Faire des offrandes aussi simples soient-elles, sur un autel, c'est d'abord témoigner notre considération
aux diverses expressions de l'Eveil. L'offrande tire tout son sens moins de l'objet présenté que de l'attitude
intérieure présidant à notre geste: foi, confiance, dévotion, respect et humilité.
Pour parvenir à l'Eveil, il faut rassembler deux accumulations:
- l'accumulation de mérite
- l'accumulation de sagesse.
L'accumulation de mérite se situe dans le champ conceptuel ou relatif; c'est encore ce que l'on nomme le domaine
des moyens (autrement dit les actes positifs accomplis).
Tout acte positif produit du mérite, c'est-à-dire un potentiel karmique porteur de bonheur et, si notre aspiration
va en ce sens, orientant notre esprit vers la libération. Nous avons besoin de ce mérite. Il est dit que l'engrangement
en est d'autant plus grand que l'objet ou la personne à qui s'adresse l'acte positif est sacré.
L'accumulation de sagesse est non-conceptuelle ou ultime; elle est aussi désignée par l'appellation domaine de la
connaissance (c'est à dire la méditation sur l'irréalité des phénomènes, sur la nature ultime de l'esprit et sur la vacuité).
La connaissance primordiale est la découverte par l'être de sa vraie nature, au-delà de toute dualité.
L'offrande s'inscrit dans le développement de cette connaissance dans la mesure où nous approfondissons la compréhension que,
du point de vue ultime, celui qui offre, l'objet offert et celui à qui l'offrande est adressée sont un en essence.
Ces deux accumulations sont étroitement liées et indispensables à l'obtention de l'Eveil.
Pour nous qui sommes débutants, c'est à l'accumulation de mérite que nous devons nous consacrer plus spécialement,
car elle nous permet de progresser rapidement.
Dans le contexte des offrandes que nous présentons sur l'autel l'accumulation de mérite se fait en référence à trois points:
Ces offrandes matérielles sont constituées, sur l'autel, par la série appelée traditionnellement les sept
offrandes, bien qu'elles soient huit en réalité, les deux premières étant regroupées pour ne compter qu'une.
Ces huit offrandes sont:
L'intérêt d'un autel chez soi n'est pas de se prosterner devant une quelconque icône que l'on élèverait au rang de déité,
mais de nous permettre de diriger notre esprit vers l'Eveil ultime que les Bouddhas représentent pour nous.
Un autel nous permet d'avoir un lieu de recueil et de connexion que nous n'avons pas dans la vie mondaine autrement
que dans un temple...
Lorsque j'utilise le terme connexion, j'entends par là qu'il est un moyen de réorienter nos intentions et notre esprit
vers l'Eveil, de renouveler notre engagement dans notre prise de refuge en les Trois Joyaux; tout cela par la
pratique des offrandes, de la méditation et des prosternations.
Installer son propre autel chez soi est une excellente chose, qui plus est facile à réaliser.
Tout d'abord, il est nécessaire de choisir un lieu calme: l'idéal étant une pièce dédiée à la pratique spirituelle.
Toutefois, vous pouvez vous réserver un endroit dans une pièce; bureau, chambre,..., pourvu que vous puissiez y trouvez
le calme.
Ensuite, pour le choix du meuble vous pouvez opter pour un bureau, une table, une étagère...cela n'a guère d'importance,
mais la hauteur du meuble ne devrait pas être inférieure à votre hanche lorsque vous vous tenez debout: on place en hauteur
ce que l'on respecte.
Vous pouvez recouvrir ce dernier avec un tissu bordeaux, jaune, blanc...
Vous pouvez placer une (des) représentation(s) du Bouddha, d'un yidam, d'êtres éveillés...
Ces représentations peuvent être sous forme de photographies, de statuettes, d'icônes...
Pour les offrandes, lorsqu'un bol n'est pas destiné à contenir de l'eau, on l'emplit de riz sur lequel on pose l'objet offert. On utilise
du riz rond et blanc de préférence.
Placez sept bols (identiques) pour les offrandes:
- un bol pour l'eau pour boire,
- un bol pour l'eau lustrale,
- un bol pour les fleurs (véritables ou en plastique),
- un bol pour l'encens,
- un bol pour l'eau parfumée,
- un bol pour la nourriture (gâteaux secs,torma),
- un bol pour la musique (avec un coquillage ou un instrument de musique),
- une lampe à beurre ou à huile, une bougie, une veilleuse électrique pour la lumière.