Jean Auvray
(Présentation biographique réalisée par Sandra Cureau)
Poète
rouennais. On ignore la date exacte de sa naissance, comme celle de sa
mort. On peut néanmoins affirmer avec certitude qu'il était
mort en 1626, date de la parution d'un recueil posthume qui lui rend hommage
: Les uvres Sainctes (à Rouen chez David Ferrand).
On ignore tout de ses origines et de sa vie : il convient cependant de
ne pas le confondre avec son homonyme parisien contemporain - un deuxième
" Jean Auvray ", proche de Du Ryer, auteur de tragi-comédies
(la Dorinde, la Madonte).
Jean
Auvray semble avoir passé une partie importante de sa vie à
Rouen. Il dut cependant quitter la ville en 1608, à la suite de
démêlés avec la justice, pour une raison restée
inconnue. Il s'enfuit alors d'abord en Hollande (hiver 1608) avant de
s'installer quelques temps dans les environs d'Ancenis (Loire) comme l'attestent
certains de ces textes datant des années 1614-1615. Il revient
enfin à Rouen vers 1619, après dix ans d'exil, et publie
alors la plupart de ses uvres poétiques : des poèmes
de dévotion (la Pourmenade de l'ame devote
, 1622)
ainsi que des poèmes satiriques (le Banquet des Muses, 1623.)
Il semble avoir participé très tôt aux manifestations
annuelles du Puy de la Conception de la Vierge à Rouen : concours
poétique, ritualisé depuis le Moyen Age, autour du culte
de l'Immaculée Conception. Ce concours couronnait chaque année
en décembre les meilleurs poètes de la communauté
dans l'un des genres poétiques imposés : le chant royal,
l'ode, les stances, le rondeau
etc. Jean Auvray y fut couronné
plusieurs fois (en 1607, en 1619 et en 1621).
De maigres indices laissent supposer qu'il fut médecin à
Rouen : il est, en effet, mentionné sur les registres comme étant
l'un des seize maîtres chirurgiens de Rouen dès 1607. Il
accède en 1622 à la charge de garde de la communauté
des maîtres chirurgiens.
Jean Auvray
nous a laissé une uvre diverse, constituée principalement
de poésies et de discours, qui se partage en deux grands registres
: la satire et la poésie de dévotion. Tous ses écrits
sont fortement ancrés dans leur contexte d'écriture (le
début du siècle jusqu'aux années 1620). Les allusions
aux guerres de religion, aux changements politiques, aux grands de l'époque
(notamment à Marie de Médicis)
sont récurrentes
et constituent la toile de fond de ses uvres.
Poésie de dévotion et de méditation :
o Le Thresor sacré de la Muse Saincte, 1611.
o La Pourmenade de l'ame devote en calvaire, 1622.
o Les uvres Sainctes, 1626.
Poésie
satirique :
o Le Banquet des Muses, 1623.
Il a également écrit une tragi-comédie : Marfilie,
ou l'Innocence descouverte, vraisemblablement composée au début
des années 1610, et insérée dans l'édition
du Banquet des Muses, en 1623.