F. Hogneberg, le duc de Parme au secours de Rouen, 1592, (c) RMN
J. Auvray, La Pourmenade de l'ame dévote, 1636, Gallica

 

 

 

Jean Auvray

(Présentation biographique réalisée par Sandra Cureau)

Poète rouennais. On ignore la date exacte de sa naissance, comme celle de sa mort. On peut néanmoins affirmer avec certitude qu'il était mort en 1626, date de la parution d'un recueil posthume qui lui rend hommage : Les Œuvres Sainctes (à Rouen chez David Ferrand).

On ignore tout de ses origines et de sa vie : il convient cependant de ne pas le confondre avec son homonyme parisien contemporain - un deuxième " Jean Auvray ", proche de Du Ryer, auteur de tragi-comédies (la Dorinde, la Madonte).

Jean Auvray semble avoir passé une partie importante de sa vie à Rouen. Il dut cependant quitter la ville en 1608, à la suite de démêlés avec la justice, pour une raison restée inconnue. Il s'enfuit alors d'abord en Hollande (hiver 1608) avant de s'installer quelques temps dans les environs d'Ancenis (Loire) comme l'attestent certains de ces textes datant des années 1614-1615. Il revient enfin à Rouen vers 1619, après dix ans d'exil, et publie alors la plupart de ses œuvres poétiques : des poèmes de dévotion (la Pourmenade de l'ame devote…, 1622) ainsi que des poèmes satiriques (le Banquet des Muses, 1623.)

Il semble avoir participé très tôt aux manifestations annuelles du Puy de la Conception de la Vierge à Rouen : concours poétique, ritualisé depuis le Moyen Age, autour du culte de l'Immaculée Conception. Ce concours couronnait chaque année en décembre les meilleurs poètes de la communauté dans l'un des genres poétiques imposés : le chant royal, l'ode, les stances, le rondeau…etc. Jean Auvray y fut couronné plusieurs fois (en 1607, en 1619 et en 1621).

De maigres indices laissent supposer qu'il fut médecin à Rouen : il est, en effet, mentionné sur les registres comme étant l'un des seize maîtres chirurgiens de Rouen dès 1607. Il accède en 1622 à la charge de garde de la communauté des maîtres chirurgiens.

Jean Auvray nous a laissé une œuvre diverse, constituée principalement de poésies et de discours, qui se partage en deux grands registres : la satire et la poésie de dévotion. Tous ses écrits sont fortement ancrés dans leur contexte d'écriture (le début du siècle jusqu'aux années 1620). Les allusions aux guerres de religion, aux changements politiques, aux grands de l'époque (notamment à Marie de Médicis)… sont récurrentes et constituent la toile de fond de ses œuvres.

Poésie de dévotion et de méditation :
o Le Thresor sacré de la Muse Saincte, 1611.
o La Pourmenade de l'ame devote en calvaire, 1622.
o Les Œuvres Sainctes, 1626.

Poésie satirique :
o Le Banquet des Muses, 1623.

Il a également écrit une tragi-comédie : Marfilie, ou l'Innocence descouverte, vraisemblablement composée au début des années 1610, et insérée dans l'édition du Banquet des Muses, en 1623.