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La Terreur sous la Révolution
et le révérend Joseph Pasquier (1768-1838, originaire du Reposoir
Le père Joseph Pasquier
1) La Terreur

(source : "La Chartreuse du Reposoir" de l'abbé Jean Falconnet)

Le contexte de l'époque révolutionnaire dans lequel se situe le récit relatif au père Joseph Pasquier est décrit par l'abbé Jean Falconnet :
Il y eut deux règnes de la Terreur sous la Révolution.
La première Terreur comprend toute l'année 1793 et la moitié de 1794, jusqu'à la chute de Robespierre, le 27 juillet (9 thermidor an II).
La seconde s'étend du 4 septembre 1797 jusqu'au 9 novembre 1799. Sous la première Terreur, Robespierre gratifia notre pays et le département de l'Ain, de Albitte, qui souilla nos églises par le culte des déesses-Raison, pilla les vases sacrés, abattit les cloches, renversa quatre cents clochers, remplit les cachots de prêtres et d'honnêtes gens et fit un certain nombre de martyrs.
Après cette période sanguinaire, il se fit une accalmie dans toute la France. Nos prêtres revinrent de tous côtés à leurs postes. Un certain nombre d'églises furent réconciliées, et l'on se hasarda jusqu'à rétablir le culte en plusieurs paroisses.

Devant le réveil de l'honnêteté publique, la Convention sentit qu'elle n'était plus nationale, et le 5 fructidor (22 août 1795), elle donna le jour à la Constitution de l'an III.
C'était une réorganisation complète de la République. On créa le Conseil des Anciens et celui des Cinq Cents pour exercer le pouvoir législatif, et cinq membres élus dans leur sein pour constituer le pouvoir législatif sous le nom de DIRECTOIRE.

La France continua d'être divisée en départements, cantons et communes, mais celles-ci n'eurent plus de maires et de conseils municipaux. On les remplaça par un agent et un adjoint, qui formeraient l'administration municipale du canton. Cette administration élirait un président et choisirait un secrétaire.
L'administration départementale serait de même composée de citoyens plus ou moins nombreux, selon la population du département. A Chambéry, le groupe serait de cinq membres.
A l'un et à l'autre, on adjoindrait un Commissaire du Directoire exécutif de Paris.
Les assemblées primaires communales éliraient leurs agents et adjoints ; les assemblées cantonales éliraient ceux qui nommeraient à leur tour les députés aux Conseils des Anciens et des Cinq Cents.

C'était, on le voit, l'avènement de la liberté révolutionnaire dans toute son expansion, c'est-à-dire la centralisation du pouvoir dans toute son efflorescence, ou plutôt l'ombre de toute liberté disparaissant du sol national.
Nos fameux Conventionnels, qui se voyaient un peu moins blancs que neige, votèrent l'amnistie générale de leurs délits et crimes à ce jour. Ils formulèrent contre le clergé de nouveaux décrets non moins terribles que les précédents; et, pour toujours mieux rester les maîtres, ils décrétèrent que les deux tiers d'entre eux rentreraient dans les Conseils aux prochaines élections libres.

Leur Constitution de l'an III devant fonctionner dès le 1er jour de l'an IV, 1er vendémiaire (23 septembre 1795), elle devait être ratifiée par le peuple le 20 fructidor (6 septembre).
Les idées d'apaisement, une espèce d'esprit nouveau, s'accentuèrent dans les Conseils, quoiqu'ils eussent été élus dans d'aussi pitoyables conditions. Il y eut des tiraillements avec le Directoire, composé des cinq régicides Laréveillère-Lépeaux, Rewbell, Letourneur, Barras et Carnot.
Ces directeurs poussaient vivement à une seconde Terreur. Le Directoire multiplia les condamnations à mort. Les commissions militaires, qui siégeaient à Paris et dans trente et une villes, prononçaient et exécutaient les sentences de mort dans les vingt-quatre heures, sans recours ni appel. Du 29 septembre 1797 au 28 avril 1799, il y eut cent soixante de ces condamnations, dont quarante et une furent portées contre des prêtres et quatre contre des femmes (Mémoires de Laréveillère-Lépeaux).

Rien de haineux et de sanguinaire comme leurs instructions contre le clergé aux Commissaires des départements et des cantons. Il va de soi que pas mal d'odieux valets renchérissaient sur leurs maîtres. En Savoie, par exemple, le commissaire Carelli lança deux circulaires qui dépassaient en violence celles d'Albitte.
Mais Anciens et Cinq Cents tenaient tête au Directoire; d'une autre part, les ordres de ce dernier aux commissaires de province trouvaient froides les administrations centrales et cantonales.

Les violents, au siège de l'État comme en province, perdaient tous les jours du terrain. Aussi, quel soulagement universel et quelle joie délirante, lorsque, le 28 août 1797 (11 fructidor an V), le Moniteur porta à. toute la France ce texte de loi :
" Les lois qui prononcent la peine de déportation ou de réclusion contre les ecclésiastiques qui étaient assujettis à des serments ou à des déclarations, ou qui avaient été dénoncés sous le nom de réfractaires, ou pour cause d'incivisme, et contre ceux qui avaient donné retraite à des prêtres insermentés, sont et demeurent abrogées. Les lois qui assimilent les prêtres déportés aux émigrés sont également rapportées. Les individus atteints par les susdites lois rentrent dans tous les droits de citoyens français ! "

C'était la condamnation, et de la Constitution civile du clergé, et des horreurs qui en avaient été la conséquence.
Qu'on se figure la douce sérénité de ces jours-là, après tant de jours sombres ! Mais combien ils furent courts ! Tout rentra dans la nuit et le deuil au 18 fructidor, 4 septembre 1797.

Ce jour-là, en effet, éclata un complot que Laréveillère, Barras et Rewbell couvaient dans la tête depuis le mois de juillet, et ce fut l'aurore de la seconde Terreur, qui devait durer plus de deux ans.
Ces trois membres du Directoire, invoquant une conjuration qui n'existait pas, font prononcer la peine de la déportation contre 65 hommes politiques, parmi lesquels les directeurs Carnot et Barthélemy, 42 membres des Cinq Cents et 11 des Anciens. Même peine contre les principaux directeurs ou administrateurs de 42 journaux.

Quatorze des accusés furent arrêtés et embarqués pour Cayenne sur des vaisseaux que les trois chefs du complot avaient fait aménager à cette fin depuis le mois de juillet. Les autres, tels que Carnot et Barthélemy, réussirent à s'échapper.
Le 5 septembre, fut votée une loi que M. l'abbé Lavanchy résume en ces termes :
" Annuler les élections faites au dernier mois de mai dans quarante-neuf départements. Changer partout les autorités constituées. Soumettre tous les députés, tous les fonctionnaires, tous les prêtres, même assermentés ou soumissionnés, à un nouveau serment de haine à la royauté et à la monarchie. Rapporter la loi du 24 août. Obliger tous les prêtres non sexagénaires qui étaient rentrés à la faveur de cette loi, à sortir du territoire de la République dans le délai de quinze jours, sous peine d'arrestation ou de déportation. Placer les prêtres sexagénaires, rentrés, sous la surveillance la plus sévère de leurs municipalités respectives. Punir de deux années de fers tout fonctionnaire public qui ne se prêterait pas à l'exécution ponctuelle de ces violentes dispositions, telle fut, en substance, la loi du 19 fructidor."

La Savoie fut des plus maltraitées sous ce régime cruel et sans justice. L'administration centrale du Mont-Blanc, accusée à tort de modérantisme, fut destituée. On remplaça ses membres par les citoyens Eméry, Dufresne, Dufour, Chastel et Grand.
On dressa aussitôt la liste du clergé. Ce fut un chassé croisé épouvantable de battues aux prêtres.

Les prisons en étaient combles. Les convois de déportés se faisaient sans interruption. Nous avons compté quatre-vingt-cinq ecclésiastiques de notre pays dans l'ouvrage de M. Manseau, curé de Saint-Martin-de-Ré, parmi les milliers qui endurèrent un si long martyre sur les pontons ou dans les cachots. M. l'abbé Lavanchy entre dans de poignants détails sur beaucoup de ceux-là, sur ceux qu'on envoya mourir à la Guyane et sur ceux enfin qui, tout en échappant à la geôle, n'en menaient pas moins une vie humainement intolérable, tant les alertes continuelles, ou ne leur permettaient que de rapides visites aux fidèles, ou les confinaient dans les bois et les antres de nos montagnes.

Arrivons à la manière dont furent traités ceux qui vi-vaient au Reposoir et dans les environs. La chasse aux prêtres rentrés avait donc repris comme aux jours de Robespierre. Le 18 brumaire an VI, le terrible commissaire du Directoire exécutif de Cluses, citoyen Million, dénonçait comme présents à Scionzier et au Reposoir : Révérends Périllat, plébain de Cluses ; Marmoëx, curé de Scionzier ; le chanoine Cucuat et l'abbé Revillod.

Comme présents à Nancy : l'abbé Pernet du Grand-Bornand ; à Saint-Sigismond et La Frasse : Révérend Chevalley, curé, et les abbés Poncet et Rassiat ; à Châtillon, le curé Golliet ; à Thiez, le prêtre Girod ; à Arâches, l'abbé Passy ; à Magland, le curé Bétemps et les abbés Moret, Crozet et Saillet, natifs de l'endroit.

Le commissaire, après avoir appuyé sur le besoin que l'on avait de purger le sol de la République de cette caste d'hommes , informa l'administration cantonale qu'il y avait une ordonnance « de déportation nominative contre le prêtre réfractaire Passy d'Arâches, » et il ordonna des patrouilles de gardes nationaux en vue de saisir et celui-là et tous les autres. Les agents des communes devaient provoquer et diriger ces expéditions plus que sauvages, « ornés de leurs écharpes ».

Il y eut ordre de fermer les églises de Saint-Sigismond et de La Frasse, d'apposer les scellés sur les serrures et d'en apporter les clefs à l'administration pour punir cette commune « de sa récalcitrance en tout genre » et contraindre ses habitants à se donner enfin un agent et un adjoint aptes à « surveiller les désordres qui se commettent dans ces églises. » Ces désordres , c'étaient les cérémonies du culte, pratiquées ostensiblement, sans souci de la queue de Robespierre, comme on qualifiait alors les agents du Directoire.

Jean-Baptiste Grattin devait se transporter à Nancy avec dix hommes.
A Magland, l'agent Thévenet et l'adjoint Dayot durent se mettre, « décorés de leurs écharpes, à la tête de vingt hommes de la garde nationale du canton rassemblée sur réquisition du commandant, » pour fouiller « notamment dans les hameaux de Luth, Chéron et la Tour-Noire. »

Tout ce monde officiel, ainsi mis en mouvement malgré lui, n'obéissait qu'à la peur d'être puni pour manque de zèle. En réalité, on brûlait d'envie de manquer le gibier ; témoin Thévenet, qui cacha maintes fois son curé Bétemps.

Donc, curés et vicaires allaient bravement leur train, en dépit de toutes les escouades à leurs trousses. Ils célébraient partout nos saints Mystères à la barbe des révolutionnaires aux abois ; tandis que ces derniers étaient impuissants à donner quelque relief à leurs stupides décadis et ne pouvaient les célébrer eux-mêmes qu'en se couvrant de ridicule. Témoin leur désolation éclatant en ces termes dans leur séance du 15 nivôse an VII : « Ces jours sont totalement méconnus. Les boutiques et magasins sont entièrement ouverts sans nulle exception. Par une opposition aussi anticivique qu'opiniâtre, les dites boutiques et les dits magasins sont entièrement fermés les jours de dimanches. Ces jours, que tout homme à carractère et à bon sens doit entièrement bannir de sa mémoire, les ouvriers et artisans de tous genres ne se font aucun scrupule et semblent même affecter de chômer, tandis que, les jours de décadi, ils font gloire de travailler par ostentation..

Mettons-y la main, clame le commissaire du Directoire exécutif ! Et il met sur le papier une adresse au commandant de la garde nationale, « afin de l'inviter à commander un piquet chaque décadi, soit pour en rendre la célébration plus éclatante, soit pour lui faire faire l'exercice et l'habituer aux manœuvres militaires. » Et c'est à éclater de rire que d'ouïr ce dernier râle de la Révolution expirante.

Ce mépris des Décadis était général. Les bêtes de somme elles-mêmes protestaient à leur façon contre la division des semaines en décades. Elles se mettaient en grève, passé le sixième jour de travail. « Les boeufs ne voulaient plus tirer à la charrue, nous disait souvent un vieillard dans notre enfance ; on aurait dit qu'ils connaissaient quand c'était dimanche. »

Pour suppléer à tant d'indifférence de la part du peuple, on multiplia les fêtes civiques : Fête de la punition du dernier tyran (Louis XVI) ; fête de la déesse Bellone pour le succès des armées républicaines (18 février) ; fête de la Souveraineté du peuple (20 mars) ; fête funéraire en mémoire des Plénipotentiaires français assassinés à Rastadt (8 juin) ; fête du 14 juillet et de la Concorde ; fête du 18 fructidor ; fêtes de la Jeunesse, de la Vieillesse, de l'Hymen, des Lois, des Sentiments et de la Vertu. - Abbé Lavanchy.

Fêtes essentiellement cruelles, blasphématoires et pleines d'orgies, ne rappelant que le sang, la boue ou la haine de la religion. C'était l'immoralité dansante et ivre, la démoralisation officielle d'un peuple qu'on abrutissait. Et c'est un miracle que ce pauvre peuple se soit relevé d'un cloaque aussi mortel. " (Fin de l'extrait)

Ainsi donc les prêtres devaient dans une première période, prêter serment de s'engager à renoncer à l'autorité de l'église pour ne respecter que celle de l'autorité civile révolutionnaire. A défaut ils devaient quitter le territoire national pour ne pas être arrêtés.
Au cours de la seconde période de la Terreur, les prêtres étaient systématiquement persécutés.


2) Le révérend Joseph Pasquier (1768-1838)

(source : "Eglise de Genève" de Fleury)

Les premiers maîtres de Joseph Pasquier furent les Rds Pères Chartreux du Reposoir qui le poussèrent jusqu'en Humanités, inclusivement. Il étudia ensuite les Belles Lettres à Annecy, avec M. Mugnier.
Devenu prêtre, il fut envoyé vicaire à Gruffy (Hte-Savoie).
Etant vicaire à Gruffy, il refusa le serment, et partit pour la Gruyère (Suisse) où il avait des cousins.
Apprenant que M. Joguet venait d'être fusillé à Cluses, il se décida à rentrer en Savoie. Franchissant la frontière, le 26 août 1794, Joseph Pasquier traversa le Chablais et le Genevois.

Sur son passage, rencontre, de deux prêtres, M. Thonin, ancien vicaire d'Annecy, caché à Thorens, et le Père Zozime, capucin, qui parcourait les environs d'Annecy.
Il se dirigea vers les Bauges, champ d'apostolat qui lui avait été désigné par Mgr Bigex.
Voici ce qu'écrivait Joseph Pasquier à son ami, M. Vuarin :

« Mon arrivée fut bientôt connue dans toutes les paroisses des Bauges. Je dus me borner, pendant quelque temps, à la visite des malades, et à me ménager des retraites dans différents lieux. C'est principalement sous ce rapport que j'ai eu l'occasion d'admirer et de bénir la Providence. J'ai trouvé, dans toutes les paroisses, des familles qui se faisaient un honneur et un plaisir de recevoir les prêtres, de les conduire chez les malades ou ailleurs. Grâce à ces familles, au bout d'un mois, je pouvais parcourir tout le pays et être informé à temps de tous les dan-gers ».

Mais, sur la fin de 1796 Joseph Pasquier fut arrêté et conduit dans les prisons de Chambéry, d'où il s'évada bientôt, grâce peut-être à la complaisance du geôlier. Il revint alors à son ancienne paroisse de Gruffy et fut bientôt dirigé sur le Mont-Saxonnex pour remplacer M. Mugnier, emprisonné à Carouge.

En 1799, Joseph Pasquier revint à Thonex prendre la place de M. Mutillod, écroué à Thonon. C'est à cette époque que son zèle s'exerça encore à Chêne, Ville-la-Grand au collège il est professeur de philosophie, Monthoux, Annemasse.

A plusieurs reprises il faillit être pris, mais la Providence veillait. En 1800 (octobre) on le nomma curé de Frangy. En 1802, il est nommé professeur du Collège de M. Favre, à Villy-le-Bouveret. Là, sa fonction est d'enseigner la Philosophie dans le Petit Séminaire créé par un Rochois, M. Guillet.

Peu de temps après, on le nomme vicaire, de « l'Oncle Jacques ». à Saint Maurice d'Annecy. Ensuite il sera curé de Saint-Alban.
Vie mouvementée que la sienne ! Enfin, voici que tout va changer définitivement. En mars 1808, c'est le Collège de La Roche qui le reçoit comme Supérieur, professeur de Philosophie et principal du Collège.

« Sa présence, dit M. Vuarin (Fleury), fut au Collège une époque de bénédiction. Il s'attacha à cet établissement comme un père à sa propre famille, et rien ne fut capable de le séparer de ses enfants adoptifs. Il refusa deux fois la place de Chanoine titulaire, et si en 1834 Joseph Pasquier consentit à accepter la patente de Chanoine honoraire, c'est que cette nomination lui laissait la liberté de vivre et de mourir en paix au milieu de ses élèves ».

Au temps de Mgr Rey, la nomination d'un Chanoine (Albert, J.1. p. 126-27) était fort rare, faute de ressources et de sujets peut-être aptes à remplir les charges du canonicat. Ainsi, Mgr Rey n'appellera, avec l'agrément du Roi, à cette dignité, que M. Lamouille, Supérieur du Grand Séminaire, et Joseph Pasquier.

« C'est au zèle, à la sagesse, aux soins et à la vigilance paternelle de Joseph Pasquier, admirablement secondé par son digne collaborateur, M. Délétraz, que le Petit Séminaire de la Roche a dû sa constante prospérité.
C'est à cette école de science et de vertus que se sont formés plus de deux cent cinquante prêtres, qui ont ensuite répandu la bonne odeur de Jésus Christ et évangélisé les pauvres dans les diverses parties du diocèse. La mort de Joseph. Pasquier, le 5 mai 1938, a causé. dans le Petit Séminaire une douleur qui ne peut être comparée qu'à celle d'une famille éplorée qui vient de perdre un père vénéra et chéri. Il partit de ce monde muni de tous les secours de la religion, et avec les témoignages de la foi la plus vive et de la piété la plus édifiante.
»

Puis M. Vuarin termine ainsi sa notice sur Joseph Pasquier :
« Il a été dit avec vérité et justice que jamais homme ne réunit à la fois dans sa personne tant de mérites et de modestie. La qualité dominante de son caractère était une bienveillance judicieuse, mais toujours disposée à rendre le service qu'on lui demandait. Complaisant sans réserve, il ne sut jamais rien refuser, ni se faire presser, dès qu'il était en son pouvoir d'acquiescer à ce qu'on lui proposait. En mon particulier, je lui dois à cet égard un témoignage public de reconnaissance et je le lui rends de tout mon cœur "

Joseph Pasquier a été inhumé dans la chapelle du Petit Séminaire, et son arrière petit-neveu, M. H. Pasquier, nous écrit qu'il a été très ému quand, nommé professeur au Collège de La Roche, en 1931, il lui fut assigné le tribunal qui avoisine la tombe de Joseph Pasquier. A noter que M. H. Pasquier est actuellement (1940) Supérieur du Collège de Thônes. Il ne sera pas inutile de faire remarquer que, le 8 mai 1813, M. Pasquier, M. Ducrev, Supérieur de Mélan, et M. Rey, Principal du Collège de Cluses, furent nommés commissaires académiques par le Recteur de l'Académie de Lyon.
Ils avaient pour mission do surveiller les écoles de l'arrondissement de Bonneville.

Le commissaire académique (Marullaz, Mélan, p. 69) avait qualité pour faire subir aux instituteurs les examens exigés par le degré de leur enseignement. C'était de lui que dépendait, en premier lieu, l'ouverture d'une école, ou son entretien d'après les besoins locaux, comme c'était encore lui qui devait communiquer aux instituteurs les arrêtés les intéressant, y compris, notamment, ceux des devoirs de la vaccine. Joseph Pasquier remplit cette fonction tant que dura le régime impérial.
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