Les Synarques trouvent leur raison d'être dans l'essence profondément mystique du monde. L'arcane mineur du denier, lié à la terre, est sur ce point le plus en phase avec les conceptions essentialistes Nephilim du Graal Primordial et de la création magique de la Terre.
Ainsi, la Terre est vue comme le domaine des synarques, tout comme la matrice qui les a vu naître. Cette conception se retrouve dans des symboliques comme celle du Serpent et de son oeuf, de sa mue et de l'icône de l'Ourobouros, représentant le cycle infini, ou bien encore dans d'autres images comme celle du nid analogiquement semblable au temple qui abrite le fidèle et lui donne un point de départ pour son envol.
Les synarques apprécient la matérialité, qu'ils ont décliné sous toutes ses formes, et sont allés loin dans le monde, puisant en orient une partie de leurs codes. Ils ont ainsi bâti une architecture sensée rendre compte de la perfection mondiale qui les attends dans leur règne à venir. Car ils s'envisagent comme des hommes parfaits en devenir, devant se mettre au diapason du monde pour en retirer une harmonie surnaturelle leur ouvrant les portes du pouvoir.
Le monde ne peut être laissé aux ignorants, faute de le voir se remplir de signes incongrus et de mouvements absurdes et instables. Ces impuretés gêneraient leur accession à l'illumination. Il ne peut non plus être laissé à la gouvernance d'initiés, qui ne l'emmènerait vers une destruction par le chaos ou une mort dans l'immobilisme que plus vite. Pour ces raisons, les synarques doivent régner. Et ils se donnent les moyens de le faire.
La Synarchie a donc fait du monde son jardin, son sanctuaire. Ils sont son jardinier, son berger, son maître. Ils n'oublient pas qu'ils en sont aussi l'esclave, jusqu'à leur apothéose, moment où ils s'affranchiront des entraves matérielles de leur condition humaine.
Les synarques sont donc des régnants, des dominants. Nul ne peut leur disputer ce terrain qu'ils cultivent depuis le début des âges dans le plus grand silence. On ne sait guère où ils puisent leurs racines occultes. Mais certains pensent qu'ils furent aux côtés de tous les grands dirigeants, les plus éclairés et sages guidant leur peuple vers le progrès comme les plus sordides et macabres traçant un chemin sordide à travers les ténèbres.
Ainsi avancent les synarques, menant leurs expériences à l'échelle de nations et de peuples, façonnant le monde de leurs mains comme l'artisan sculpte la glaise. Les symboles sont leurs outils, l'intelligence leur force, la discrétion leur art de vivre. Car rien n'attend l'initié que l'anonymat et le silence.Rien ne saurait émerger du monde qu'une complétude aussi écrasante que le cosmos lui-même.
Ainsi, vivre en harmonie avec le monde est plus important que de lui donner forme et lui donner forme plus important que de le subir. Les synarques progressent dans cette boucle infinie, faite de duplicité et d'abnégation, d'humilité et de détermination. Impitoyables, mais innocents, purs mais vecteurs de corruption, les synarques marchent vers l'illumination.
On s'interroge sans fin sur leurs buts réels, fragilisés par l'ampleur de leurs objectifs. Parvenir à la domination mondiale est une préoccupation de tous les instants. Et éviter de donner prise à ses adversaires dans cette lutte apparaît comme une véritable obsession chez les synarques. Alors, ils multiplient les précautions, rendant toute trace de leur passage impossible à saisir et à rattacher à un schéma cohérent dans un plan plus global. Tous les outils sont utiles aux synarques, mais aucun ne remplace l'assurance offerte par une sécurité garantie. Ce qu'on ne perçoit pas, on ne peut l'atteindre, ce qu'on ne devine pas on ne peut s'en méfier, ce qu'on ne soupçonne pas on ne peut s'en prémunir.
Les synarques ont pourtant laissé quelques traces, de ci de là. Et si aucune ne les accuse formellement, tous les Nephilim ont au moins un frère disparu sans laisser de trace après avoir été mêlé aux affaires du denier. Si Alexandre, Louis XIV ou Hitler ont tous été rattachés à d'autres arcanes mineurs, c'est peut-être parce que le denier à laissé ses rivaux faire des tentatives maladroites sur son terrain de jeu favori. Mais c'est peut-être aussi qu'ils n'ont tout simplement pas jugé utile de revendiquer ces pions. Ou enfin, il se peut qu'ils n'aient eu qu'à attendre les retombées des actions qu'ils avaient laissé se dérouler pour que les peuples viennent ensuite se réfugier dans leurs bras compatissants et hospitaliers.
Les synarques, faits d'amour ? Ce serait se laisser bercer d'illusions que de croire cela. Mais on ne peut non plus attendre d'eux une attitude moins que compatissante étant donné qu'ils considèrent le monde comme le royaume dans lequel ils doivent se projeter eux-même lors de l'extase de leur révélation.
Pour se faire, il faut leur laisser le bénéfice du doute. Si le monde doit être leur jardin, alors ils ne peuvent le vouloir autrement que prospère et luxuriant. Même s'il leur faut arracher et brûler la mauvaise herbe immortelle pour cela.
Voici la façon dont les profanes décrivent cette ordre étrange apparu avec les premières loges de francs-maçons mais dont les origines pourraient être plus anciennes. Etant donné la nature même de ce groupe, il est probable qu'un Nephilim ou qu'un autre initié qui n'aurait pas combattu personnellement les synarques ou qui n'aurait été lui-même l'un des leurs n'en ait pas une vision plus claire.
Les synarques pour les non-initiésBien entendu, il est difficile de s'alimenter en informations fiables concernant les sociétés secrètes d'initiés. Certaines ont laissé quelques traces dans l'histoire officielle, mais la plupart de leurs actions restent confinées à ce que l'on nomme l'Histoire Invisible. A ce titre, il est parfois possible, en consultant quelque sources profanes, d'en apprendre plus. Toutefois, le mieux reste de s'adresser à des spécialistes : la Papesse ou la Maison-Dieu.
Nephilim est un jeu de rôle basé sur le monde occulte contemporain édité par Multisim. Les droits sont réservés.