Le télégramme 17 août 2013
André Trévien, le peintre jardinier
Plougasnou lundi 05 août 2013
Jusqu'au 18 août, l'association Art en Plougasnou organise à la maison prévôtale le salon de Peinture, placé cette année sous le thème de la transmission. Rencontres avec un de ses acteurs : André Trévien. « Quand j'ai découvert la peinture, j'ai découvert la nature », reconnaît André Trévien, pourtant professionnel dans le domaine. Le contact s'est fait par l'intermédiaire d'un peintre milanais installé une partie de l'année à Carantec, Giani Dova. « J'ai travaillé trois ans durant à créer son jardin et nous sommes devenus amis. Le jour où je suis rentré dans son atelier, je n'en suis jamais sorti. » A commencé alors l'aventure collectionneuse, la formation du regard, l'intuition de l'autre... Parcours étonnant que celui de ce pépiniériste plus attiré par l'accordéon et le théâtre que par la terre : devenu de fait aussi paysagiste très reconnu en semaine, il sillonnait les galeries, ventes et atelier le week-end pour voir, découvrir et en fonction de ses moyens, acheter un tableau. Attiré par le figuratif, il commence par Vita (école parisienne d'Utrillo) puis découvre les peintres de l'Est, l'école hongroise avec un coup de coeur pour Jean Leppien, Kandinsky et Malevitch. « J'ai fréquenté des collectionneurs, les amateurs de l'école de Pont-Aven, et me suis attaché aux peintres Bretons des années 20 et 30, comme Charles Cottet, Debeley, présenté au musée de Morlaix récemment, Adolphe Beaufrère, sans ignorer l'art du verre ou la céramique. Ma retraite était tracée... Je prêtais ma collection aux musées... » Et il y a 8 ans, la maladie, des greffes, des chimios, une troisième rechute. « Je n'avais plus rien à faire, juste me battre et attendre. Pour échapper à l'attente, j'ai pris des pinceaux, et je n'ai plus cessé. Curieux à dire, cette épreuve m'aura offert la plus belle partie de ma vie. Comme mes jardins, les toiles, je les vois terminées, il y a toujours un carré jaune, la lumière de l'Est, sorte de renaissance chaque matin... C'est mon cerveau qui guide ma main. » Sauf peut-être dans ces quatre saisons explosant de vie : elles vibrent différemment, comme réalisées « en écriture automatique », chacune faisant naître l'autre... À 75 ans, André Trévien s'accorde à la phrase de Kandiski (1911) : « Chaque tableau contient mystérieusement toute une vie avec ses souffrances, ses doutes, ses heures d'enthousiasme et de lumière.»
Pratique. Ouvert tous les jours, de 10h à 12h, et de 15h à 19h. Entrée gratuite.
lien vers ses oeuvres exposées au salon