de les réunir à nouveau mais l’un des deux conjoints refuse, puis l’un d’eux meurt, celui qui avait consenti la réconciliation hériterait de celui qui avait refusé, et ce dernier n’hériterait plus premier.


Ibn Abbas raconte : « Aqil Ben Abi Taleb avait épousé Fatima la fille de ‘Outba Ben Rabia. Elle dit à son mari : «  Tu doit me supporter et je dépenserai pour toi » Chaque fois qu’il entrait chez elle, elle  lui demandait : «  Quel a été le sort de Outba Ben Rabia et Chaiba Ben Rabia ? » Et lui répondait : «  Tu les trouveras dans l’Enfer, à gauche quand tu y rentreras » (comme cette réponse déplaisait à Fatima fille de Outba Ben Rabia) elle alla trouver Othman pour se plaindre. Othman rit et m’envoya, avec Mou’wia comme arbitres. Je (Ibn Abbas) dis : «  Je séparerai l’un de l’autre » mais Mou’awia riposta : «  Jamais je ne séparerai deux personnes de Baní Abd Manaf ». Ibn Abbas et Mou’awia se rendirent chez les deux conjoints et trouvèrent qu’ils avaient fermé la porte derrière eux (c.à.d. ils se sont réconcilié, et devaient rebrousser chemin.)

Oubayda rapporte : «  J’étais chez Ali quand un homme et une femme vinrent le trouver et chacun d’eux escorté par une foule des siens. Ali choisi un arbitre de chaque foule et leur dit : «  Savez vous quelle est votre tache ? Si vous trouvez un moyen pour les réconcilier, réconciliez-les » et la femme de dire : «  J’accepterai le jugement d’après le Livre d’Allah » Mais le mari s’écria : «  Jamais je ne me séparerai d’elle » Ali lui dit alors : «  Tu mens. Par  Allah, tu ne quittes cet endroit avant que tu n’acceptes le jugement d’après le Livre d’Allah »


Les Ulémas s’accordent à ce que les deux arbitres ont le droit de les séparer les deux conjoints ou de les concilier. Au sujet de la séparation, Ibrahim Al-Nakh’i déclare qu’ils peuvent aussi faire une répudiation par une, deux ou trois fois. Ce qui n’est pas l’avis d’Al-Hassan Al-Basri qui limite la charge de ces deux arbitres à la réconciliation et non à la répudiation ; ainsi c’était l’opinion de Qatada et Zaid Ben Aslam en commentant les paroles d’Allah dans ce sens : « Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux   » ainsi il n’est plus question de divorce. Mais s’il représente l’homme et la femme, alors leur jugement doit être exécuté s’agit-il d’une séparation ou d’une réconciliation.

Mais les opinions des savants divergent quant à la désignation de ces deux arbitres : sont-ils nommés d’après une décision du gouverneur de sorte que leur jugement serait irréfutable que les deux conjoints s’y soumettent ou non ? Ou bien ils sont tout simplement des représentants des deux conjoints ? Deux opinions ont été dites à ce sujet :

- La première consiste à confier la tache de leur désignation au gouverneur car, selon le verset, Allah commande de nommer deux arbitres et il est naturel qu’un jugement prononcé par un arbitre ne soit pas en faveur d’une des  parties. Ceci était l’opinion de Chafé’i, Abou Anifa et leurs adeptes.

- La deuxième on la tire d’après la réponse de Ali à l’homme quand il lui a dit :  ou ce serait la séparation, Mais comme il proteste, Ali répliqua : tu dois te soumettre au jugement d’après le Livre d’Allah, ce que la femme  a demandé. Si vraiment le jugement s’avère décisif, il ne serait pas conditionné par le consentement du mari.




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